Dossier : Pearl Jam et la NBA – des liens forts depuis plus de 25 ans
Culture
Lorsque l’on parle de musique et de basket, le premier style musical qui vient à l’esprit, à juste titre est le rap : deux mouvements venant de la rue, des artistes arborant des jersey NBA, des joueurs sortant leurs propres album de rap (Allen Iverson, Shaquille O’neal, Chris Webber, …). Et pourtant, dans un style musical totalement différent, le grunge, Pearl Jam est associé à la NBA depuis ses débuts et même avant. Retour sur les liens très étroit entre le groupe de Seattle et la grande ligue.
LES DÉBUTS / MOOKIE BLAYLOCK
Avec des membres venant d’horizons différent fin des années 80, le lineup de Pearl Jam a vu le jour en 1990, après le casting du fantastique Eddie Vedder. Une fois le groupe constitué, il fallait trouver un nom avant le premier show prévu à Seattle en octobre de la même année. Jeff Ament, le bassiste du groupe raconte comment le nom de « Mookie Blaylock » a surgit :
« Lors de l’enregistrement de nos premières pistes, nous avions des indemnités d’environ 10$. Alors, quand nous sortions prendre le déjeuner dans la rue devant le studio, nous achetions toujours un paquet de cartes de basket. Quand nous avons bouclé notre première cassette, nous n’avions toujours pas de nom pour le groupe. Nous avons donc inséré la carte de Mookie Blaylock dans le boitier de la cassette. Avant de partir en tournée et nous avions besoin d’un nom rapidement. On nous a dit qu’il n’était pas obligatoire que ce soit celui qui sera utilisé définitivement mais juste pour la tournée.
Quelqu’un a vu la carte de Mookie Blaylock et a dit « hey, pourquoi pas Mookie Blaylock ». Nous sommes partis avec ce nom sur une tournée de 10 dates avec Alice in Chains. Mookie était OK avec ce nom, il ne nous a pas poursuivis. Nous l’avions rencontré plus tard, avons shooté un peu avec lui. Nous avons même sorti plus tard un tee-shirt Pearl Jam avec sa photo. Au final, on est en quelque sorte redevable envers Mookie ».
Après le changement de label et avant la sortie de leur premier album studio, le groupe se rebaptise Pearl Jam pour des raisons de droit. Le premier opus du groupe, sera appelé « Ten », soit le numéro de Mookie Blaylock avec, à l’époque, les Nets.
Le groupe garde d’excellents contacts avec l’ancien meneur, ils ont récemment posté un message de soutien à Blaylock suite à ses récents soucis judicaires.
L’EXPLOSION SUPERSONIQUE
En 1991 sort donc « Ten », 209ième meilleur album de tous les temps selon Rolling Stones et album de Rock le plus vendu de l’histoire à l’époque. En pleine explosion du Grunge, Pearl Jam est figure de proue du mouvement, au même titre que Nirvana, Soundgarden ou Alice in Chain. Mouvement alternatif, jeune, révolutionnaire, à contre-courant, il est extrêmement populaire auprès des adolescents au début des années 1990 et a comme épicentre une ville du Nord-Ouest des Etats-Unis : Seattle. C’est au même endroit, à la même période, qu’une équipe jeune, provocante et spectaculaire emmené par le jeune duo Payton – Kemp fait sensation en NBA : Les Supersonics de Seattle. Symbole de l’explosion de cette équipe aux yeux de tous, la série Warriors – Sonics des playoffs 1992 restera comme l’un des plus mémorables de l’histoire, avec des dunks de Shawn Kemp légendaires.
De nombreux tee-shirt, posters, … à l’effigie du groupe et des Sonics seront alors commercialisés, dont un mythique ou l’on voit Shawn Kemp et Jeff Ament dunker sur le même panier avec les inscriptions « Slam » et « Jam ».
La NBA a alors la bonne idée de réunir les deux en utilisant le clip de « Go » issu de l’album « Vs » pour NBA Superstar 3. Dans cette vidéo, les Highlights de Shawn Kemp sont rythmés au son d’une des chansons les plus puissantes du groupe. La combinaison est parfaite :
LE JOUR OU PEARL JAM A SAUVE LA VIE DE DENNIS RODMAN
Au final, si Go est une chanson qui correspond bien aux Sonics de l’époque, Pearl Jam compose plutôt des chansons profondes, traitant de sujets beaucoup moins joyeux comme la dépression, le suicide, la solitude, le meurtre, …
Et comme pour des milliers de jeunes à travers le monde, Dennis Rodman se laissait emporter par les textes du groupe. Faisant très souvent référence à Pearl Jam dans sa première autobiographie « Bad As I Wanna Be » – traduite en français « plus méchant, tu meurs (sic) » , Rodman raconte notamment comment il s’est retrouvé, un soir d’avril 1993, sur le parking du Palace D’Auburn Hills, dans son pick un avec un fusil sur ses genoux. Sortant d’une saison difficile, ayant perdu son mentor Chuck Daily et faisant face à des désordres personnels liés à la garde de sa fille, Rodman est perdu, et écoute Pearl Jam. Il raconte comme ce soir, en écoutant « Alive », il prit la décision de ne pas se tuer, mais de tuer le Dennis Rodman timide et réservé qui sommeil en lui. Il deviendra alors le Dennis Rodman que l’on a connu a San Antonio, Chicago, Los Angeles ou Dallas : extroverti, fou, sans limite.
Quelques années plus tard, en 1997 durant un concert dans le Maine, Rodman est apparu sur scène en fin de concert avec le groupe. Et c’est sur les épaules du Bull qu’Eddie Vedder a chanté « Alive » pour clore le concert.
Depuis Rodman restera plus que proche du groupe, si bien qu’il avait émis le souhait qu’Eddie Vedder puisse l’introduire au Hall of Fame en 2011, chose impossible puisqu’il faut être membre pour introduire une nouvelle personne. Pearl Jam écriera la chanson « Black, red, Yellow » en hommage à Rodman.
UNE VILLE : SEATTLE / UNE FRANCHISE : LES SUPERSONCIS
A l’image de début des années 90, lorsque Seattle était à la fois la capitale du Grunge et du Basketball spectaculaire, Pearl Jam est constamment associé à Seattle. Ce fût le cas encore récemment lors de la victoire des Seahawks de Seattle en NFL en 2014 où des clips promotionnels tournaient avec un bande son de Pearl Jam.
Très attachés à leur ville, les membres du groupe n’ont pas caché leur mécontentement lors de la vente des Supersonics et du déménagement de la franchise à Seattle en 2006. En 2009, durant un concert dans la Key Arena, ancienne antre des Sonics, Pearl Jam a adapté leur chanson « Supersonic » en réécrivant les paroles pour l’occasion et en baptisant la chanson SupersonicS »
Plus récemment, Vedder a vivement critiqué Oklahoma City, puis Sacramento lors du déménagement avorté des Kings vers Seattle.
I’ve been bleeding the yellow and green
For years now you’re pissing all over me
Solidarity or so I thought
And now you’re telling me to just get fucked, yeah
Supersonics going to my soul
I bought my ticket but the game was gone, yeah
Supersonics, truth be told
I don’t care about this to wanna let you go, yeah
Supersonics how I hear it now
Won’t drink your coffee ’til you give back the ball, yeah
Plus récemment, Vedder a vivement critiqué Oklahoma City, puis Sacramento lors du déménagement avorté des Kings vers Seattle : « c’est comme lorsque vous avez une petite amie qui vous a quitté, vous n’aimez pas son nouveau mari, c’est comme ça ».
LA RECENTE POLEMIQUE : TORONTO
Il y a une semaine, c’est une mini-polémique entre la NBA et Pearl Jam qui a éclatée. Le concert du groupe prévu le 11 mai 2016 a dû être décalé au lendemain : la raison ? Les Raptors devaient jouer le match 5 de la série face au Heat au même endroit. Malgré les protestations de certains fans, la polémique fût vite éteinte, le concert ayant finalement eu lieu le lendemain et Eddie et Jeff Ament ont pu profiter de la victoire des Ratpors avec des sièges au premier rang.
Aujourd’hui, les liens entre les stars NBA et les artistes sont de plus en plus étroits (Drake et les Raptors, Jay-Z agent de joueur, …) mais il semble que ces relations sont plus dues à une volonté de développer un business gagnant-gagnant en se servant de l’image de l’autre pour gagner en audience ( Drake était par exemple proche du Heat époque Lebron) Peu de ces liens semblent sincères et forts comme l’ont pu l’être ce qu’ont développé Pearl Jam avecles Sonics, mais aussi avec des joueurs comme Dennis Rodman. Des artistes qui auront marqué toute une génération de joueurs et de fans NBA.
Source : Rolling Stones / Deadspin / The Score
Mon groupe préféré & mon sport préféré 🙂
Bien sympa cet article. Loin des clichés sur le basket !
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Clairement un de mes groupes préférés (concert acoustique MTV magnifique qui fait la part belle à la voix d’Eddie Vedder) et sans conteste mon équipe préférée. De toute façon, tout ce qui venait de Seattle à l’époque avait une saveur particulière.
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