[Happy Birthday] Le Best of de Jean Galle
Interview
Coach emblématique du basket français, Jean Galle fête aujourd’hui ses 82 ans. Afin de célébrer comme il se doit cet anniversaire, Basket Rétro est allé discuter avec le calaisien !
Basket Rétro : Comment avez vous découvert le basket ? votre premier souvenir ?
Jean Galle : Je suis un enfant de la guerre, et à cette époque compte tenu des nombreux bombardements sur notre ville de Calais, il ne restait que quelques terrains. Comme presque tous les jeunes, nous jouions au foot. Mes parents avaient acheté un commerce en 1941-1942. La maison a été bombardée et on a déménagé. Ils sont revenus s’installer dans le quartier des « Cailloux » à Calais, à 20 mètres de mon école.
Dans la cour de l’école, un terrain de basket avait été fait. Je suis tombé amoureux de ce sport et j’ai commencé à m’entrainer. J’ai pris ma première licence à 11 ans à l’Amicale Condé.
La passion pour le basket m’a prise dans ses bras et j’y suis toujours.
BR : Quel était l’engouement pour le basket à cette époque-là dans le Nord-Pas-de-Calais ?
JG : A Calais, la ville a commencé à créer des terrains dans chaque école à l’instar des courts de tennis. Des amicales un peu partout se sont montées. Il y avait un vrai engouement. On pouvait avoir jusqu’à 1500-2000 personnes aux matchs, notamment lors de derbys contre Boulogne Bucaille quand j’étais joueur-entraîneur au BAC Calais en Nationale 2, voire même jusqu’à 3000 pour certains matchs de coupe de France.
BR : La qualité que vous préférez chez un joueur ?
JG : La volonté
BR : Votre geste technique préféré au basket ?
JG : Le shoot
BR : Votre plus beau souvenir comme entraîneur ?
JG : Les titres de champion de France avec Berck

Les frères Jean et Pierre Galle en couverture de l’Equipe lors du second sacre de l’AS Berck en 1974
BR : Votre pire souvenir ?
JG : La défaite contre le Real avec Berck et plus particulièrement le match retour (ndlr : en demi-finale de la coupe d’Europe des clubs champions en 1974, défaite de Berck 95-81 à l’aller puis 99-67 au retour).
Une partie des joueurs avaient fait grève contre le président Jacques Renard pour une histoire de primes ce qui m’a obligé à remettre le maillot et jouer… et perdre.
BR : Un entraîneur de basket à prendre comme référence ?
JG : Joë Jaunay
BR : Votre joueur de basket favori ?
JG : Michael Jordan
BR : Votre club favori ?
JG : Berck et Cholet
BR : 5 personnalités du basket à rassembler autour d’une table (vivantes ou non) ?
JG : Robert Busnel, René Fiolet car il a construit l’équipe de Berck avec les résultats que l’on connaît tous et qui a réussi à nous réunir Pierre et moi en 1966, Alain Pelletier (ancien président de la JA Vichy puis vice-président de la LNB), Pierre Seillant (ancien dirigeant de Pau-Orthez) et Jean-Claude Biojout (ancien dirigeant du CSP Limoges).
BR : Le 5 majeur idéal des joueurs que vous avez coaché ?
JG : Kenny Gardner (AS Berck), Jim Bilba (Cholet Basket), Ansley Truitt (Caen BC), Pierre Galle (AS Berck) et Graylin Warner (Cholet Basket).

Jean Galle et Ken Gardner meilleur marqueur de Berck en 1973 (22,7 points de moyenne) lors de l’Eurobasket 2015 en France.
BR : Votre 5 majeur idéal de l’histoire du basket ?
JG : La Dream Team des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992
BR : Votre plus grand regret comme coach ?
JG : Le parcours de l’équipe de France lors des championnats du monde de 1986 en Espagne.
On perd contre l’Espagne et la Grèce. On bat le Brésil et l’Espagne est battue lors du dernière match de poule par le Brésil. Bien sûr c’est un détail mais si le coach espagnol Dias Miguel (ndlr : Antonio Diaz-Miguel, emblématique sélectionneur de l’Espagne de 1965 à 1992) avait fait joué San Epifanio (Juan Antonio San Epifanio) le meilleur joueur de l’époque en fin de match alors qu’il est mené de plus de 25 points, l’Espagne aurait sans doute battu le Brésil et nous aurions joué la poule finale avec des chances de bien se classer.
Nous avions battu les USA en match amical avant le tournoi et c’est eux qui ont été sacré champion. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’équipes de France qui ont réussi cet exploit. On finit avec 3 victoires pour 2 défaites comme la Grèce mais on est éliminé au goal average. J’en ai pleuré !
BR : Le dernier match que vous avez vu ?
JG : C’était à la télé, un Barça Real. D’ailleurs, le Real s’est largement imposé (ndlr : victoire du Real 101 à 74 lors de la 23e journée d’Euroligue le 23 février dernier ) !
BR : Dernière question Jean, entre nous le basket c’était mieux avant non ?
JG : Je vais dire oui ! Avant, il y avait plus de travail collectif, plus de travail d’équipe. On faisait en sorte de se trouver les yeux fermés sur le terrain. Maintenant, c’est plus axé sur le jeu individuel. Il y a d’excellents joueurs évidemment mais ce n’est plus la même chose.
Merci à Jean Galle pour sa disponibilité !
Propos recueillis par Julien Hector
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