[Infographie] Toute l’histoire des Boston Celtics (1946 – 2016)
Infographie
Les Celtics de Boston sont LA franchise historique de la Grande Ligue. Celle que l’on peut détester, mais en aucun cas mépriser. Les 17 titres imposent forcément le respect.

Walter Brown. Créateur des Celtics et des Bruins, (1951), il figure aux Hall of Fame basket et hockey
Que faire pour rentabiliser la première aréna multifonction jamais construite ? On crée un événement récurent. C’est du moins l’idée de Walter Brown, le directeur du Boston Garden, en 1945. Pourquoi pas une équipe professionnelle de basket ? Elle est baptisée les « Celtics », les Celtics de Boston, en hommage à la forte communauté irlandaise de la ville et aux déjà légendaires New York Celtics. Mais il lui faut des adversaires. Alors Walter et quelques comparses inventent une ligue, la BAA, Basket Association of American. Trois ans plus tard ils fusionnent avec la concurrente NBL. L’audacieux Walter est donc non seulement le papa des Celt’s, mais aussi l’un des géniteurs de la NBA. Fidèles à leur nom, leur couleur et leur ville d’origine, cas unique en NBA, les Celtics ne change de nid qu’une fois durant leur existence. En 1997, ils abandonnent l’obsolète Boston Garden âgée de 70 ans, pour prendre leurs quartiers dans le flambant neuf TD Garden situé à moins de cent mètres de la vénérable enceinte promise à la destruction. Tout un symbole de stabilité !
« Ça ne m’intéresse pas de recruter quelqu’un juste parce que c’est le plouc du coin » Red Auerbach justifiant son refus de drafter Bob Couzy.
Après une première saison catastrophique, Brown à la bonne idée de débaucher le coach de Tri-Cities, Red Auerbach. Ce dernier hérite du premier choix à la Draft et se fait aussitôt remarquer par ses décisions : laisser de côté l’enfant du pays Bob Cousy au premier tour et prendre un noir, Chuck Cooper, au second. Mais le destin est têtu. La liquidation des Chicago Stags renvoie Cousy sur ses terres d’origine. Il devient la pierre angulaire du fast break imposé par le coach. Mais pour lancer le jeu rapide, les Celtics doivent être intraitables en défense. Et c’est pour renforcer ce secteur méprisé par le plupart de ses confrères qu’Auerbach profite de la draft 1956 pour sélectionner Bill Russell, un jeune pivot noir maître du rebond et du contre à une époque où seules les qualités offensives semblent compter pour évaluer un joueur. S’en suivent onze titres en treize ans ! Un record qu’on imagine mal être battu dans les années à venir.

Russell vs Chamberlain, l’âge d’or du Boston Garden
Mais ce premier âge d’or des Celt’s n’est pas qu’une histoire de domination sans partage. La franchise d’une ville qui a été l’une des plus virulentes dans la lutte contre l’esclavagisme, laisse aussi une marque dans l’histoire de l’intégration des athlètes noirs. La draft de Cooper bien sûr, la place offerte à Russell, mais aussi le premier cinq majeur noir deux ans avant la finale NCAA 66 dans un match contre les Hawks.
Suite au décès, crise cardiaque, de Walter Brown en septembre 1964, la franchise change dix fois de mains en moins de 20 ans sans que cela ait une influence notable sur les performances de l’équipe. Les propriétaires successifs entretiennent d’excellentes relations avec Red Auerbach qui a délaissé en 1966 le banc du coach pour le fauteuil du General Manager qu’il conservera jusqu’en 1984. C’est à ce poste qu’il appréhende une reconstruction délicate suite au départ de Russel et K.C. Jones en 1969. La saison 69/70 s’achève avec un bilan négatif, (36V/50D), une première depuis 1950. Les fans désertent le Garden, (seulement 4 000 spectateurs pour un match contre les Lakers). Mais sous la houlette de coach Heinsohn, les verts ne tardent pas à hisser une nouvelle bannière de champion en 1974 avant de remettre ça deux ans plus tard. Pourtant une nouvelle remise à plat est nécessaire. Premier coup de génie d’Auerbach, il prend le risque lors de la draft 1978 de jeter son dévolu sur le jeune Larry Bird à qui il reste une année universitaire à effectuer. Auerbach est patient, il attend que le prodige d’Indianna finisse son cursus. En 1980, second coup de génie. Il offre aux Golden State Warriors un premier choix de Draft contre Robert Parish et le troisième choix. Troisième choix qui porte le nom de Kevin McHale. Bird, Parish, McHale, trois guerriers pour défier les Lakers dans des affrontements de légende.
L’AGE DES TÉNÈBRES

Ray Allen et Rajon Rondo à la reconquête
1986, la joie d’un nouveau titre est assombri par la tragédie d’une draft qui offre un beau second choix, Len Blas, un Terrapin de Maryland sur lequel les Celt’s fondent beaucoup d’espoirs. Le jeune homme a la mauvaise idée de fêter son entrée dans la Grande Ligue à la cocaïne. Il n’y survit pas. Le mauvais sort a décidé de présenter la note aux enfants gâtés de la NBA qui entrent dans l’âge des ténèbres. Sept ans plus tard c’est le nouveau leader, Reggie Lewis qui décède d’une crise cardiaque. Les verts touchent le fond en 1997 avec 15 victoires seulement et une dernière place qui ne leur offre pas pour autant un premier choix de draft de grand luxe : Tim Duncan. Les Celtics ne font plus rêver. Le passage entre 1997 et 2001 de Rick Pitino, président, manager et coach, est un désastre. L’ex coach star de KU démissionne sans gloire. En 2002, il faut toute l’abnégation et le talent de Paul Pierce pour retrouver une finale de Conférence. L’année suivante, Danny Ainge prend en main la franchise et la reconstruit du sol au plafond autour de Pierce. Le processus est long, très critiqué, mais finit par payer par l’obtention d’un 17e titre en 2008. Les Celtics retrouvent la lumière.
Depuis, si Boston clignote de nouveau sur la carte de la NBA, elle n’illumine plus une ligue plus dense que jamais. Mais le farfadet n’a pas lâché son shillelagh.
Note : Sur l’infographie, les dates indiquées sont celles de la fin de la saison. Par exemple 1986 concerne la saison 1985 / 1986.
Montage Une : Laurent Rullier pour Basket Rétro
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