Breaking News

Kevin Garnett : la NBA sous l’ère Da Kid

Portrait

Montage Une : Luca Cerutti pour Basket Rétro

Formidable joueur des années 90, Kevin Garnett (47 ans aujourd’hui), basketteur inusable et littéralement inoxydable a révolutionné le microcosme NBA de son temps. Il devient durant une petite décennie le leader indiscutable des Timberwolves de Minnesota, en s’efforçant de les hisser aux sommets de la ligue. Mission dans laquelle il échoue finalement. Seulement, sa très longue carrière se poursuit après ses exploits dans la région des grands lacs. Retour sur un parcours mythique, de celui qui fut un jour le Da Kid.

Kevin Maurice Garnett, né à Mauldin en Caroline du sud le 19 mai 1976, est actuellement l’ailier-fort titulaire des Nets de Brooklyn. Il découvre le basketball lors de ses années à Farragut Academy High School, un lycée réputé de l’Illinois. Après un parcours extrêmement impressionnant et des statistiques gargantuesques, Kevin Garnett, contre toute attente, se présente à la NBA Draft 1995. Plus tard, nous apprendrons que ses résultats scolaires étaient insuffisants, lui refusant d’office un passage à l’université. Finalement, Garnett sera drafté au cinquième rang par les Minnesota Timberwolves. Ainsi, il devient celui qui ouvrit la voie aux joueurs voulant devenir professionnels, sans pour autant passer par l’université. Après lui, Kobe Bryant, Tracy McGrady, LeBron James, Monta Ellis, Kwame Brown et Desagana Diop ont accentué cette tendance.

DES DÉBUTS PROMETTEURS

Doté d’une rare polyvalence et d’un bon shoot pour un ailier fort de son gabarit (2.11m et 100kg), Da Kid (n’étant pas passé par la case universitaire et étant arrivé directement de son lycée dans la ligue nord-américaine à un âge relativement jeune (NDLR: 18 ans),il se fit surnommer Da Kid (le gosse)) pouvait se targuer d’être capable de jouer des postes 1 à 5 au lycée. Détenteur d’une aisance exceptionnelle balle en main, Kevin Garnett, fit des ravages durant sa carrière. Dès sa première saison dans le Minnesota, il marque les esprits en s’imposant comme un titulaire indiscutable au sein de la franchise. Agé de 19 ans seulement, il tourne à 10 points et 6 rebonds de moyenne lors de sa rookie season. Ainsi le jeune débutant évince notamment Christian Laettner du cinq majeur en cette année peu reluisante (26 victoires pour 56 défaites. Le tout agrémenté d’une cinquième et dernière place dans la Midwest Division).

minnesota_timberwolves_kevin_garnett

Kevin Garnett et Stephon Marbury

Durant son année sophomore, KG voit partir coup sur coup Christian Laettner, Mark Davis, Andrew Lang, Isaiah Rider et le lutin Spud Webb. Toutefois la direction des Wolves ne reste pas les bras croisés. James Robinson, Cherokee Parks, Chris Carr et Stephon Marbury sont les principaux renforts du club. C’est aussi l’année de la consécration pour le Da Kid qui est sélectionné au All Star Game de Cleveland. Aux cotés de son équipier, Tom Gugliotta, de Charles Barkley, Shaquille O’Neal, Detlef Schpremf, Hakeem Olajuwon, John Stockton ou encore Karl Malone, le leader des loups polaires s’incline 120 à 132 face à l’Est d’un Michael Jordan de feu.

A la surprise générale, au terme de la saison régulière 1996/1997, Garnett et Gugliotta qualifient Minny en playoffs. Malheureusement, même si le Da Kid explose, les loups polaires sont à la peine. Garnett est seul, trop seul. Extrêmement mal entouré, il ne parvient pas à dépasser le premier tour des phases finales. Néanmoins, avec Stephon Marbury qui se révèle, Flip Saunders emmène ses protégés en playoffs. Avec un bilan plus que correct de 45 victoires pour 37 défaites, les Wolves peuvent espérer voir plus loin. Et ce, en grande partie grâce à leur pilier qui fait des ravages dans la grande ligue.

Ce même Garnett est récompensé par son club de cœur. En 1997, il décroche le pactole, les dirigeants de la franchise de Minneapolis lui proposent un contrat en or de 126 millions de dollars sur 6 ans. Contrat qu’il accepte dans la minute qui suit.

UN NOUVEAU DÉPART APRÈS UN ANONYMAT DES PLUS COMPLETS

Kevin_Garnett4

Garnett plaçant un dunk ravageur

L’exercice suivant, les loups se renforcent considérablement grâce aux arrivées de Rasho Nesterovic, d’Anthony Peeler, de Bobby Jackson et surtout de l’ancien All Star Terrell Brandon. Avec trois joueurs prometteurs comme Garnett, Marbury et Brandon, Minnesota affiche clairement ses ambitions. C’était sans compter sur une saison tronquée par le lockout. Les Timberwolves ne parvinrent pas à confirmer l’intégralité de leur potentiel (25 victoires et 25 défaites). Malgré un Garnett en constante progression depuis ses débuts en NBA (20.3 pts, 10.4 rbs et 4.3 pds), ils ne réussissent toujours pas à décoller et à prendre le chemin des demi-finales de conférence. Jusqu’en 2004, les T’Wolves se retrouvent bloqués au premier tour et se remettent difficilement du départ de Stephon Marbury aux New-Jersey Nets. Finalement, début 2004, après une longue période de galère, Minnesota accueille deux renforts de poids en la personne de l’étrangleur de la baie de San Francisco, Latrell Sprewell et du sorcier des Milwaukee Bucks: Sam Cassell. Garnett étant à l’apogée de sa très longue carrière, les Timberwolves s’appuient alors sur un Big Three tonique: Garnett/Sprewell/Cassell. Le premier tourne à 24.2 pts, 13.9 rbs, 5.0 pds et 2.2ctr, le second à 16.3 pts, 3.3 rbs et 3.0 pds. Le dernier, lui affiche près de 19.3pts, 7 pds et 3 rbs par matchs !

Leaders de la Western Conference (58 victoires-24 défaites), les Timberwolves passent enfin le premier tour avant de se faire éliminer par les Los-Angeles Lakers en finales de conférence.

A l’époque, le power forward tombe de très haut, lui qui abhorrait la défaite, se retrouve une nouvelle fois aux portes d’une finale NBA. Son influence dans le jeu n’en reste pas moins énorme. Garnett a le potentiel de pouvoir renverser le cour d’une rencontre tout seul. Pourtant, il n’y arrive pas. Heureusement, son apport défensif en fait un des joueurs les plus féroces et agressifs de la NBA des années 1990 et 2000. En 2004-2005, il domine la ligue aux rebonds avec 13.5 prises, ses Wolves affichent une nouvelle fois un bilan positif (44 victoires-38 défaites).

Puis c’est une lente descente aux enfers qui est enclenchée. Minnesota récupère des joueurs de seconde zone à la draft comme Marcus Banks ou encore Rashad McCants, qui sont aujourd’hui, d’énormes déceptions, aussi bien sur le plan sportif qu’extra-sportif. De plus, le reste de l’effectif est par ailleurs extrêmement médiocre. Ce ne sont pas les Mark Blount, Ricky Davis ou Anthony Carter qui vont parvenir à quelque chose avec Garnett.

Malgré ces échecs répétitifs, Kevin Garnett termine à de nombreuses reprises meilleur marqueur de l’équipe entre 1997 et 2007. Devancé en 1998 par Tom Gugliotta au scoring, l’ancien Da Kid s’affiche désormais comme une icône emblématique de la franchise de Minneapolis…

LES ADIEUX

Après 12 ans passés dans la région des grands lacs, en 2007, King Garnett est annoncé partant pour diverses destinations exotiques telles que Boston, Los Angeles, Chicago et même San Antonio. Dans un premier temps, Garnett refuse de quitter sa franchise de cœur. Seulement, les Boston Celtics parviennent à un accord avec les SuperSonics de Seattle et acquièrent le sniper Ray Allen. Le General Manager des Celtics Danny Ainge s’active en coulisses, il a déjà réussi à réunir Ray Allen et Paul Pierce sous le même maillot mais a un autre objectif en ligne de mire. En contact très avancé avec les Timberwolves, le 31 juillet 2007, il parvient enfin à trouver un accord avec son confrère des Wolves: Kevin McHale. Kevin Garnett est donc transféré à Boston dans un deal incluant 6 joueurs. Ryan Gomes, Gerald Green, Al Jefferson, Sebastian Telfair, Theo Ratliff et deux futurs choix de draft, font le chemin inverse. Boston, s’impose alors comme un sérieux prétendant au titre avec la formation d’un Big Three, certes vieillissant mais qui fait très peur dans le monde de la NBA.

Le numéro 21 que portait Garnett aux Wolves n’est plus disponible aux Celtics, puisqu’il a été retiré en l’honneur du légendaire Bill Russell. Pour rendre hommage à Bill Sharman, le nouveau Celtic se tourne vers l’ancien numéro de Gerald Green parti dans le Minnesota (NDLR: Le 5). Une nouvelle ère commence alors.

UN NOUVEAU CHALLENGE COURONNE DE SUCCÈS

98Chez les Celtics, Garnett a une influence immédiate dans le jeu en grande partie grâce à sa défense extraordinaire. Doc Rivers sait l’utiliser à merveille, Paul Pierce et Ray Allen semblent l’apprécier. Durant cette année KG retrouve la All-Defensive First Team et surtout une place plus que méritée dans la All NBA First Team. Il obtient par ailleurs 2 399 148 voix à l’élection des participants au All Star Game. C’est le 6ème plus grand total de l’histoire. Malheureusement, Garnett se blesse juste avant l’évènement et déclare forfait.

A la fin de la saison, Boston, logiquement qualifié pour les Playoffs retrouve Atlanta au premier tour. Joe Johnson, Josh Smith, Josh Childress et Marvin Williams attendent les Celtics de pied ferme. La série fut longue et douloureuse pour les Bostoniens qui furent obligés de conclure par un Game 7 pour rallier le second tour. A l’aide d’un duo Pierce/ Garnett, Boston évince Atlanta après un début de rencontre tonitruant (23-42 en fin de deuxième quart-temps et 65-99 au terme de la rencontre).

Toutefois, la route était encore longue. Face aux Cleveland Cavaliers de LeBron James, le Big Three Bostonien est une nouvelle fois décisif et parvient à se hisser en Finales de Conférence (4-3 pour Beantown). De leur coté, les Detroit Pistons venaient d’éliminer le Orlando Magic d’un immense, mais trop seul Dwight Howard. Après une âpre et dure bataille, les Celtics s’imposent 4-2 et rejoignent les Los-Angeles Lakers de Kobe Bryant et Pau Gasol en finales NBA. Finalement, ce sont les Celtics qui goûtent aux joies de la victoire suprême, Kobe Bryant est mis à terre. Kevin Garnett est champion NBA pour la première fois de sa longue carrière.

UN ENLISEMENT INEXORABLE ET LE DÉMANTÈLEMENT DU BIG THREE

Avec l’éclosion d’un phénomène nommé Rajon Rondo, la green nation malgré des saisons correctes, ne parvient plus à remporter le titre NBA. Les années passent, Ray Allen signe chez l’ennemi suprême: le Miami Heat. C’est la fin du Big Three Bostonien. Néanmoins, c’est la naissance d’un Big One, Rondo devient le patron de la maison verte aux dépens de Pierce et Garnett. Quelques années plus tard, c’est au tour de Doc Rivers, mythique coach des Celtics qui s’envole aux Los-Angeles Clippers, de partir. Kevin Garnett et Paul Pierce sont transférés dans la foulée aux Brooklyn Nets anciennement New-Jersey Nets. Danny Ainge a donc fait le choix de tout reprendre à zéro plutôt que de repartir avec un effectif vieillissant contrairement aux Spurs de nos jours.

Sous la houlette du coach rookie: Jason Kidd, aujourd’hui à Milwaukee, les Nets connurent des débuts laborieux et difficiles, la greffe Garnett/ Pierce ne prend pas. Deron Williams traine toujours ses pépins physiques sur les parquets NBA, Brook Lopez se blesse à son tour. Seul Joe Johnson tient la baraque New-Yorkaise.

kevin-garnett1

Garnett empreint de son éternel agressivité

Puis, après Noël, ce fut le déclic, les Nets se découvrent une identité et un jeu léché. Ainsi ils se replacent dans la course aux playoffs. Paul Pierce, léthargique jusque là redevient le leader qu’il était durant une décennie aux Boston Celtics. Toutefois, son acolyte, Kevin Garnett est toujours à la peine. A 37 ans, King Garnett ne possède plus ses capacités d’autrefois, qui en faisaient tout particulièrement un redoutable joueur. Une fois arrivés aux portes des playoffs, les Nets croient toujours à une possible finale NBA. Ils battirent les Raptors de Toronto 4-3. Ces derniers emmenés par le pitbull Kyle Lowry et le scoreur fou d’USC (University Of South California) Demar DeRozan ne firent pas le poids face aux vieux briscards de Brooklyn. Pourtant, en Demi-Finales de conférence, alors que le chemin semblait tout tracé pour une confrontation entre Miami et Brooklyn, ce sont les Washington Wizards de John Wall et Bradley Beal qui se mettent en travers du chemin des hommes du milliardaire russe et propriétaire des Nets: Mikhaïl Prokorov. Brooklyn résiste néanmoins, toutefois ils ne passeront pas en finales NBA car LeBron James et les floridiens en ont décidé autrement. Brooklyn est défait, tout est à revoir pour Garnett and co.

Lors de l’intersaison 2013, Paul Pierce craque et met les voiles à Washington DC, Garnett hésite aussi longuement à prendre sa retraite, pourtant son amour du jeu lui intime de poursuivre son incroyable et longue carrière (20 ans). Il se retrouve une nouvelle fois, après le départ de Ray Allen, marqué par celui de son équipier Pierce.

SES STATS NBA

  • Points: 25 626 soit 18,6 par match
  • Rebonds: 14 201 soit 10,3 par match
  • Passes: 5 306 soit 3,9 par match
  • Contres: 2 010 soit 1,5 par match
  • Interceptions: 1 785 soit 1,3 par match
  • Matchs: 1 377 rencontres disputées dont 1 340 comme titulaire,  en playoffs

SON PALMARÈS

  • NBA Most Valuable Player de la saison régulière en 2004.
  • NBA Defensive Player of the Year en 2008.
  • 15 fois NBA All Star en 1997, 1998, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011 et 2013.
  • NBA All-Star Game Most Valuable Player Award en 2003.
  • All-NBA First Team en 2000, 2003, 2004 et 2008.
  • All-NBA Second Team en 2001, 2002 et 2005.
  • All-NBA Third Team en 1999 et 2007.
  • NBA All-Defensive First Team en 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2008, 2009 et 2011.
  • NBA All-Defensive Second Team en 2006, 2007 et 2012.
  • Champion NBA en 2008 avec les Celtics de Boston.
  • Médaillé d’or au Jeux olympiques d’été de 2000.
  • NBA All-Rookie Second Team en 1996.
  • Best NBA Player ESPY Award en 2004.
  • Vainqueur du trophée J. Walter Kennedy Citizenship Award en 2006, récompensant son action en faveur des victimes de l’ouragan Katrina.

LA CARRIÈRE DE KEVIN GARNETT EN IMAGES

Crédits photo : NBAE/Sports Illustrated

About Nicolas Marsoudet (31 Articles)
Élevé aux cross d'Allen Iverson, au scoring de Kobe, à la puissance et à la domination de LeBron James, je suis un jeune rédacteur et fan absolu de la NBA de nos jours... mais aussi de la NBA d'antan. J'aimerais un jour réaliser mon rêve: devenir journaliste sportif !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.