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[Portrait] Jeff Ruland – Moustache, rebonds et valises

Portrait

Montage Une Laurent Rullier pour Basket Rétro

On ne juge pas un livre à sa couverture. Voilà, un adage qui pourrait coller à la carrière de Jeff Ruland. Il apparaît comme un blanc, avec des lacunes en défense, peu mobile, avec un très faible jump, et en plus un look pas très funky indépendamment de l'époque. Mais voilà, une fois la couverture tournée, Jeff Ruland c'est bien plus que cela.  

Sur le papier, en effet, on peut comprendre le scepticisme des fans de NBA quand ils ont vu ce profil arriver. Pour ne rien arranger, il est lié à un scandale lors de son passage en NCAA qu’il l’a privé de jouer son année senior dans l’équipe d’Iona parce qu’il avait contracté un accord avec un agent, Paul Corivno, ce qui est strictement interdit par le règlement.

Pourtant, en 1980, la franchise des Golden State Warriors sélectionne Jeff Ruland à la 25ème place mais pour le trader immédiatement aux Bullets de Wahsington, faute de place pour lui, dans un effectif déjà fort fourni dans la raquette, il se retrouve à jouer…en Espagne, à Barcelone plus précisément.

C’est donc bel et bien en 1981 que Jeff Ruland fait ses premières armes en NBA avec une moyenne de 27 minutes de jeu, il tourne à 14,4 points, 9,3 rebonds et avec un pourcentage d’adresse de plus de 56%. Plutôt correct pour un rookie, en tout cas suffisant pour être élu dans la NBA All-Rookie First Team. Dès la saison 1982-1983, son rôle évolue et il joue quasiment la moitié des matchs dans le cinq de départ, bien aidé aussi par les pépins physiques de Spencer Haywood.

Cette saison sonne le début de la reconnaissance pour ce joueur. Il tourne en double-double avec quasiment 20 points de moyenne (19,4) et 11 rebonds, le tout avec un très beau 55% d’adresse. Peu à peu, il impose son style. Certes, peu mobile, il est doté en revanche d’un sens du timing et du positionnement qui fait de lui un très bon rebondeur tant en attaque qu’en défense. Il progresse par ailleurs en défense, devenant un défenseur plutôt correct. Offensivement, il a un bras roulé redoutable, son physique de déménageur lui permet de jouer dos au panier et d’être très rentable (55% d’adresse générale). Il a même un shoot fiable aux lancers-francs malgré une gestuelle assez moche de quoi poser des problèmes pour les défenses adverses.

Ses progrès sont constants pour devenir le joueur clé des Bullets, dès 1983, un chiffre traduit bien son importance au sein de l’équipe, il joue plus de 41 minutes par match, et cette saison, il est tout simplement le joueur ayant le plus de minutes dans toute la NBA.

Cette saison est une consécration pour lui, troisième meilleur rebondeur de la ligue, 22 points de moyenne, 12 rebonds, 4,4 passes et surtout il est sélectionné pour le All-Star Game de 1984, son premier. Lors du vote pour le titre de MVP il est même dans le top 10. Tout va bien pour lui. Jeff Ruland démontre aussi une capacité à être présent dans les grands moments et notamment lors des playoffs. Malheureusement, il croise les Celtics de Larry Bird. Les Celtics s’imposent 3-1 mais Jeff Ruland ne peut pas vraiment s’en vouloir. Il joue 187 minutes sur 197 possible, avec un impressionnant 24 points de moyenne, 12,8 rebonds, 7,8 passes et un très bon 52,1% d’adresse. Impressionnant.

Sa constance, son impact au sein des Bullets et son adresse élevée font de lui un redoutable attaquant, et lui permet de négocier une prolongation de deux ans chez les Bullets.

La saison 1984-1985 s’annonce bonne et prometteuse et son duo avec Rick Mahorn effraie bon nombre d’adversaires au point d’être surnommé les Beef Brothers. Mais c’est au final une saison très contrastée. En effet, il continue de faire une très belle saison, toujours en double-double, il est sélectionné pour la seconde fois pour le All-Star Game. Mais tout se gatte avec une blessure à l’épaule le faisant rater le reste de la seconde partie de la saison. Son premier coup dur.

Les deux saisons suivantes sont perturbées par les blessures récurrentes, il rate de très nombreux matchs tout en parvenant à maintenir des statistiques plus qu’honorables. Fin de la saison de 1985-1986, une page se tourne à Washington, changement d’entraîneur et aussi un transfert impliquant Jeff Ruland et son coéquipier Cliff Robinson, contre  Terry Catledge, Moses Malone et un tour de draft, direction Philadelphie.

La saison 1986-1987 est quasiment une non-saison pour lui. ses problèmes de santé ne s’améliorent pas et il ne joue que 5 pauvres matchs, avec des statistiques divisées par deux, et un genou usé. Ce joueur réputé pour son engagement sur le terrain et sa combativité a du mal a supporter la situation et décide de mettre un terme à sa carrière à l’âge de 30ans.

LE BUFFLE, LA VALISE ET LE TENDON

Jeff Ruland est un atypique, même dans sa fin de carrière, en effet, il décide de faire un come back et reporte le maillot des Sixers en 1991. Il joue 13 matchs quand soudain il est victime de l’une des plus improbables blessures de l’histoire de la NBA. Alors qu’il attend le bus au Garden, à Boston, il est percuté par un chariot à bagage. Improbable accident dont les circonstances restent encore assez floues. Jeff Ruland estime même qu’il s’agît d’un acte volontaire.

La conséquence est terrible, il est victime d’une rupture du tendon d’Achille. Une énième blessure qui l’écarte à nouveau des parquets. Tout va très vite ensuite, les Sixers le coupent en novembre 1992 et il signe un mois après au Pistons de Detroit. Il ne porte ce maillot que 11 matchs, joue à peine 5 minutes par match pour des statistiques faméliques. Un mois à peine après, il est également coupé par sa franchise. Cette fois-ci, pas de retour, Jeff Ruland se retire définitivement. Le corps est le joueur sont enfin d’accord, il est temps.

Jeff Ruland laisse derrière lui l’image d’un joueur doté d’une bonne adresse et un gobeur de rebonds, une carrière bien plus honorable que tous les bookmakers étaient prêts à lui donner.

Après sa carrière de joueur, il devient assistant coach, d’abord aux Sixers, puis coach à Iowa et même en D-League (actuelle G-League). Et c’est en toute logique, qu’il travaille aujourd’hui à Washington, désormais devenu Wizards, en tant que scout.

SON PALMARÈS & STATISTIQUES

  • 2 fois NBA All-Star en 1984 et 1985
  • NBA, First All-Rookie Team, 1982
  • Statistiques en carrière : 17,4 points, 10,2 rebonds et 3 passes. 332 matchs joués, entre 1981 et 1993.

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