[Infographie] – Toute l’histoire des New York Knicks (1946-2016)
Infographie
Les Knicks est l’une des franchises les plus populaires de la NBA, surtout chez nous en France, (aaah les week-ends à New York qui font de vous un fan des Knicks à vie). Pourtant les New Yorkais n’ont glané que deux titres en 70 ans, deux phares dans un parcours chaotique balisé par des décennies impairs parfois brillantes et des décennies pairs toujours calamiteuses.
C’est un New Yorkais, le journaliste sportif Max Kase devenue rédacteur en chef du Boston American dans les années 30 qui a l’idée de fonder une ligue professionnelle de basket. Idée qu’il soumet au propriétaire du Boston Garden, Walter Brown, qui voit là une occasion de rentabiliser un peu plus sa salle. C’est à New York, au Commodore Hotel, que les deux hommes réunissent le 6 juin 1946 dix-sept investisseurs, dont une majorité de propriétaires de salles de sport et de spectacle parmi lesquels le président du Madison Square Garden, Ned Irish. Ensemble, ils créent la Basketball Association of America, une ligue de onze franchises réparties dans les plus importantes villes du pays. La plupart d’entre elles deux seulement survivront dans leur villes d’origine, les Boston Celtics et bien sûr les New York Knickerbockers. Ces derniers sont confiés à Ned Irish. Le nom, choisit après un vote du personnel, vient d’un personnage de roman, « A History of New York ». Son personnage emblématique, Father Knickerbocker, y incarne le colon originel d’origine hollandaise. C’est lui qui figure sur le premier logo de l’équipe.
Pour diriger ses boys, Irish porte son choix sur le coach de St. John Université, Joe Lapchick. L’ancien joueur des Original Celtics le fait patienter une saison avant de prendre en main ceux que l’on ne nomme pas encore les Knicks. Avec ces knickerbockers, il forge le premier âge d’or que ne perturbe pas en 1949 l’intégration par la BAA de six équipes de la ligue concurrente, la National Basketball League, se transformant ainsi en National Basketball Association.
LE PREMIER AGE D’OR… OU D’ARGENT

Nat Clifton et Joe Lapchick.
En neuf saisons, Lapchick présente un bilan positif de 326 victoires pour 247 défaites et deux titres de divisions en 53 et 54, mais aucun titre malgré trois finales disputées en 51, 52 et 53. A mettre à son bilan aussi un certain nombre de manteaux piétinés, de chaises cassées et d’objets de toutes sortes balancés en l’air ou écrasés sur le parquet. L’homme est un sanguin et ce sont des problèmes de santé lié au stress, (et aussi peut-être les mauvais résultats de son ultime saison, la seule avec un bilan négatif de 30-32), qui le pousse à la démission en 1956. Au-delà de ses performances, on peut mettre au crédit de ce formidable motivateur d’avoir drafté le premier joueur non-caucasien, le nippo-américain Watabé Misika en 1949 et Nat « Sweetwater » Clifton qui partage avec Earl Lloyd des Washington Capitols le rôle du « premier noir en NBA ».
LA DESCENTE AUX ENFERS
Le départ de Joe Lapchick marque le début d’une longue décennie dans les bas-fonds de la NBA. Valse des coachs, défense aux abonnées absents, si Big Apple fait toujours rêver le touriste découvrant Mahattan du hublot d’un Boeing 707 ou du pont du paquebot France, il ne vaut mieux pas qu’il s’aventure au Madison Square Garden, le mythe de la toute puissance new yorkaise en prendrait un coup. Au moins, l’orgueilleuse cité est épargnée du spectacle pitoyable du 2 mars 1962. Le match contre Philadelphie est délocalisé à Hershey, un bled de 15 000 habitants en Pennsylvanie, loin des regards. Oui, c’est ce soir-là, presque sans témoin, que Wilt Chamberlain passe 100 points à lui tout seul à des Knickerbockers humiliés. Pendant ce temps-là le rival bostonien rayonne sur la NBA.
Pourtant dés 1964, une lueur d’espoir s’allume au Garden par un huitième choix de draft judicieux, le pivot Willis Reed qui sera élu dans la sélection All Stars rookies. L’année suivante, c’est l’ailier Bill Bradley qui sort du « Territorial Pick ». Celui-ci fera patienter les Knicks jusqu‘en décembre 1967 pour cause de prolongation de cursus universitaire à Oxford et d’obligations militaires. Mais tout se met lentement en place. On devient exigeant à New York, et le mauvais début de saison 67-68 de coach McGuire lui coûte sa place. Le siège est offert à celui qui peaufinera l’ensemble, Red Holzman. Il mène sa nouvelle équipe en play-off, mais la présence de Willis Reed et Dick Barnett au All Star Game ajoutée à Walt Frazier et Phil Jackson au All-Roockie est annonciateur d’un futur radieux. La finale de Division est atteinte la saison suivante et Dave DeBusheere en provenance de Detroit pose son sac au Garden. Toutes les pièces du puzzle sont en place.
LE MADISON SQUARE « EDEN » GARDEN
La saison régulière 1969-1970 est tamponnée du seau du record all time de la franchise : 60 victoires pour 22 défaites. Les Bullets et les Bucks sont avalés dans les phases finales de la Division Est. Mais en finale se dressent les Lakers de Jerry West, Wilt Chamberlain et Elgin Baylor… pour un affrontement épique. Ça commence plutôt mal avec une défaite lors des premiers matchs à domicile. Mais la bourde est effacée dés le match 3 à Los Angeles où la prolongation offre la victoire aux New Yorkais. Prolongation également lors du match 4, mais en faveur des Angelinos. Le Match 5 au Garden voit les locaux prendre l’avantage. Avantage effacé à Los Angeles, mais plus que la défaite dans ce match 6, c’est la perte sur blessure de son capitaine, Willis Reed, qui laisse envisager le pire pour l’ultime combat au Garden. Contre toute attente, le public New Yorkais découvre le héros blessé sur le parquet. Il marque même les deux premiers points du match. Ce seront les seuls sur sa fiche de stats. Mais son courage et sa détermination galvanise ses coéquipiers qui sortent vainqueur, 113-99, d’un match de légende. Les Knickerbockers sont champions.

Barnett, Frazier, Bradley, DeBusheere et Reed fêtent le titre.
L’année suivante, c’est en finale de Conférence Est, et non plus de Divison Est, que chute le champion en titre. En 1972, malgré les apports non négligeable de Jerry Lucas et Earl Monroe, les Lakers prennent leur revanche de 1970. Knicks/Lakers c’est LA rivalité de ce début des seventies. C’est donc en toute logique que les deux mégapoles se retrouvent pour une belle en 1973. Et c’est New York qui la remporte. Un deuxième titre en quatre ans. Ce seront les seuls en 70 ans.
LA DEUXIÈME PÉRIODE NOIRE
Pour cette saison 1973-1974, même si les Knickerbockers ont encore toute leur superbe, (ils atteignent la finale de Conférence), les regards des New Yorkais, notamment ceux de Harlem, se portent de plus en plus vers le Nassau Veterans Memorial Coliseum de Long Island pour admirer les circonvolutions de Julius Erwing, la star fun et moderne des New York Nets. Willis Reed dépose les armes en fin de saison. Rien ne sera jamais plus comme avant. Les Knicks entrent dans un nouveau tunnel dont ils sortiront véritablement qu’au début des années 90. Et cela malgré le premier choix de draft 1985, la star de Georgetown U. : Patrick Ewing. Le jeune homme a beau se démener, (20 pts de moyenne et une sélection All-roockie), rien n’y fait, un piteux 23-59 en fin d’année met sur la sellette coach Harry Brown, (qui a succédé à Geg Holzman en 1982). Il ne survit pas à son médiocre début de saison 86-87, (4-12). Son assistant Bob Hill devenu calife à la place du calife ne fait guère mieux, (20-46). La direction des Knicks décide de faire appel au coach de Providence College, Rick Pittino. En deux saisons, Pittino redresse la barre. La draft de Mark Jackson et l’échange Cartwright-Oackley avec les Bulls ne sont sans doute pas étrangers à ce regain de santé qui permet de retrouver les play-off en 88 et la demi-finale de Conférence en 89. Pourtant, malgré les bons résultats, Rick Pittino décide à la surprise générale de retourner en NCAA chez les Huskies de K.U.
L’ASCENSION MANQUÉE

Pat Ewing et son plus grand fan, Spike Lee.
Les Knicks rejoignent les cimes… Mais pas les sommets ! Après l’intermède Stu Jackson, c’est Pat Riley qui prend en mains les destinés de l’équipe en 1991. Il impose une défense de fer dont la recrue John Starks symbolise l’intensité. Les rencontres des nineties deviennent de véritables combats, intenses, hargneux, où l’on aime haïr l’adversaire, que ce soit les Pacers de Regie Miller, les ambitieux nouveaux venus du Miami Heat et surtout les arrogants Bulls de Jordan et Pippen. Ça bastonne au Garden, ça plaît aux fans et au premier d’entre eux, le cinéaste Spike Lee. En 1996, Jeff Van Gundy, l’ex-assistant de Riley, perpétue la philosophie de jeu de son ancien patron et les lumières du Garden brillent toujours autant que celle de Broadway. Durant cette période Riley-Van Gundy, le Grall est effleuré à deux reprises en 94 et 99. Mais d’abord les rockets d’Olajuwon, puis les Spurs du duo Robinson-Duncan privent les New Yorkais du titre. Ces deux occasions manquées ne se représenteront plus.
RETOUR DANS LES BAS FONDS
A l’été 2000, le manager général Scott Layden refuse au héros Pat Ewing la possibilité de prendre sa retraite sous la tunique bleue et orange pour l’envoyer aux Supersonics en échange de Glen Rice, Luc Longley et Travis Knight. Aucun de ses trois là ne laissera un souvenir impérissable au Garden et les fans n’apprécient guère ce manque de respect de la part de Layden envers leur idole. Il lui feront payer en réclamant sa tête qu’ils obtiennent en 2003 quand Isiah Thomas s’empare de son fauteuil. Mais l’ancien meneur des Pistons ne fait pas mieux. Entre échanges infructueux et erreurs de choix de draft, la franchise s’enfonce Donnie Walsh le remplace en 2008, mais New York n’attire pas les stars, malgré son énorme marché, et les rares qui y viennent semblent s’y perdre. En 2010, Amare Stoudemire n’est que le spectre de lui-même à l’ombre des buildings. En 2011, les Knicks loupent Lebron James et Chris Paul et récupére un Carmelo Anthony qui ne connaît les notions de partage que sous le maillot de Team USA. On touche le fond en janvier 2015 quand les New Yorkais présentent le pire bilan de début de saison de leur histoire avec seulement 5 victoires en 36 matchs.
LE BOUT DU TUNNEL ?
Mike d’Antoni, Mike Woodson et Dereck Fisher ne parviennent pas à faire ce que Jeff Hornaceck est peut-être en train réussir, la sortie de ce troisième tunnel, le plus long de ses 7 décennies d‘histoire. En choisissant au 4ème tour de draft 2015 le jeune et immense pivot letton Kristaps Porzingis, les Knicks semble enfin avoir tiré le bon numéro. En 2016, ils importent de chez leur vieux rivaux chicagoans, Justin Holliday, Joachim Noah et surtout le MVP 2011 Derrick Rose. Le fighting spirit a-t’il retrouvé l’adresse du Madison Square Garden ? L’avenir nous le dira, mais l’année des 70 ans s’achèvera avec une lueur d’espoir.
Montage Une : Laurent Rullier pour Basket Rétro
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