[Dossier] Les transferts les plus marquants dans l’histoire de la Deadline (partie 1)
Dossier
Chaque année, on attend avec impatience ce moment décisif où un transfert peut tout changer au sein d’une équipe. Force est de constater que très souvent, on en ressort déçus car rien ne se passe comme on le voudrait avec le nombre insolent de rumeurs qui ont circulé pendant de nombreuses semaines et jusqu’à la dernière minute.
Voici donc un recap des transferts qui ont marqué de leur empreinte l’histoire de la NBA, que ce soit bon ou catastrophique, que ça donne l’avantage à une franchise et décrédibilise l’autre, voir dans certains cas, les deux. Première partie de ce dossier consacré aux années 80 et 90.
Clyde Drexler 1995 (Portland > Houston)
Le transfert du coeur. Clyde revient à Houston pour reformer le duo terrifiant qui avait sévit en NCAA au début des années 80 aux côtés d’Hakeem Olajuwon. Pourtant, les doutes étaient nombreux. Drexler était clairement sur le déclin, souvent blessé et surtout, pourquoi prendre un arrière quand il y a Vernon Maxwell au même poste et sacrifier un intérieur ultra fiable comme Otis Thorpe? La saison régulière donne raison aux spéculations, à peine 50% de victoire avec The Glide. Mais à l’heure des playoffs, Drexler retrouve ses jambes de 20 ans et un niveau impensable et comme The Dream est au top de sa carrière, la mentalité de winner s’installe dans l’effectif et tout le monde s’y met. Utah, Phoenix, San Antonio et Orlando ont beau résisté, rien n’y fait. Le parcours des Rockets en 1995 est probablement le plus surprenant de l’histoire!
Jeff Hornacek 1994 (Philadelphia > Utah)
Il avait mal vécu l’été 1992 quand il fut transféré de Phoenix à Philadelphia pour Charles Barkley, mais les 76ers lui font une fleur en février 1994. En échange de Jeff Malone, il part s’exiler dans l’Utah. Il devient le 3ème larron aux côtés de Stockton et Malone et le Jazz retrouve des couleurs après une saison 1992-1993 décevante. 2 finales de conférences (1994-1996), 2 finales NBA mythiques (1997-1998), Horny avait le profil idéal pour s’intégrer et réussir dans la franchise drivée par Jerry Sloan. Pour Jeff Malone (aucun lien de parenté avec Karl), c’est une succession de blessures et un âge où il ne peut plus rien espérer, c’est la retraite en 1996. Sans aucun doute et de très loin, le mouvement le plus judicieux et intelligent dans l’histoire du Jazz.
Tim Hardaway 1996 (Golden State > Miami)
Après avoir dégommé les équipes adverses avec ses collègues, Chris Mullin et Mitch Richmond, les années suivantes furent bien difficiles pour le maître du cross-over. Une grosse blessure en 1993 le rend indisponible toute la saison, celle où tous les espoirs étaient permis (Spree-Webber). Quand il revient, les Warriors sont en chantier et malgré quelques coups d’éclat, il n’est plus le meneur fantastique que les fans ont connu. Il est temps pour lui d’aller voir ailleurs et c’est Pat Riley qui tente le pari, le 22 février 1996. Kevin Willis arrive dans l’échange et ne jouera que la fin de saison avant de s’envoler pour Houston, rejoindre le trio des papys (Olajuwon/Drexler/Barkley).
Bimbo Coles n’est qu’un meneur potable. Avec Hardaway, c’est aussi Chris Gatling qui débarque en Floride, mais il partira offrir ses services à Dallas à l’été 96. Pour Tim Bug, c’est mi-figue, mi raisin, le Heat accroche la dernière place en playoffs pour une bonne fessée contre les Bulls. Mais la saison suivante, c’est le rêve de Riley qui se réalise. L’ancien coach des Lakers et des Knicks voulaient un one two punch d’un niveau all-star et quand Alonzo Mourning se blesse, c’est un Tim Hardaway complètement remis et dans une forme éblouissante qui va de nouveau faire pleurer ses adversaires. Dribbles croisés, bombes lointaines, passes laser, he’s back et cerise sur le gâteau, Miami remporte sa division et devient un sérieux challenger derrière les Bulls. La rivalité contre New York commence alors, exceptionnel lors des G6 et G7 en 1997, puis 2 éliminations prématurés en 1998 et 1999. Ses genoux lâchent et c’est à de rares occasions qu’il redonne du baume au coeur des fans. Néanmoins en vue de la contrepartie et du parcours du Heat entre 1996 et 2000, quelle affaire!
Eddie Jones/Glen Rice 1999 (Charlotte – L.A Lakers)
Transfert équitable non? Jones était de trop avec la montée en puissance de Kobe et les faire jouer ensemble n’a pas vraiment fonctionné. Les Lakers cherchaient un shooteur et ils l’ont déniché à Charlotte, même blessé. Glen Rice, JR Reid et BJ Armstrong arrivent donc en Californie, Reid ne joue que l’année du lock-out et Armstrong est coupé. Rice devient un artisan majeur quoi qu’on en dise avec Shaq et Kobe pour le titre en 2000, Phil Jackson aurait préféré garder Jones, bien meilleur défenseur. Ce dernier n’a joué que 2 saisons sous le maillot des Hornets, mais il a au moins permis à Charlotte d’acquérir Jamal Mashburn et PJ Brown quand ils ont transféré Eddie à Miami.
Stephon Marbury/Sam Cassell/Terrell Brandon 1999 (New Jersey – Milwaukee – Minnesota)
Transfert majeur dès le début de la saison tronquée en 1999. Marbury ne veut plus évoluer dans le froid du Minnesota et rejoindre ses proches du côté de New York. Malgré les efforts de Kevin McHale (GM à l’époque), Marbury ne veut rien savoir et un échange entre 3 clubs est organisé. Sam Cassell part aux Bucks où il sera au top de sa carrière formant un big three redoutable aux côtés de Ray Allen et Glenn Robinson. Marbury va se terrer dans les marais du New Jersey où le succès ne viendra jamais, trop de blessures autour de lui, trop égoiste aussi. Les Wolves ont acquis un meneur sage et très fiable, Terrell Brandon. Lui aussi malheureusement a eu sa carrière brisée par les pépins physiques, et même si Minnesota n’a jamais passé un tour de playoffs, il a apporté une grande sérénité.
Alex English/George McGinnis 1980 (Denver – Indiana)
Si on devait retenir le meilleur transfert dans l’histoire des Nuggets, deadline ou pas, c’est celui-ci. McGinnis a été un grand joueur en ABA (29,8 pts en 1975), 2 fois champions avec les Pacers et Indiana a justement voulu le reprendre en février 1980 en sacrifiant le très jeune English et un 1er tour de draft. Bourde monumentale, McGinnis sombre totalement et se retire des parquets 2 ans après à 31 ans seulement. Alex English se révèle et devient un scoreur incroyable avec 11 saisons consécutives à plus de 20 pts, dont 5 d’affilée à plus de 27 unités! Les Nuggets n’ont certes pas gagné le titre, jamais eu l’occasion d’aller en finale, mais ils ont été en playoffs de 1982 à 1990 avec une finale de conférence en 1985, perdue contre les Lakers. Indiana était par contre dans la plus triste période de son histoire avec de longues années dans les tréfonds du classement. Pour détailler un peu plus, Alex English est toujours actuellement le meilleur scoreur et passeur, le plus gros total de rebonds offensifs, matchs et minutes jouées sous le maillot des Nuggets.
Mark Jackson 1997 (Denver > Indiana)
Artisan majeur avec Indiana depuis la saison 1993-1994, Mark Jackson est pourtant transféré en 1996 pour raisons inconnues! Pendant que le « révérant » s’amuse à envoyer des alley-hoop à Mc Dyess à Denver, Indiana en grande difficulté vient l’appeler à l’aide et le rapatrie chez eux, le 20 février 1997. Insuffisant pour remonter la pente et n’ayant plus de confiance avec coach Larry Brown, Indiana rate le bus des playoffs. Mais les 3 années suivantes sous les ordres de Larry Bird, ça donne une finale de conférence exceptionnelle contre les Bulls de Jordan, même stade mais décevante contre les Knicks en 1999 et enfin l’apothéose, la finale NBA contre les Lakers en 2000. Un maillon essentiel? Yes sir!
Rod Strickland 1990 (New York > San Antonio)
Originaire du Bronx, Strickland était heureux d’atterrir chez les Knicks à la draft. Malheureusement, le poste de meneur est déjà pris par Mark Jackson et Rod veut absolument être titulaire. Il demande à être transféré, souhait exaucé le 21 février 1990 où il va faire le bonheur des Spurs en échange du vieux Maurice Cheeks. Avec leur nouveau meneur et le fantastique David Robinson, San Antonio passe à un cheveu de la finale de conférence (défaite 3-4 contre Portland). Les Knicks vont aussi en demi-finale, éliminant les Celtics de Bird et butant violemment contre Detroit. Là où ça coince, c’est que le coach Stu Jackson qui a refusé quelques mois plutôt les caprices de Strickland, donne la place de titulaire à un Cheeks sur le déclin à la place de Mark Jackson!
Kevin Johnson 1988 (Cleveland > Phoenix)
On oublie que KJ fut en début de carrière, une simple doublure de Mark Price chez les Cavs! Ces derniers veulent faire parti du gratin à l’est car entre la domination qui se termine à Boston, l’émergence des Pistons, Bulls et Hawks, il y a du boulot! Ils vont chercher de la taille et de l’expérience chez les Suns, avec Larry Nance et l’ailier Mike Sanders. Cleveland se fera sortir 2 ans de suite au premier tour par les Bulls, toujours en 5 matchs puis 2 saisons difficiles décimés par les blessures et enfin, une finale de conférence en 1992 et une demi-finale 1993 qui se termine par un sweep et The Shot II par Jordan. Phoenix devient un vrai challenger aux Lakers et Blazers à l’ouest grâce à l’apport tonitruant de Kevin Johnson, du rookie Dan Majerle (qui faisait parti du transfert) et un peu plus tard, la venue de Charles Barkley.
Luc Longley 1994 (Minnesota > Chicago)
Oui oui, même Luc mérite d’être cité. Alors qu’il ronge son frein dans le Minnesota, le pivot australien est échangé à Chicago le 23 février 1994. On connaît la suite, titulaire, bon défenseur, bon shoot à mi-distance, limité mais solide quand même et surtout un threepeat avec les Bulls! Stacey King qui a fait le chemin inverse avait été un maillon important du banc pendant plusieurs années dont le premier threepeat au début des nineties.
Detlef Schrempf 1989 (Dallas > Indiana)
L’Allemagne avait été bien représenté avant Dirk Nowitzki. Detlef Schrempf était un excellent joueur qui ne souffrait d’aucun réel point faible. Très technique et doté d’un QI basket remarquable, il avait d’abord sévi chez les pistoleros de Dallas (avec Aguirre, Harper, Perkins, Blackman!), puis les Mavs se sabordent, Mark Aguirre à Detroit et Detlef à Indiana en échange d’Herb Williams, plus connu comme étant un cireur de banc notoire derrière Patrick Ewing à NY dans les années 90. Sans vouloir manquer de respect à ce bon vieux Herb, intérieur coriace et téméraire, il y avait déjà Perkins et Donaldson dans la raquette. Schrempf s’éclate chez les Pacers, 2 titres de meilleur 6ème homme, une association de gunners avec Chuck Person et Reggie Miller qui a fait d’Indiana, une équipe dangereuse sans pour autant passer un tour de PO.
Dominique Wilkins/Danny Manning 1994 (L.A Clippers – Atlanta)
Les fans ont sûrement apprécier. Transférer l’emblématique Do Wilkins contre un joueur à un style opposé, Danny Manning. Mauvais transfert pour les 2 équipes car Wilkins continue à scorer à Los Angeles, mais avec de bonnes fessées et dans les bas-fonds du classement, + départ pendant l’été chez l’ennemi de toujours, Boston. Il faut savoir que ce transfert avait rendu Wilkins quelque peu dépressif. Manning n’est pas aussi spectaculaire, mais très efficace. Atlanta finit premier de l’est devant les cadors Knicks/Bulls, mais se fait très peur contre Miami au premier tour et doit capituler contre Indiana en demi-finale. Manning s’en va et signe chez les Suns. En résumé, ils ne sont restés que 2 et 3 mois respectivement sous leurs nouvelles couleurs.
Christian Laettner 1996 (Minnesota > Atlanta)
Ah un transfert qui a été bénéfique pour les 2 équipes. Les Wolves ont marre du caractère de Laettner, frustré par les défaites depuis 4 ans et comme Gugliotta et un certain jeunot du nom de Kevin Garnett semblent faire l’affaire, il est grand temps pour le Dream Teamer de faire ses valoches. C’est donc un échange purement économique pour les Wolves car Spud Webb s’en va 2 mois plus tard et Andrew Lang également. Atlanta fait la bonne pioche car ils héritent d’un pivot remplaçant potable en la personne de Sean Rooks et surtout Laettner qui cartonne et toute l’équipe profite de l’absence de Reggie Miller pour sortir les Pacers au premier tour! All Star l’année suivante, formant un frontcourt très complémentaire avec Dikembe Mutombo, ce fut vraiment une période très sympathique en Georgie.
Damon Stoudamire 1998 (Toronto > Portland)
Bien qu’il aurait été certainement possible d’obtenir beaucoup mieux, Toronto a échangé en février 1998 son meneur star, Damon Stoudamire, l’ailier Walt Williams et l’intérieur bondissant, Carlos Rodgers. Williams a été un joueur important en sortie de banc alors que « Mighty Mouse » a alterné le bon et le moins bon pendant des années. Les Raptors ont récupéré Kenny Anderson, Alvin Williams et Gary Trent. Gros couac, car Trent se barre en été à Dallas, Anderson n’a jamais voulu mettre les pieds au Canada et qu’il a fallu l’envoyer illico à Boston en échange de… Chauncey Billups, qui lui aussi se fait la malle quelques mois après pour Denver. Heureusement, Alvin Williams fut un vrai point positif, sous côté et pourtant très bon avec Vince Carter au début des années 2000, décisif contre New York en playoffs, une bonne pioche!
Wilt Chamberlain 1965 (San Francisco > Philadelphia)
Il n’y avait pas de Deadline à proprement dit en 1965, mais comme ce transfert historique a eu lieu vers la période du ASG, on l’inclut dans la liste. 3 fois MVP de la saison sur 3 ans consécutifs, un titre NBA en 1967, c’était contre Paul Neumann, Connie Dierking, Lee Shaffer et du cash.
LE TRANSFERT DE CLYDE DREXLER AUX ROCKETS
L’ARRIVÉE DE TIM HARDAWAY AU HEAT
Crédits photo : Complex/Getty Images
Votre commentaire