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Coupe de France 2006, Orléans vibre, Dijon gagne

Coupe de France

Montage Une : Aurélien Sohard pour Basket Rétro

La Jeanne d’Arc Dijon Basket avait rendez-vous avec l’histoire. Elle le savait et cela l’embêtait car malgré une sérénité de façade la JDA avait peur en ce joli dimanche de mai 2006. Peur parce que ce match, dans un Bercy plein comme un oeuf face à la surprise orléanaise avait tout d’un traquenard. Basket Retro vous propose de revenir sur cette finale pas comme les autres. Récit.

Certains pourront bien dire que la Coupe de France est une compétition délaissée. Il n’en reste pas moins que Pau, Strasbourg, Le Mans et Gravelines (vainqueur sortant) en font un objectif en début de saison. Pour cette édition 2005/2006, la coupe démarre comme une histoire d’amour, un 14 février. 48 équipes participent aux trente-deuxièmes de finale de cette compétition populaire : les 17 clubs de Nationale 1 (le Centre Fédéral ne participe pas à la Coupe de France), les 17 clubs de Pro B, 10 clubs de Pro A et 4 clubs de Nationale 2 (Boulogne-sur-Mer, Tours, Andrézieux et Aix-Maurienne). Les huit premiers de la saison régulière de Pro A 2005-2006 sont exempts du premier tour. La finale est programmée le 7 mai. Quatre mois après le début des hostilités, seules deux formations restent en lice : Orléans et Dijon !

ORLEANS A BERCY POUR L’HISTOIRE

Regardons leur parcours. Dijon s’est d’abord défait du Petit Poucet Joué-les-Tours (107 à 71) avant d’aller battre Levallois dans sa salle le 28 avril (111 – 70). A Angers, ville organisatrice, les Bourguignons se coltinent Gravelines (91 – 76) en quart puis Pau (66 – 63) en demi. Et, la JDA qui vient d’enchainer cinq victoires en six rencontres en avril (Bourg en Bresse, Pau, Villeurbanne, Brest et Gravelines) fait figure de grand favori de cette finale. Son intérieur américain TJ Lux vient lui d’être nommé joueur du mois d’avril. Autant vous dire que l’équipe tourne à plein régime et que tous les feux sont au vert côté Dijon. Le parcours d’Orléans débute lui à Poissy (N1) par une victoire 83 – 72. L’Entente vient ensuite à bout de deux clubs de son échelon (Nantes puis Vichy) avant de fondre sur deux formations de Pro A (Hyères Toulon puis Cholet), comme s’il n’y a pas une si grande différence que cela entre la Pro A et la Pro B. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’un pensionnaire de cet étage arrive en finale (Levallois en 1998 et Strasbourg en 1999) et puis pour cette édition Châlons-en-Champagne a battu Rouen et Nancy. Laurent Bernard, Bruno Hamm, Ahmed Fellah et Mohammed Kante forment l’ossature de l’équipe entrainée par Philippe Hervé. Une équipe qui est alors troisième de Pro B. Orléans veut rentrer dans l’histoire en devenant le premier club de cet étage à remporter pareille compétition. Interrogé par Basket News, Monclar déclare ainsi :

Orléans n’est pas une équipe de Pro B. C’est un finaliste de Coupe de France. C’est Bercy et il y aura 15.000 personnes, un trophée à la clé, le risque de sous estimer l’adversaire, il n’est pas dans la tête des joueurs, il est plutôt dans les discussions de café du commerce.

Da Silva, Fellah et Philippe Hervé jubilent. (Source : Basket News)

4000 Orléanais ont fait le déplacement à Bercy. Beaucoup se sont peinturlurés le visage de noir et de blanc. Au micro de TPS star, avant le match, Philippe Hervé savoure l’instant :

Il y a une forte mobilisation autour du projet d’Orléans. Être là, c’est quelque chose d’un peu inespéré. On a mérité cette finale maintenant, il faut la jouer. Bien la jouer et là tout sera possible.

Monclar poursuit :

Favoris, on veut bien l’être mais dès que la balle sera en l’air cela ne voudra plus rien dire. La réalité elle est sur le 14 X 28.

Après une Marseillaise interprétée par deux jeunes chanteurs, la rencontre peut débuter. Orléans semble surmotivé et c’est Mac Farlan qui ouvre le score sur une jump-shoot à mi distance. Mario Bennett qui ressemble à une momie à cause de ses pansements boite alors sur le terrain, comme son équipe. Tant et si bien que sur un trois points de l’américain Benjamin Dewar, Orléans est devant (10-2). L’ailier Maleye NDoye ramène les siens grâce à 6 points consécutifs. Monclar décide ensuite, en attaque, de mettre le ballon à outrance dans la peinture pour gaver de ballons TJ Lux. Après un quart temps, Dijon est finalement repassé devant (18-17). Et Orléans ne marque plus… pas un point entre la 8 et la 16ème minute… A la mi-temps, la JDA qui shoote à 80% (12/15) dans la raquette, contre un petit 7/20 pour son adversaire mène toujours (35-26). Derrière l’arc, cela manque d’adresse avec 1/7 pour Dijon et 2/10 pour Orléans. Après un hommage rendu à Antoine Rigaudeau à la mi-temps, le jeu peut reprendre.

LUX, N’DOYE ET VATO PORTENT DIJON

Le rythme s’accélère à la reprise. Lux rentre deux paniers de près avant de bâcher Dewar. Monclar lui mouille sa chemise à force de multiplier les allers-retours sur le bord de touche. Globalement, ce match reste terne avec peu d’adresse. Orléans ne survit que par ses rebonds offensifs. Mais alors que Lux prend sa troisième faute, Wilfried Aka score quatre points consécutivement. Les supporters noirs et blancs hurlent et Jacques Monclar demande un temps mort sur lequel il jette son couroux sur Jimmy Baxter qui ne pense qu’à shooter. Orléans va mieux, Orléans y croit, Orléans retrouve son adresse pour revenir un temps à moins 4 sur un bon passage d’Aka, encore (46-42). Dans les tribunes, le président de Dijon Michel Renault n’en peut plus, anxieux. Pourtant, les siens mènent encore de 7 points (51-44) après 30 minutes sur un missile de Vakhtang « Vato » Natsvlishvili. Dans le money time, Orléans revient encore à 5 unités mais un nouveau trois point de N’Doye et deux paniers signés Vato et Lux sonnent le glas d’Orléans. Au final, les hommes d’Hervé ont été trop maladroits (4/20 à trois points et 16/36 à deux points). Dijon s’impose 66 à 58 dans une finale sans grand relief, il faut bien l’avouer. Baxter et Bennett, handicapé par une blessure aux adducteurs sont les auteurs d’une rencontre moyenne. Laurent Sciarra double la mise après son succès l’année précédente avec Gravelines contre Cholet. Lux (20 points, 11 rebonds) et Vato ( 13 points et 9 rebonds) sont les grands artisans de ce succès mérité avec Maleye N’Doye, brillant.

Nos photos : N’Doye, Lux et Monclar / Source : Basket News)

Ce dernier auteur d’une finale complète avec 17 points au compteur (2/3 derrière l’arc) s’impose de plus en plus comme un joueur hors norme. Monclar jubile, lui qui n’avait plus rien gagné depuis le titre d’Antibes en 2015. Dijon s’offre un second titre après le semaine des As 2004 où elle avait été invitée in extrémis. Pourtant la JDA allait mal à l’hiver 2005 avant les arrivées de Bouziane (Sopot), Lux (viré de Pau) et de Jacques Monclar qui ne put s’empêcher d’envoyer une vanne dont il a le secret au micro de TPS star :

Cette victoire, ce n’est que du bonheur pour tout un club, pour les joueurs, pour les supporters et les dirigeants. Et puis pour les gens qu’on aime chacun. Pour nos petites familles, pour nos amis chers. Même pour mon chien tient.

Sur une musique de Star Wars les deux capitaines Laurent Sciarra et Jérôme Monnet blessé pouvaient lever la coupe. Lux, évidemment reçut le trophée de MVP de la rencontre. Pour la petite histoire, Dijon terminera 11ème de la saison régulière avant d’être éliminé en deux rencontres par Gravelines au tour préliminaire des playoffs. Orléans lui, terminera champion de France de Pro B et accédera à l’élite.

LA FINALE EN INTEGRALITE

About Guillaume Paquereau (75 Articles)
Amoureux de Gozilla depuis mon plus jeune âge, je suis devenu fan des Suns ! De Sir Charles à Dan Majerle en passant par Nash, via Stoudemire pour aller jusqu'à Devin Booker : PHX a le monopole de mon coeur. Je veux du soleil !

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