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L’éclosion de Daniel Haquet [1973 – 1976]

France

Montage Une : Aurélien Sohard pour Basket Rétro

Certains fans l’ont, au début, affectueusement appelé « Bambi » en référence à ses longues jambes qui, alors, avaient du mal à se synchroniser sous la pression, à l’image du célèbre cervidé de Walt Disney sur la glace. Mais Daniel Haquet a travaillé dur pour trouver la bonne mécanique et devenir le roi de la forêt. Retour sur ses premiers pas dans l’élite en six tableaux.

Daniel Haquet à 17 ans. @DNA

Décembre 1973 : La révélation – A 16 ans, il était le pivot titulaire de l’AS Strasbourg en championnat régional sous la férule de Dominique Lejonne. Le club, aux abois financièrement et déserté de ses meilleurs éléments (dont son frère Philippe, son ainé de quatre ans, parti à Villeurbanne), avait demandé sa rétrogradation de Nationale II quelques mois plus tôt. Cette saison-là, il est aussi le fer de lance de la sélection d’Alsace Espoirs entrainée par le CTD du Bas-Rhin, Francis Jordane. Avec un meneur de Mulhouse aux cheveux longs nommé Christian Monschau et Michel Brenner (Sélestat), le shooteur.  Ils sont champions de France en gagnant le Tournoi des Espoirs à Paris. Il y avait pourtant du monde en face, en particulier Paris avec les Jacques Monclar, Franck Cazalon ou Vincent Souchaud. Grand (1,98m) mais fluet (88 kg), doté d’une bonne détente Haquet entre dans les radars : Joë Jaunay le convoque en stage.

DES MATCHES -CLÉS JOUES A CINQ !

Décembre 1974 : l’affirmation – Haquet a signé à la SIG, candidate à la montée en Nationale I avec Joeuf et Mulhouse. Il débute en N2 à Charenton. La SIG, entrainée par Jordane, gagne ses neuf premiers matches, mais bute dans le derby à Mulhouse devant 4 000 personnes face à un MBC enflammé (102-85). La SIG joue à cinq durant tout la rencontre : Jimmy Hayes, Mike Fink, Serge Flick, Claude Molz et le jeune Haquet qui s’affirme (19 points).

Mars 1975 : la mission accomplie – Dans une salle de la SIG explosive, c’est la revanche pour la montée. Un match à couteaux tirés que la SIG joue à nouveau tout le match à cinq (les mêmes), qu’elle gagne à la faveur d’une meilleure maitrise des nerfs. Haquet, 18 ans, épate par son calme. Et permet à son club de remonter en N1. Cette saison-là, Daniel inscrit 306 points.

Les cadets d’Alsace sont champions de France Espoirs fin 1973 avec Daniel Haquet (13), un meneur nommé Christian Monschau (4) et Francis Jordane comme coach. @DNA

Septembre 1975 : la cour des grands – Le hasard a voulu que Daniel démarre sa carrière en Nationale 1 face au champion en titre, Villeurbanne et surtout face son frère Philippe. Ils ne se font pas de cadeaux. L’ASVEL s’impose, la SIG chutera sur ce match et, avec un effectif trop faible, n’est pas au niveau. Mais Daniel se révélera comme l’indiscuté meilleur jeune d’une saison où il a progressé à pas de géant, jouant beaucoup, marquant également, avec des pointes à 22 points à Orthez et contre Challans.

Au total, 27 matches joués (sur 30), 27 minutes par match, 230 points (8,5 points, 42,7%)), 54,5 % aux lancers francs, 5 rebonds. Quatre ans après Philippe, il est retenu en équipe de France juniors.

Mai 1976 : la Coupe – Les juniors de la SIG avec Gregor Beugnot, Philippe Sauret (le père d’Audrey), Michel Brenner et Daniel Haquet gagnent la Coupe de France des juniors à Orléans devant la JA Vichy (80-71). Haquet est brillant, mais commet successivement ses 4° et 5° fautes à 57-52 (27’). Vichy exulte, mais la SIG coachée par Jordane ne rompt pas et s’impose. Un grand souvenir pour cette équipe sans lendemain…

DE JORDANE A BUFFIERE 

A 18 ans, Daniel Haquet joue 27’ de moyenne en Nationale 1. Le voici face à Perpère et Orthez. @DNA

Juin 1976 : les retrouvailles – Très courtisé, Daniel Haquet signe logiquement à Villeurbanne où il retrouve son frère Philippe, un autre coach, André Buffière et un autre style. C’est un projet familial : son père se fait muter à Lyon, son frère Patrick, de six ans son cadet, promet beaucoup. D’après les spécialistes, il est en avance sur ses frères. Le premier match de Daniel sera contre le Stade Français, à la Maison des Sports : victoire et 7 points inscrits. Il renonce à l’IUT qu’il voulait mener après son service militaire. Cette première saison, il dispute les 30 matches de N1 (6,7 points) pour son premier titre, mais découvre aussi la Coupe d’Europe (Coupe des Coupes).

« La grande force de Villeurbanne réside dans l’absence de problèmes majeurs, commente André Buffière. Ce bon esprit entraine la continuité. Un garçon comme Alain Gilles est formidable pour les jeunes. Prenez l’exemple du jeune Daniel Haquet, Gilles lui a fait un bien énorme ».

Devenu dirigeant à l’ASVEL, M. Haquet, se met à rêver : « Si on m’avait dit il y a dix ans que d’ici peu et si Dieu le veut mes trois fils joueraient ensemble en championnat de France, à Villeurbanne de surcroît… »

De fait les trois frères joueront bien à Villeurbanne, mais jamais ensemble : Philippe et Daniel seront coéquipiers trois saisons durant avec un titre de champion (1976 à 1979), Daniel jouera avec Patrick deux saisons pour un autre titre (1980 à 1982), puis le destin sportif évoluera pour chacun…

La carrière de Daniel s’étirera sur 17 saisons au plus haut niveau français : 480 matches de Nationale 1/pro A, quatre clubs (SIG, Villeurbanne, Orthez, Antibes), quatre titres de champion de France (1977 et 81 avec l’ASVEL, 1987 avec Orthez et 1991 avec Antibes), 3 239 points inscrits (10,8 points à près de 50% de réussite en 25’ de temps de jeu moyen, 77% aux lancers-francs, 4,45 rebonds), 82 sélections en équipe de France entre 1980 et 1986 (609 points).

En fin de carrière, il rallie Golfe Juan puis St Vallier qu’il conduira au titre en Nationale III comme joueur-entraineur.

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About Dominique WENDLING (57 Articles)
Ancien journaliste, joueur, entraîneur, dirigeant, président de club. Auteur en 2021 de "Basket in France", avec Laurent Rullier (I.D. L'Edition) et en 2018 de "Plus près des étoiles", avec Jean-Claude Frey (I.D. L'Edition).

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