NBA Finals 1994 : Le spin move de Hakeem Olajuwon sur Pat Ewing
Basketball Moves
Comme tout droit sorti d’un rêve, Hakeem Olajuwon va rappeler à Patrick Ewing son passé de footballeur grâce à un incroyable jeu de feintes lors des finales de 1994.
Ewing versus Olajuwon. The Dream versus The Beast. Une monstrueuse affiche de rêve pour un véritable duel de titans. Une rivalité dantesque qui restera gravée dans l’histoire des Finales NBA comme l’une des plus belles oppositions de Big Men.
Ces deux joueurs de légendes s’étaient déjà affronté des années auparavant dans le cadre de la finale universitaire de 1984. Une finale remportée par les Hoyas de Ewing face à Houston et à la mythique Phi Slamma Jamma, constituée de Clyde Drexler & Hakeem Olajuwon, mais aussi de Michael Young ( qui fit les beaux jours du championnat français sous le maillot de limoge).
Considérés, à juste titre, comme les meilleurs pivots de leur génération, tous deux sont sélectionnés avec le premier choix de leurs Drafts respectives. Un signe de reconnaissance qui juge de la valeur de leurs niveaux et qui en font automatiquement les géants désignés pour porter au firmament les villes de Houston et de New York. La suite va donner raison au choix des dirigeants de ces franchises, tant les deux hommes marquent les années 90 de leurs gigantesques empreintes en dominant les raquettes. Dès lors, il semble écrit que les deux colosses sont destiné à se rencontrer pour décrocher le titre tant convoité. Dix ans après leurs premier affrontement en finale, l’histoire se répète de nouveau à l’entame des NBA finals de 1994.
1994 est d’ailleurs une année bénie pour le pivot texan. Désigné MVP et meilleur défenseur de l’année, avec cette double récompense, Hakeem Olajuwon réitère un exploit que seul Michael Jordan avait alors accompli jusque-là. Après avoir éliminé les Utah Jazz lors des finales de conférence, Olajuwon endosse son rôle de leader pour mener les siens vers la terre promise face à des Knicks prônant un jeu dur et coriace sous la direction de l’autre Pat, Riley.
Avec son jeu délié et virevoltant, le Nigérian pose d’emblée des problèmes au plus célèbre des joueurs Jamaïcains. Sur l’ensemble de la série, The Dream va faire étalage de sa classe en dominant son adversaire en attaque et en défense. Les chiffres plaident en sa faveur puisqu’il combine 26.9 points à 50% de réussite et 3.86 contres alors que The Beast tourne péniblement à 18.9 points pour un faible pourcentage de 36.3%.
Faisant étalage de sa classe et de sa lucidité lors du premier match à Houston, Olajuwon poursuit sur sa lancée, en propulsant des Rockets revanchards après la défaite du deuxième match. C’est donc le 12 juin 1994 et sous les lumières de New York que The Dream va faire briller son jeu durant le Game 3 en menant son équipe dans tous les compartiments du jeu (21 points, 11 rebonds, 7 passes et 7 contres). Impuissants, les intérieurs des Knicks donnent l’image d’être des pantins ridicules avec lesquels le pivot se joue et danse tout au long de la partie.
Réputé pour être un solide défenseur, Patrick Ewing va en faire les frais au cours d’un geste, devenu depuis mémorable. Ne pouvant tenir le choc tout au long de la rencontre, il fait toutefois tout son possible pour essayer de le contenir sous le panier. C’est sur une action, en particulier, que The Dream va résumer cette domination en usant de son célèbre jeu de feintes face au panier.
En récupérant la balle au poste, Olajuwon va faire toute la démonstration de sa mobilité et de sa fluidité en exécutant à la perfection un spin move. Soit une série de feintes sous le panneau correctement exécutées pour leurrer son adversaire et ainsi créer tranquillement son tir sans ressentir la crainte d’être contré. En quelques secondes et deux appuis, Ewing tombe dans le panneau alors que le banc de Houston jubile. Véritable mouvement dévastateur, cette action reste aujourd’hui comme l’une des images mythiques de ces finales de 1994.
Après un dénouement légendaire, Olajuwon remporte le titre par 4 matchs à 3. Avec ce premier titre, il prend sa revanche sur son grand rival et inscrit automatiquement son nom au Panthéon des plus grands aux cotés de George Mikan, Bill Russell, Wilt Chamberlain et Kareem Abdul-Jabbar.
Montage Une : Julien Mc Laughlin
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