Sean Elliott, The Eclectic (1996) by Clutch-23
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Le basket n’est pas un jeu individuel. Évidemment, les superstars comptent plus que les autres joueurs mais à San Antonio, Sean Elliott fait parti de ceux dont David Robinson n’a jamais pu se passer. Portrait à travers de magnifiques images que nous offre notre ami Clutch-23.
Ecléctique : qui n’a pas de goût exclusif, qui ne se limite pas à une catégorie d’objet. Du grec ekleigen : choisir.
Sean Elliott nait dans l’Arizona, à Tucson, en 1968 alors que Tommie Smith et John Carlos défient leur pays sous les caméras du monde entier à Mexico. Trente ans plus tard en 1999, c’est son talent, son attitude positive mais aussi sa mentalité qui aide les Spurs à remporter leur premier titre NBA. Car effet, Sean refuse de choisir. D’ailleurs sur le terrain, notre homme veut tout faire. Et bien. Très bien. Il est ainsi l’unique joueur de l’histoire des Spurs à être présent dans le Top 10 de neuf grandes catégories statistiques. Jugez du peu : nombre de trois points marqués et tentés (1er avec 563 et 1485), nombre de matchs de playoffs (second avec 85), matchs de saison régulière (3ème avec 669), points (4ème avec 9669), rebonds (6ème avec 2941), assists (7ème avec 1700), steals (8ème avec 522) et contres (9ème avec 257).
L’ALTERNATIVE DES SPURS
En 1989, les Spurs sortent d’une de leur pire saison de leur histoire. Mais, l’arrivée de David Robinson, en plus de celle de Sean Elliott, drafté au troisième rang cette année là, va permettre aux Spurs de prendre un virage à 180 degrés. Grâce également à Larry Brown , l’équipe gagne en effet 35 rencontres de plus que l’année précédente. En playoffs, les éperons ne tombent qu’au terme d’un mythique match 7 face aux Blazers de Clyde Drexler et Jérôme Kersey. Elliott apprend beaucoup pendant ces années et connait une progression constante jusqu’en 1993 date à laquelle il est tradé aux Pistons contre Dennis Rodman. Cette saison là, il devient All Star.

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Un an plus tard, à la surprise générale, il revient aux Spurs à l’intersaison. Cette fois, c’est Bill Curley fait le chemin inverse. La situation devient rocambolesque lorsqu’il est tradé en 1994, à Houston, contre Robert Horry et Matt Bullard à Houston. Invalidé pour des raisons médicales, Elliott plie mais ne rompt pas. Un temps, il pense se retirer des parquets mais refuse qu’on choisisse à sa place. Lui, le favori des fans des Spurs. Avec Avery Johnson, et l’Amiral, il multiplie les trois points et permet à San Antonio d’engranger les succès. Le premier Big 3 des Spurs voit alors le jour. La suite, c’est Tony Parker, Tim Duncan et Manu Ginobili qui l’écriront pour San Antonio. A force d’abnégation, il est même retenu pour le All Star Game 1996 avant de soulever le graal, en 1999 face aux Knicks.
LE DILEMME DU REIN
Joueur du même type que Wally Szczerbiak ou Nick Anderson, Elliott est élevé sous le soleil de l’Arizona par une maman seule qui est nourrice. Avant de choisir la balle orange, il excelle au soccer, au football mais aussi au base ball. Revêtant le 32 et adoptant définitivement le basket, contrairement à ses deux frères, il est le seul joueur de l’histoire de Tucson High School à devenir McDonald’s All-American Team. Au lycée, il tourne à 30 points de moyenne au point d’intégrer l’équipe nationale et devenir Champion du monde 1986, et nez à la barbe de Drazen Petrovic. A ses côtés, au poste de pivot, un certain Robinson…

Arizona Daily Star
Entre temps, il devient un Wildcat en intégrant la fac d’Arizona. Il enmène cette dernière au Final Four en 1988. Ses 4 saisons à Arizona lui permettent de détenir le record du nombre de points en carrière pour un joueur de la Pac 10. Pour situer à quel niveau joue Sean, notez qu’il détrône Lew Alcindor plus connu sous le nom de Kareem Abdul Jabbar. D’ailleurs, les deux maillots des équipes qu’il a représenté le plus longtemps sont retirés (Arizona et San Antonio). Cela tombe bien, il n’a jamais voulu choisir. Enfin presque. Il est en effet contraint de se faire greffer un rein. Elliot le reçoit en cadeau de son frère pour mieux écrire l’histoire de la NBA en étant le premier joueur transplanté d’un organe aussi important à refouler les parquets. Il rejouera 71 rencontres avant de prendre sa retraite en 2001. Devenu analyste TV pour San Antonio dont il parle toujours en disant « nous », Sean Elliott poursuit sa route soir après soir. Comme si le destin, lui aussi, hésitait et faisait de l’ailier au numéro 32 un miracle en permanence. Clutch 23 nous propose donc de magnifiques images à l’occasion du 50ème anniersre de Sean Elliott, un véritable documentaire à voir de toute urgence.
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