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[Dossier] La Dream Team 92, née pour gagner l’or olympique (part 3/3)

Dream Team 92

Le 8 août 1992, Team USA remportait la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Barcelone. A l’occasion des 23 ans de cette victoire de la Dream Team, après la seconde partie, Basket Rétro vous propose la troisième qui nous explique comment les américains ont remporté le tournoi olympique avec autorité.

L’ARRIVÉE A BARCELONE

  • Un accueil extraordinaire 

Dès leur arrivée à Barcelone en avion, l’équipe américaine de basket a été escortée par des hélicoptères et par des hommes armés, sous forme de convoi Chacun de leur déplacement s’est déroulé sous escorte policière en raison des émeutes de toute la population qui les acclamait déjà comme de vraies rock-stars. Leur seule apparition au village olympique a créé une émeute incroyable. Préférant louer toutes les chambres d’un hôtel pour éviter tous problèmes, des gardes et même l’armée étaient présentes pour les protéger, il y avait même des snipers sur les toits. Cependant, cette attractivité autour l’équipe américaine a surpris tous les joueurs qui s’attendaient à se fondre dans la masse de tous les athlètes. Ils ne savaient pas que la NBA était tant suivie en Europe et ils ne se doutaient pas non plus de l’impact qu’ils allaient avoir par la suite.

CÉRÉMONIE D’OUVERTURE DES JO : 25 JUILLET 1992

  • Des extraterrestres

JordanAu moment où les athlètes de la bannière étoilée ont fait leur apparition, les basketteurs étaient en première ligne, et dès que les spectateurs les ont aperçus, ce sont des millions de flashs qui sont partis en quelques secondes. Les athlètes des autres nations ralentissaient leur marche pour pouvoir les prendre en photo et les voir en vrai dans le stade olympique. Les basketteurs américains était les athlètes les plus attendus pour ces JO de Barcelone 1992.

  • L’atypique Magic Johnson

La présence de Magic Johnson aux Jeux Olympiques était particulière. En plus d’être un athlète hors-norme, et véritable icône du basket des années 80, il était surtout une personne atteinte du virus du SIDA lorsqu’il l’a annoncé en conférence de presse le 7 Novembre 1991. Il a d’abord voulu abandonner sa carrière sportive avant de revenir pour prouver que la maladie ne peut pas prendre le dessus sur la volonté d’un homme qui souhaite s’épanouir de tout son être.

Il en garde un souvenir particulier et expliquera plus tard : « Je voulais montrer qu’on pouvait continuer à vivre, même avec le virus du VIH, tout en restant compétitif au plus haut niveau sportif. »

C’est donc après la révélation de sa séropositivité qu’il se présentera aux JO et rendra admiratif tous les sportifs, supporters et journalistes.

  • L’attraction principale

Lors de leur dernier test match à Monaco contre la France, les américains ont pu s’apercevoir que partout où ils passaient, ils déchaînent les foules rendant même leurs adversaires hystériques à l’idée de jouer contre cette incroyable équipe. Après cette rencontre contre la France, tous les joueurs français se sont empressés de récupérer des affaires (comme quoi ?) appartenant aux coéquipiers de Magic, et de se les faire dédicacer directement. C’est donc sans déroger à la règle que les américains, une fois en Catalogne, ont créé cette même émulation autour d’eux, et dès que les athlètes avaient du temps libre, ils essayaient d’aller voir la Dream Team jouer. La beauté du jeu, et l’aspect spectaculaire de l’équipe l’ont rendue connue et extrêmement attractive.

LE TOURNOI OLYMPIQUE

27 JUILLET 1992, PREMIÈRE RENCONTRE : USA – ANGOLA

  • Des américains sûrs d’eux

Avant la première rencontre officielle des américains pour le tournoi olympique, la conférence de presse a été lancée par Charles Barkley annonçant la couleur. Il a beau ne rien savoir de ses adversaires, il les battra tous les uns après les autres, d’où sa célèbre phrase après la question d’un journaliste pour cette première rencontre :

Le journaliste : « Que savez-vous de l’Angola ? »

Barkley lui répond : « Je ne sais rien sur l’Angola, la seule chose que je sais sur l’Angola c’est qu’ils sont dans la merde. »

A l’image de Barkley, les protégés de Daly sont prêts à en découdre et ont hâte que la compétition commence pour montrer leur supériorité.

  • Une rencontre physique

Cependant, même si la rencontre était à sens unique, la partie était terriblement physique, et les angolais jouaient des coudes énervant Barkley qui est allé se plaindre à l’arbitre qui lui a répondu de se taire et de jouer. Agacé, il finit par cogner fort à la poitrine l’un des joueurs après l’avoir prévenu. La différence de gabarit était énorme entre ces deux joueurs et Barkley s’est vite fait remettre en place par son équipe. En effet, les joueurs de la bannière étoilée étaient présents dans le but de remporter le tournoi évidemment, mais aussi dans l’objectif de redorer le blason des Etats-Unis en rendant une belle image au monde du basket américain. Ils ont donc pu apprendre après ce match qu’ils avaient beau être des superstars et avoir le jeu le plus impressionnant au monde, ils ne sont pas forcément appréciés de tous ! Cette victoire écrasante 116-48 leur aura permis de se rappeler que malgré leur popularité, leur objectif principal reste la conquête du titre.

28 JUILLET 1992 : USA – CROATIE

Deuxième rencontre pour les américains, et déjà un match très particulier. Les croates sont représentés pour la première fois comme la « Croatie » et non plus la « Yougoslavie », et détiennent des pépites évoluant au meilleur niveau européen à l’image de quelques joueurs tels que Drazen Petrovic, Dino Radja ou encore Toni Kukoc.

  • Un futur coéquipier de Jordan et Pippen

DreamCe dernier, allait être un futur coéquipier de Jordan et Pippen chez les Chicago Bulls dès la prochaine saison. D’ailleurs, à cette époque la venue d’un européen en NBA était extrêmement rare, et ses conditions de contrats n’ont pas forcément plus aux joueurs des Bulls. En effet, la venue du prodige européen pouvait avoir lieu seulement en utilisant l’argent de la prolongation de contrat de Pippen. Même s’ils en étaient qu’au stade des négociations, la venue du croate était attendue chez les Bulls. Tous les joueurs parlaient de cet immense gaucher très adroit. C’est donc une chose assez mal vécue par les deux membres de la franchise illinoisaise, dont le principal intéressé était présent : Pippen.

  • Plus qu’un simple match

Jordan et son ami en font donc une affaire personnelle et souhaitent s’acharner sur le croate pour toute la durée de la rencontre. Les deux américains se disputeront le droit de défendre sur lui afin de le rendre plus bas que terre et se sont jurés de faire en sorte qu’il se souvienne longtemps de cette soirée comme étant la plus difficile qu’il ait connu depuis ses débuts au basket. Une manière de lui souhaiter la bienvenue en NBA… Sauf que le principal intéressé ne se doutait aucunement d’un tel accueil… Kukoc se rappelle de cette soirée : « C’était comme un rouleau compresseur qui te passe sans cesse dessus, jusqu’à ce que tu dises « c’est bon, j’en ai eu assez » Il terminera la rencontre à 4 petits points et 7 balles perdues dans la défaite de son équipe 70–103.

UNE DOMINATION TOTALE 

  • Admirés par tous… Et par leurs adversaires

Pendant presque toute la compétition, les adversaires des USA se prenaient en photo défendant sur Magic Johnson ou Michael Jordan ou quelque soit le joueur de cette Dream Team. C’était exceptionnel pour chacun des joueurs d’affronter des athlètes comme étant les plus grandes stars de la NBA. Du coup tous les adversaires trouvaient un moment pour leur demander d’être pris en photo ensemble lors d’un temps mort dans le jeu, ou demandaient des autographes en pleine rencontre, ou encore s’ils accepteraient d’échanger leur maillots… Les américains pensaient que leurs adversaires s’avouaient déjà vaincus, mais l’engouement de cette équipe grimpait de jours en jours. A l’époque quasiment aucun européen ne jouait en NBA, et c’était un rêve pour tout européen de voir les grands de la NBA fouler les parquets d’Europe aux Jeux Olympiques.

  • Mais font le travail efficacement tout en profitant

Les « Dream Teamers » faisaient leur petit bonhomme de chemin, sans pression, d’ailleurs leurs familles étaient présentes et profitaient de tout ce que Barcelone pouvait leur offrir pendant leurs journées de repos : Jordan profitait pour jouer au golf ; Patrick Ewing et Chris Mullin profitaient dans un club de sport et pratiquaient du golf et du tennis ; Christian Laettner jouait au ping-pong ; Jordan, Pippen, Barkley et Magic pariaient de grosses sommes d’argent en jouant aux cartes (Pippen est le grand vainqueur de cet été 1992). Les joueurs profitaient également de leurs familles… Pourtant ils continuaient à travailler dur lorsqu’ils n’étaient pas en jour de repos, autant dire qu’ils ont trouvé le juste milieu entre travail sérieux et plaisir… Recette qu’ils avaient déjà utilisée lors de leur préparation à Monaco et qui avait très bien fonctionné.

  • Résultats du tournoi

Phase de groupe :

  • Etats-Unis –   Angola : 116-48
  • Etats-Unis –   Croatie : 103-70
  • Etats-Unis –   Allemagne : 111-68
  • Etats-Unis –   Brésil : 127-83
  • Etats-Unis –   Espagne : 122–81

Quart de finale

  • Etats-Unis –   Porto Rico : 115–77

Demi-finale

  • Etats-Unis –   Lituanie : 127-73

8 AOÛT 1992 : LA FINALE USA – CROATIE

  • La date que tous les olympiens ont noté

barkleyLes places du stade étaient remplies d’athlètes ayant participé aux JO de Barcelone, et l’obtention d’un ticket pour aller voir la finale était quelque chose d’exceptionnel, au point que même les champions olympiques ressentaient la sensation d’empocher un nouveau titre olympique lorsqu’ils avaient une place pour aller la voir comme en témoigne Marie-José Pérec, championne olympique française du 400m : « Lorsqu’on avait le billet pour aller voir cette finale, c’est comme si on avait gagné les JO. »

En plus d’une date que les olympiens avaient coché, tous les espagnols voulaient être présents pour voir cette finale historique, en témoigne les embouteillages qu’il y avait sur les routes aux alentours. Les américains étaient escortés (encore une fois), et une voie avait été libérée rien que pour leur bus leur permettant d’accéder au stade, ce qui leur a donné plus d’une heure d’avance par rapport au bus des joueurs croates qui a été pris dans les embouteillages.

Clairement, la planète entière attendait de voir cette rencontre qui était l’EVÉNEMENT des JO de 1992.

  • Un début de rencontre inattendu

Étrangement, la rencontre démarre de manière très équilibrée, et même plus, les croates jouent le jeu à l’américaine et réussissent à prendre les devants après le premier quart temps avec les stars européennes au rendez-vous, et un Kukoc qui peut enfin s’exprimer. Les américains ont évité de se poser trop de questions et savaient qu’avec l’intensité qu’ils mettaient dans le jeu, les croates ne tiendraient pas bien longtemps. Les coéquipiers de Magic n’ont donc rien changé et ont continué à jouer comme ils savent le faire…

  • Le rouleau-compresseur en route

En effet, après le premier quart temps, les premiers turnovers ont eu lieu, et le banc américain était d’une aussi bonne qualité que le 5 majeur qui débutait la rencontre… Ce qui n’était pas le cas des européens qui n’ont pas pu tenir la cadence en laissant Bird et ses coéquipiers prendre le dessus physiquement et techniquement avec un score qui s’envola à partir du quart d’heure de jeu. Le collectif américain à fait la différence par la qualité de son collectif avec onze des douze joueurs qui avaient scoré et sept joueurs à plus de 10 points. En face, seul les trois stars croates ont répondu présent (Kukoc, Petrovic et Radja) qui, à eux trois ont marqué 63 des 85 points de leur équipe.

  • Seule inquiétude ? L’écart au score

Finalement, la seule incertitude de cette finale allait être l’écart de points qu’il y allait avoir entre les deux formations. Alors que l’écart de points moyen lors de la compétition était de + 46 avant cette finale, les américains ont continué à dérouler même en finale et terminant la rencontre sur le score de 117–85, soit 32 points d’écart, le plus petit écart laissé par les américains lors de la compétition. Les croates avaient réalisé pareille performance lors du match de poule en terminant à « seulement » 33 points derrière. La Croatie est logiquement la deuxième meilleure nation de ces olympiades.

Pour Magic Johnson, être tenant du titre olympique est plus glorifiant qu’un titre NBA.

L’équipe de Chuck Daly aura donc réussi son coup en marquant très fort les esprits avec cette domination outrageante des débats lors de toute la compétition. Les américains ont clairement marqué l’histoire de leur sport, mais aussi l’histoire de toutes les olympiades.1992-USA-Basketball-Dream-Team

L’IMPACT PLANÉTAIRE DE LA DREAM TEAM

  • L’Europe découvre la puissance de la NBA…

Après leur passage plus que remarquer sur la scène internationale, on peut dire que les américains ont fait parler d’eux, et que leur objectif, de redorer le blason du basket américain, a été un franc succès. Pour preuve, toute l’Europe du basket est en admiration devant ces enchainements de démonstration et permet au basket américain de s’internationaliser. Il n’y a jamais eu autant de téléspectateurs pour un tournoi olympique de basket que cette année-là. C’est donc une première ouverture, un premier contact du monde de la NBA à l’Europe.

  • …Et inspire des jeunes qui deviendront de vraies stars

Cette victoire aux JO de Barcelone a inspiré énormément de jeunes européens et les ont poussé à se mettre au basketball en souhaitant imiter ces superstars qui sont devenus les idoles de toute une génération. Une partie de ces jeunes joueurs qui se sont inspirés de la Dream Team sont aujourd’hui de vraies stars, à leur tour, en NBA à l’image de Tony Parker qui, à douze ans a délaissé le football pour le basketball. D’autres ont suivi le même parcours comme les frères Gasol, Ginobili ou encore Nowitzki pour ne citer que les plus connus. Mais la performance des américains à ces JO aura démocratisé le basket au niveau mondial, en témoigne cette hausse de 12% de licencié entre 1992 et 1993 en France :

26 juin 1993 : 432.588 licenciés
27 juin 1992 : 385.952 licenciés

  • 18 ans plus tard, la Dream Team au Hall Of Fame

Le 13 Août 2010, la Dream Team est intronisé au Hall Of Fame, et chacun des joueurs, en la voix de Magic, rendent hommage à Chuck Daly, le charismatique coach qui est décédé en 2009.

Voici que toute la Dream Team entre dans le panthéon du basket américain et du basket mondial.

LES HIGHLIGHTS DE LA DREAM TEAM

Les américains ont montré quelle était leur vraie puissance de frappe sur la planète Basket, et une fois le titre empoché, les américains ont pu asseoir une suprématie encore jamais égalée. L’intronisation de toute l’équipe au Hall Of Fame en fait une suite logique de la meilleure équipe de l’histoire du basket.

Crédits Photos : Sports Illustrated

Montage Une : Laurent Rullier

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About Loïc Brière (6 Articles)
22ans, volleyeur, fan des sports collectifs et/ou avec balle. Licence STAPS filière Entrainement Sportif. Rédacteur sur des sujets sportifs au sein de Bein sport your zone.

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