Mahmoud Abdul-Rauf, du syndrome de Tourette à la NBA
Performance
Chaque jour, chaque minute, chaque seconde, le shooting-guard vedette des Denver Nuggets, Chris Jackson, devenu Mahmoud Abdul-Rauf depuis sa conversion à l’Islam en 1991 (52 ans aujourd’hui), a du composer avec cette maladie au nom étrange, le syndrome de Gilles de la Tourette.
Converti à l’Islam durant l’été 1991, Chris Jackson est donc devenu Mahmoud Abdul-Rauf. Le changement est radical,ce qui lui vaut à la fin de la saison 1992 d’être élu Most Improved Player avec une moyenne de 19.2 points à 45% aux tirs, 2.8 rebonds et 4.2 passes.
« Chaque jour est une lutte, confie-t-il. Je dois me battre à tout instant, pour chaque geste de la vie quotidienne. Et encore, c’est sans compter sur les réactions des gens que je rencontre et qui ne me connaissent pas bien. »
Son handicap d’origine se révèle, et c’est sans doute inédit, un atout dans l’exercice d’une discipline sportive parmi les plus exigeantes qui soient. En effet, celui qu’on appelle désormais Mahmoud Abdul-Rauf aligne des statistiques individuelles les plus prisées en NBA, tournant à plus de 16 points pendant trois ans (19.2 à nouveau en 1995-96)
Il atteint même les 96,4 % de réussite aux lancer-francs en 1994 , devançant le guard des Cleveland Cavaliers, Mark Price. Avec un tel chiffre, le joueur des Nuggets est prêt à entrer dans l’Histoire. En effet, le niveau habituel des tous meilleurs shooteurs aux lancers francs se situe juste au-dessus des quatre-vingt-dix pour cent. Difficile, évidemment, de considérer que cette performance obtenue grâce à une effrayante régularité dans un exercice d’adresse pure n’est en rien liée â cette surprenante maladie qui marginalise ce joueur même lorsqu’il est sur le terrain.
Afin de bien illustrer le personnage Basket Retro vous propose de visionner ses highlights de son excellente prestation face au Jazz de John Stockton, le 7 décembre 1995. Ce soir-là, dans le cadre de la victoire des Nuggets sur le Jazz sur le score de 124-119, Mahmoud Abdul-Rauf a démontré toute l’étendue de son talent en marquant 51 points sans perdre le moindre ballon à 63% de réussite aux tirs (17 sur 27), à 64% de réussite à 3-points (9 sur 14) et un parfait 100% aux lancer-francs (8 sur 8).
SES 51 POINTS CONTRE JOHN STOCKTON EN 1995
Crédits photo : NBAE/ Sports Illustrated
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