[France Action] Stéphane Ostrowski, l’arme fatale
France
Durant 23 saisons professionnelles, Stéphane Ostrowski aura engrangé un superbe palmarès mais surtout étala une panoplie offensive sans égale dans l’histoire du basket français.
En 1982, Stéphane Ostrowski est un jeune joueur de basket de 204 cm et a 21 ans. En 2005, Stéphane Ostrowski est toujours un joueur de basket de 204 cm mais affiche 43 ans au compteur. Entre les deux dates? Quelques trophées, des milliers de points et de rebonds et quelques centaines de passes décisives.
Comment expliquer la longévité de Stéphane Ostrowski? Au début des années 80,c’est un ailier-fort au physique banal, ni très grand, ni très puissant et pas très athlétique. Ça ne bougera pas au fil des années. Par contre les adversaires évoluent. Ils sont de plus en plus grands, musclés et se mettent à bondir comme des kangourous. Stéphane est toujours là. Bon an, mal an, il assure ses 20 points, 8 rebonds et 4 passes avec des excellents pourcentages aux shoots et aux lancers francs. Des matchs, il en rate rarement. Coté infirmerie, il est toujours apte au service, son physique fluet cache une résistance d’acier. Coté performance, il passe rarement au travers. Il a dans sa boite à outils de basketteur, la panoplie complète du destructeur de défense.
On a souvent comparé Stéphane Ostrowski à Kevin McHale. Ils partagent tous les deux un sens inné du jeu dos au panier, fait de feintes et d’appuis. Pour le reste ils sont différents. McHale peut jouer avec sa taille et sa puissance alors que Stéphane compte sur sa vitesse et son agilité. Ostro a pour lui un jeu de passe extrêmement efficace que n’a pas le grand Kevin qui possède, pour sa part, des qualités d’intimidateur en défense qui feront défaut à Stéphane et à l’Equipe de France.

Rudy Gobert et Stéphane Ostrowski en pleine comparaison de leurs arsenaux offensifs
1982-83, Stéphane joue sa première saison professionnelle au Mans. Temps de jeu limité mais quelques promesses (5.2 points et 2.6 rebonds en 11 minutes de moyenne). Deux and plus tard, c’est une superstar du basket français (23.3 points, 8.2 rebonds, 4.1 passes). Il quitte Le Mans pour Limoges. Sept saisons prolifiques vont suivre. Stéph’ gagne 3 titres de Champion de France, 1 Coupe des Coupes, 2 Tournois des As et décroche quatre titres de meilleur joueurs français. Il côtoie les légendes du club (Monclar, Dacoury, Kea, Collins et Brooks) et en devient une lui même. Il s’établit comme une référence à son poste en Europe. Il fait face à un défenseur plus grand que lui? Il le prend de vitesse! Un joueur plus petit? il le poste à l’intérieur! On lui laisse un mètre? Vlan un shoot extérieur! Une prise à deux? Excellent idée, il a tout le temps pour offrir un caviar au joueur laissé libre.
En équipe de France, il ira de déception en déception. Sa première compétition majeure, les J.O de Los Angeles sont une catastrophe. Le problème de la France (en dehors de son manque de discipline) c’est le jeu intérieur. La France aligne les ailiers-forts talentueux et offensifs (Ostrowski, Szanyiel, Haquet et Deganis) mais est incapable de dénicher un pivot d’envergure pour défendre la raquette contre les mastodontes européens que sont Sabonis, Fassoulas, Divac ou Fernando Martin. Écarté de la sélection en 1996, les Bleus sont toujours à la recherche de son successeur (Ali Traoré n’ayant pas confirmé au niveau international et Boris Diaw n’étant pas intéressé par le scoring).
Ostrowski demeura un casse-tête pour les défense adverses pour encore des saisons et des saisons, de Limoges à Antibes, en passant par Cholet et Chalon avant de retourner à l’Olympique. A quarante ans passés, loin de sucrer les fraises sur la côte d’Azur, il sera encore un des meilleurs marqueurs et rebondeurs de Pro B! (21.6 points, 7.6 rebonds, 4.1 passes en 02/03, 17 points, 7.1 rebonds pour sa dernière saison en 04/05).
Il était donc normal pour Basket Retro de rendre hommage à l’exceptionnel talent offensif de Stéphane Ostrowski à travers un petit mix (dont la plupart des images sont issues de l’excellent portrait réalisé par Nicolas de Virieu).
STEPHANE OSTROWSKI, LE MIX:
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