[Un Euro, une Nation] La surprise Russe d’Andrei Kirilenko en 2007
Eurobasket
Sous l’impulsion d’un Andreï Kirilenko au sommet de sa carrière, la Russie remporte la 35éme édition du championnat d’Europe de BasketBall. Basket rétro vous fait revivre l’exploit retentissant des hommes de David Blatt.
LA RUSSIE AU PURGATOIRE
Véritable place forte du Basketball Mondial pendant de nombreuses années, la sélection russe est en pleine déroute. Voilà près de huit ans (et sa finale mondiale de 1998 perdu contre la Yougoslavie) qu’elle n’a obtenu le moindre podium sur les compétitions internationales qu’elle a disputées. Ne se qualifiant pas pour les championnats du monde de 2004 et de 2006, la fédération russe prend donc la décision de changer de sélectionneur et fait appel à David Blatt.
L’ESPOIR DE TOUT UN PEUPLE
Fraîchement auréolé d’un doublé coupe et championnat en Italie avec le Benetton Trévise, David Blatt arrive en Russie pour prendre les rênes d’une sélection en totale perdition. Beaucoup d’espoir son fondé sur celui qui, en 2005, remporta la F.I.B.A Eurocup avec le Dynamo Saint-Pétersbourg et le titre d’entraîneur de l’année en Russie. Malgré un effectif de qualité avec pour leader, l’ailier All-Star de l’Utah Jazz Andreï Kirilenko et une ossature (Holden, Savrassenko) vainqueur de l’Euroligue avec le C.S.K.A Moscou, la Russie ne part pas favorite de l’Euro 2007 organisé en Espagne. En effet, la Grèce (championne en titre), l’Espagne (organisatrice et championne du monde en titre), la France et sa pléiade de joueurs NBA (Parker, Piétrus, Diaw et Turiaf) ainsi que la Lituanie du meneur Sarunas Jasikevicius (triple vainqueur de l’Euroligue) sont les favoris de cette compétition.
EN ROUTE POUR LA FINALE
Placé dans le groupe A (Grèce, Israël et Serbie), la Russie survole son groupe avec notamment une victoire de prestige contre la Grèce (61-53). Lors du deuxième tour, l’équipe de David Blatt est reversée dans le groupe E en compagnie de l’ogre espagnol. Balayant le Portugal et la Croatie sous l’impulsion d’Andreï Kirilenko, la Russie atteint les quarts de finale du tournoi. Le bilan à ce moment de la compétition est quasi parfait, cinq victoires pour une seule défaite concédée à l’Espagne sur le score de 69-81. Mais voilà, une montagne se dresse devant l’équipe russe, la France. Les coéquipiers de Tony Parker réalisent pour le moment, un parcours en dents de scie avec notamment des défaites contre la Lituanie et la Slovénie, mais le spectre des éditions précédentes (2005, 2003) flotte sur les Russes.
La rencontre est serrée, seulement 3 points séparent les deux équipes à l’approche du dernier quart temps. Porté par leur ailier Khryapa auteur d’un match fabuleux (16pts; 7rbds, 6ast), le collectif russe fait flancher l’équipe de France bien trop dépendante de Parker (15pts) et Diaw (17pts) et s’impose sur le score de 75-71. Opposée à la Lituanie en demi-finale, la Russie ne laisse aucune chance à son adversaire. Grâce à un avantage de 13 points acquis dés le premier quart temps et un Kirilenko de gala (29pts, 8rbds), elle accède à sa deuxième finale européenne, 14 ans après sa première (1993).
SUR LE TOIT DE L’EUROPE
Opposée à l’Espagne, championne du monde en titre et grande favorite de la compétition, la Russie est outsider de cette finale. La stratégie de David Blatt est simple, gardé le score le plus bas possible. Devant 15500 spectateurs chauffés à blanc, la rencontre démarre. Malgré un premier quart temps à l’avantage des Espagnols (+11), les Russes dominent le deuxième grâce à une défense de fer et un collectif retrouvé, seulement trois points séparent les deux équipes à la mi-temps (34-31). Le plan de David Blatt marche à merveille en seconde période, le collectif espagnol est totalement déstabilisé par l’agressivité défensive des Russes. Malgré une adresse aux tirs faméliques (29%), la bande à Pau Gasol (14pts, 14rbds) est en tête jusqu’à 2 secondes de la fin du match.
Comme un symbole, c’est le meneur d’origine Américaine J.R Holden (naturalisé quelques années plus tôt) qui délivre la Russie et offre à son pays, le premier sacre international de sa nouvelle ère. Les Espagnols sont à genoux, ils viennent de perdre leur cinquième finale européenne. Avec 17 points, Andreï Kirilenko termine meilleur marqueur de la finale et est élu M.V.P du tournoi. Avec une équipe composée quasi exclusivement de joueurs évoluant dans leur championnat domestique, la Russie retrouve sa gloire d’antan et David Blatt s’impose aux yeux du monde comme étant l’un des meilleurs entraîneurs européens.
RESULTATS DU TOURNOI
Quarts de finale
- Espagne – Allemagne 83 – 55
- Grèce – Slovénie 63- 62
- Russie – France 75 -71
- Croatie – Lituanie 72 – 74
Demi finale
Finale
- Espagne – Russie 59 – 60
ALL TOURNAMENT TEAM
- José Calderon (Espagne),
- Ramunas Siskauskas (Lituanie),
- Andreï Kirilenko (Russie),
- Dirk Nowitzki (Allemagne),
- Pau Gasol (Espagne).
LA FINALE DE L’EURO 2007 : ESPAGNE VS RUSSIE
Crédits photo : Chinadaily/sbnation/usatoday
Montage Une : Laurent Rullier
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