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Montréal 1976 : les filles aux JO

Si le basket-ball est sport olympique depuis 1936. Il le fut pendant longtemps de manière exclusivement masculine. Il faut en effet attendre 1976 et les jeux de Montréal pour voir des équipes féminines de basket se disputer l’or olympique. Basketretro revient pour vous sur le premier tournoi olympique féminin

Les Jeux Olympiques 1976 de Montréal sont connus pour avoir été un gouffre financier. Ce sont pas les seuls me direz vous, en effet, mais sans doute les premiers à montrer l’étendue d’un dépassement abyssal de budget. On estime ainsi que la ville de Montréal continuait à payer ses jeux en 2006… Cette XXIe olympiade s’est également distingué par le boycott d’une grande majorité de nations africaines pour protester contre la présence de la Nouvelle-Zélande dont l’équipe de rugby à XV avait peu de temps avant participé à une tournée en Afrique du Sud alors en pleine période d’apartheid. Ce boycott surprit le CIO puisque l’Afrique du Sud n’était plus invitée depuis de nombreuses années et le rugby à XV pas une discipline olympique. Enfin, cette édition apporta une grande nouveauté pour les aficionados de la balle orange, l’intégration des équipes féminines de basket-ball.

UNE INTÉGRATION DIFFICILE

Dès les jeux de Melbourne en 1956, la FIBA avait intensifié son lobby pour intégrer le basket féminin sous la bannière olympique pour l’olympiade suivante à Tokyo en 1960. Cependant, la demande n’aboutit pas. En 1964, les membres du CIO furent invités à une « démonstration ». Pour mettre toutes les chances de leurs côtés, la FIBA sélectionna un ensemble de joueuses plus sur des critères de beauté que sportifs. Malgré ça, il fallut attendre 1976 pour que le CIO daigne intégrer la balle orange féminine. Et encore, cela se fit de bout des lèvres puisque si le tournoi masculin comptait 12 équipes réparties en deux poules, le tournoi féminin n’accueillait que 6 équipes en une poule unique. Outre le pays organisateur qui fera finalement de la figuration (5 défaites en autant de matchs pour les canadiennes), nous retrouvions l’URSS championne d’Europe en titre, les États-Unis, la Bulgarie, la Tchécoslovaquie et le Japon. L’équipe de France n’était pas parvenue à se qualifier à l’issue du tournoi pré-olympique. Ces six équipes allaient donc se départager sous la forme d’un mini championnat.

L'équipe féminine des Etats-Unis, médaillée d'argent.

L’équipe féminine des Etats-Unis, médaillée d’argent.

LA SURPRISE JAPONAISE 

L’URSS domina cette compétition de la tête et des épaules et décrocha sans forcer l’or olympique. Les écarts avec les autres médaillés témoignent de cette domination : + 35 contre le Team USA qui obtint l’argent et + 23 contre les médaillées de bronze bulgares. La surprise provint surtout des japonaises. Malgré leur petite taille (1m71 de moyenne quand les soviétiques pointaient à 1m82 et les tchécoslovaques à 1m81), les joueuses du Pays du Soleil levant s’adjugèrent deux victoires de prestige. La première fut contre les américaines 84 à 71 puis la seconde contre le Canada 121 à 89. Autre belle performance, elles ne s’inclinèrent que de trois petits points contre les bulgares, 66 à 63. Le Japon afficha la deuxième meilleure adresse du tournoi (47,4 % de paniers réussis) derrière l’URSS et la première aux lancers-francs (83 % de réussite). Cependant, l’équipe nippone ne termina qu’à une bien modeste cinquième place qui ne reflètait pas vraiment la qualité de leur prestation durant ces jeux. La leader offensive de l’équipe, Keïko Namaï finit même meilleure marqueuse du tournoi avec 20,4 points de moyenne devant la grande Ouliana Semenova.

LA REINE SEMENOVA 

Ouliana Semenova au shoot face aux japonaises.

La vraie star de ce premier tournoi olympique féminin fut en effet la tour de contrôle du Daugava Riga : Ouliana Semenova. Née en 1952 en Lettonie, Semenova afficha rapidement des mensurations intéressantes pour la pratique du basket-ball. En effet, quand vous mesurez déjà 2m07 à 16 ans tout de suite vous êtes plus crédible sur un parquet. L’intérieure lettone culminera à l’âge adulte à 2m10. Quand elle se présente à Montréal, Semenova est déjà double championne du monde, cinq fois championne d’Europe sans parler des titres européens. Le club du Daugava Riga remporta sans interruption la coupe des clubs champions entre 1968 et 1975. C’est donc logiquement que l’URSS remporte ce premier titre olympique bien emmenée par son intérieure. Ouliana Semenova, plus grande joueuse du tournoi par la taille et sans doute aussi par le talent, rendit ainsi une feuille de stats faisant oublier toute concurrence : 19,4 points de moyenne et 12,4 rebonds par matchs en 5 rencontres disputées.

Les soviétiques réitèreront cette performance en 1980 à la maison à Moscou avant de laisser la suprématie aux américaines. Pour ce premier tournoi, le Team USA tint son rang malgré la défaite surprise contre les japonaises. Le bronze fut finalement disputées entre les bulgares et les tchécoslovaques, la Bulgarie l’emportant d’un tout petit point lors de la confrontation directe entre les deux équipes (67 à 66).

Montage Une : Laurent Rullier pour Basket Rétro

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About Julien Hector (49 Articles)
aime les vieux grimoires surtout quand ils parlent de basket et de l'ALM Evreux Basket !

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