Gregg Popovich, le millésime au service des San Antonio Spurs
Histoire d'un coach
Après avoir acquis sa 1000ème victoire en tant que coach, Gregg Poppovich rentre un peu plus dans la légende. Cinq fois champion NBA, « Pop » a écrit les meilleures heures de l’histoire de la franchise de San Antonio. Retour sur ce personnage singulier en NBA, à la carrière prolifique.
DE L’ARMÉE A SAN ANTONIO
Gregg Popovich est un coach américain parmi les plus respectés. Né dans l’Indiana, son père est d’origine serbe et sa mère d’origine croate. Il a pratiqué le basket-ball étant jeune, et a pu rejoindre en 1966 l’université militaire des Falcons de l’Air Force, dans le Colorado. En tant que joueur, il se distingue de ses coéquipiers puisque durant sa dernière année, il est le capitaine et le meilleur scoreur de l’équipe. Ensuite, dès 1970 et son diplôme universitaire en poche, Popovich rejoint l’USA Air Force, évoluant avec l’équipe de Basket-Ball de son corps d’armée. Popovich joue également au sein de l’Amateur Athletic Union (AAU), ligue qu’il remporte en 1972. Il prend part cette même année au camp d’entraînement de la Team USA 1972 en vue des Jeux Olympiques, mais n’est finalement pas retenu.
En 1975, il rencontre le jeune coach des Nuggets Larry Brown. Il est considéré comme trop juste en tant que joueur pour rejoindre l’équipe de ABA, mais gardera un bon contact avec Brown. Il lui conseille notamment de choisir David Thompson, joueur avec qui il était en compétition pour une place au poste d’arrière. Thompson s’avère être un bon choix puisqu’il jouera 7 ans dans le Colorado avec notamment une performance mythique à 73 points, performance qui reste le record de franchise des Nuggets. Popovich n’aura lui jamais réellement percé en tant que joueur, privilégiant l’armée et les études. Il retourne à l’université des Falcons dès 1973 en tant que coach assistant, à seulement 24 ans. Il y passe six années durant lesquelles il se forme sur le métier de coach, en profitant pour compléter son cursus universitaire en passant en parallèle un diplôme d’éducation physique à l’université de Denver.
Ainsi, à tout juste 30 ans en 1979, il obtient un poste de head coach à Pomona Pitzer, université californienne qui évoluait en troisième division de NCAA. Cette équipe restait en 1979 sur une saison à 2 victoires en 24 matchs. Popovich fait ses preuves malgré un championnat relativement faible, et mène son université à un premier titre en 1986, après avoir pu développer ses méthodes de coaching. Après cette expérience, en 1987, il décide de rejoindre Larry Brown, désormais entraîneur des Jayhawks du Kansas. Cette université de premier choix dispose de bien plus de moyens, et notamment d’une star de NCAA en la personne de Danny Manning. Popovich remporte ainsi en tant qu’assistant le Final Four 1988 et le titre de NCAA.
En fin de contrat, Larry Brown décide de retenter une aventure en NBA après cinq années à Kansas. Il rejoint San Antonio pour quatre saisons, emmenant dans ses bagages Popovich en tant qu’assistant. Il est donc présent pour la saison rookie de David Robinson en 1989. Mais au milieu de la saison 1991-1992, Larry Brown est démis de ses fonctions de coach. Le directoire des Spurs envisage de placer Popovich en remplacement pour une fin de saison sans grandes ambitions. Bob Bass lui est toutefois préféré, et Pop’ quitte aussi les spurs en fin de saison. Il rejoint Don Nelson aux Warriors pour deux nouvelles saisons en tant qu’assistant. Il devient donc l’assistant d’un coach expérimenté et respecté, Nelson étant le Coach of the Year en titre. Popovich fait venir un joueur qu’il affectionne particulièrement pour sa seconde saison à Golden State, en la personne d’Avery Johnson qu’il a côtoyé aux Spurs précédemment. Le meneur ne reste qu’une saison dans la baie de San Francisco, suivant Popovich qui retourne dans le Texas la saison suivante, avec de nouvelles fonctions de Manager Général.
DUNCAN ET POPOVICH, DESTINS CROISES AUX SPURS
L’équipe qu’il gère désormais loin du banc est un sérieux candidat au titre. La simple présence de l’un des meilleurs pivots de la ligue, en la personne de David Robinson, mais aussi d’un effectif complet par ailleurs (Sean Elliott, Avery Johnson ou encore Vinny Del Negro sont notamment de la partie). Il a également le cas Dennis Rodman à gérer, qui malgré sa saison à près de 19 rebonds par match et sa sélection dans le meilleur cinq défensif de l’année en 1995, pose problème de par son caractère et ses frasques. Son entente avec Robinson se détériore sur et en dehors des parquets. Rodman a notamment attribué la défaite des Spurs face aux Rockets durant les finales de conférence 1995 à la mauvaise défense, aux mauvais choix stratégiques de son équipe et à un David Robinson incapable de faire face à Hakeem Olajuwon. Popovich fit face à son premier cas de joueur caractériel. Il a envoyé Rodman à Chicago contre Will Perdue, un pivot remplaçant certes d’un moins bon niveau mais qui s’inscrivait mieux dans le collectif. Le cas Rodman est typique de la façon de faire de Popovich, privilégiant le collectif au talent personnel.
Mais le vrai tournant de la carrière de Popovich dans le monde du basket n’est pas de prime abord un événement heureux. Il s’agit des blessure combinée de David Robinson et Sean Eliott en 1996/1997, célèbres pour leur postérité. En réalisant l’une des pires saison de son histoire, la franchise de San Antonio a obtenu le premier choix de la draft 1997 avec lequel la star de NCAA Tim Duncan a pu être sélectionnée. Après deux saisons plus que réussies (dont une à 62 victoires, soit plus de 75 % sur la saison 1994-1995), le coach Bob Hill est renvoyé dans le courant de cette même saison. Popovich décide de prendre la place de Head Coach, poste qu’il occupe pour la première fois de sa carrière en NBA.
Le style de jeu mis en place par Popovich est d’abord très défensif. Ce qui est particulièrement simple avec la présence du duo Duncan – Robinson, deux des meilleurs intérieurs de la ligue, mais aussi de bons éléments à l’extérieur, avec des joueurs ne manquant pas de talent mais qui sont surtout très travailleurs, tels que les affectionne le nouveau coach. Offensivement, c’est un jeu plutôt old school, basé sur ses deux intérieurs surnommés les « twin towers ». Le jeu offensif des Spurs se base ainsi avant tout sur le jeu au poste de ses deux intérieurs. Bien qu’un peu stéréotypé, le jeu des Spurs est un monstre d’efficacité à l’époque.
Popovich est ainsi le principal artisan du titre de 1999 chez les Spurs : plus que Duncan ou Robinson, c’est lui qui est le garant de la réussite de la franchise. Les deux éléments impactant la ligue qui ont permis ce titre sont la draft de Duncan, mais aussi la retraite de Michael Jordan après le titre 1999, qui laisse enfin le champ libre à une concurrence muselée depuis 1991. Les Spurs continuent de se renforcer, recrutant notamment le meneur Steve Kerr qui remporte son 4ème titre d’affilée pour sa première année aux Spurs. Les autres éléments clés de ce titre sont des joueurs essentiellement venus sous l’influence du Head Coach, tels que Mario Elie ou Avery Johnson. Durant ces playoffs victorieux, les Spurs ont roulé sur leurs adversaires en ne perdant qu’une rencontre sur l’ensemble des playoffs ! L’été suivant n’a pas été infructueux puisque les Spurs ont drafté en 57ème position Emmanuel Ginobili, qui est toutefois resté en Europe 3 années supplémentaires.
L’année suivante, les Spurs font évidemment partie des favoris pour le titre et pour réaliser un back-to-back. Ils n’auront d’ailleurs jamais vraiment perdu le statut de prétendants au titre depuis l’arrivée de Tim Duncan. La blessure au ménisque de « Dream Tim » empêchera toutefois de réaliser cette performance. L’année suivante, les intouchables Lakers mettront fin au parcours des Spurs en finales de conférence. Los Angeles réalisa d’ailleurs le « three peat » en 2000-2002, sous les ordres de Phil Jackson. Popovich a finalement mené David Robinson à un second titre de champion juste avant sa retraite, en 2003. Devant désormais composer sans son Hall-of-Famer de pivot, Popovich réinvente un système de jeu, donnant plus de place aux extérieurs en attaque. Ce changement avait déjà été entamé en raison du déclin de l’Amiral, et depuis l’arrivée de Tony Parker.
Suite à la retraite de Robinson, cette tendance se confirme et permet à Manu Ginobili de montrer son talent à la ligue, et de prendre ses aises dans le 5 majeur de Popovich. Les deux joueurs qui formeront vite le Big Three des Spurs avec Duncan ont été draftés relativement loin (28° choix en 2001 pour Tony Parker). Venant d’Europe il n’était pas évident qu’un coach les fasse autant jouer. Ses origines slaves ont peut être joué, mais Popovich a de manière générale beaucoup ouvert le basket américain sur ce qui se faisait à l’étranger en intégrant très vite ce genre de joueurs. Si le style de jeu de Parker convient bien à la NBA, Ginobili était à l’époque très marqué par son expérience européenne et a autant dû s’adapter à son environnement que ses coéquipiers et adversaires se sont adaptés à lui. Le génial passeur est capable d’enchaîner le meilleur et le pire sur certaines séquences, et ne correspond pas vraiment à l’archetype du joueur discipliné se fondant dans le système des Spurs. Popovich a déclaré à son sujet :
« Rien ne se fait en un jour, mais en le regardant jouer et en réalisant le compétiteur qu’il est, il a un talent unique. Le mieux est de se taire et ne pas trop essayer de le coacher, et laisser ce joueur talentueux vous montrer ce qu’il peut faire et comment il peut aider votre équipe à gagner. Avec le temps, j’ai appris à ne pas le critiquer à chaque shoot contesté, ou à chaque action défensive ou interception qu’il voulait faire, car il fait des choses qui font gagner des matchs ».
Car c’est ça, Popovich. Un vieux coach américain aux idées souvent arrêtées sur comment doivent jouer ses joueurs, mais qui finalement arrive à faire confiance à ses cadres. Ginobili a considéré suite à cette déclaration que c’est avec la confiance obtenue progressivement qu’il lui a été permis de s’exprimer à pleine mesure. L’argentin ajoute que Tony Parker a également influencé leur coach de toujours, puisque le français apparaissait à ses débuts comme un électron libre en attaque et un piètre défenseur sur l’homme.
Mais derrière la première image qu’il renvoie, trop sérieuse et trop old school pour les fans puisqu’il favorise toujours l’efficacité au détriment du spectacle, Popovich a réussi à faire confiance à ses joueurs majeurs. Arrivé en 2001 en tant que doublure d’Antonio Daniels, Tony Parker a fait changer d’avis à son coach et est rentré dans le 5 majeur après seulement cinq matchs. Et si Parker et Ginobili parlent tous deux de relations compliquées avec leur coach à leurs débuts, les deux ont pourtant bien bénéficié de sa confiance plus vite qu’ils ne le croyaient, et bien plus vite qu’il ne leur aurait avoué. Ils sont ainsi deux éléments majeurs du titre 2005 remporté face aux Pistons, les risques qu’ils pouvaient prendre en match se révélant ainsi payants pour l’équipe.
Cette équipe prend un nouveau tournant au moment du titre 2007. Pour la première fois dans l’histoire des Spurs, le MVP des finales n’est pas Tim Duncan mais Tony Parker. Cela témoigne de la prise de place par le français, qui devient progressivement le Franchise Player de la franchise texane à la place du trentenaire. C’est aussi le dernier titre avec les Spurs de Bruce Bowen, l’ailier qui compte parmi les meilleurs défenseurs de l’histoire à son poste. Il était aussi la garantie d’un jeu dur en défense, étant considéré comme un dirty player, défendant toujours à la limite de la faute. Les Spurs perdront toutefois plus qu’un défenseur hors pair et qu’un shooteur opportuniste efficace. Un certain équilibre a été perdu, déjà avec la baisse de niveau de Bowen sur ses deux dernières saisons. Si les victoires sont toujours au rendez-vous en saison, les parcours en playoffs ont été plus difficiles ces années là : En 2009, les Spurs sont éliminés dès le premier tour par leurs rivaux de Dallas, sont sweepés au second tour en 2010 par les Suns, et perdent à nouveau au premier tour en 2011 après avoir fini à la première place de la conférence ouest.
Ces baisses de performances en playoffs alimentent les idées circulant dans les médias depuis 2007 déjà, à savoir le vieillissement des Spurs. Les cadres Tim Duncan et Manu Ginobili ont en 2011 35 et 34 ans, et connaissent des baisses importantes de leurs statistiques. Pourtant, l’arrivée en 2011 de Kawhi Leonard redistribue les cartes, et la saison du lockout en 2011-2012 est celle du retour au premier plan des Spurs.
Le jeu en place depuis n’a plus grand-chose à voir avec celui des débuts de Gregg Popovich. L’attaque basée sur deux Big Mens appartient au passé. Désormais, le système se base sur un jeu offensif extrêmement travaillé, plus rapide et une défense un peu moins efficace en raison d’un effectif bien différent de celui de 1999. En attaque, les systèmes de Popovich favorisent le collectif et poussent à réaliser la passe et l’extra-passe au maximum. Ce système de jeu a connu son aboutissement durant les finales NBA 2014, offrant aux Spurs leur cinquième titre. Le président américain Barack Obama lui-même a salué ce système basé sur l’altruisme et sur la détermination. Le monde du basket-ball a été unanimement admiratif, notamment des trois derniers matchs des finales NBA qui ont permis aux Spurs de remporter leur cinquième titre.
UN PERSONNAGE ET UNE PERSONNALITÉ MAJEURE DE LA LIGUE
« Si Pop n’était pas réellement un grand coach et une bonne personne, des joueurs comme Timmy et Manu ne lui auraient pas permis de les diriger de cette façon et aussi longtemps » – Danny Ferry (champion 2003 en tant que joueur et 2005 en tant que directeur des opérations basket de la franchise).
Danny Ferry a parfaitement résumé le caractère et la carrière de Gregg Popovich. Le coach aux 1000 victoires est en effet un personnage atypique dans le monde de la NBA et du sport en règle générale. A commencer par une carrière de coach principal effectuée dans une unique franchise. Ce qui est d’autant plus significatif est que ses joueurs majeurs en font de même, et que plusieurs vétérans n’ont pas hésiter à les rejoindre pour ce que l’on considère comme l’une des plus belles dynasties du sport moderne.
Cependant d’après Phil Jackson, on ne peut pas parler de dynastie tant qu’un back-to-back n’a pas été réalisé par une équipe. Pourtant, avec Popovich, Duncan, Robinson, Parker et Ginobili, les cinq cadres des 5 titres de champions des Spurs possèdent tous les autres critères de la dynastie : un socle commun à plusieurs titres, une régularité hors normes au plus haut niveau et certains seconds couteaux qui sont aussi restés de nombreuses années dans l’équipe. Car Popovich a toujours apprécié particulièrement certains joueurs dans un profil atypique, les gardant souvent jusqu’à la retraite. C’est le cas notamment de Bruce Bowen, passé par Evreux et plusieurs bancs de NBA avant de devenir titulaire dans une équipe trois fois championne. C’est aussi le cas de Matt Bonner, intérieur peu athlétique mais bon shooteur qui n’aurait probablement jamais eu sa chance dans une autre franchise NBA.
Cela dit, malgré sa réussite exceptionnelle, Popovich semble avoir le succès modeste. Quand les médias s’interrogent sur le nom du meilleur coach de l’histoire, son nom figure incontestablement aux côtés de ceux de Red Auerbach et Phil Jackson. Lui se considère simplement comme « un homme chanceux d’avoir drafté Tim Duncan ».
Les systèmes de jeu de Popovich ont toujours été plus novateurs qu’il n’y paraît. Alors que le basket pratiqué par les Spurs est depuis 17 ans l’un des plus sobres de la ligue, il a pourtant apporté une nouvelle vision du jeu. La défense a toujours constitué sa priorité : Il consacre environ un tiers des entraînements de son équipe à travailler ce secteur. Offensivement, ses systèmes ont énormément évolué en raison également de l’évolution de son effectif. Ce qui ne change pas est que ses joueurs ont eu à connaître et exécuter parfaitement des systèmes, et le jeu est souvent basé sur le pick&roll. Popovich reconnaît s’être inspiré du Jazz de Jerry Sloan, avec qui il a eu l’occasion d’échanger. Les Spurs et le Jazz de Sloan ont pour point commun d’avoir une équipe très défensive et avec deux joueurs que l’ont peut considérer comme les références en matière de pick&roll, Stockton et Malone. Popovich a aussi suivi l’évolution du jeu en matière de tirs à trois points, dont la place est devenue prépondérante ces dernières années. Ainsi, en intégrant à son système de très nombreux artilleurs longue distance (les derniers en date Danny Green, Gary Neal, Marco Bellineli, Matt Bonner ou même Kawhi Leonard), le jeu de son équipe s’est considérablement modernisé, d’autant que cette menace est couplée à un jeu fait de mouvements et de démarquages constants.
Autre grand apport de Popovich à la NBA, l’utilisation de joueurs européens ou sud-américains. D’origine serbo-croate, le coach aux 1000 victoires est depuis longtemps persuadé que le reste du monde peut avoir un intérêt en matière de basket-ball. En tant qu’universitaire et que joueur au sein de l’armée, Popovich a effectué une tournée européenne durant laquelle il a pu côtoyer le monde du basket européen. En 1988, alors assistant de Larry Brown aux Spurs, il effectue un nouveau voyage en Europe, pour observer des joueurs à la manière d’un scout. Il fait notamment venir Zarko Paspalj, un jeune ailier serbe. Celui-ci ne parvient toutefois pas à convaincre Larry Brown qui l’utilise seulement lors de 28 matchs, et pour moins de 7 minutes de temps de jeu moyen. Les années 90 passant par là et des joueurs tels que Drazen Petrovic, Vlade Divac ou encore Toni Kukoc ayant réussi en NBA, l’idée d’intégrer des européens est devenue de plus en plus commune. Cela s’est concrétisé pour les Spurs une fois que Popovich a eu plus de responsabilités. Outre le duo d’arrières Tony Parker – Manu Ginobili, Popovich a recruté de nombreux joueurs issus du basket FIBA, européens ou sud-américains. C’est le cas de Nesterovic, Scola, Oberto, Mahinmi, ou plus récemment de De Colo, Splitter et Bellineli. Durant les finales NBA 2013, Popovich a déclaré que les joueurs non formés aux Etats-Unis sont plus travailleurs et plus faciles à diriger que les purs américains. L’effectif qui a perdu contre le Heat cette année là était composé de 9 joueurs dans ce cas, pour seulement 6 américains. De même en 2014, il a intégré à son staff un assistant d’origine européenne, Ettore Messina, ce qui n’est pas chose courante. Lors d’une absence de Popovich fin novembre dernier, qui ressemblait plus à un test qu’à une vraie absence, l’italien a été le temps d’un soir le premier coach européen de l’histoire de la NBA.
L’autre partie du travail, à savoir la sélection de talents, est aussi une grande réussite des spurs depuis 15 ans. Figurant chaque saison en haut du tableau, les Spurs ne peuvent viser de bons choix de draft. Ainsi, avec des choix de fin de premier tour ou de fin de second tour, San Antonio a réussit à faire éclore des talents, notamment en envoyant les joueurs travailler en Europe avant de rejoindre la grande ligue. En dehors de la draft, les free agency sont souvent des succès sans bruit. Bruce Bowen, Robert Horry, Michael Finley, Nick Van Exel et Danny Green sont tous arrivés par ce biais dans l’effectif et ont soit explosé aux spurs, soit se sont relancés en tant que vétérans. Les cas de Green et Bowen sont relativement similaires, puisque les deux joueurs n’ont vraiment trouvé leur place en NBA qu’avec les spurs. Leurs profils de jeu particuliers n’ont été exploité à plein qu’avec Popovich.
Ainsi, un coach aussi doué pour la sélection de talents et dans leur développement impacte forcément son sport dans son ensemble. Ces dernières années, la principale école de formation des coachs NBA était le banc des Spurs. Par exemples, Mike Budenholzer, Avery Johnson, Brian Shaw et Monty Williams ont été soit assistants soit joueurs pour Pop’ avant d’avoir leur chance en tant que coach dans la grande ligue, avec plus ou moins de réussite. Le plus emblématique étant Mike Budenholzer, passé d’assistant aux spurs à entraîneur d’Atlanta avec beaucoup de réussite. Il a mis en place un système de jeu par certains points similaire à celui de son ancien mentor.
LA CARRIÈRE DE POPOVICH EN CHIFFRE
- 1000 victoires en saison régulière en 19 saisons et 1462 matchs (au 10 février 2015). Neuvième coach à avoir atteint cette barre. Second après Jerry Sloan à le faire avec une seule franchise.
- 5 titres NBA (troisième total parmi les coachs après Phil Jackson et Red Auerbach), pour une finale perdue
- 3 titres de Coach of the Year, en 2003, 2012 et 2014. 15 fois entraîneur du mois.
- 3 fois coach au All-Star Game, en 2005, 2011 et 2013 (remporté en 2011 et 2013).
- 16 saisons à plus de 50 victoires en 17 ans (en dehors de la saison du lockout 1998-1999, durant laquelle seuls 50 matchs ont été disputés). Soit chaque saison à 61 % de victoire ou plus. A noter que durant la saison du lockout 2011-2012, la barre symbolique des 50 victoires a été atteinte, en seulement 66 matchs (soit 75,8 % de victoires).
Source Photo : NBAE/Getty Images
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