L’Arco Arena ferme ses portes après 28 ans d’existence
Les plus belles salles NBA
La plus ancienne salle NBA (1988-2016) fait ses adieux à la NBA. L’Arco Arena aura connu beau nombre de péripéties entre les bons et les mauvais souvenirs que les Kings auront produit sur ce parquet pendant près de trente ans. De Kenny Smith à Mitch Richmond en passant par le show des années 2000 et se terminant par DeMarcus Cousins, voici un récapitulatif de cette enceinte.
La saison 1984-1985 vient de se conclure, les Kings de Kansas City ne sont pas en playoffs. Voyant le peu d’intérêt que portent les fans au basket en comparaison du succès du baseball et d’une salle bien trop restreinte, les propriétaires décident de déménager en Californie, à Sacramento. Les choses se pressent car il faut construire une salle en quelques mois pour pouvoir accueillir l’équipe et les futurs fans. La première version de l’Arco Arena est née de manière temporaire, le temps de réaliser une salle bien plus imposante. C’était du temps où Reggie Theus cartonnait et une qualification en playoffs dès leur première année à Sacramento. Il faudra attendre dix ans avant que les Kings ne retrouvent la ferveur des matchs de fin avril. Les supporters restent loyaux et patients et c’est le 8 novembre 1988 que la véritable ARCO Arena ouvre ses portes. La famille Maloof a entièrement financée la construction à hauteur de 40 millions de dollars. L’ARCO est le nom du sponsor, une compagnie pétrolière qui signifie Atlantic Richfield Company et qui le restera jusqu’en 2011. Pendant quelques mois, elle devient la Power Balance Pavilion et depuis le 15 octobre 2012, porte le nom de Sleep Train Arena.
Les années 90 ont été très compliquées pour les Kings, très souvent dans le ventre mou du classement et avec des joueurs draftés qui n’ont jamais réussi à convaincre malgré leur potentiel. On pense notamment à Lionel Simmons, Bobby Hurley ou Pervis Ellison qui ont eu la malchance de graves blessures ou d’accident de voiture comme pour l’ancien meneur de Duke. Danny Ainge et Kenny Smith sont aussi passé par là et si l’ex arrière de Boston n’y a évolué qu’une saison avant d’être transféré à Portland, Smith a porté le maillot pendant trois ans avec un certain succès en étant l’un des joueurs les plus spectaculaires de la ligue et habitué du concours de dunks au All-Star Game!
C’est ensuite l’arrivée de Mitch Richmond en 1991. Un vrai changement puisque la ville attendait une star depuis fort longtemps et l’entourage se fait au fur et à mesure, Wayman Tisdale, Walt Williams, Olden Polynice, Spud Webb, Corliss Williamson et Brian Grant. Les playoffs sont enfin accessibles en 1996 et une sortie honorable au premier tour contre les futurs finalistes, Seattle. Les deux saisons suivantes sont une grosse déception et en mai 1998, Richmond est transféré à Washington contre Chris Webber devenu indésirable dans la capitale des Etats-Unis. L’ancienne star de Michigan fait la gueule, mais pas pour longtemps entre la draft de Jason Williams, la signature de Vlade Divac et le coach Rick Adelman. La plus belle période de l’histoire de la franchise se déroule donc entre 1999 et 2004. Le showtime est de retour en Californie et ce n’est pas chez les rivaux de Los Angeles, mais bien à Sacto. J-Will régale avec ses passe lumineuses et ses shoots à neuf mètres, Vlade est le leader vocal, C-Webb redevient un joueur dominant.
La sortie prématurée en 2001 en demi-finale, humiliés 4-0 par les Lakers voit fleurir une idée risquée chez les dirigeants. Geoff Petrie, élu meilleur GM en 1999 et 2001 prend la lourde décision de transférer son meneur fantasque, Jason Williams contre le plus sage Mike Bibby. Un mouvement qui se révèle la clé pour passer un nouveau pallier. Bibby joue un basket bien plus réfléchi et intelligent et Sacramento termine premier de la NBA! Après avoir sorti Utah et Dallas sans la moindre difficulté, c’est de nouveau le tandem Shaq/Kobe qui se dresse sur leur chemin vers le titre. Dans une série très controversée par l’arbitrage, les Kings sont éliminés aux portes des finales, après la défaite à la maison au Game 7.
2003 s’annonce alors comme l’année ou jamais. Recrutement de Keon Clark et Jimmy Jackson pour consolider encore un peu plus leur banc et les Kings repartent à l’assaut en playoffs. La tuile vient dès le début de la série contre Dallas en demi-finale. Webber se blesse au genou, saison terminée et élimination derrière. En 2004, Sacramento impressionne derrière le nouveau venu, Brad Miller, intérimaire en attendant le retour de C-Webb et le niveau de Peja Stojakovic, le sniper serbe. Malheureusement, l’effet inverse se produit quand Webber revient. Les Kings cafouillent et sortent de nouveau en demi-finale après 7 matchs disputés contre Minnesota. C’est la fin d’une ère avec le transfert de Webber à Philadelphia et le départ de Vlade Divac. Deux années consécutives en playoffs dont une très sympathique campagne en 2006 avec Ron Artest et Bonzi Wells face aux Spurs. C’est leur dernière apparition en playoffs jusqu’à ce jour, dix ans de médiocrité et d’espoir.
Le 9 avril 2016, Sacramento joue pour la dernière fois dans cette salle. Une victoire à l’arrachée pour conclure une saison bien terne, ponctuée de hauts et de bas où les problèmes semblent plus nombreux en dehors que sur le parquet. L’Arco Arena, c’est 28 ans d’histoire qui se termine avec une réputation de salle bruyante, un vrai chaudron surtout dans les années glorieuses de la génération Webber/Peja/JWill/Bibby/Vlade. Des fans dingues qui méritent de retrouver une équipe pouvant leur procurer ce spectacle si intense, perdu depuis dix ans.
BEST-OF DES KINGS DANS L’ARCO ARENA
Crédits photo : NBAE/Getty Images
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