Le billet de Cathy Malfois – Christine Dulac-Rougerie, des terrains de basket au terrain politique
Témoignage
Véritable légende du basket français, Cathy Malfois, notre consultante de luxe a souvent côtoyé Christine Dulac-Rougerie comme coéquipière en Equipe de France et en club. Engagée en politique, Cathy nous évoque aujourd’hui le parcours sportif et politique de « Dudu ».
Dans la famille Rougerie, je voudrais la mère ! Sacrée famille de sportifs : Jacques, le mari, dit « le cube » a longtemps été un des piliers (sans jeu de mots) de l’équipe de rugby de l’AS Monferrandaise ; Aurélien, le fils, a suivi ses traces et outre le maillot du même club (devenu ASM Clermont Auvergne), a fièrement arboré la tunique tricolore à de nombreuses reprises. Christine, surnommée affectueusement « Dudu » par certain-e-s ou plus joliment la « Dame du Lac » par d’autres, a participé à l’épopée des fameuses « Demoiselles de Clermont ».
Née à Marseille en janvier 1952 dans une famille également très sportive – sa maman a été internationale avec Edith Tavert et Anne-Marie Colchen, son père Henri arbitre international, Dudu débute le basket au SMUC (Marseille) et arrive en 1971 de son sud natal au Clermont Université Club. Elle termine sa carrière de joueuse dans le club rival de l’AS Montferrandaise, dont elle sera par la suite présidente.
Sa première cape internationale, elle l’étrenne à 16 ans en 1968 contre la Hongrie et clôt sa carrière avec l’Équipe de France assez rapidement en 1976 au Canada pour le tournoi qualificatif des Jeux de Montréal. C’est la première fois que le basket féminin « entre » aux JO, il n’y a que 6 places et l’équipe française ne parvient pas à se qualifier (je m’en souviens, on y était ensemble).
Avec ses 107 sélections, Dudu participe à 4 championnats d’Europe avec comme point d’orgue une médaille d’argent à Rotterdam en 1970, dans une équipe emmenée par la paire d’arrières Jacky Chazalon/Irène Guidotti, par sa grande copine Colette Passemard (elle aussi investie en politique comme maire de Marcenat) et par le pivot légendaire de l’époque Elizabeth Riffiod.
Dudu déclare à un journaliste qui l’interroge en 2013 lors d’un match amical féminin France-Italie où toutes les anciennes joueuses du CUC avaient eu l’honneur d’être invitées :« J’avais arrêté en 73 et en 75, j’ai dit oui parce que c’est dans la philosophie de la famille et parce qu’on ne dit pas non à l’équipe de France. Je me souviens qu’on était contentes de jouer à la Maison, le public était encore très présent, c’était très agréable. »(NB : en 1976, le Championnat d’Europe s’est déroulé à la Maison des sports de Clermont-Ferrand, site emblématique des exploits des Demoiselles de Clermont)
J’ai eu le plaisir de partager avec elle une partie de ma carrière, en club (CUC et ASM) et en Équipe de France. Je me souviens de cette grande arrière-ailière, dotée d’un bon tir extérieur et de belles qualités de combativité. Dudu avait aussi une faculté stupéfiante qui faisait sourire et envie : elle parvenait à s’endormir n’importe où quand elle en avait besoin (ou envie !), sur un coin de table, un fauteuil, etc. Je ne sais pas si c’est toujours le cas !
Engagée en politique depuis fort longtemps, Dudu est depuis 2008 adjointe à la mairie de Clermont-Ferrand, responsable lors de son premier mandat des « Sports, Loisirs de plein-air et centres de vacances ». Après le succès de la liste conduite par Olivier Bianchi aux élections municipales de 2020, elle devient première adjointe en charge de « Image et attractivité du territoire, Tourisme, Sport, Grands événements et Coordination générale des politiques publiques ». Elle est aussi 17ème Vice-Présidente de la métropole Clermont Auvergne, en charge de la « Politique sportive et des Grands événements ». Excusez du peu !

Avec Renaud Lavillenie en 2019 avant le All Star Perche
Dans les grands projets qu’elle est amenée à conduire figure l’extension du stade Gabriel Montpied (fin prévue en 2024) dont l’objectif à terme est de « doter le territoire d’un stade de 30 000 places…et d’accueillir des événements sportifs internationaux »
On peut affirmer sans rire que son investissement est à la hauteur de sa carrière de joueuse et de dirigeante et que sa reconversion est une belle réussite !
Pour être complet, et cela a déjà été écrit ici lors de l’Euro 1976 (autres temps, autres moeurs) la France était directement qualifiée pour la phase finale….à la Maison des Sports de Clermont alors que les premières phases étaient organisées à Moulins, Vichy et Le Mont Dore…
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