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[Expo] Edward O’Brien, la légende de Lorient saluée par sa ville

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Montage Une : Laurent Rullier pour Basket Retro

Edward O’Brien : ce nom ne vous dit peut être rien, mais à Lorient, il était une véritable star. Pendant plus d’une décennie, cet américain arrivé par hasard a été l’idole de la ville. Tant par son jeu que par son amour pour la ville, il a une trajectoire assez unique. Arnaud Perrier, qui fut un jeune fan mais aussi un joueur entraîné par O’Brien, a tenu à lui rendre hommage à travers une exposition consacré à ce héros du sport lorientais.

Il y a encore une trentaine d’années, les images du basket-ball américain se faisaient rares en Europe. Au-delà des grandes compétitions, le basket-ball du quotidien se vivait localement. Les joueurs avaient parfois une réelle appartenance à leur club, et devenaient de véritables héros de la ville et de la région qui l’entoure.

Parmi ces stars locales, Edward O’Brien a eu une trajectoire tout à fait unique. Déjà, parce qu’il est américain et est resté fidèle à son club de nombreuses années. Ensuite, parce qu’il est l’un des rares meneurs américains à avoir joué en France dès la fin des années 1970. Enfin parce que de par son niveau et son style de jeu, il a fait rêvé les supporters de Lorient et mené le club de la troisième division à l’élite du basket français.

Arnaud Perrier, créateur du projet, invite chacun à laisser sa marque sur les murs de l’exposition.

« Il est arrivé pour remplacer son ami blessé, Kevin Suther », peut-on lire sur l’un des panneaux de l’exposition. En 1978, il y a encore une règle empêchant les clubs d’embaucher plus d’un américain dans leur équipe. Aussi, à l’image du pivot Kevin Suther pour Lorient, les clubs français préféraient utiliser cette unique place pour intégrer un intérieur, rôle de loin le plus important dans le basket à l’époque. Edward O’Brien, meneur longiligne, compensait son désavantage physique par sa créativité et son audace. Prévu pour faire l’intérim, il s’est tout de suite imposé au point d’être préféré à son ami Kevin Suther, et a finit par rester, amoureux de la ville de Lorient et bientôt naturalisé français.

Pendant plus de 13 saisons, il a joué pour le même club, obtenant la reconnaissance de tout le basket français. Lorient manquait de budget et l’embaucha comme entraîneur pour les catégories jeunes afin de pouvoir lui donner un salaire plus en adéquation avec sa production sur le terrain. Un écran à l’entrée de l’exposition montre les meilleures actions filmées du joueur : on peut y observer un meneur extrêmement créatif balle en main, un scoreur impressionnant sur contre-attaque et sur son shoot mi-distance dévastateur.

O’BRIEN EN HÉROS HOMÉRIQUE 

Cette exposition, c’est le projet d’Arnaud Perrier. Cofondateur d’une entreprise de graphisme, son idée était de faire une exposition autour de sa passion pour le basket-ball. Un projet assez personnel, qui « montre que le graphisme, avant d’être un métier, c’est aussi une passion ». Le nom d’Ed O’Brien lui est revenu tant il mettait en avant les meilleures heures du basket lorientais.

Pour attirer l’oeil, un écran est placé à l’entrée montrant les meilleures images du joueur en action. Ensuite, plusieurs panneaux reviennent sur le joueur de sa jeunesse à son après-carrière. Une organisation thématique, littéralement à tiroirs, mettant en avant les diverses façades du joueur. Chaque thématique est comme une vertu du héros antique, et, de fait, il y a presque autant de citations de Cicéron que de George Eddy sur les panneaux.

Et, de fait, au fil des paragraphes, on ne peut que se prendre d’admiration pour ce joueur à la trajectoire si parfaite. Du lycée à la fin de sa carrière, il semble avoir été guidé par une personnalité bienveillante, réfléchie, et un style de jeu flamboyant. Forcément, au vu de ses caractéristiques physiques, il a dû redoubler d’efforts pour devenir l’un des tous meilleurs meneurs du championnat de France. Et jamais il n’a semblé vouloir changer d’écurie, malgré une absence de moyens financiers qui ne permettait pas à Lorient de se mettre à la mesure des cadors du chamiponnat.

Pour réaliser cette exposition, Arnaud Perrier a fait un véritable travail de recherche. « Edward O’Brien a créé une adresse e-mail pour communiquer avec moi ». Un cheminement qui lui a permis de faire de multiples rencontres, tant parmi les acteurs des années 1980, ravis de partager leurs souvenirs, que parmi les proches du club. Il a réuni une collection de photos assez impressionnante qui illustre les divers aspects du héros qu’il fut pour Lorient.

Cette expo vous accueillera jusqu’au 3 novembre prochain dans l’espace Nayel, à Lorient. Une démarche d’une originalité qu’il faut saluer, l’histoire du sport local est une discipline encore naissante. Et le résultat donne une ballade dans le basket des années 1980 comme on en voit peu.

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About Antoine Abolivier (85 Articles)
Tombé dans le basket en découvrant Tony Parker et Boris Diaw. Passionné par tout ce qui touche à son histoire que ce soit le jeu, la culture ou les institutions. Présent sur twitter, @AAbolivier

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