NBA Finals 2007 – La première finale de Lebron James, le sacre de TP
NBA Finals
Après une énorme surprise en ayant éliminé les Pistons, Cleveland s’attaque à l’ogre de l’ouest, les San Antonio Spurs. Une finale inédite avec la nouvelle grande star NBA contre l’expérience diabolique des Texans. Une finale qui va surtout rentrer dans le panthéon de l’ennui absolu.
La NBA n’aura donc pas un remake de 2005, Detroit est en vacances et Cleveland va jouer la première finale de son histoire. Si certains peuvent se frotter les mains d’avoir Lebron James présent dans la dernière ligne droite, les aficionados sont beaucoup moins élogieux. Dans l’esprit des fans en général et des journalistes, San Antonio est déjà champion avant que les hostilités commencent. La « vraie » finale s’est joué en demie entre les Spurs et les Suns, le vainqueur était donc pré-programmer au titre. La conférence Est n’a jamais été aussi faible, en terme de niveau de jeu, d’équilibre alors que l’ouest monte en puissance avec plusieurs grosses écuries.
En quatre ans de carrière, Lebron accède donc à sa première finale NBA. Dans un effectif peu expérimenté où seul le vieillissant Eric Snow a connu ce moment (1996 en doublure de Payton et 2001 aux côtés d’Iverson), Cleveland n’est clairement pas favori, mais Detroit aussi était donné gagnant. On pense donc que le King va réaliser quelques cartons pour donner du suspense à une série mal engagée. En saison régulière, la franchise de l’Ohio avait emporté les 2 rencontres. Celle qui s’était joué dans le Texas avait vu le fameux dunk de Lebron sur Duncan, posté en statue et levant les bras au ciel pour subir la punition divine. Après Tayshaun Prince et la défense collective détruite des Pistons, James s’attaque cette fois à la fouine, Bruce Bowen. On frémit d’avance car le jeu de Cleveland est d’une pauvreté affligeante en attaque, un sentiment qui va s’avérer réel tout le long jusqu’au dénouement.
GAME 1 – SAN ANTONIO 85 – CLEVELAND 76
2 ans après le titre en 2005 après 7 matchs contre Detroit, la finale revient à San Antonio. Le trident Duncan/Parker/Ginobili contre Lebron James, un défi qui s’annonce terriblement difficile pour le natif d’Akron, mais qui sait? La chaîne ABC espère sincèrement que la star des Cavs va réussir un grand match de la manière d’un Michael Jordan pour booster les audiences. En 1991, MJ avait inscrit 36 pts dans une défaite d’entrée contre les Lakers. Les premiers pas de Lebron ont été bien plus laborieux… 14 points, 6 ballons perdus, 4/16 aux tirs et son premier panier en dehors de la raquette à moins de 7 minutes dans le dernier QT!
La défense pot de colle et malicieuse de Bowen a porté ses fruits tout comme les aides défensives, entre prises à deux et à trois! Certainement son pire match de playoffs à ce moment-là de sa carrière. Mais si Lebron a été à côté de ses pompes, ses coéquipiers n’ont pas non plus été d’une aide inestimable. Zydrunas Ilgauskas ne met que 2 points, Cleveland ne réalise que 9 passes sur l’ensemble du match et Larry Hughes diminué par une blessure n’est qu’une ombre sur le terrain. Heureusement que Daniel Gibson, Sasha Pavlovic et Drew Gooden ont apporté du tonus car c’était bien parti pour une belle déculottée. San Antonio n’a rien eu à forcer, Tony Parker (27 pts – 7 asts) s’est promené, Tim Duncan a été d’une facilité déconcertante (24 pts – 13 rebs – 5 blks) et Manu Ginobili a tenu son rang en sortie de banc (16 pts – 8 rebs). Michael Finley à l’image de Lebron a raté son entrée en finale. Rien de grave, son équipe l’emporte sans forcer. Petite anecdote en faveur des Cavaliers tout de même, Daniel Gibson est le premier rookie à terminer meilleur marqueur de son équipe lors d’un G1 des Finals depuis Alvan Adams avec les Suns de Phoenix en 1976.
« Si on veut avoir une chance de gagner, il faut que je sois bien meilleur que ça » – L.James
« Lebron est la tête du serpent et pour gagner, il n’y a pas de miracles, on doit la couper » – R.Horry
GAME 2 – SAN ANTONIO 103 – CLEVELAND 92
Le Game 2 est presque à l’image du premier, triste. Le résultat final ne reflète en aucun cas la physionomie du match, les Spurs ont fait une démonstration collective impressionnante et ils ont compté jusqu’à 29 points d’avance! Le big three Texan a rendu dingue les Cavaliers, Tony Parker inscrit 30 pts, Duncan 23 et Gino, 25. A la mi-temps, Cleveland termine avec un total de 33 pts, soit 10 de moins que le trident infernal des Spurs. Au retour des vestiaires, ça joue mieux et les Spurs commencent même à relâcher la pression.
Cleveland réalise alors une remontée inattendue, Gregg Popovich remet alors ses cadres et conclut sans trembler. Manu Ginobili tue les derniers espoirs des Cavs avec un panier primé + la faute pour redonner 12 points d’avance à son équipe avec un peu plus de 2 minutes à jouer. Lebron James a joué moins de 3 minutes dans le 1er QT, handicapé par 2 fautes rapides, une occasion bénie pour les Spurs de prendre le large. James fait largement mieux que lors du Game 1 (25 pts et encore 6 turnovers), mais l’impuissance se fait sentir. Malgré les fans de San Antonio qui scandent « Sweep, Sweep! », Lebron reste confiant sur la suite.
« On a été menés 2-0 par le passé et on est revenus, nous devons jouer avec la même intensité que le 4ème QT ce soir » – L.James
San Antonio mène ainsi 2-0, mais Manu Ginobili fait bien de rappeler que c’était aussi le cas en 2005 contre Detroit qui s’est finalement terminé en 7 matchs!
« Je me souviens, c’était embarrassant et j’espère que les gars qui étaient présent en 2005 ont bien retenu la leçon » – M.Ginobili
Tim Duncan est devenu le second meilleur contreur de l’histoire des finales NBA avec 63 blocks au total, loin derrière le tenant du « titre », Kareem Abdul Jabbar (116). 14 000 fans ont assisté à une nouvelle défaite de leur franchise dans la Q Arena sur écran géant HD 3D.
GAME 3 – CLEVELAND 72 – SAN ANTONIO 75
Cleveland joue enfin une finale, et ils vont devoir faire du bruit pour encourager une bien pâle équipe jusqu’à présent. Contrairement aux matchs à San Antonio, les Cavs retrouvent plus de hargne à domicile et le résultat est affreusement bâclé par un niveau de jeu haché.
Un banc catastrophique quoique peu utilisé, Larry Hughes en spectateur, blessé depuis le début de la série et totalement inutile (1/10 en cumulé), Pavlovic et Gibson qui rivalisent au concours de briques (6/25 à eux deux), seul Lebron (25 pts – 8 rebs – 7 asts), Drew Gooden (13 pts – 12 rebs) et le réveil du big Z (12 pts – 18 rebs) ont entretenu l’espoir d’une victoire, le match étant très disputé de bout en bout. La différence s’est surtout joué sur l’adresse extérieure. Pendant que Cleveland arrosait la cible sans succès (3/19!), les Spurs en mettaient 7 de plus sur le même nombre de tentatives. Bruce Bowen inexistant sur le plan offensif sur les 2 premiers matchs, a planté 4 bombes lointaines et même Brent Barry a retrouvé son adresse (3/4). Ginobili est dans un jour sans (0/7), Duncan est bien menotté (6/17) et Tony Parker est mieux muselé avec Gibson sur le dos que Hughes.
Manu a d’ailleurs converti ses seuls points dans les dernières secondes du match sur la ligne des lancers. Une fin de rencontre ratée pour Cleveland, perdant un ballon stupidement sur un tir raté invraisemblable d’…Anderson Vareajo pour l’égalisation dans la dernière minute. Gino convertit un lancer-franc sur deux, donnant 3 points d’avance aux siens, Lebron ramène son équipe à -1 et l’argentin réussit cette fois ses 2 lancers pour la victoire. Le pauvre Lebron a vécu une soirée difficile, étant très à l’aise en attaquant le cercle, mais totalement déréglé sur son tir extérieur. 75-72, score final, le total le plus faible depuis 1999 où San Antonio avait remporté le Game 2 contre les Knicks sur le score de 80-67. On peut aller plus loin dans le temps où il faut remonter en 1955 pour voir 2 équipes ne pas passer la barre des 80 points sur un match!
GAME 4 – CLEVELAND 82 – SAN ANTONIO 83
Le calvaire se termine enfin. Une rencontre dans le même ton que les précédentes, ennuyeux et laborieux à l’extrême. La défense est la seule chose positive qui tient Cleveland en vie. Sur les stats, c’est encore une fois tristounet. Lebron s’est pris pour Kobe Bryant, à enchaîner les shoots ratés (10/30!), ses coéquipiers n’ont pas été meilleurs, on notera tout de même la présence au rebond d’Ilgauskas et Gooden (13 et 11 prises). La partie est disputée, le surprenant Fabricio Oberto rentre des paniers cruciaux, Ginobili se rattrape de son match précédent (27 pts),
TP redevient incontrôlable (24 pts), Duncan se troue en attaque, mais assure l’essentiel. Les exploits individuels de James ne suffisent pas, car El Manu tue le final avec 4 lancers consécutifs. Les Spurs remportent leur 4ème titre en 9 ans, Robert Horry a sa 7ème bague en ayant évolué aux côtés de 3 des meilleurs intérieurs de l’histoire avec donc 3 franchises différentes. Tony Parker est élu MVP des finales, une première pour un joueur non américain. Sans vouloir lui retirer ce mérite et ce trophée, il a pu profiter des deux derniers matchs ratés de Duncan. Lebron lui est parti très rapidement dans les vestiaires sans se retourner et voir ses adversaires fêter le titre dans sa propre arène, devant son public, une humiliation qui mettra 6 ans à cicatriser. On n’en a pas parlé, mais il y a un autre joueur qui a aussi été comblé de bonheur. Après des années à Dallas, Michael Finley a touché le Saint Graal, en pleurs.
« Ce trophée dormira dans mon lit ce soir entre ma femme et moi » – M.Finley
« Lorsque tu es gosse, tu rêves de jouer en NBA et de remporter un titre. En gagner 7, c’est irréel! » – R.Horry
322 pts, c’est le total sur 4 matchs pour Cleveland, le plus faible dans l’histoire de la NBA. Malgré la présence de Lebron James, les audiences télévisuelles ont été les pires jamais enregistrés, les Cavs et les Spurs étant 2 petits marchés, et le jeu proposé par les 2 équipes n’ont pas fait lever les foules. Le dernier flop était lors des finales 2003 entre les Spurs et les Nets, qui était d’ailleurs la première finale de la chaîne ABC après les belles années de NBC. Pas de chance non plus, le soir du Game 2, c’était l’épisode final de la série « les Sopranos », grand succès mondial. Lebron a été indigne de son rang (22 pts – 7,0 rebs – 6,8 asts, mais 35,6% de réussite et 6 ballons perdus en moyenne!). Quelques polémiques ont fleuri au cours de la série.
Afin de pallier au mieux les audiences TV, ABC faisait tout pour mettre en image les célébrités dans les tribunes et notamment, la fiancée de Tony Parker (à ce moment-là), Eva Longoria, star de la série phare d’ABC, Desperate Housewives. Rasheed Wallace avait aussi mis son grain de sel, disant que la NBA avait tout fait pour que Cleveland soit en finale et que la ligue était devenue truquée à l’image du catch. David Stern n’ira pas plus loin que de lui répondre un manque de respect. Pas d’amende pour le Sheed. C’est ainsi que se finit, l’histoire des NBA Finals 2007, de loin la plus mauvaise en restant poli dans l’histoire du basket moderne. Pour terminer, Cleveland ne retournera plus jamais en finale, échouant systématiquement 3 années de suite à ses portes. Après le périple de Lebron à Miami, de retour dans l’Ohio, il redonne une nouvelle chance aux Cavs en 2015.
RÉSULTATS
San Antonio Spurs – Cleveland Cavaliers de 4-0
- 7 juin : Cleveland @ San Antonio 76-85
- 10 juin : Cleveland @ San Antonio 92-103
- 12 juin : San Antonio @ Cleveland 75-72
- 14 juin : San Antonio @ Cleveland 83-82
LES HIGHLIGHTS DU GAME 4 ET LA CÉLÉBRATION DU TITRE
LE TOP 10 DE TONY PARKER NBA FINALS 2007
Crédits photo : Jesse D. Garrabrant/NBAE/Getty Images
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