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[MJ Birthday] Michael Jordan, un parieur invétéré

Hall Of Fame

Son nom ne laisse personne indifférent. Pour une immense majorité de fan, seuls des superlatifs peuvent le qualifier. Pour ses adversaires, réduit bien souvent au rang de spectateurs privilégiés, il s’agissait d’un indomptable bourreau.

Son antre, le United Center, était une arène dans laquelle les Bulls étaient des toréadors sans merci. Ses coéquipiers, des complices d’un règne sans partage. Mais derrière les caméras, le numéro 23, élevé au rang de divinité par Larry Bird, avait des habitudes méconnus, et une dévoreuse addiction pour le jeu. 

MJ n’est plus le basketteur qui a transformé son sport en phénomène planétaire. Il est président des ambitieux Hornets. Mike ne fait plus dans le trashtalking sur les parquets. Il le fait sur les greens et ne cible d’ailleurs pas n’importe qui (#Obama#Shittyatgolf ).

Mais s’il y a bien un domaine où sa « Majesté » n’a fort probablement pas évolué, c’est sur son goût prononcé pour les paris, et son irrémédiable envie de gagner dans toutes les circonstances. Car Jordan, au-delà d’être un winner sur les parquets, n’a cessé de continuer à vouloir l’être en dehors. Air Jordan était, est, et restera un parieur invétéré. Un homme avide de constamment prouver qu’il est le meilleur.

Les anecdotes sur cette facette de sa personnalité sont légions et David Halberstam en relate quelques unes croustillantes dans son ouvrage consacré à Jordan (« Playing for Keeps ») que nous avons souhaité partager avec vous.

THE PIGEON CLUB

1890302L’icône de la Windy City aimait parier avec n’importe qui, mais avait un malin plaisir à cibler ses coéquipiers, qui endossaient soudainement le rôle de victime.

En début de carrière, les protégés de Jerry Krause avaient coutume de conclure leurs séances d’entraînements par des concours de un contre un ou de HORSE, que Jordan dominait outrageusement. Quelques billets, qu’il se faisait un plaisir d’amasser non par cupidité mais par joie de terminer vainqueur, étaient généralement mise en jeu.

Selon Halberstam, cette tradition de « plumer » ses coéquipiers prenant part aux concours poussa l’arrière chicagoan à les surnommer le « Pigeon Club ». L’auteur de Playing for Keeps rapporte que Jordan prenait un malin plaisir à roucouler à la fin des entrainements pour signifier que le HORSE quotidien allait débuter.

VOUS AVEZ DIT BLESSÉ ?!

Nous sommes en 1988. Ce jour-là, le futur quintuple MVP, légèrement blessé, ne participe pas à l’entrainement. Absent du parquet, Jordan ne demeure pas moins présent et attentif sur le banc.

Son absence ne dissuade pas ses coéquipiers de participer à une petite séance de un contre un. Bien au contraire. Horace Grant, alors dans sa première saison NBA, se révèle « on fire ». Il détruit coup sur coup chaque meneur, avant de rendre muet Scottie Pippen. Au gré de ses victoires, les billets de banque de ses différents adversaires viennent garnir sa liasse. Jordan, amusé, ne rate pas une miette de ce festival du rookie des bulls, et à l’issu du duel face à son lieutenant, débarque innocemment sur le parquet et interpelle l’heureux vainqueur. Sa blessure ne lui permettant pas de jouer de un contre un, Jordan suggère à Grant un HORSE avec comme mise, la totalité des gains accumulés jusque là. Rookie mistake. Jordan rafle le tout et rappelle qui est le patron.

DE PACMAN AU CARROUSEL, TOUTES LES OCCASIONS SONT BONNES

Son insatiable envie de gagner allait au-delà du basket et s’étendait à tous les domaines.

Dave Corzine, pivot des Bulls entre 1982 et 1989, était réputé pour sa maitrise du célèbre jeu Pacman. Systématiquement battu par ce dernier, MJ alla jusqu’à acquérir une console pour s’y entraîner et parvenir enfin à battre l’intérieur de 2m10. Mais ramener au contexte de l’époque, on ne parle pas ici d’une console de la taille d’une Play Station, mais bien de celles, encombrantes, présentes dans les bars et autres salles d’arcade !

Golf getty

Le furtif numéro 12 des Bulls n’était pas toujours loyal pour parvenir à ses fins, comme le démontre cette anecdote rapporté par Mark Pfeil, à cette époque préparateur physique des Bulls.

L’histoire se déroule à l’aéroport de Portland, où les Bulls venaient y affronter les Trail Blazers. Alors que l’avion s’installe sur le tarmac et que la porte s’ouvre, un bagagiste, au courant de la présence de l’équipe sur le vol, se faufile dans l’appareil avant que les joueurs n’en sortent dans l’espoir de rencontrer Jordan et de lui demander un autographe. Pfeil assiste à la scène et observe Jordan sortir de sa poche un billet de 50 dollars pour le tendre à l’individu. Surpris par ce geste, le préparateur physique rappelle à MJ qu’il n’a pas à faire ça et qu’il se charge lui-même de la distribution des pourboires. Ce à quoi Jordan rétorque : « Mark, just watch this ».

Toute l’équipe se dirige ensuite vers le carrousel, et Mark Pfeil observe les joueurs s’agglutiner autour du tapis dans l’attente de leurs bagages. Il voit alors Michael Jordan s’emparer d’un billet de 100 dollars et le poser en évidence sur le tapis. Un à un, ses coéquipiers l’imitent. Le sujet du pari : le bagage de quels joueurs sortira le premier ? Vous devinez le vainqueur…

Avec près de 900 dollars de gains, Jordan recroise Pfeil avec un petit sourire satisfait et lui lance : « Not a bad return on a fifty-dollar investment ».

NUMBER ONE INDÉTRONABLE

Ce comportement, pas toujours très fair-play et fortement critiquable, définit pourtant le joueur et l’homme qu’est Michael Jordan. Si MJ n‘avait pas été ce féroce compétiteur, sur et en dehors des parquets, aurait-il signé un tel palmarès ? Rien n’est moins sûr.

Mais en adoptant une telle soif de victoire, que l’on retrouve aujourd’hui chez des joueurs comme Chris Paul ou Kobe Bryant, l’idole de toute une génération s’est donné les moyens de se hisser au statut d’icône. Un Dieu vivant souvent considéré comme le plus grand athlète de l’histoire. Et avec un tel statut, tout semble pouvoir lui être pardonné…

Pour cerner un peu plus le personnage, rien de tel qu’un peu de lecture (en anglais) :

  • The Jordan Rules – Sam Smith – Edition Simon & Schuster – 1991
  • Playing for Keeps – David Halberstam – Edition Random House – 1999
  • Michael Jordan The Life – Roland Lazenby – Edition Little Brown – 2014

Crédits photo : SIVault/GettyImage

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About Simon ANNIC (20 Articles)
NBA Addict depuis les premiers dribbles de Kobe avec les Lakers, je suis autant passionné par la NBA actuelle que par l'histoire de la grande ligue, de Red Auerbach à Phil Jackson, d'Elgin Baylor à Chris Paul.

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