[Portrait] Brent Barry, le blanc qui savait sauter
Portrait
Né le 31 décembre 1971, Brent Barry a fêté il y a quelques jours ses 44 ans. Vainqueur du Slam Dunk Contest en 1996, Basket Rétro revient notamment sur cette épisode marquant de l’ancien joueur des Clippers de Los Angeles et champion NBA avec les Spurs.
Ce soir de Février 1996, rares sont les fans à envisager une victoire de Brent Barry dans cette édition du Slam-Dunk Contest. Il faut dire que le jeune rookie ne paye pas de mine avec ces cheveux trop long et son short trop court… Et puis, il est difficile à cette époque de faire confiance à quelqu’un qui arbore les couleurs des Clippers de L.A, une franchise qui ne connait plus l’odeur des play-offs depuis la saison 1992 .
Mais Brent Barry est sûr de son coup. Celui qui est aussi le fils du hall of famer Rick Barry sait déjà que l’heure est venue pour lui d’entrer dans la lumière et d’inscrire son nom sur les tablettes de la NBA comme jadis le paternel. Mais avant ce All-star Game qui le révélera au grand public, Brent était déjà un joueur de basket, plutôt complet d’ailleurs. Ces lignes de stats pour sa saison seniors chez les Beavers d’Oregon State sont là pour en témoigner : 21 points, 5.9 rebonds, 3.9 passes et 2.6 interceptions.
Suffisant pour se retrouver choisi en 15ème position de la draft 1995 par les Nuggets qui l’envoient dans la foulée aux Clippers de Los Angeles afin de récupérer Antonio McDyess.
Brent malgré une honorable saison Rookie (10.1 points, 2.9 passes et 47.4% aux tirs, ce qui lui permettra d’être choisi dans la 2nd All rookie Team) ne parviendra jamais à véritablement s’imposer durablement et à peser dans un roster lors de son début de sa carrière, ce qui le mènera de L.A à Chicago en passant par Miami. Deux intermèdes sans grand intérêt pour lui, avant de trouver sa place aux Sonics de Seattle.
Dans l’état de Washington, Brent jouera sans aucun doute son meilleur basket. Il compilera sa plus solide ligne de stats en 2002, marquant 14,4 points par matchs tout en distribuant 5,3 passes et en saisissant 5,4 rebonds. La saison précédente Brent avait fini en tête de la ligue à l’adresse longue distante avec 47,6 % de réussite derrière la ligne des trois points.
A la fin de la saison 2003/2004 Barry devient free-agent et comme les histoires d’amour finissent mal en général, il file alors à San-Antonio alors que Seattle souhaitait le garder. Il profitera de son passage au Texas pour empocher le titre à deux reprises. A cette occasion il rejoindra le cercle ultra-fermé des joueurs ayant, tout comme leur paternel, décroché le titre suprême. C’est simple, ils ne sont que 3, Matt Guoka et Luke Walton complétant la liste.
En février 2008, il repasse par la case Seattle pour une seule journée !! Il sera coupé le lendemain de son arrivée. Il retournera finalement chez les Spurs en mars. Son dernier coup d’éclat sera de mettre 23 pions dans le Match 4 de la finale de Conférence face aux Lakers. Il se libèrera de la fin de son contrat avec San Antonio pour signer aux Rockets. C’est à Houston qu’il mettra un terme à sa carrière en 2009, comme son père et son frère avant lui. La boucle est bouclée.
Mais revenons sur ce qui restera pour toujours comme le plus beau coup d’éclat de BRENT BARRY. Nous revoici donc au centre du parquet de l’Alamodome. Brent s’apprête à ouvrir le Slam-Dunk Contest de ce All-Star Game 1996.
Lui, le rookie qui ne semble pas forcément taillé pour ce genre d’exercices a pour mission de lancer les festivités. La foule réagit à peine à l’annonce de son nom.. Barry s’empare de la balle dans l’indifférence générale, ça en devient presque gênant. 1 minute 30 pour montrer qu’il mérite sa place et pourquoi pas la finale, voilà la donne de ce soir. Barry se cherche, esquisse ses premières foulées, et place son premier dunk. Rien de nouveau sous le soleil du Texas, son deuxième essai et tout aussi banal, les fans attendent déjà le prochain candidat. Son 360 degré, pourtant bien réalisé parvenant à peine à enthousiasmer les kids qui s’impatientent.. Et puis Barry recule, va se placer dans le coin opposé du parquet. Les premiers rangs de la salle se lèvent, curieux. Il prend la balle à une main et s’élance.. 3-2-1, appuie sur la ligne des lancers et décollage. Les cheveux aux vent voilà Brent Barry qui se met à planer, booom .. Drexler et Julis Erving jubilent, Brent léve les bras et balance un « come-on » à la foule, comme pour mieux la remercier de son indifférence..
Direction la finale pour Brent Barry, face à Michael Finley et Greg Minor pour l’anecdote.
Voilà Brent face à son dernier essai. Un petit coup d’œil vers la foule, le temps de croiser le regarde de Clyde «The Glyde» Drexler, qui lui demande ce que toute l’assistance attend. Il doit prouver qu’il peut récidiver.. Barry retourne se placer dans le coin. Le public à compris, cette fois l’indifférence laisse place à la liesse et aux cris, chacun prenant conscience qu’il vit là un moment unique dans l’histoire de la ligue… Les panneaux CRUNCH estampillés du 10 sont déjà de sortis… Finley peut serrer les dents, il sait déjà. Si Barry replace le même dunk qu’au premier tout, il gagnera. Le voilà qui s’élance, cette fois les cameramans lui filent le train, voilà un drôle d’attelage qui prend la direction du panier au pas de course , l’appuie est le même, l’envol aussi… La silhouette longiligne de Brent Barry s’allonge à son maximum, et ses longs bras viennent déposer le cuir dans le cercle… Badaboom, c’est dedans.. David Robinson peut exploser, et Zo’ Mourning peut lui témoigner tout son respect, le blanc bec a osé… Il a osé copier les meilleurs dunkers que sont Julius Erving et Michael Jordan pour s’imposer. Il n’y a qu’une seule chose que le rookie n’a pas osé ce soir là, c’est faire tomber la veste. Et pour cause, sous cette dernière, il arborait un tee-shirt «White Men can Jump», un clin d’œil au film de Ron Shelton de 1992, qui annonçait à l’époque « White Men Cant’ Jump/Les Blancs ne savent pas sauter ». Barry préféra abandonner l’idée, pour ne pas heurter les différentes communautés.
Nul doute qu’avec ou sans le tee-shirt, désormais, Ron Shelton sait très bien que les Blancs savent aussi sauter.
SES STATS NBA
- 912 matchs disputés
- Points : 8488 points soit 9.3 points par match
- Assists : 2892 soit 3,2 assists par match
- Rebonds : 2780 soit 3 rebonds par match
- Interceptions : 955 soit 1 interception par match
SON PALMARES
- Vainqueur du concours de dunks : 1996
- All-Rookie Second Team : 1996
- Champion NBA : 2005, 2007
- Leader au pourcentage à 3 points en 2001 avec 47,6% de réussite
SON CONCOURS DE DUNK DE 1996
Dément 🙂 Il aura fait taire tout le monde ou plutôt, il les aura fait sortir de leur silence (les fans)
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