[NBA Cards] La carte du mois : Michael Jordan – 1996 SPx

NBA Cards

Le dépoussiérage des classeurs continue. Cette fois-ci, direction l’année 1996. Année durant laquelle Michael Jordan et ses Bulls repartent pour un second « Three-Peat » mais aussi l’année où la compagnie Upper Deck sort sa première collection composée uniquement de cartes holographiées, les SPx. Cette innovation va en faire une des plus belles séries produites des années 90.

Upper Deck (UD) a toujours été connue comme étant la marque à l’hologramme. Chaque carte produite dans leurs usines sort obligatoirement avec un petit sigle holographié affichant figure les logos de la compagnie.

A l’origine, le but n’était en aucun cas un choix artistique mais plutôt une nécessité de protéger son produit. Lorsqu’en 1987, Upper Deck décide de se lancer dans la vente de trading cards, elle veut se prémunir des risques de contrefaçon. Un des employés, Paul Sumner a une idée. Il propose l’insertion d’un petit hologramme sur chaque carte. L’hologramme est issu de l’holographie. C’est un procédé de mise en relief d’une photographie. Grâce à cette technique, on peut transformer une image 2D en une image en 3D. C’est un procédé assez complexe à maîtriser demandant beaucoup de moyens et qui décourage assez vite les faussaires. A l’époque, la fabrication d’hologramme est chère mais si l’authenticité de ses cartes est garantie, le producteur, le consommateur et les investisseurs seront rassurés.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça marche. En 1988, UD obtient l’autorisation d’utiliser l’image de la MLB et sort ainsi sa première série en 1989 qui est un véritable succès. La compagnie ne compte pas s’arrêter là et réussit à avoir les droits dans les quatre ligues majeurs américaines en 1990. La première série de cartes NBA « made in UD » paraît pour de la saison 1991-92.

Maîtrisant de plus en plus les techniques d’impressions holographiques, Upper Deck décide de se lancer dans des images 3D plus variées. En 1989, elle édite avec succès des logos d’équipes de la MLB. Dès lors, l’utilisation des hologrammes devient sa marque de fabrique et UD produit de nombreuses cartes en relief dans la plupart de ses séries, le tout sous forme d’inserts (carte spéciale). Dans les collections de cartes NBA, nous trouvons les Team MVP, les Holoview et les Holograms.

Depuis 1991, le marché des cartes NBA est soumis à trois sociétés, Skybox, UD et Topps. Autant dire que la concurrence fait rage et que chaque compagnie doit faire preuve d’innovation pour attirer le consommateur. En 1996, UD sort les SPx, une collection de 50 cartes entièrement composée de cartes holographiées. Le concept est une carte en relief dans chaque pack. Le résultat plaît aux collectionneurs malgré le prix du paquet contenant une seule carte qui s’élève à 25 francs à l’époque.

La carte que l’on vous présente ce mois-ci est celle de Michael Jordan. L’image est tout ce qu’on peut attendre d’une carte. L’association d’un portrait et d’une action en relief avec une photographie 2D est parfaitement dosée. Aucune des trois images ne prend le pas sur une autre et c’est ce qui est appréciable sur ce type de cartes. En main, l’effet 3D donne une légère impression de voir l’action en cours et ça, c’est un vrai « must ».

Le cadre découpé sort déjà la carte de son modèle classique. A une époque où les cartes « Die Cut » se trouvaient majoritairement sur une partie de la carte, c’est une véritable innovation. Ce choix aurait pu déplaire aux collectionneurs de l’époque pour des difficultés de rangement mais cet aspect pratique est remplacé par le fait si la carte n’a pas de coins, elle sera en bon état plus longtemps. De plus, la découpe est très bien maîtrisée et améliore réellement l’esthétique de la carte.

Le seul point négatif reste la fragilité de la carte. Certes, l’absence de coins est un vrai soulagement pour les collectionneurs mais les cartes holographiées restent fragiles sur la face. Les rayures se voient beaucoup plus sur ces cartes. Surtout quand elles ne sont pas stockées et protégées correctement. Est-ce qu’un film protecteur aurait pu être posé ? Topps l’a fait sur ses Finest et on peut se demander si l’idée aurait pu être approfondie.

La carte en question côte 20$ dans le Beckett et se trouve relativement facilement car il ne s’agit que de la version de base. Il existe également une version parallèle, la Gold à 40$ et surtout une version autographiée qui est estimée à 1200$ !

Je vous ai parlé la carte de Michael Jordan mais elle nous servait plus de prétexte pour vous présenter la série dont elle est issue. A nos yeux, cette collection est un des sets les plus mythiques qui a été produit dans les années 90. De 1996 à 2009, UD a produit des SPx sur chacune de ses saisons. Certes, ils ont du évoluer le design des cartes avec le temps mais le succès a toujours été au rendez-vous. D’ailleurs, preuve de cette réussite passée, UD a reproduit ce modèle dans les dernières SPx 2014-15. Le résultat est moins fameux puisque les designers ont oublié l’hologramme qui est une des pièces essentielles des SPx 1996 mais, la réutilisation, même partielle, de ce concept reste révélateur du succès de cette collection.