[50 Years of Bulls] Toute l’histoire des Chicago Bulls : la saison 1980-81
50 Years of Bulls
Fondée le 16 janvier 1966, les Chicago Bulls vont fêter cette année leur 50ème anniversaire. Et à cette occasion, Basket Rétro a prévu de fêter cet événement à sa manière, par l’intermédiaire d’un des plus grands experts en la matière, Chicago_6. Après vous avoir proposé le recap de la saison 1979-1980, place aujourd’hui à la saison 1980-1981.

Reggie Theus et Artis Gilmore @ Chicago Tribune
Les Dallas Mavericks deviennent la 23ème franchise de la ligue, qui va redéfinir ses conférences et déplacer Chicago (ainsi que Milwaukee) dans la conférence Est et la division centrale. Une donnée qui va changer pas mal de choses pour Jerry Sloan et ses Bulls, qui veulent d’entrée prendre d’assaut cette nouvelle conférence. A la Draft, les Bulls sélectionnent Kelvin Ransey et l’expédie directement à Portland, qui choisira le meneur Ronnie Lester avec le 10ème choix pour l’envoyer dans l’Illinois, ou il a passé la plupart de son enfance et est présenté comme un phénomène athlétique. Après s’être séparés de John Mengelt, Chicago signe l’expérimenté Larry Kenon, 5 fois All Star en 7 saisons à New York puis San Antonio et compte sur les progressions de Dave Greenwood, Reggie Theus et Scott May pour réaliser une grosse saison.
Mais dés la pré-saison, Lester se blesse au genou, le même qu’il s’était déjà endommagé lors de sa dernière année en NCAA !! Il tentera de jouer mais la blessure est trop sérieuse et il doit mettre fin prématurément à sa saison, après à peine 4 matchs disputés. Pour le suppléer, les Bulls signent Ricky Sobers, libre et qui à l’avantage de connaitre le groupe puisqu’il était déjà aux Bulls la saison précédente. Heureusement Larry Kenon s’adapte rapidement et prend une place prépondérante dans l’attaque de Chicago, alignant les bonnes performances offensives même si l’équipe peine à décoller (6-11 à la mi-novembre). Car si Kenon forme un quatuor offensif des plus solides avec Gilmore, Theus et Greenwood, la défense collective est assez faiblarde, Gilmore se sentant un peu seul pour protéger son cercle. Un comble pour une équipe dirigée par Jerry Sloan !
Il faudra attendre la mi-décembre et un blowout contre Utah (118-98, avec 28pts d’Artis Gilmore) pour que la confiance s’installe et que les résultat suivent. Après cette victoire les Bulls signent 9 succès en 10 matchs pour bien finir l’année civile, avec notamment deux succès à Washington et deux autres victoires sur le fil face à New York et à Cleveland. Si bien qu’en battant San Diego le 6 janvier au Chicago Stadium, Chicago équilibre son bilan (21-21).
Durant cette période, le sophomore Reggie Theus démontre toutes ses qualités : Attaquant de premier ordre de par sa panoplie de feintes en tout genre, sa capacité à se créer un chemin jusqu’au cercle et conclure malgré le contact, son shoot mi distance précis et de grosses qualités athlétiques, il devient l’un des chouchous du Stadium et se fait remarquer aussi dans la ligue, puisqu’il est sélectionné pour son 1er All Star Game en compagnie d’Artis Gilmore. Au moment de la trève All Star, Chicago possède toujours un bilan équilibré (27-27), après une série de 6 défaites enchaînée par une série de 6 victoires, dont quelques cartons à Detroit (125-92), mais surtout contre Golden State (118-101) et chez les Boston Celtics qui n’en perdront pas beaucoup ainsi dans la saison (108-85) !
Malgré tout l’équipe peine à enchaîner et le bilan ne décolle pas vraiment, jusqu’au déclic … Après une défaite à domicile contre les Lakers, Chicago est à 32-35 et les Play-Offs semblent s’éloigner, mais l’équipe va signer une fin de saison ultra spectaculaire et, malgré un Larry Kenon bien moins tranchant, va aligner les succès : 13 lors des 15 derniers matchs, dont un ultime succès sur le parquet d’Indiana (101-97 avec 22pts de Greenwood et 20 de Theus) afin de leur passer devant au classement (45-37 Bulls et 44-38 Pacers) au meilleur des moments, le vainqueur évitant Philadelphie (60-22) au 1er tour des PO !

Larry Keon @ NBAE
5èmes de la Conférence Est et 2èmes de leur division, les Bulls arrachent une improbable qualification pour les Play-Offs ! Opposés aux New York Knicks (50-32) dans une série au meilleur des 3 matchs sans l’avantage du terrain, Chicago va même créer la sensation en s’imposant au Game 1 au Madison Square Garden !! 90-80 avec un Gilmore dont les Knicks avoueront ensuite qu’ils ont été intimidé par son envergure et sa puissance pour protéger le cercle, et un duo Sobers (18pts) / Greenwood (17pts) efficace. Assez déçu de n’avoir inscrit que 10pts lors de ce Game 1, Reggie Theus décide de sortir l’artillerie lourde au Game 2 :
Dans un Chicago Stadium chauffé à blanc (19 900 spectateurs), Theus attaque le cercle sans relâche, provoquant des lancés en pagaille (il terminera à 17/18 sur la ligne), mais New York mène malgré tout de 15pts au milieu du 3ème quart. C’est pourtant là que les Bulls vont réussir leur plus belle imitation des Bulls époque Sloan. Sobers se jette sur les ballons au sol, Gilmore domine sous les 2 cercles et Theus enchaîne les paniers, égalisant à 98-98 au milieu du 4ème quart, avant que Ricky Sobers n’arrache la prolongation avec 2 lay-ups dans les 30 dernières secondes. La salle est en fusion et si les Knicks débutent mieux l’OT, Gilmore et Theus cumulent 9pts en 2 minutes pour faire un écart qui s’avérera décisif : Ray Williams loupe 2 lancés cruciaux et Chicago s’impose sur le fil (115-114) pour un sweep retentissant !!
Hélas la suite sera moins reluisante avec un violent sweep subit aux mains de Celtics imbattables, malgré une bonne résistance et une volonté décuplé après ce 1er tour surprise. Boston remportera d’ailleurs le titre quelques semaines plus tard. Cette saison qui s’annonçait compliquée après la rapide blessure de Lester et un départ très moyen a finalement été réussie avec un finish rassurant. Reggie Theus (18.9pts à 49.5%, 3.5rbs, 5.2asts, 1.5stls) s’affirme comme un arrière de très haut niveau tandis que Gilmore continue d’impressionner saison après saison, tournant à 67.0% aux tirs sur la saison, la 3ème meilleure de la ligue (plus 17.9pts, 10.1rbs et 2.4blks) ! Derrière, des joueurs comme Greenwood, Sobers ou Kenon ont montré qu’ils pouvaient dépanner, mais le manque de profondeur et une défense encore balbutiante seront les gros travaux de l’été pour une franchise qui cherche désespérément à progresser …
LA SAISON 1980-81 DES BULLS EN CHIFFRES
- Bilan : 45 Victoires – 37 Défaites
- Classement : 2ème de la Central Division, 5ème de la Conférence Est
- Attaque : 109.0 points marqués (10ème sur 23)
- Défense : 107.0 points encaissés (11ème du 23)
- Meilleur marqueur : Reggie Theus (18.9 points)
- Meilleur rebondeur : Artis Gilmore (10.1 rebonds)
- Meilleur passeur : Reggie Theus (5.2 passes)
Article écrit par par Chicago_6
Crédit Montage : Laurent Rullier (Basket Rétro)
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