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[Focus] NBA Playoffs 2007 – La série méconnue Houston-Utah au 1er tour

NBA Playoffs History

Vous sentez ce parfum des Nineties? Nous allons faire un récapitulatif sur une série que beaucoup ont sûrement du oublier ou même pas entendu parler, tellement elle a été peu médiatisée. Rockets-Jazz, c’est surtout les années 90, mais en 2007, une nouvelle génération des deux côtés fait surface dans un engagement brutal digne des anciennes confrontations.

Certainement une des séries les plus sous-côtés de l’histoire. Un véritable duel digne des années 90 avec de l’engagement, du physique, une grosse défense et une affiche plus qu’alléchante. Ils s’étaient rencontrés en 1994, 1995, 1997 et 1998, chaque équipe l’a remporté 2 fois. C’était la génération Hakeem Olajuwon face à Malone/Stockton. Seul rescapé, l’éternel Jerry Sloan.

Un nouveau tandem aux mêmes postes, Carlos Boozer et Deron Williams. Si les deux joueurs ont souffert auparavant, Booz essentiellement critiqué pour avoir signé un gros contrat et être toujours blessé, sans oublier l’affaire Cleveland, D-Will pour une saison rookie ardue et une condition physique douteuse, les 2 gaillards ont rapidement évolué dans le bon sens. Après 3 ans d’absence en playoffs, le Jazz est de retour aux affaires avec une équipe équilibrée, aussi bien en attaque qu’en défense et toujours le même schéma depuis des lustres, le pick and roll. Houston revient aussi aux affaires après une campagne 2005-2006 désastreuse à cause des nombreux pépins physiques de l’effectif. Plus au moins épargnés cette saison hormis Yao Ming dont le suppléant Dikembe Mutumbo a parfaitement fait son job de tour défensive, les Rockets reviennent fort et font office d’outsiders, comme leurs adversaires de ce tour préliminaire.

HOME SWEET HOME

Rockets Jazz 2007 POAvantage du terrain pour les texans qui s’est gagné dans les dernières rencontres de la saison régulière et c’est un luxe car l’emporter dans la salle bruyante d’Utah relève de l’exploit. On vous l’annonce tout de suite, le meilleur de cette série s’est joué dans la salle de Houston, les G1-2-5-7 sont les plus prenants et disputés de la série. Le G1 est le résumé global de cette confrontation, le Jazz applique un jeu collectif léché et mène tranquillement à la mi-temps, chose qui se répètera tout le long de la série, Utah a toujours été devant à la pause. Pendant que D-Will et Matt Harpring tiennent la baraque, Boozer et Okur rivalisent de maladresse (6/31 combiné, hardcore pour des intérieurs) et Kirilenko va prendre cher par la suite. Cantonné au rôle de stoppeur défensif sur T-Mac, chose plutôt réussie en première période, le russe se fait humilier en seconde par les coups de génie de Mc Grady, le Jazz doit céder le G1 contre un tandem T-Mac-Yao au dessus des autres.

Durement critiqué par Charles Barkley, Carlos Boozer se reprend et de quelle manière, son meilleur match en carrière. 41 pts – 12 rebs – 6 asts, une véritable démonstration de technique où Yao Ming en a pris pour son grade. De mémoire,  le chinois n’a jamais été aussi dominé par son adversaire direct à part le Shaq. Rapide, puissant, adroit, il n’y avait rien à faire pour le stopper. Les shoots en cloche, des rainbow au dessus des 2,26m de Yao, c’est juste incroyable. Deron Williams et encore cette vieille branche de Matt Harpring sont au rendez-vous. On se dit qu’Utah a toutes les cartes en main pour aller chercher la victoire, mais c’est sans compter sur la ténacité des Rockets et cela, malgré l’effroyable maladresse de Yao (9/24) et Tracy (9/29). Chuck Hayes est fantastique dans la bataille au rebond, et au final, Houston mène 2-0.

Utah compte bien inverser la tendance devant son public, pas le droit à l’erreur. Dans une rencontre où l’adresse est absente, c’est parole à la défense. Boozer est encore l’homme du match et la défense d’Okur et Jarron Collins est fantastique sur Yao. T-Mac avait très bien démarré avant de s’éteindre. Pas de suspense, Utah l’emporte sans difficulté. Même schéma dans le G4, Yao et T-Mac sont les seuls dangers à Houston, Okur retrouve enfin le chemin du cercle, Deron Williams sort son meilleur match de la série (25 pts – 7 asts à 10/14), Matt Harpring en 6ème homme de luxe, Paul Millsap ne se prive pas non plus. Houston est complètement à la rue et la série retourne au Texas pour un G5 qui sent la poudre. C’est souvent une rencontre décisive et souvent un match de haut niveau, et c’est exactement ce qui va se passer, le meilleur de toute la série. Entre le bombardement à 3pts des Rockets (12/24), un Shane Battier qui en met 5 à lui seul, Luther Head et Juwan Howard (6/6 alors qu’il devait être à 3/20 sur les 4 premiers matchs) qui font enfin leur taf en sortant du banc, un Yao dominateur au rebond et Mc Grady au four et au moulin (26 pts – 16 asts!), puis les matchs solides de Fisher et Boozer côté Jazz, il y a énormément de choses à analyser dans ce match. Disputé jusqu’au bout, c’est finalement Houston qui s’impose et se retrouve ainsi à une victoire d’une demi-finale de conférence, une première depuis 1997, 10 ans déjà!

INDÉCIS JUSQU’Á LA FIN

Rockets Jazz PO 2007Le G6 est d’un bien meilleur niveau que les 2 matchs précédents dans l’Utah, Houston est dans les clous et reste au contact, sauf que des erreurs comme des ballons perdus consécutivement et des paniers faciles manqués (Howard seul en contre attaque) et les coups de couteau d’Okur à 3pts font pencher la balance sur le Jazz. Alors qu’il était plutôt tranquille et discret jusqu’ici, la performance d‘Andrei Kirilenko sur ce G6 a été décisive, sa défense colossale (5 blks) et sa polyvalence ont porté son équipe vers une victoire capitale. On attendait aussi une réaction du turc en attaque car si en défense, son boulot est remarquable sur Yao, Mehmet Okur était aux abonnés absents de l’autre côté du terrain et cette fois, il a tué le match. Nous partons donc vers un Game 7, chaque équipe a gagné tous ses matchs à la maison, Houston part donc légèrement favori. Le G7 démarre rapidement avec une grosse activité et agressivité du Jazz, le duo D-Will/Booz n’a jamais été aussi fort ensemble (14 asts pour le meneur, 35 pts pour l’intérieur), défense de Kirilenko, Harpring en remplaçant de luxe, les Rockets vont devoir se rebeller. Chose faite, Yao score 29 pts, Mc Grady convertit un nouveau double-double (29 pts et 13 asts), Battier est adroit de loin, et le match change de leader dans le 4ème QT. Okur se pose alors en tueur, et convertit 2 tirs primés en 1 minute au même endroit, rideau et grosse déception chez les Rockets.

Tracy Mc Grady avait annoncé qu’en cas de défaite, il en prendrait l’entière responsabilité, c’est encore une sortie prématurée pour un habitué (un spécialiste?) du genre (0-6 à ce moment-là). Des larmes en conférence de presse, en déclarant qu’il a tout donné pour éviter ce nouveau débâcle, en vain. On ne va tout de même pas lui laisser l’entière responsabilité. Sans lui, Utah passait 4-0. Est-ce sa faute si ses coéquipiers n’étaient pas capable de rentrer des tirs ouverts? Oui, il a souvent forcé des tirs, perdu des ballons bêtement, manquer de sang-froid par moment, mais globalement, il faudrait partager cet échec avec toute l’équipe, coaching y compris.

BILAN DES ROCKETS

– Yao a perdu beaucoup trop de ballons (2 matchs à 8 TO!), n’a pas été dominateur au rebond, franchement moyen en défense, pas assez physique, il a très souvent bien démarré les matchs avant de disparaître. La défense d’Okur et les prises à 2 ont été très efficaces.

– Le banc de Houston. Catastrophique, le G5 a été le seul où les 2 joueurs les plus utilisés (Howard-Head) se sont enfin réveillés. Malheureusement, si Houston a souvent couru après le score dans cette série, le banc a aussi une grande partie de responsabilité.

– Jeff Van Gundy. C’était ses derniers matchs en tant qu’entraineur, viré après cette nouvelle désillusion. Grand coach en défense, moins en attaque, ça s’est vu tout de suite lorsque Yao n’était plus sur le terrain. Jeff n’a pas assez utilisé son pivot, le seul joueur pouvant jouer au poste parmi ses intérieurs, qu’il ne l’a pas remis assez vite (voir le G6). Après, il a fait avec les moyens du bord.

– Rafer Alston/Shane Battier. Pour le meneur, le seul bon point, c’est un ratio passes/ballons perdus plus que correct, son manque d’adresse a été fatale (33%!) et il n’a pas su limiter le jeune Deron Williams. Shane, c’est justement son manque d’apport offensif au lieu d’attendre que le ballon arrive quant il est dans le corner. Plusieurs fois, il a quand même fait du très bon boulot en défense (on avait tout de même 2 des 3 meilleurs ailiers défensifs de la ligue avec Battier et Kirilenko), mais aussi un peu de flop.

– Le manque de solutions offensives derrière Yao et T-Mac. Un vrai casse tête, Hayes et Battier ne sont pas des attaquants, Alston s’est troué, le banc n’a pas existé, il y en a eu des tirs ouverts, mais sans réussite. On peut raisonnablement repenser aux Rockets de 94 où Hakeem n’était pas forcément mieux entouré, seul Vernon Maxwell pouvait être considéré comme une menace, les autres de role players. A la différence qu’Hakeem était le meilleur joueur du monde, que Thorpe, Horry, Elie, Cassell, Smith étaient capable de sortir de belles séries.

– T-Mac. Le plus gros reproche qu’on pourrait lui faire sur cette série, c’est son impatience et cette manie de vouloir jouer les héros, à essayer de gagner tout seul. Trop de shoots en première intention, même si ça plaisait à Clyde Drexler en tant qu’analyste. Il aura tout donné, mais sur les matchs à Houston. Bien plus terne et fragile sur les matchs à Utah.

BILAN DU JAZZ

– Carlos Boozer. Ah on peut rire aujourd’hui et difficilement imaginer un Booz conquérant et dominateur. Si on excepte son G1 (4/17), il a été magistral tout le long, même pas ridicule en défense.

Mehmet Okur. A la rue totale en attaque jusqu’au G5 inclus, il a enfin trouvé la mire et ainsi devenir le bourreau des texans. Exceptionnel en défense sur Yao, un peu de flop tout de même, mais rien à redire de ce côté-là, une année magique pour le turc avec sa sélection au All Star Game de Vegas pour remplacer… Yao blessé.

– Le banc. Ce fut toute la différence. Pendant que Houston bataillait pour trouver des joueurs capable de mettre des points, le Jazz avait largement les munitions pour. Matt Harpring, dur au mal, se jette sur les ballons, shoot à mi-distance efficace, gros défenseur. Paul Millsap, rookie drafté au 2nd tour, coriace au rebond et très actif sous le panier, Gordan Giricek qui a mis quelques missiles, Jarron Collins en défense sur Yao.

– Le collectif et le coaching. Le Jazz a été plus adroit, la balle circulait davantage, très très peu d’isolations, pick and roll DWill/Booz, la recette Jerry Sloan a fonctionné à merveille. Sans les miracles de T-Mac, Utah se serait qualifié bien plus tôt.

Une grande série mais oubliée. On entend même plus parler de la série de 2008 alors qu’il n’y a pas photo. Les playoffs 2007, c’est avant tout l’élimination de Dallas par les fous de GS, la vraie finale Spurs-Suns en demi, la démonstration de force de Lebron contre Detroit et même cette finale historiquement faible et laide, Cavs-Spurs. Qui se souvient aujourd’hui de cette confrontation Rockets-Jazz? Pas grand-monde et c’est bien dommage.

RÉSULTATS

Jazz d’Utah – Rockets de Houston 4-3

  • 21 avril : Utah @ Houston 75-84
  • 23 avril : Utah @ Houston 90-98
  • 26 avril : Houston @ Utah 67-81
  • 28 avril : Houston @ Utah 85-98
  • 30 avril : Utah @ Houston 92-96
  • 03 mai : Houston @ Utah 82-94
  • 05 mai : Utah @ Houston 103-99

LES HIGHLIGHTS DE LA SÉRIE

Crédits photo : NBAE/Sports Illustrated

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About Anthony "Pred" Saliou (532 Articles)
Fan de MJ, d'Hakeem, Bird et Sir Charles notamment, déteste les Sonics et le Thunder, peu d'amour pour les Lakers, mais adore par-dessus tout le basket "tough". A passé plus de 20 ans sur la toile basket à débattre et râler comme tout vieux qui se respecte.

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