Omni Coliseum, le nid des Hawks d’Atlanta (1972-1997)
Arena
Parfois, le destin d’un quartier ou d’une salle se joue à peu de choses, pour le Omni Coliseum, l’antre des Hawks pendant près de 25 ans (1972-1997), c’est la conjonction entre un prometteur immobilier et un parking vide…
En effet, tout commença avec l’achat par Tom Cousins, un grand entrepreneur local, d’un grand lot de terres en plein centre d’Atlanta, en 1966. Or, il faut savoir que le centre d’Atlanta à l’époque, et surtout dans ce secteur n’était pas un quartier prisé mais plutôt une zone industrielle sans charme et même plutôt mal fréquentée. Il décida d’y construire un large parking mais justement l’attrait d’y laisser sa voiture n’était pas vraiment là. Il fallait donner de l’intérêt à ce parking. Oui mais comment ?
Et si on y mettait des arènes de sport ? Le sport, c’est sympa, ça attire du monde, et surtout il faut bien se garer pour se rendre au match. Bingo !
Cousins, tel un personnage de Monopoly, avait dans son jeu de cartes deux franchises, une de basket les Hawks, et une de hockey, les Flames (ces derniers ont déménagé à Calgary mais tire leur nom du célèbre incendie de 1864 à Atlanta). Il acquit les droits sur la franchise des Hawks en 1968 et les déménagea de Saint Louis à Atlanta.
Pendant une période de 4 ans, la franchise évolua dans le Alexander Memorial Coliseum. Le temps pour Tom Cousins de monter la franchise de hockey (1971) et de construire l’antre de ses deux équipes en plein centre de la ville et près de ses fameux parkings.
La construction de la salle débuta en 1971 pour un coût global de l’ordre de 17 millions de dollars. Sa particularité, une structure extérieure en acier trempée et un toit original qui faisait penser à une boîte d’œufs. Quant à la signification du nom, elle était assez simple. « Omni » en latin qui signifie « tout » car la salle devait pouvoir tout accueillir, du basket au hockey bien sûr mais aussi d’autres activités. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple, surtout à une époque où le naming n’était pas encore à la mode.
14 ET 15 OCTOBRE 1972
L’inauguration à proprement parlé a été faite par les Flames d’Atlanta le 14 octobre 1972, en raison du calendrier des deux équipes. Dès le lendemain, les Hawks d’Atlanta posèrent pour la première fois leurs pieds sur le parquet du Omni Coliseum.
La rencontre opposa les locaux face aux Knicks de New York, et bonne nouvelle pour le public présent ce soir-là, son équipe remporta le match sur le score serré de 109 à 101. Phil Jackson et son compère n’ont rien pu faire face au chaud bouillant Lou Hudson et ses 32 points.
En parallèle de la salle, c’était aussi la première victoire à domicile de leur nouveau coach Cotton Fitzsimmons qui remplaça le célèbre coach Richie Guerin après 8 années sur le banc et 327 victoires.
S’en suivit 25 ans années de victoires et de défaites assez nombreuses pour ses dernières lors des premières saisons à l’Omni. A tel point que certaines rumeurs commencèrent à propos d’un déménagement de la franchise qui cesseront lors du rachat en 1977 de la franchise par TBS.
Bien entendu, la franchise connut un souffle de fraîcheur en 1982 lorsque Dominique Wilkins arriva lors d’un trade. Ce numéro de 3 de la draft changea considérablement le visage sportif de la franchise d’Atlanta, alors plutôt moribond. Les playoffs fuent souvent au rendez-vous et Wilkins dès 1986 devint meilleur marqueur de la ligue (30,3 points). Pendant ces 12 ans, Wilkins fut la fierté de la franchise qui se cassa souvent les dents en playoffs.
La salle fut l’écrin de nombreux autres joueurs Steve Smith, Christian Laettner, Eddie Johnson (le meneur, pas son homonyme ailier shooteur) et Dikembe Mutombo. Le colosse défensif et ses 2m18 arriva à la fin de l’ère de l’Omni, lors de la saison 1996-1997 ce qui coïncida avec la dernière saison dans cette salle.
Les raisons du départ de l’Omni étaient nombreuses, la salle ne faisait que 16 378 places et les loges de luxe y étaient très peu nombreuses (à peine 16) par conséquent elle n’était pas très attractive, pas assez rentable et ses installations commencèrent à être un peu dépassés.
Steve Kerr disait en 1997 lors d’une interview au Chicago Tribune:
« We need a locker room that actually has a shower in the locker room, not down the hall »
Plus grave encore, la salle connaissait de nombreux problèmes de constructions liés à sa structure et son emplacement. En effet, toute la structure extérieure était en acier. Malheureusement, l’acier utilisé et le climat assez humide de la Géorgie ne formèrent pas un duo gagnant, loin de là. La corrosion fit son œuvre sur la structure extérieure de telle sorte qu’elle rouilla très vite et prit une teinture rouille lui donnant un aspect assez vétuste. Surtout, cela fini par provoquer de véritables trous dan les murs de telle sorte que des personnes extérieures pouvaient entrer via ces trous dans la salle. La seule solution fut de clôturer ces espaces. De plus, des tensions et de pressions imprévues au niveau du toit de la structure provoquèrent des fuites d’eau fréquentes et des frais d’entretiens importants. Enfin, les propriétaires de la franchise voulaient également faire revenir une équipe de NHL et cela devait forcément passer par une nouvelle enceinte.
La décision tomba, il était de temps de tourner la page de l’Omni Coliseum. Désormais, les parkings environnants étaient pleins, le centre de la ville avait retrouvé de l’attrait notamment en accueillant le siège de CNN comme voisin. L’objectif de l’Omni Coliseum avait été atteint, tout un quartier de la ville avait retrouvé vie et était devenu le cœur de la ville dont la consécration fut de recevoir les Jeux Olympiques de 1996, dont la flamme flambait de mille feux à quelques mètres de la salle.
UNE FIN EXPLOSIVE
Le 11 mai 1997 se joua la dernière rencontre à l’Omni Coliseum, comme un signe du destin par une défaite contre les Bulls de Michael Jordan en playoffs.
Le 26 juillet 1997, le bâtiment fut purement et simplement détruit par implosion. En effet, le projet de la nouvelle salle était situé à l’exact emplacement de l’Omni. Cette destruction par l’explosif était un véritable défi technique car la salle était en plein milieu du centre-ville avec comme voisin le centre de CNN (comprenant de nombreux studios), le centre de convention de l’état, et d’autres installations non seulement grandes mais surtout très proche du bâtiment.
Tout se déroula pour le mieux. Toutefois, la construction de la nouvelle salle sur le même site produisit un problème évident. Les Hawks n’avait plus d’enceinte pour jouer. Et c’est ainsi que la franchise se partagea pendant deux ans (1997-1999) dans deux salles. Alexander Memorial Coliseum (la première salle des Hawks à Atlanta) et le Georgia Dome pour y établir le record du plus grand nombre de spectateurs. Ce n’est qu’en septembre 1999 que la State Farm Arena remplaça sa grande sœur disparue.
Le seul élément qui subsiste de l’Omni est son tableau d’affichage qui est maintenant accroché dans le pavillon de la State Farm Arena. Le reste n’est plus que poussière.
Y’A PAS QUE LE BASKET COMME SPORT:
L’Omni Coliseum a été l’hôte régulier d’autres franchises que les Hawks.
- Atlanta Flames (NHL) (1972–1980)
- Atlanta Chiefs (NASL Indoor) (1979–1981)
- Atlanta Attack (AISA/NPSL) (1989–1991)
- Atlanta Knights (IHL) (1992–1996)
- Atlanta Fire Ants (RHI) (1994)
- Hôte des Jeux Olympiques en 1996, la salle accueilli des matchs de volley-ball.
Y’A PAS QUE LE SPORT DANS LA VIE:
La structure a dès le début été construite pour accueillir tous types d’événements.
Elvis Presley, Frank Sinatra, Pink Floyd y performa et l’un des concerts fut même diffusé sur les antennes de MTV, tant d’autres comme Michael Jackson ont fait vibrer les murs de la salle.
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