L’histoire des séries : Boston Celtics vs Milwaukee Bucks
NBA Playoffs
A l’occasion du premier tour des Playoffs NBA, Basketretro vous propose de retracer l’historique des confrontations pour les séries en cours. Aujourd’hui, retour sur la rivalité Celtics – Bucks qui s’affrontent pour la 6ième fois en playoffs.
1974 : UNE PREMIÈRE EN FINALE NBA
La première confrontation entre les deux équipes aura lieu lors de la saison 1973-74. Crée en 1968, la franchise du Wisconsin, emmené par lE MVP de la saison, Kareem Abdul-Jabbar accède pour la 2nd fois à la finale NBA après son titre gagné en 1971. En face, une équipe de Boston qui retrouve la finale NBA pour la première fois depuis 1969 et le dernier titre de l’ère Bill Russell.
C’est au sein d’une NBA en perte de vitesse et diluée par l’afflux de stars vers sa grande rivale l’ABA (Julius Erving, Artis Gilmore ou George McGinnis pour ne citer qu’eux) que se déroule cette finale indécise opposant les deux meilleurs équipes de la saison régulière. Le plateau est pourtant alléchant, hormis Abdul-Jabbar, les Bucks peuvent compter sur Oscar Roberston en fin de carrière ou encore Bobby Dandridge. En face, les futurs Hall-of-famers John Havlicek, Dave Cowens, JoJo White mais aussi Paul Westphal ou Don Nelson.
Les Celtics sont favoris mais comme le rappelait Dick Garrett :
« Quand vous avez des types comme Oscar Robertson et Kareem, peu importe qui vous avez en face, vous avez de fortes chances de gagner. Nous avions cette mentalité dans l’équipe, personne d’entre nous pensait que nous allions perdre »
Après une première rencontre à sens unique qui verra les Celtics récupérer l’avantage du terrain, les Bucks égaliseront lors du Game 2. Les Celtics prendront le Game 3 tandis que Milwaukee gagnera le match 4. A deux partout, les Celtics remportent le Game 5 sur le parquet des Bucks.
Le 10 mai 1974, c’est donc au Boston Garden que les Celtics ont l’occasion de conclure la série. 15 320 personnes auront, ce soir-là, l’occasion d’assister à l’un des plus grands match de l’histoire. Les deux équipes peinent à de départager et le score est de 86 partout après le 4ième quart-temps, puis 90 partout après une 1ière prolongation ultra-défensive. La 2nd prolongation sera plus offensive et intense : les deux équipes enchaînent les paniers mais aussi les erreurs individuelles comme ce ballon perdu par John Havlicek à 44 secondes de la fin alors que les Celtics menaient d’1 point. Les Bucks repassent devant à 23 secondes du terme après un tir incroyable de Mickey Davis ligne de fond. Sur une copie conforme du tir de Davis, John Havlicek redonne l’avantage aux Celtics à 7 sec de la fin (il inscrira 36 points ce soir la). Boston commence à déboucher le champagne mais c’est sans compter sur Kareem Abdul-Jabbar, qui d’un magnifique Sky-Hook dont il a le secret redonne l’avantage aux Bucks. White ratera le tir de la gagne et les Bucks s’offriront un Game 7 à domicile.
A la surprise générale, ce match 7 sera à sens unique, les Celtics prenant rapidement l’avantage pour finalement remporter la rencontre 102 à 87. Cette rencontre marquera la fin de la carrière d’Oscar Robertson et c’est Bobby Dandridge qui résumera peut-être le mieux cette série ultra-défensive et intense
« A la fin d’une série comme celle-ci, vous êtes juste content que ce soit fini. C’était du type, OK c’est fini, ils ont gagné et nous sommes épuisés. Vous passez rapidement autre chose, et partez en vacances pour recharger les batteries. C’est qu’une fois reposés que vous repensez à cette série et vous ressentez la douleur de la défaite. Pour moi, Boston a gagné, c’était la meilleurs équipe pour cette série, point final ».
Une défaite qui restera toutefois douloureuse dans le Wisconsin et qui marquera la dernière apparition des Bucks en finale NBA à ce jour.
1983 : LES DÉBUTS D’UNE RIVALITE
9 années plus tard, beaucoup de choses ont changés. Les Bucks sont passés de la conférence Ouest à la conférence Est, Kareem Abdul-Jabbar a été transféré aux Lakers et Don Nelson, l’ancien Celtics est désormais le coach des jeunes Bucks, une des équipes les plus excitante de la ligue. Avant les Warriors de Draymond Green, ces Bucks sont les précurseurs du jeu rapide et de l’utilisation du Point Forward avec Paul Pressey comme pièce maîtresse. En face, une équipe de Boston sacrée deux années plus tôt et emmené par Larry Bird, Kevin McHale et Robert Parish.
Les Celtics partent favoris avec l’avantage du terrain mais après avoir battus les Hawks difficilement au 1er tour, quelques doutes subsistent. Les Bucks exempts grâce à leur 2nd place à l’Est (malgré moins de victoires que les Celtics qui payent leur 2nd place de division derrière les 76ers) arrivent frais pour cet affrontement avec un effectif homogène (Sidney Moncrief, Marques Johnson, Bob Lanier, Paul Pressey ou encore Junior Bridgeman).
Au final, cette série sera à sens unique, les jeunes Bucks prendront pleinement la mesure des Celtics avec 4 victoires faciles. Le seul sweep concédé par les Celtics sur la décennie. Une revanche attendue pour les Bucks après 1974 qui provoquera quelques bouleversements dans la maison Celtics : Bill Fitch sera replacé par KC Jones à l’issue de cette série. Les Bucks perdront en finale de conférence face aux invincibles 76ers mais auront le mérite de mettre à mal la fameuse prédiction de Moses Malone avant les playoffs (« Fo’ Fo’ Fo’ ! ») en étant la seule équipe à prendre une victoire à la franchise de Pennsylvanie.
1984 : LA REVANCHE DES CELTICS
Il ne faudra attendre qu’une année pour que ces deux équipes se retrouvent, ce coup-ci en finale de conférence. Un affrontement entre 2 des 3 meilleures équipes de la conférence Est : les Celtics ayant dominé la saison avec un record de 62 victoire et 20 défaites, ponctué par le 1er titre de MVP de Larry Bird. A l’instar de la saison précédente, cette série sera à sens unique, les Celtics remportant largement les trois premières rencontres avant de perdre le 4ième match à Milwaukee. Ils concluront la série à domicile le 23 mai 1984 pour retrouver les Lakers en finale NBA, et décrocheront le titre NBA quelques semaines plus tard.
Cette série marque aussi la fin d’une ère pour les Bucks qui échangeront Marques Johnson, Junior Bridgeman et Harvey Catchings aux Clippers pour Terry Cummings, Craig Hodges et Rickey Pierce juste avant le début de la saison suivante.
1986 : LE ROULEAU COMPRESSEUR CELTICS
Les deux équipes d’affrontent de nouveau deux saison plus tard au stade des finales de conférence. Malgré les deux meilleurs bilans de la conférence Est, un monde sépare les deux équipes. Les Celtics de 1986 sont probablement l’une des 3 meilleures équipes de l’histoire de la NBA : Larry Bird au sommet de son art, triple-MVP, Kevin Mchale, Robert Parish, Danny Ainge, Dennis Johnson mais aussi Bill Walton constituent l’armada vert et blanche. En face, les Bucks emmenés par l’excellent Terry Cummings peuvent toujours compter sur Paul Pressey ou Sindey Moncrief et sortent d’une série héroïque qui les verra battre les 76ers en 7 matchs sur un tir inratable manqué par Julius Erving.
Avant la série, Don Nelson aura une déclaration maladroite qui aura le mérite, si besoin de motiver davantage les Celtics. Dans une interview donnée à NBC en 2016, Robert Parish relate les declarations de Nelson
« Avant la série, Don Nelson a déclaré qu’il était un meilleur coach, plus intelligent que KC Jones. J’ai pris cela personnellement, cela m’a rendu fou (pissed me off!). Je me suis senti insulté, nous avions un grand leader avec KC Jones. Je sais que Don voulait motiver son équipe mais il n’aurait jamais du faire cela. Cela me rend encore fou aujourd’hui ! »
Les propos de Nelson raisonneront dans le vestiaire des Celtics et comme la précédente confrontation, cette série sera à sens unique, et les Celtics sweeperont les Bucks 4-0 avec un Larry Bird sur une autre planète : 25 pts, 935 reb, 8 asts avec un magnifique 54/50/95 (%FG/%3PT/%FT).
Ils remporteront leur dernier titre NBA de l’ère Larry BIRD quelques jours plus tard face aux Lakers.
1987 : LA DERNIÈRE CONFRONTATION
L’année suivante, les deux équipes se retrouvent en demi-finale de conférence : champion en titre et une nouvelle fois 1er de la conférence Est, les Celtics espère réaliser ce que personne n’a fait depuis 20 ans : conserver son titre de champion. Après un sweep au premier tour contre les Bulls de Jordan, Boston retrouve Milwaukee, 3ième de la division centrale et qui s’est difficilement débarrassé des 76ers au premier tour, mettant un terme à la carrière de Julius Erving. Alors que Boston a quasiment le même effectif que l’année précédente, les Bucks peuvent compter sur le renfort de Jack Sikma arrivé en échange d’Alton Lister à l’intersaison.
Cette série restera la plus serrée de la décennie entre les deux équipes, Boston prenant les deux premières rencontres à domicile avant de céder le 3ième match à Milwaukee en prolongation. Le Match 4 sera probablement l’un des plus beau match de la série, voir des playoffs. Avec 29 secondes à jouer dans le 4ième QT, 2 points d’avance et la possession, Boston à toutes les cartes en main pour remporter ce match : mais un très mauvais shoot de Dennis Johnson et une faute de Mchale sur Paul Mokeski sur le rebond envoie le pivot des Bucks sur la ligne des lancer-francs avec 4 secondes à jouer. Shooteur moyen (moins de 70% sur la ligne en carrière), le moustachu qui a raté lors de la précédente rencontre deux lancer-francs importants en prolongation (sans conséquence puisque les Bucks l’ont emporté) fait mouche à deux reprises et envoie les équipes en prolongation. Menés de deux points à 30 secondes de la fin, Terry Cummings égalise de nouveau pour les Bucks dans la raquette. Le raté de Mchale après une prise à deux sur Bird prolonge la rencontre d’une période additionnelle. C’est au final l’inconnu Daren Daye (père d’Austin Daye, ancien Pistons et Spurs) qui marquera les derniers points sur deux lancer-francs qui offriront la victoire au Celtics dans ce match haletant, leur donnant l’avantage 3-1 sur la série.
Les Bucks gagneront les deux prochaines rencontres pour s’offrir une 7ième manche à Boston, que les Celtics remporteront avec 17 points de Larry Bird dans le dernier quart-temps. Boston ira ensuite battre les Pistons en finale de conférence avant de s’incliner face aux Lakers de Magic Johnson.
Cette rencontre marquera la fin de cycle des Bucks de Milwaukee, Don Nelson quittera ses fonctions après la série, remplacé par Dell Harris qui ne dépassera jamais le stade des demi-finale de conférence.
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