[Infographie] L’histoire des San Antonio Spurs (1967-2017)
Infographie
David Robinson, Gregg Popovich, Tim Duncan… Autant de noms mythiques pour une franchise qui l’est tout autant. Retour en infographie sur l’histoire cinquantenaire de l’une des équipes NBA les plus marquantes des deux dernières décennies: les San Antonio Spurs!
DES DEBUTS DELICATS

Les Chaparals @ ABA Review
C’est dans la ville dorénavant rivale de Dallas que la franchise est initialement créée. Elle voit le jour sous le nom de Dallas Chaparrals, en 1967. C’est la même année que l’American Basketball Association (ABA), ligue concurrente de la NBA, lance sa première saison. Dans un premier temps, c’est dans cette ligue que la franchise texane évoluera. Un choix rétrospectivement peu pertinent, tant elle aura du mal à déchaîner les passions. L’équipe elle-même peine à séduire notamment du fait de résultats peu probants, et les Dallasites ne lui portent que peu d’intérêt. Tant et si bien que durant la saison 1970-1971, dans l’espoir de susciter une attention régionale, elle est renommée « Texas Chaparrals ». La franchise va même jusqu’à se produire dans différentes villes et différentes salles (Fort Worth et Lubbock) lorsqu’elle doit jouer à domicile. Malgré ces initiatives rien à faire : la passion est toujours au point mort, et les résultats eux, toujours en berne. La franchise réintègre finalement Dallas l’année suivante. Durant ses 6 premières années au sein de l’ABA, elle n’aura jamais brillé, ne remportant jamais la ligue, ni même sa division. Pire encore, en 1972-1973, elle ne parvient pas à se qualifier pour les playoffs, alors que 8 équipes sur les 10 engagées dans la compétition y accèdent.
Un premier tournant pour la franchise intervient alors : elle est rachetée et déménage dans une ville voisine : San Antonio. C’est l’occasion pour elle de faire peau neuve : elle abandonne ses couleurs rouge/blanc/bleu pour arborer ses dorénavant traditionnels noir et argent. Dans le même temps, les joueurs sont rebaptisés les « Spurs ». Le second évènement majeur de la vie de la franchise intervient durant la même saison 1973-1974 : le futur Hall of Famer George Gervin est recruté, en provenance des Squires de Virginie. Cet arrière scoreur, adepte du finger roll permit à la franchise de franchir un cap au niveau sportif, avec pour sa première saison sous sa nouvelle identité un bilan de 45 victoires et 39 défaites assorti d’une qualification en playoffs.
L’INTEGRATION A LA NBA
En compagnie de trois autres franchises, les Pacers d’Indiana, le Nuggets de Denver et les Nets du New Jersey, les Spurs de San Antonio rejoignent la NBA en 1976. D’énormes contraintes financières leurs sont imposées, laissant à douter de leur rapide adaptation au sein de la NBA. Pourtant, déjouant les pronostiques, les Spurs affichent d’entrée un bilan de 44 victoires pour 38 défaites et se qualifient pour les playoffs dès leur première participation. La saison suivante n’est que plus brillante : 52 victoires, 30 défaites, une demi finale de conférence et un titre de meilleur marqueur de la ligue pour Gervin. Ce titre sera le premier d’une série de 3 consécutifs (un quatrième s’y ajoutera en 1982) et sera acquis à l’occasion d’un épique duel à distance l’opposant à David Thompson lors de l’ultime journée de la saison régulière.
Malgré d’indéniables progrès, les Spurs semblent plafonner : ils atteindront régulièrement les 50 victoires en saison régulière entre 1976 et 1985, mais ne remporteront jamais leur conférence, échouant en finale en 1981, 1982 et 1983. L’équipe arrive au bout du cycle amorcé avec son déménagement en 1973, dont la fin définitive est marquée par le départ de Gervin pour les Bulls à la fin de la saison 1984-1985.
Les quatre saisons suivantes sont catastrophiques pour les spurs: le bilan global sur cette période est de 115 victoires pour 215 défaites.
DAVID ROBINSON, PREMIER SUPER STAR DES SPURS

David Robinson @ NBAE
Le renouveau pour les spurs sera initié avec la draft de 1987. Détenteur du premier choix, ils en profitent pour adjoindre David Robinson à leur effectif. Le pivot cependant, devra attendre deux ans, et la fin de son Cursus militaire entamé en 1983 (il sera d’ailleurs surnommé l’Amiral durant sa carrière du fait de son passage à l’armée) pour commencer à jouer sous ses nouvelles couleurs. C’est donc à l’occasion de la saison 1989-1990 que Robinson fait ses premiers pas dans la Ligue. Dans son sillage, les Spurs vont réaliser la meilleure progression de l’histoire d’une saison à l’autre, compilant 56 victoires, soit 35 de plus que lors de l’exercice précédant. Robinson est alors élu Rookie of the Year à l’unanimité. Cependant, le prodige ne peut éviter l’élimination des siens en post-saison. Ils tombent néanmoins avec les honneurs, perdant leur série contre les Portland Trailblazzers, futurs finalistes, 4 victoires à trois.
A l’issue de la première saison de Robinson, le contexte pour les Spurs semble propice à un retour vers le sommet de la NBA. Les tourments liés aux saisons catastrophiques sont derrière eux et ils possèdent un effectif mené par l’un des meilleurs joueurs de la ligue, qui semble à même de leur faire envisager le titre. Pourtant le début des années 90 ne sera pas une partie de plaisir. Les saisons se suivent et se ressemblent, avec d’excellentes performances durant la saison régulières (55-27 en 1990-1991, 47-35 en 1991-1992, 49-33 en 1992-1993 et 55-27 en 1993-1994) suivies de déception en playoffs durant lesquels ils ne dépassent jamais le second tour. Dans le même temps, les entraîneurs valsent et se succèdent sur le banc Texan. En effet, entre 1990 et 1994 ce ne sont pas moins de 5 coaches qui seront installés à la tête des Spurs. Aucun parmi Larry Brown, Bob Bass, Jerry Tarkanian ou encore John Lucas ne parviendra à assumer les ambitions légitimement placées en leur roster.
Il faut attendre la venue sur le Banc de Bob Hill, à l’entame de la saison 94-95, pour voir les Spurs franchir un cap et enfin sérieusement briguer le titre. Ils réalisent leur meilleure saison jusqu’alors, avec 62 victoires en saison régulière et une finale de conférence. Cette dernière constituera néanmoins une cruelle désillusion : les Spurs, favoris pour le titre, s’inclineront face aux Rockets de Houston, franchise rivale seulement 6e de saison régulière.
L’exercice suivant ne déroge pas a ce qui semble de plus en plus s’imposer comme une tradition du coté de San Antonio : à une saison régulière brillante (59 victoires) succède une campagne de playoffs décevante, avec une élimination au second tour face aux Jazz.
LE PREMIER SUCCES
La saison 1996-1997 sera paradoxalement l’une des pires de l’existence de la franchise, tout en étant sans aucun doute la plus fondamentale. Les joueurs texans ne remportent que 20 matchs lors de cette saison. Mais c’est aussi durant cette dernière qu’ils verront le plus grand coach et le plus grand joueur de leur histoire rejoindre l’équipe.
Bob Hill est débarqué par son General Manager Gregg Popovich après 18 matchs (3 petites victoires). C’est ce même Popovich qui prend alors la tête de l’équipe. Si son premier bilan en saison régulière n’est pas bon, loin s’en faut, (17 victoires et 47 défaites pour conclure la saison entamée avec un 3-15), il va prendre la meilleure décision de l’histoire de la franchise durant la draft 1997. Remportant le premier pick, il s’en sert pour intégrer Tim Duncan, jeune ailier surdoué, à son effectif.
Dès sa première saision, Duncan se révèle être un véritable crack, et l’un des meilleurs joueurs de la ligue. Elu Rookie of the Year, il fait partie de la All-NBA first team. Sous l’impulsion de son entente avec Robinson, les Spurs, battant leur propre record, réalise à nouveau la meilleure progression d’une saison sur l’autre, passant de 20 victoires à 56. Leur parcours néanmoins, s’arrête une nouvelle fois au second tour des playoffs. Mais cette première saison de Duncan ne sera qu’un amuse-bouche qui précédera le hors d’œuvre. La saison 1998-1999 est en effet celle de la consécration : après avoir remporté 37 de leurs 50 matchs de saison régulière (la saison fut raccourcie du fait du lock-out sévissant à l’époque), Popovich et ses hommes ne laissent aucune chance aux franchises se trouvant sur leur route en play-offs. Ils accèdent à la finale NBA en ne concédant qu’une seule défaite en post-saison. Finale qu’ils remportent en 5 manches face aux Knicks, pour s’adjuger, enfin, leur premier titre.
La saison 1999-2000 laissera un gout amer à la franchise. Avec encore une fois un excellent bilan en saison régulière, elle ne peut cependant se montrer aussi compétitive qu’elle le souhaite au moment d’aborder les play-offs. Tim Duncan, devenu le leader incontesté de cette équipe sur le parquet, subit une blessure au ménisque à seulement quelques jours de ces derniers. Mais qu’importe, à l’aube des années 2000, les Spurs sont plus armés que jamais pour aller conquérir le Graal et forger leur légende. Avec le titre de 99, les éperons ont mis le pied à l’étrier, et sont prêts à faire de la décennie 2000 la plus belle et fructueuse de leur histoire.
LES ANNEES 2000, L’AGE D’OR DE LA FRANCHISE

Tim Duncan en 1999 @ SI
Elle démarrera pourtant timidement, cette décennie. Les deux premières saisons sont étonnement semblables. Et par deux fois, bien qu’engrangeant 58 victoires en saison régulières, les Spurs ne peuvent rien en play-offs face à la force de frappe des Lakers, qui possèdent alors dans leur rang Kobe Bryant et Shaquille O’neal. Duo sur lequel les californiens se reposeront pour fonder une véritable dynastie, en remportant trois titres consécutifs en 2000, 2001 et 2002. Ces deux années ne sont pour autant pas vierges de toute réussite, puisque c’est en 2001 que la franchise Texane attirera Tony Parker dans ses filets à l’occasion de la draft. Quant à l’année 2002, elle verra Duncan être consacré MVP de la ligue, et Manu Ginobili se joindre à la fête en revenant au sein de la franchise qui l’avait drafté en 1999.
La saison 2002-2003 commence par une triste nouvelle du coté de San Antonio : pour David Robinson, ce sera la dernière. Loin de se laisser abattre, les Spurs sauront faire honneur à leur légende pour son dernier tour de piste : ils remporteront 60 victoires en saison régulière avant d’aller s’adjuger le titre en 6 manches face aux Nets. Duncan est quant à lui élu MVP de la saison, et des Finales.
Dans les années suivantes, les Spurs remportent deux nouveaux titres, en 2005 et 2007. Les trois bagues récoltées par la franchise texane durant la première décennie du 21e siècle font d’elle la seconde plus titrée sur cette période, derrière les Lakers de Kobe.
L’HEURE DE LA RELEVE
Le début des années 2010 semble marquer la fin de cycle pour les Spurs. L’effectif se fait vieillissant, et d’aucun leur prédisent un lent déclin. Mais le talent et la longévité impressionnante de tous ces vieux briscards combinés à la parfaite gestion de l’équipe par Popovich les maintiennent au top. Et si le coach se repose toujours autant sur ses fidèles lieutenants Duncan, Parker et Ginobili, il n’hésite pas à leur adjoindre du sang neuf pour entamer doucement mais surement un renouvellement de l’effectif. La pierre angulaire ce de nouveau projet est le jeune Kawhi Leonard, acquis en 2011.
C’est avec ce savant mélange d’expérience, de jeunesse et de talent que les Spurs abordent cette nouvelle décennie. S’ils échouent dès le premier tour des playoffs en 2010-2011 après une saison régulière pourtant prometteuse (61 victoires), ils parviennent la saison suivante en finale de conférence. Ils s’inclineront cependant contre OKC en 6 matchs, après avoir pourtant remporté les deux premiers. En 2012-2013, le nouveau projet amorcé en 2011 avec l’arrivée de Leonard franchit une nouvelle étape. Les Spurs se hissent en finale, mais doivent cette saison là encore se contenter des places d’honneur, battus par la Super Team de Lebron James, le Miami Heat. Ce ne sera cependant que partie remise. Dès la saison suivante, les hommes d’un Leonard devenu de plus en plus important se présentent à nouveau face aux Floridiens pour tenter de prendre leur revanche. Ce sera chose faite après une finale remportée par 4 victoires à 1.
Ce titre reste à ce jour le dernier succès d’envergure de la franchise texane. Il marque cette fois ci bel et bien la fin d’un cycle incroyablement victorieux qui fut débuté en 1997 avec les arrivées de Tim Duncan et de Gregg Popovich. Le légendaire ailier s’est depuis retiré, en juillet 2016. Ces illustres compagnons d’arme, Ginobili et Parker en tête ne devraient pas tarder à le suivre( le plus tard possible on l’espère !) Cependant quand ils raccrocheront leurs sneakers, ils pourront le faire sans inquiétude pour leur franchise : sévit encore sur son banc celui qui est sans aucun doute le plus grand coach en activité, et sur le parquet un Kawhi Leonard déjà titanesque en 2016-2017, qui peut sans trembler regarder les meilleurs joueurs du monde dans les yeux.
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