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ITW Frédéric Weis – Part 1 : « Une belle année 2000 avec le triplé de Limoges et la médaille olympique

Ancien intérieur du CSP Limoges dans la moitié des années 90, il a gêné pas mal de joueurs adverses dans la raquette par sa taille et sa défense. Frédéric Weis s’est livré le 12 octobre dernier à Basket Rétro. Première partie de cet entretien d’une demi-heure où il est question notamment de sa carrière, de l’équipe de France, de sa draft en 1999.

Basket Rétro : Comment avez-vous découvert le basket ?

Frédéric Weis : Mon père a joué en Nationale 1. Ma sœur était internationale. C’est très familial. Ma mère, elle donnait les maillots.

BR : Formation à l’INSEP de 92 à 95, comment rejoignez-vous l’institut ?

FW : Je jouais en équipe de France de ma catégorie. J’avais un gros potentiel dû à ma taille. J’ai continué ma progression en rejoignant l’Insep.

BR : Vous avez commencé votre carrière à Limoges en 1995. C’est donc le point de départ de votre parcours professionnel dans le basket. Comment avez-vous été recruté par ce club ?

FW : Bozidar Maljkovic était intéressé par mon profil. Le club limougeaud m’a appelé. Championne d’Europe, c’était l’équipe la mieux en place à l’époque, la plus médiatisée. Et c’est celle qui m’a le plus plu forcément.

BR : Quels souvenirs gardez-vous de votre passage à Limoges entre 1995 et 2000 ?

FW : De très bons souvenirs. Cela s’était bien passé. Tout se passait plutôt pas mal jusqu’aux problèmes financiers du club.

BR : Vous avez joué en Grèce au PAOK de 2000 à 2001.

(il coupe)

FW : Au PAOK, ils ne m’ont pas payé un centime. Je ne suis pas vraiment resté. Je suis parti à la période de Noel. Je suis rentré chez moi. En attendant ma lettre de sortie, j’avais des contacts avec Malaga qui était coaché par Maljkovic. Le connaissant puisqu’il m’a entraîné à Limoges, c’est lui qui m’a fait venir dans ce club espagnol.

BR : Vous avez donc joué en Grèce au PAOK de 2000 à 2001. Puis à Malaga (2001-2004), Bilbao (2004-2009), quelle différence de culture basket avez-vous perçu entre la France, la Grèce et l’Espagne : ambiance dans les salles, entrainement, supporters ?

FW : En Grèce, on n’était pas payé. On ne s’est pas beaucoup entraînés. Les supporters sont fantastiques. Qu’on gagne ou perde, ils sont toujours derrière leur équipe. A Malaga, je jouais dans la meilleure ligue du monde. C’était intense et très intéressant. Il y a de grands supporters. Il y a 9500 places dans la salle et 9000 abonnés.

BR : Et pour les entraînements ? Le niveau de jeu ?

FW : Avec Maljkovic à Malaga, les entraînements étaient les mêmes qu’à Limoges, pas vraiment de différence. L’Espagne est la deuxième meilleure ligue au monde juste derrière la NBA. L’intensité n’est pas la même. Le fossé n’est pas si énorme après. C’était sensiblement la même chose.

BR : Vous auriez pu porter le maillot des Knicks. New-York vous avait drafté en 1999 en 15ème position. N’est-ce pas un regret de ne pas avoir foulé les parquets américains ?

FW : C’est la vie. Ça s’est passé ainsi. Mon agent était allé en prison, l’autre avait perdu sa femme juste après. J’avais plus personne sur qui me retourner. Après j’ai continué ma carrière en Espagne qui n’a pas été « dégueulasse »

BR : On imagine le bel effet que cela fait quand une franchise NBA s’intéresse à votre profil.

FW : Bien sur mais la NBA était moins importante, accessible que maintenant. Evidemment j’étais comme un fou quand j’ai su que j’étais en 15ème position. Pas si mal.

BR : De quelle manière avez-vous appris votre draft en 1999 ?

FW : C’était en plein championnat d’Europe en France cette année-là. Mon père me l’a appris. On avait mal fini le tournoi avec la France. Le souvenir n’était pas excellent (ndlr : défaite en demi-finale contre l’Espagne 70-63 et pour la troisième place face à la Yougoslavie : 74-62).

BR : Évoluant au poste d’intérieur, pour ceux qui vous connaissent pas, quel type de joueur étiez-vous sur le terrain ?

FW : Mon jeu a énormément évolué entre ma fin en France où j’étais coaché par plein entraîneurs français, axé en attaque. Je suis donc parti en Espagne et coach Maljkovic m’a demandé d’être plus défensif. J’ai été alors meilleur défenseur d’Europe. Je faisais parti des meilleurs rebondeurs tous les ans à ce moment-là en Espagne surtout lors de mes cinq années à Bilbao. Et j’ai fait parti des 10 meilleurs contreurs de la LIGA ACB.

BR : Vous comptez 100 sélections en équipe de France. On imagine la sensation que ça doit être de revêtir ce maillot bleu pendant 8 ans (99-2007).

FW : C’est toujours un honneur de représenter son pays. J’ai eu après des divergences d’opinions avec certains coachs et leurs façons de penser. J’étais vraiment content de pouvoir chanter la Marseillaise avec ce maillot bleu sur les épaules.

BR : Médaillé d’argent au JO de Sydney avec la France, avec le recul qu’a-t-il manqué aux Bleus pour décrocher l’or face aux Etats-Unis ?

FW : Oui en 80 ans, seulement 12 joueurs français ont réussi à avoir cette médaille. Ce qu’il a manqué ? Si je le savais, je l’aurai mis en pratique. Les Etats-Unis étaient meilleurs que nous tout simplement.

BR  On se souvient que vous êtes revenu à -4 en finale face à Team USA. On a senti que vous étiez proches de l’exploit.

FW : On s’est beaucoup accroché et on les a beaucoup embêtés. Sur leurs valeurs intrinsèques, c’était incomparable. Sur le papier, les Américains étaient plus forts que nous. Et ils l’ont démontré en fin de match bien qu’on les ait fait douter.

BR : Vous avez affronté deux fois les Etats-Unis : en match de poule et en finale. Qu’aviez-vous ressenti en affrontant les joueurs NBA ?

FW : On va jouer une des meilleures compétitions que sont les JO qui sont impressionnants et importants. On affronte la meilleure équipe du monde. C’est un rêve de jouer contre eux. C’était génial et on réussit à les embêter pendant le match.

BR : J’imagine que ça doit être très redondant, embêtant de vous parler de ça. Forcément le dunk de Vince Carter au JO sur vous a résonné comme jamais dans les médias. Avec le recul, comment le vivez-vous ?

FW : Honnêtement, on s’est arrêté que sur cette action de jeu alors que j’ai fait partie des 12 français à avoir amené une médaille olympique en 80 ans.

« Je suis donc parti en Espagne et coach Maljkovic m’a demandé d’être plus défensif. J’ai été alors meilleur défenseur d’Europe. Je faisais parti des meilleurs rebondeurs tous les ans à ce moment-là en Espagne surtout lors de mes cinq années à Bilbao. Et j’ai fait parti des 10 meilleurs contreurs de la Liga ACB ».

BR : Vous avez fait partie de l’équipe du CSP Limoges qui a réalisé le triplé avec le CSP en 2000. Vous avez eu autour de votre cou cette médaille d’argent à Sydney en 2000, celle en bronze en 2005 à Belgrade, quel est votre meilleur souvenir en votre carrière si on devait classer vos titres.

FW : Honnêtement c’est difficile de dire. Je dirai cette belle année 2000 avec cet enchaînement triplé en club et médaille olympique ensuite.

BR : Quel a été votre pire déplacement pour jouer un match ?

FW : Je me souviens d’un déplacement avec Malaga pour jouer un match à Vitoria. On était obligé de faire un détour par Grenade et d’arrêter l’avion à cause d’un problème de réacteur. C’était assez incongru. On n’était pas très bien. On n’avait pas très envie de remonter dans l’avion après. J’ai vu des blacks bien costauds quasiment pleurer qui ne voulaient pas remonter dans l’avion.

BR : Vous parliez de coach Maljkovic. Je pense que c’est un des coachs marquants de votre carrière. D’autres entraîneurs vous ont marqué ?

FW : Maljkovic est celui qui m’a fait venir à Limoges puis à Malaga. Forcément je ne peux pas faire autrement que de parler de ce serbe. Tanjevic est un grand coach qui m’a fait confiance le premier. Dusko Ivanovic pareil avec lequel j’ai gagné le triplé en 2000. Jean-Pierre de Vincenzi avec qui j’ai obtenu l’argent au JO ; Claude Bergeaud aussi qui m’a relancé en équipe de France. Je peux pas déterminer un seul coach. Mais Majkovic a été fondamental pour le basket français et pour moi aussi.

BR : Y-a t-il des joueurs, des adversaires qui vous ont le plus marqué dans votre carrière ?

FW : J’ai eu cette chance de jouer avec Jim Bilba, Laurent Sciarra, Laurent Foirest, Stéphane Risacher, puis plus tard avec Boris Diaw et Tony Parker. On peut réellement considérer que j’ai eu la chance de côtoyer «  la crème de la crème » du basket.

BR : Et parmi les joueurs étrangers ?

FW : Marcus Brown, c’est le meilleur américain que j’ai jamais eu dans une équipe.

BR : Quelles sont les qualités/défauts que disaient vos coéquipiers, coachs pendant votre carrière ?

FW : Dans ma deuxième partie de carrière, je ne prenais pas assez de responsabilité en attaque. Je me mettais au service du collectif. Je me suis mis en retrait par rapport à cela. Je m’appuyais sur mes qualités. J’étais le spécialiste maison de la défense. Une fois sur le terrain, je changeais un cours du match. Donc c’était un défaut de ne pas assez shooter.

Retrouvez vendredi la seconde partie de l’entretien. Frédéric Weis nous donnera son point de vue sur la Pro A, le basket européen et la NBA, son rôle de consultant, Tony Parker.

 Montage Une : Laurent Rullier pour Basket Rétro

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About Richard Sengmany (354 Articles)
Découvrant le basket dans les années 90 grâce à la diffusion des matchs NBA sur Canal+, je rédige depuis plus de dix ans des articles sur la balle orange, sur d'autres disciplines sportives et la culture.

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