[Happy Birthday] 1996 ; l’année de « dream » de Tim Legler
Portrait
En tant qu’homme, Tim Legler fête en ce 26 décembre 2016 ses 50 ans. En tant que joueur, sa plus belle saison s’est déroulée il y a maintenant 20 ans. C’était en 1996. Une année faste pour l’arrière shooteur natif de Washington. En plus de s’adjuger le « long distance shootout » lors du All-Star Weekend, Timothy Eugene Legler terminera la saison régulière avec le meilleur taux de réussite à 3 points devant un certain Steve Kerr.
Voilà donc deux bonnes raisons de mettre le cap sur l’année 1996 pour se rappeler ensemble la saison XXL de Legler. Un joueur qui n’aura pas toujours été sous le feu des projecteurs, la faute à une carrière pour le moins chaotique et compliquée. Mais il aura suffit d’une saison taille patron à Tim Legler pour inscrire son nom, son shoot et son brushing impeccable dans les livres des jolies histoires de la balle orange. Il était une fois..
TIM RECHERCHE TEAM
Malgré un cursus universitaire volontaire et appliqué du côté de La Salle University (il y dispute 121 matchs, inscrivant une moyenne de 14 points par rencontre), Tim Legler n’est pas drafté par une franchise NBA. Il vadrouille dans un premier temps dans différentes ligues mineures comme la CBA ou la World League Basketball. Après des passages infructueux dans des franchises aussi diverses et variées que les Suns, les Nuggets ou encore les Timberwolves, on retrouve sa trace du côté du CSP Limoges en 1992 sous les ordres de Bozidar Maljkovic. Il revient rapidement sur le sol américain après son escale limougeaude et reprend son périple dans les salles des petites ligues du pays. Il décroche le titre CBA avec les Omaha Racers au terme de la saison 92/93 après un nouvel échec en NBA sous le jersey du Jazz d’Utah. Le statut de meilleur marqueur de CBA lui ouvre les portes des Mavericks qui lui laissent 79 matchs de régulière pour s’exprimer.
Ses performances sont qualifiées d’insuffisantes et il est finalement coupé le 30 juin 1994 par la franchise texane. Il passe à nouveau par la case CBA avant de se voir proposer des contrats de 10 jours par les Warriors au printemps 1994. Il est signé jusqu’à la fin de la saison après deux piges successives jugées concluantes par le front-office californien. Ses 24 rencontres et ses 7 points par matchs en 15 minutes de jeu ne suffissent pas à convaincre le staff de Golden State qui ne le conserve pas dans leur effectif au terme de la saison.
LEGLER DE GÉNIE
La carrière NBA de Tim Legler va vraiment démarrer le 27 septembre 1995. C’est en effet à cette date précise qu’il rejoint les Bullets de Washington en tant que free-agent. Dans sa ville natale, Legler va enfin réussir à s’inscrire sur la durée au sein d’un roster NBA. Avec le jersey de l’équipe de la capitale sur ses frêles épaules, Tim Legler va prendre part à sa première saison complète. 77 matchs disputés pour une moyenne de 23 minutes de jeu par match en sortie de banc. Avec de vraies responsabilités, Legler ressemble enfin à un joueur NBA. Pour fêter cette grande première, il est de l’édition 1996 du All-Star Weekend qui a lieu à San Antonio. Il s’aligne lors du traditionnel « three-point contest ». Face à lui quelques gâchettes de renoms, comme Glen Rice le vainqueur de l’édition précédente, ou encore Steve Kerr (qui remportera l’édition suivante) ainsi que d’autres spécialistes de l’exercice tel que Dennis Scott ou Dana Barros.
Lors du premier tour du concours, Legler met tout le monde d’accord. Il termine en tête avec 23 points (le second plus gros total de l’histoire du concours sur un tour derrière Graig Hodges à cet instant précis, depuis Mark Price ou encore Hubert Davis sont passés par là). Dennis Scott suit loin derrière avec 19 unités. Lors du second tour ils ne sont plus que quatre à pouvoir viser le titre. Aux deux leaders que sont Legler et Scott, il faut ajouter Steve Kerr et Georges McCloud. C’est Tim Legler qui ouvre le second tour, et son poignet n’a visiblement pas eu le temps de refroidir. Il remet le couvert et réalise 22 points. Les filets en fument encore. Il signe la meilleure performance de ce second tour, toujours devant Dennis Scott (qui réédite pour sa part la même performance que lors du premier tour avec 19 points). C’est donc l’ailier du Magic qui le rejoint en finale. Pour cette dernière manche, c’est une nouvelle fois l’arrière de Washington qui ouvre le bal. Il boucle son run sous les applaudissements de l’Alamodome et de son coéquipier Juwan Howard en scorant 20 points. Dennis Scott ne parviendra pas à faire mieux, et à la surprise générale c’est bien le joueur des Bullets qui s’adjuge le concours. Preuve du niveau d’excellence affiché ce soir là par Tim Legler, il détient encore à ce jour le record du nombre de points cumulés sur 3 tours. Certes, il faut mettre en perspective ce record, car depuis les années 2000 le « three-point contest » ne se déroule plus que sur deux tours. Mais quand même, Legler inscrit ce soir là son nom sur les tablettes de la grande ligue. Et de fort belle manière. Pas mal pour un type qui traînait encore ses sneakers du côté de la CBA quelques mois auparavant. L’intéressé n’oublie d’ailleurs pas d’où il vient au moment de soulever son trophée :
« J’ai repensé à toutes mes années de galère en CBA. Et puis ma femme vient d’accoucher la semaine dernière. Mark Price m’a donné quelques conseils. L’essentiel est de garder son calme. J’étais confiant. »
Comme si ce coup d’éclat ne suffisait pas, le joueur va de nouveau faire parler de lui en fin de saison. En effet, au moment de distribuer les récompenses, c’est Tim Legler et ses 52,2 % de réussite qui se pointe lorsque l’on convoque le joueur avec le taux de réussite le plus élevé aux shoots à 3 points. Un titre qui ne souffre d’aucune contestation. Steve Kerr finit second avec 51,7 %, puis suivent loin derrière Hubert Davis, BJ Armstrong et Jeff Hornacek. En ce qui concerne la performance de Tim Legler, il aura tenté au cours de la saison un total de 245 shoots trouvant la mire à 128 reprises. Sa moyenne de points frôle les deux chiffres, il termine ainsi avec 9,7 points inscrits par rencontre. Ce taux de 52,2 % reste encore aujourd’hui une sacrée perf’, il permet à Tim Legler de monter sur le podium « all-time » des pourcentages les plus hauts de l’histoire de la grande ligue (derrière Steve Kerr avec 52,235 en 95 et Kyle Korver avec 53,64 en 2010). L’année suivante sera d’un tout autre calibre pour Legler. Incapable de retrouver son rythme de la saison précédente à cause d’une blessure récurrente au genou, Legler ne prend part qu’à 15 matchs. Il est cependant prêt à en découdre lors du All-Star Game pour essayer de conserver son titre. Il se hisse en finale mais Steve Kerr s’impose 22 à 18 grâce à un brushing beaucoup plus soigné que celui de Tim qui n’a pourtant pas démérité.
UN BUZZ LEGLER
Avec seulement 310 matchs NBA au compteur, étalés sur 11 saisons, Tim Legler reste un épiphénomène dans l’histoire de la grande ligue. On se souvient de lui uniquement pour cette éclatante année 1996. Il ne lui aura finalement pas fallu autre chose pour marquer les esprits. Le fait qu’il appartienne à la caste très fermée (ils ne sont que trois ; Detlef Schrempf, Steve Kerr et donc Tim Legler) des joueurs ayant bouclé une saison avec des pourcentages de 50/50 et 80, respectivement aux tirs, aux shoots longue distance et aux lancers-francs reste un détail qui ne rassasiera que les fans de statistiques. Sa fin de carrière est une lente traversée du désert et ne mérite franchement pas que l’on s’y attarde. On notera juste que c’est sous le jersey des Golden State Warriors au terme de la saison 99/00 que Tim Legler raccroche définitivement.
En 1995 il est intronisé au « Philadelphia Big 5 hall of fame ». (ndla : Un hall of fame regroupant les noms les plus célèbres ayant fréquentés l’une des cinq fac de Philadelphie). On y retrouve par exemple Aaron McKie ou Terence Stansbury. En 2002 il reprend des études et décroche avec brio une maîtrise en administration des affaires au sein de la Wharton school, une prestigieuse école de finances de Pennsylvanie. Aujourd’hui Legler participe également à plusieurs shows pour ESPN, où il partage ses compétences concernant le shoot longue distance. Mais si il n’y avait qu’une chose à se rappeler au sujet de Timothy Eugene Legler, hormis ses brushings impeccables, on évoquera sans aucun doute cette brillante et éclatante cuvée estampillée un neuf neuf six. Une cuvée maintenant vieille de 20 ans d’âge, et qui continue à se bonifier avec le temps. Pot de gel fixation extrême et vidéo Youtube à l’appui !
Crédits photos : comc.com/hoopsbest.com
Montage une : Julien Mc Laughlin pour Basket Rétro
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