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ITW Rudy Gobert : « J’ai ressenti du soulagement et de la joie lors de la Draft 2013 »

Interview

Après une longue journée médiatique dans la capitale parisienne et ses alentours, c’est en début de soirée le 7 mai dernier que Rudy Gobert a accepté de répondre aux questions de Basket Rétro pendant une vingtaine de minutes. A l’hôtel Royal Monceau de Paris, le pivot titulaire des Utah Jazz a notamment évoqué son passage dans son club formateur à Cholet, ses débuts en NBA jusqu’à maintenant, ainsi que l’équipe de France. Entretien.

Basket Rétro : Rudy, pour démarrer cet entretien, voici la première question. Comment as-tu découvert le basket ?

Rudy Gobert : Par hasard. Bien sûr que je connaissais le basket. J’avais fait beaucoup de sport avant. Ma sœur est délégué médicale. Un jour, je crois qu’elle connaissait un médecin qui avait un club de basket et il lui a dit « ça serait bien que ton frère essaie ce sport ». J’ai commencé en benjamin. J’avais 12 ans.

BR : Quels joueurs t’ont donné envie de jouer au basket ?

RG : Il n’y avait pas Internet à l’époque pour suivre la NBA. Sinon, j’avais regardé le film Space Jam. C’est un des ceux que j’adorais regarder à l’époque.

BR : A quel moment, as-tu eu cette envie de devenir basketteur professionnel ?

RG : Je pense que ça a commencé quand j’étais en minimes. Je commençais à rêver de la NBA, à m’y connaître et à m’y intéresser un peu. Je commençais à regarder des vidéos sur Internet.

BR : Si je te cite Saint-Quentin. Que cela t’évoque t-il ?

RG : C’est la ville où j’ai grandi. J’ai forcément beaucoup de souvenirs. C’est là que ma mère et ma sœur vivent toujours.

BR : C’est dans cette ville aussi que tu joues de 2003 à 2007. Comment tu es repéré par ce club ?

RG : J’avais joué dans deux clubs différents à Saint-Quentin. En benjamin, j’étais à la JSC Saint-Quentin. Après en étant au pôle espoirs d’Amiens je jouais avec le SQB (Saint-Quentin Basketball) en semaine et le weekend

(ndlr : je lui montre une photo lorsqu’il était à Cholet. Voir ci-dessous)

Rudy Gobert - Cholet Basket (c) Loic Favard

Rudy Gobert – Cholet Basket (c) Loic Favard

BR : Je vais te montrer une première photo. Ça va t’évoquer des souvenirs. Tu reconnais la personne dessus ?

RG : Oui bien sûr (sourire).

BR : On te voit porter le maillot de Cholet. Comment tu es repéré par ce club qui t’accueille dans son centre de formation ?

RG : Quand j’étais au pôle espoir, je faisais aussi partie de la sélection Picardie. On participait à un tournoi où on jouait contre la sélection de l’Ile-de-France dans laquelle il y avait Evan Fournier, contre celle du Nord-Pas-de-Calais et celle de la Normandie (ndlr : tournoi inter-ligues mettant aux prises les sélections départementales). Et à ce moment-là, les recruteurs des centres de formation étaient présents. Et Jean-François Martin de Cholet, qui est pour moi le meilleur recruteur en France de ces 20 dernières années voire même des 30 dernières (sourire), a commencé à rentrer en contact avec moi. Il a appelé ma mère. J’étais jeune encore. C’est le seul qui a vu du potentiel en moi pour que j’entre au centre de formation de Cholet. Après ça, il y a les tournois interzones (ndlr : les camps inter zones). J’étais repéré pour y participer et jouer. Il prenait ainsi les 12 meilleurs joueurs parmi les 4 sélections pour constituer une équipe. C’est un tournoi entre différentes zones. Il y avait la Zone Est dans laquelle il y avait Leo Westermann, Vincent Pourchot, la Zone Centre. Après ce tournoi, il prenait 30 joueurs pour faire un camp national.

BR : Tu es resté 6 ans à Cholet, 4 au centre de formation (2007-2011) et 2 avec l’équipe pro (2011-2013). Quels sont les meilleurs souvenirs que vous gardez de ce passage dans ce club ?

RG : J’en garde de très bons souvenirs. C’est là-bas que j’ai passé une bonne partie de ma jeunesse. C’était dur mais c’est l’endroit qui m’a permis d’atteindre mes objectifs. C’est clair que je n’oublie pas Cholet.

BR : Tu parlais de Jean-François Martin à Cholet. Y a t-il des entraîneurs et joueurs qui t’ont marqué dans ce club ?

RG : Il y a Sylvain Delorme qui était mon coach en cadet et m’a beaucoup aidé. Le directeur du centre de formation Jacques Catel m’a mis beaucoup de coups de pression. Concernant les joueurs, j’ai pas de noms car j’ai peur d’en oublier. Il y en a plein qui m’ont aidé, motivé et rendu la vie difficile.

Au sujet de Cholet qui le détecte. « Jean-François Martin de Cholet, qui est pour moi le meilleur recruteur en France de ces 20 dernières années voire même des 30 dernières (sourire), a commencé à rentrer en contact avec moi. Il a appelé ma mère. J’étais jeune encore. C’est le seul qui a vu du potentiel en moi pour que j’entre au centre de formation de Cholet ».

(ndlr : je lui montre une seconde photo. Il s’agit d’une lors de la Draft 2013 sur laquelle Rudy est au coté de David Stern, ex-patron de la NBA. Voir ci-dessous).

Rudy Gobert lors de la draft 2013 avec David Stern (c)  Joe Camporeale-USA TODAY Sports

BR : Que t’évoque cette photo ?

RG : C’est la draft. C’est à ce moment que mon rêve s’est réalisé.

BR : En effet,  au moment où tu entends ton nom, que se passe-t-il dans ta tête ?

RG : Pour être honnête, du soulagement. Je commençais à me demander ce qui se passait à partir du 20ème pick. Je me dis est-ce-que j’ai fait quelque chose de pas bien ? Après, une fois que tu entends ton nom, c’est la joie d’être drafté.

RG : Tu es drafté en 27ème position par les Denver Nuggets qui t’envoie directement aux Utah Jazz. Es-tu déçu de ne pas jouer pour Denver à ce moment ?

BR : Non je savais ce qui allait se passer. C’est Utah qui m’a donc drafté via Denver. Le Jazz a passé un deal avec les Nuggets en utilisant donc leur « pick » pour m’avoir.

RG : T’attendais-tu à être drafté au premier tour ?

BR : Ah oui. Bien sûr. C’était pratiquement sûr que je sois parmi le Top 15 de la draft. Etre choisi au premier tour, c’était sûr à 100 %.

BR : Après la cérémonie de la draft, tu poses donc tes valises à Utah. Quelles ont été tes premières impressions et sensations d’effectuer un entraînement avec les Utah Jazz ?

RG : C’est clair que je suis impressionné. On te met beaucoup de pression la première saison. C’est un peu normal quand t’es un jeune passionné de basket et que tu joues contre des mecs face à toi. Tu as cette pression, tu ne réalises pas trop et au final tu ne joues pas à ton meilleur niveau. Petit à petit, on s’y habitue, tu te rends compte que t’es là pour une raison dans l’équipe et essayer de dominer.  

Rudy Gobert (c) NBAE/Getty Images

Rudy Gobert (c) NBAE/Getty Images

BR : Quelles ont été tes impressions quand tu as foulé les parquets NBA et donc joué ton premier match, lorsque tu as mis tes premiers paniers, pris tes premiers rebonds ?

RG : C’était en pré-saison. Je me souviens, j’avais mis 16 points contre les Lakers. Là tu te dis « Ah ouai quand même tu fais ça contre les Lakers ». Même si c’était en pré-saison, il y avait quand même les vrais joueurs qui jouaient. C’est sûr que quand tu arrives en NBA, tu es impressionné.  Et tu t’y fais petit à petit.

BR : Tu as joué plein de matchs avec le Jazz. Comment trouves-tu la salle d’Utah et son ambiance ?

RG : Honnêtement, on a les meilleurs fans parmi toutes les équipes NBA. Cette année, les fans étaient vraiment supers. La salle était remplie. Même pendant ma première année durant laquelle l’équipe était décevante, les fans étaient là pour nous supporter et même en dehors du terrain. On a de fidèles fans et passionnés. C’est important dans une équipe.

BR : Tu as senti que les supporters t’adulaient plus spécifiquement depuis que tu as émergé et réalisé des bonnes performances dans cette deuxième partie de saison en 2015 ?

RG : Ah oui (sourire). Même avant ça, je sentais qu’ils m’aimaient beaucoup et qu’ils comptaient sur moi. On sent qu’ils m’aiment. C’est de l’amour. Moi aussi j’aime ces fans. On sent qu’ils n’ont pas envie que je parte.

BR : Au sein de l’équipe des jazz, y a-t-il des joueurs avec lesquels tu t’entends plus bien que d’autres ?

RG : Bien sûr, il y a toujours des affinités qui se créent davantage avec d’autres. Après il y a personne avec qui je m’entends mal. Il y a souvent des petits moments de tensions après un match. Dans ce cas-là, on règle cela entre nous.

BR : Utah a fait une bonne seconde partie de saison en 2015 par rapport à la première et la saison dernière. Quelle a été le déclic pour expliquer cette bonne forme du moment ?

RG : C’est une progression constante de toute l’équipe. Il y a eu meilleure alchimie au fil des mois. C’est grâce au coach Synder qui a fait un formidable travail. Il y a eu un changement de système bien sûr, de mentalité. Le coach a su assimilé tout le monde en défense et nous faire comprendre que c’est avec la défense qu’il faut gagner des matchs. Je pense que toute l’équipe l’a compris en cette deuxième partie de saison. Les mecs s’arrachaient en défense.

BR : En surfant sur cette bonne dynamique de cette deuxième saison, l’objectif d’Utah l’année prochaine est d’atteindre les playoffs ?

RG : Oui clairement. C’est pas forcément faire venir des joueurs supplémentaires. Je pense que des changements vont se faire mais ça on ne peut pas le prévoir. Je pense qu’on a un bon groupe où tout le monde va essayer de progresser cet été que ce soit physiquement ou techniquement. Et si on part sur les bases qui nous ont permis de bien terminer cette saison, on peut viser les playoffs clairement.  Je pense qu’on a les armes qu’il faut pour y arriver. On a eu l’équipe la plus jeune de toute la NBA l’année dernière. Là on va tous vieillir d’un an (sourire).

BR : Tu as joué dans différentes salles NBA en deux saisons. Quelles sont celles qui t’ont le plus impressionné ?

RG : Il y a différentes salles. A Portland, les fans sont très vocaux. A Golden State aussi, ils donnent beaucoup de voix. Après il y a des salles où le show est très marquant. C’est le cas des grandes villes comme Los Angeles, New-York. Si je mets un dunk, ils vont se dire « Ohhhhh !!! ». Les gens là-bas veulent voir du show. Ca dépend des endroits.

BR : Après tes deux premières années en NBA, quels joueurs t’ont le plus impressionné depuis que tu es arrivé dans la Grande Ligue ?

RG : Ca dépend à quel niveau. Il y en a beaucoup. Surtout durant ma première année, Dirk Nowitzki m’avait impressionné. Je crois qu’il avait raté que deux tirs contre nous. Je me disais pas d’où ce joueur sortait. C’était impressionnant de voir ce qu’il faisait sur le terrain en réalité. Physiquement, des joueurs comme Nikola Pekovic m’ont impressionné au niveau de la densité physique. Lors de ma première année, DeAndre Jordan m’a fait forte impression aussi athlétiquement. Blake Griffin aussi, c’était pas une surprise, mais c’était saisissant de le voir. Après je suis tellement habitué de jouer face à des joueurs que je suis plus trop impressionné.

BR : Ya t-il des joueurs sur lesquels il est plus difficile de défendre que d’autres ?

RG : Beaucoup. Mais cette année, celui qui m’a le plus posé de problèmes et qui jouait plus dans ma partie, c’est Marc Gasol. C’est le joueur qui te met des shoots et qui est vraiment difficile à stopper. Il est costaud et intelligent. Je crois une fois, il m’avait drivé. J’arrive à fermer le drive, il fait un spin. Je suis toujours là et après il fait un fadeaway sur un pied un peu comme réalise Dirk Nowitzki. Et il marque. C’est pour ça que Marc était le meilleur pivot de la Conférence Ouest cette année. 

BR : Y a t-il d’autres joueurs mis à part Marc Gasol ?

RG : Bien sûr. La NBA est la meilleure ligue du monde. Je pourrais pas tous les citer. Il y a ceux qui sont plus physiques, d’autres davantage techniques. Donc énormément de joueurs sur lesquels il est dur de défendre.

BR : As-tu le souvenir d’un pire déplacement avec Utah depuis que tu es arrivé en NBA ?

RG : Cette année, pendant la grande période neigeuse, on a été bloqué avec l’équipe à Philadelphie. En attendant, on jouait à Fifa dans l’avion. Sinon rien de cauchemardesque encore. Je me rappelle sinon du premier match de saison régulière. J’avais joué 27 minutes contre Oklahoma City où j’avais mis 2 points et pris 7 rebonds. J’avais bien joué. On perd d’un point contre le Thunder. C’était donc mon tout premier match officiel. Ensuite, lors du deuxième match de saison régulière de l’année dernière contre Phoenix, j’avais fait un mauvais match. J’avais perdu deux ballons. J’ai fait des fautes bêtes. Je me dis qu’il fallait que je réagisse. En NBA, c’est dur d’enchaîner les matchs. C’est pas facile.

Au sujet des joueurs qui l’ont impressionné après 2 ans de présence en NBA. « Il y en a beaucoup. Surtout durant ma première année, Dirk Nowitzki m’avait impressionné. Je crois qu’il avait raté que deux tirs contre nous. Je me disais pas d’où ce joueur sortait. C’était impressionnant de voir ce qu’il faisait sur le terrain en réalité. Physiquement, des joueurs comme Nikola Pekovic m’ont impressionné au niveau de la densité physique. Lors de ma première année, Deandre Jordan m’a fait forte impression aussi athlétiquement. Blake Griffin aussi, c’était pas une surprise, mais c’était saisissant de le voir. Après je suis tellement habitué de jouer face à des joueurs que je suis plus trop impressionné ».

BR  Tu as donc joué à Cholet et tu évolues avec le Jazz d’Utah. Peux-tu nous parler de ta différence entre le basket en France et aux Etats-Unis ?

RG : Il y a énormément de différences. C’est pas la même mentalité. Elle est complètement différente. Les différences, on les connaît tous les jours. L’alimentation n’est pas la même. C’est beaucoup plus riche et gras. Aux Etats-Unis, les personnes sont beaucoup plus sportives que chez nous en France. Les gens qui ne sont pas athlètes, qui ne font pas du sport professionnel, en général, ils ne vont pas à la salle de sport. Aux Etats-Unis, ils mangent beaucoup plus mais ils vont beaucoup plus à la salle de sport et s’entretenir davantage.

BR : Et au niveau des entraînements ?

RG : En France, tu avais la moitié l’équipe qui était des joueurs américains. Ils sont compétitifs dans les deux cas, que ce soit en France ou  aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, au niveau de l’éthique, les joueurs travaillent plus dur et plus tôt surtout physiquement. Ils ont plus cette mentalité individualiste. En Europe, c’est plus le jeu en équipe.

BR : J’en viens à ta saison 2014-2015. As-tu perçu que les joueurs t’adressaient des commentaires élogieux suite à ton éclosion cette année, en découvrant tes bonnes aptitudes sur le terrain dans la raquette ? On se rappelle notamment de tes 15 points et 24 rebonds début mars face à Memphis.

RG : Bien sûr que je sentais qu’il y avait un respect même avant ce match où j’ai pris 24 rebonds. Je sentais que les joueurs ne me voyaient plus comme un pivot quelconque. Ils m’avaient déjà tous vu et ont découvert quel joueur je pouvais être.

BR : Tu viens d’achever ta deuxième saison avec Utah. Sur quels points tu peux encore progresser dans le jeu ?

RG : Ca sera au niveau physique, améliorer mon jeu offensivement et puis l’importance de prendre de l’expérience. J’ai que 22 ans. Il y a encore beaucoup de chemin à faire pour faire évoluer mon jeu. Les coachs sont aussi là pour te dire sur quels points il faut travailler. Après chaque match, je regarde les vidéos avec mon coach. On détermine les points forts et points faibles. C’est comme ça qu’on progresse.

BR : Cette année il y a eu le transfert d’Enes Kanter à OKC. Les dirigeants t’ont prévenu de ce « trade » pour te dire que tu aurais plus de temps de jeu cette année et que tu deviendrais l’option numéro 1 au poste de pivot à Utah ?

RG : Ils ne m’ont pas prévenu. Utah comptait sur moi pour leur avenir. Sur le moment, Enes Kanter a fait ses déclarations précisant ainsi qu’il voulait partir. Les fans l’avaient donc vu et entendu.

BR : Tu as participé également au Rising Stars Challenge à Brooklyn en février 2015. Quels souvenirs gardes-tu de cet événement exceptionnel ?

RG : C’est un bon souvenir. C’était une expérience fun. C’était important pour moi de me montrer vis-à-vis du grand public. On me connaissait pas sachant que je joue dans une équipe très peu médiatisée. Ca a permis aux gens de me découvrir.

BR : Tu sentais que tu avais de bonnes chances d’y participer ?

RG : C’était clairement un de mes objectifs cette saison.

(ndlr : je lui montre une autre photo. Il s’agit de Rudy Gobert portant le maillot de la France contre l’Espagne lors du Mondial 2014. Voir ci-dessous).

Rudy Gobert lors de France-Espagne au Mondial 2014 (c) FIBA

Rudy Gobert lors de France-Espagne au Mondial 2014 (c) FIBA

BR : Je te montre une troisième photo.

RG : J’étais sûr que ça allait être celle-là.

BR : Tu as endossé le maillot bleu pour la première fois en 2012. Quel effet cela fait de porter le maillot tricolore pour la première fois ?

RG : En A, c’était pas la première fois mais avec les moins de 18 ans. On ressent de la fierté. Depuis tout petit, au-delà de la NBA, mon objectif était de jouer pour l’équipe de France. Ca m’a toujours fait plaisir et impressionné de porter ce maillot. Avec les A, c’est aussi de la fierté. C’est là qu’on se dit qu’on y est dans cette équipe nationale. C’est cette équipe que tous les jeunes regardent et admirent. Maintenant, je deviens un exemple pour les jeunes et c’est à moi d’être bon et de gagner tout ce qui est possible.

BR : Ton avenir sous le maillot de l’équipe de France est loin d’être terminé. Quels souvenirs gardes-tu avec la sélection nationale jusqu’à maintenant ? Tu as progressé avec des joueurs d’expérience comme Tony Parker, Boris Diaw, Florent Piétrus et au côté d’un coach comme Vincent Collet.

RG : C’est des très bons souvenirs. L’été dernier était très important pour moi après une saison où j’étais un peu frustré. J’ai beaucoup appris. Ce que j’ai fait l’été dernier va beaucoup me servir pour les prochaines échéances à commencer par cet été qui arrive et pour la suite de ma carrière.

BR : On te reparle souvent de ton match contre l’Espagne au Mondial 2014 lors duquel tu contres Pau Gasol. Racontes-nous ce match là où tu marques 5 points et prend 13 rebonds. Tu étais dans un bon soir et supérieur à Pau Gasol.

RG : Je voulais vraiment juste gagner. Je savais qu’on pouvait gagner. J’y ai vraiment cru. Au final, on a gagné ce match. Je savais que tout le monde allait se transcender. Mon rôle était clé sur les frères Gasol. C’était sûr qu’il fallait que j’aille bien défendre. Les frères Gasol, je les connais. Ensuite j’ai suivi les conseils de Vincent Collet en regardant la vidéo sur ces joueurs. C’est pas la première fois que je jouais contre eux. Je savais quelles étaient leurs forces, qu’ils étaient capable de rentrer des shoots difficiles. Au final, j’ai réussi à les limiter.

BR : Ce match contre l’Espagne reste ton match référence avec les Bleus.

RG : En équipe de France A, bien sûr, on a réalisé l’exploit. C’était une sensation incroyable. Les fans ont bien vibré je pense en me regardant faire cet exploit avec mes coéquipiers.

BR : Cet été, la France joue l’Euro 2015 dans la peau du tenant du titre. Vous êtes prêt à faire plaisir aux supporters tricolores avec un nouveau podium ?

RG : On a l’équipe pour. On a nos armes. En plus, c’est en France et c’est d’autant plus excitant. Il va falloir jouer les matchs les uns après les autres. On sait que ça va être très dur. Ca l’aurait été encore plus si l’Euro ne se jouait pas cette année en France. Toutes les autres nations voudront nous abattre chez nous à domicile. Les adversaires seront surmotivés à chaque fois qu’ils vont jouer contre nous. Il va falloir être concentré à chaque match. Et j’espère qu’on ira très loin.

Sur le sentiment de porter le maillot bleu pour la première fois. « En A, c’était pas la première fois mais avec les moins de 18 ans. On ressent de la fierté. Depuis tout petit, au-delà de la NBA, mon objectif était de jouer pour l’équipe de France. Ca m’a toujours fait plaisir et impressionné de porter ce maillot. Avec les A, c’est aussi de la fierté. C’est là qu’on se dit qu’on y est dans cette équipe nationale. C’est cette équipe que tous les jeunes regardent et admirent. Maintenant, je deviens un exemple pour les jeunes et c’est à moi d’être bon et de gagner tout ce qui est possible ».

BR : J’en viens à tes premiers souvenirs de la NBA. Quels sont t-ils ?

RG : En benjamin, je connaissais la NBA. Et j’ai commencé à m’y intéresser quand j’étais en minimes. Je regardais les résumés de matchs, les Top Ten sur l’ordinateur en allant sur le site de la NBA.

BR : Quels sont les joueurs et équipes (actuels ou passés) que tu aimes en NBA ?

RG : J’ai toujours bien aimé les Spurs même actuellement. Forcément j’aime Utah dans laquelle j’évolue. Je suis pas fan vraiment d’une équipe mais il y a des équipes que j’aime bien voir jouer et dont j’ai plus de respect que d’autres. Ensuite j’aime bien des joueurs qui ont joué à mon poste comme Hakeem Olajuwon, Tim Duncan, Joakim Noah, Pau Gasol. Ce sont des gens que je regardais beaucoup à une époque. Beaucoup de joueurs m’inspirent.

BR : Et quels sont les joueurs/équipes (actuels ou passés) que tu aimes le moins ?

RG : Il y a des joueurs et des équipes que j’apprécie plus que d’autres. Mais je ne hais personne.

BR : Si tu étais coach, quel serait le 5 majeur idéal de toute l’histoire de la NBA pour toi ?

RG : Si je veux vraiment gagner des matchs, je prendrais Magic Johnson au poste de meneur et son côté passeur, Michael Jordan au poste d’arrière. Je mettrais Shaquille O’Neal en pivot pour dominer dans le secteur intérieur.En 4, je mets Dirk Nowitzki. En 3, je peux pas mettre Kobe Bryant. Faut pas qu’il se partage les shoots avec Jordan. Sinon c’est compliqué. (rires).Je mettrais donc soit un excellent shooteur, soit Lebron James.

BR : Quels conseils donnerais-tu aux garçons et filles qui veulent connaître le monde pro comme c’est le cas pour toi en ce moment.

RG : Travailler et travailler et qu’ils gardent confiance en eux. Et ne pas avoir peur de se fixer des objectifs.

BR : Par rapport à votre carrière, as-tu gardé tous les maillots que tu as portés ? Possèdes-tu des produits dérivés ?

RG : J’ai mes maillots d’Utah. J’ai donné mon maillot de Cholet à Carrésport. J’ai toujours des vieilles chaussures, des maillots.

BR : On va conclure cette interview avec votre mot de la fin ?

RG : Merci aux fans qui me soutiennent. J’espère que vous serez nombreux à nous supporter à l’Euro cet été.

Une photo de Rudy Gobert prise à la fin de l’interview et son message signé sur l’affiche Basket Rétro

Pour terminer, une vidéo à voir ou revoir de Rudy Gobert lorsqu’il évoluait à Cholet lors de la saison 2011-2012 

Propos recueillis par Richard Sengmany

Montage Une : Clément Demontoux

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Découvrant le basket dans les années 90 grâce à la diffusion des matchs NBA sur Canal+, je rédige depuis plus de dix ans des articles sur la balle orange, sur d'autres disciplines sportives et la culture.

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