Le retour des Hornets à Charlotte : l’heure du bilan pour les Bobcats
Franchise History
Entre les années 70 et la fin des années 90, la NBA a poussé à la création de franchises, passant de 17 à 29 équipes dans la Grande Ligue. La trentième et dernière franchise créée à ce jour est celle de Charlotte, en 2003. Elle fait suite au déménagement des Hornets pour la New Orleans. Le nom des Hornets est revenu cette saison à Charlotte, l’occasion pour Basketretro de faire le point sur la décennie d’existence des Bobcats marquée par des échecs.
La Caroline du Nord est un Etat qui aime le basket. En témoigne la présence d’une bonne fac universitaire, les Tar Heels de North Carolina où a notamment évolué Michael Jordan. Aussi, une franchise y a été créée en 1988, celle des Hornets de Charlotte. Mais les propriétaires de cette première franchise ont été relativement déçus par les résultats de l’équipe ainsi que l’affluence et la popularité de la franchise. Ils ont donc décidé de déménager à la Nouvelle Orléans, emportant le nom avec, à l’issue de la saison 2001-2002.
LE RETOUR D’UNE FRANCHISE A CHARLOTTE
Un groupe de propriétaires passionnés de Caroline du Nord a immédiatement effectué une demande de création de franchise à la NBA, remplaçant les Hornets par une trentième franchise dans la Grande Ligue. Cette nouvelle venue est aussi la première franchise dont le propriétaire majoritaire était d’origine afro-américaine. Robert L. Johnson est également celui qui est à l’origine du nouveau nom de la franchise de Charlotte. La mascotte choisie a en effet été le lynx, ou le « Bobcat » en anglais, du fait du surnom du propriétaire qui était « a cat named Bob ».
Les Charlotte Bobcats font donc leur apparition pour la première fois pour la saison 2004-2005. Il y a donc eu la dernière draft d’expansion en date. La nouvelle franchise a le droit de choisir un joueur par équipe afin de former la sienne. Chaque franchise possède le droit de protéger 8 joueur sous contrat, et doit laisser au moins un joueur disponible pour cette draft. Les Bobcats ont décidé de miser sur l’avenir en sélectionnant des joueurs plutôt jeunes et ayant un contrat assez avantageux. Charlotte avait la possibilité d’attirer l’attention, dès sa première saison, en sélectionnant les vétérans Scottie Pippen et Jerry Stackhouse, laissés libres par leurs franchises. Les choisir aurait été une mauvaise idée sur un plan sportif, mais aurait sans doute permis d’attrier l’attention sur l’équipe et provoquer un certain engouement, ce qui manquait aux Hornets et a valu leur déménagement. Les Bobcats ont finalement choisi la voie de la reconstruction lente, sélectionnant notamment Gerald Wallace, Emeka Okafor et Jason Kapono, trois jeunes joueurs qui ont été les pièces maîtresses de cette équipe.
Manquant à la fois de talent et d’expérience, il n’y avait pas grand-chose à attendre de cette nouvelle équipe. Les mauvais résultats laissaient entrevoir une seule et unique porte de sortie, la draft. Mais dès le premier mois de compétition, Charlotte a battu Detroit, équipe championne en titre. Au final la saison a été aussi morose qu’attendue, avec 18 victoires pour 64 défaites au final. Mais il y a plusieurs satisfactions qui laissent penser que les Bobcats pouvaient rapidement atteindre les playoffs, la principale étant le niveau d’Emeka Okafor. Le numéro 50 des Bobcats est même nommé Rookie of the Year. De plus, la lottery offre aux Bobcats le cinquième choix de draft.
DES ERREURS DE CASTING
La franchise étant bien implantée dans sa région et profitant du titre NCAA de North Carolina, Charlotte a décidé de jouer la carte du local en sélectionnant Raymond Felton avec ce choix de draft. C’est un échec relatif puisqu’ils ont laissé passer plusieurs talents pour faire venir à tous prix un joueur de la région. Felton ne s’est finalement pas éternisé dans la franchise, partant après 5 années mitigées malgré un bel apport sur le plan statistique. Ils ont aussi sélectionné Sean May, issu de cette même université, pivot doté d’un bon potentiel mais très souvent blessé. C’est aussi un échec puisqu’il joue 82 matchs en 3 ans.
Les propriétaires étant tous issus de la région, ils ont voulu jouer la carte du local. C’est une partie de l’apprentissage du métier, ils ont dû apprendre à mieux juger les joueurs et laisser de côté la belle histoire qu’ils recherchaient à cette époque. Du coup, la franchise progresse lentement, atteignant les 26 victoires en 2005-2006. A l’issue de cette saison, Michael Jordan himself a décidé d’investir dans la franchise du lynx, comme un symbole pour l’ancien joueur de North Carolina. Il a lui aussi été souvent désigné comme étant un mauvais gestionnaire de sa franchise, surtout à ses débuts.
LES DÉBUTS DIFFICILES DE MICHAEL JORDAN
Jordan participe dès 2006 à la direction des opérations-basket de Charlotte, et est devenu en 2010 le seul propriétaire. Sous son impulsion, Charlotte a accueilli Jason Richarson via un échange en 2007. Malgré ses 22 points par match, son équipe n’atteint toujours pas les playoffs. Il est donc échangé l’année suivante, notamment contre Boris Diaw et Raja Bell. Un grand coach arrive aussi en 2008, en la personne de Larry Brown, champion avec Detroit 4 ans plus tôt. En 2009-2010, ces mouvements portent leurs fruits puisque l’équipe continue de progresser. Stephen Jackson débarque dans l’équipe, et Gerald Wallace obtient une sélection au All-Star Game. Pour la première fois de leur histoire, les Bobcats atteignent les playoffs. Ils sont toutefois « sweepés » dès le premier tour par Orlando au premier to, malheureux mais finalistes de l’édition précédente.
La saison suivante commence mal, Larry Brown décide même de démissionner. Michael Jordan, désormais maître à bord, décide d’alléger la masse salariale et envoie Gerald Wallace à Portland pendant la saison. L’été venu et après une saison sans playoffs, Stephen Jackson est aussi échangé à Milwaukee. Kemba Walker est notamment sélectionné à la draft 2011 pour entamer le processus de reconstruction.
Après le lockout de 2012, les Bobcats ne s’améliorent pas. Courant mars, ils décident de laisser libre Boris Diaw sur qui ils ne comptaient plus dans l’idée de se reconstruire. Avec 10.6 % de victoires (soit 7 victoires pour 59 défaites), ils réalisent alors la pire saison de l’histoire de la ligue !
En 2013, le nouveau propriétaire de la franchise des Hornets de New Orleans a souhaité changer de nom pour qu’il soit plus local. Tom Benson a d’abord voulu un retour du nom de Jazz pour restaurer la franchise qui existait jusque 1979 et le déménagement dans l’Utah, mais a essuyé un refus. Le nom de « Pelicans » a donc été choisi et est devenu effectif en 2013-2014. Michael Jordan a immédiatement lancé la procédure pour le retour du nom de Hornets à Charlotte, qui est censé être le témoin d’un projet plus ambitieux pour l’avenir de la franchise. Le palmarès – bien que presque vide – et l’histoire des Hornets originaux quitte aussi New Orleans et revient au bercail. Le nom et la mascotte des Bobcats subsiste une année supplémentaire avant que le changement soit enterriné.
Cette ambition grandissante se remarque dès lors par l’arrivée d’Al Jefferson pour un beau contrat de 13,5 millions de dollars par saison. L’équipe progresse immédiatement dans son sillage (près de 22 points et 11 rebonds pour le pivot) et atteint les playoffs pour la seconde fois de son histoire. Les Bobcats sont cette fois opposés aux champions en titre dès le premier tour et ne remportent pas le moindre match. Au final, les Bobcats garderont une image de perdants aux yeux des fans. Ce qui n’est pas faux, puisque le bilan en une décennie d’existence est de 0 victoires en seulement 2 qualifications aux playoffs.
Mais le changement de nom arrive à un tournant de l’histoire de cette franchise. Finies les erreurs de jeunesses de l’équipe dirigeante, on commence à sentir un peu de professionnalisme. Le début de saison 2014-2015 raté peut laisser entendre l’inverse, mais ce n’est désormais plus la franchise bâtie par l’expansion draft que l’on a connue, l’équipe vise désormais les playoffs tous les ans et n’hésite plus à donner des contrats volumineux dans ce but. La signature d’Al Jefferson va dans ce sens, lui qui était convoité par plusieurs bonnes équipes, mais aussi celle de Lance Stephenson qui à proposition de contrat égale a choisi de quitter Indiana pour Charlotte.
LES BOBCATS EN CHIFFRES
Charlotte Bobcats – Records |
||||||||
NBA | Saison Régulière | Playoffs | ||||||
Saison | V – D | % | Classement | V – D | Performance | |||
2014-15 | 10 – 19 | 34.5 | 5th | Southeast | – | |||
2013-14 | 43 – 39 | 52.4 | 3rd | Southeast | 0 – 4 | Défait East Conf 1st Rd | ||
2012-13 | 21 – 61 | 25.6 | 4th | Southeast | – | Non qualifié | ||
2011-12 * | 7 – 59 | 10.6 | 5th | Southeast | – | Non qualifié | ||
2010-11 | 34 – 48 | 41.5 | 4th | Southeast | – | Non qualifié | ||
2009-10 | 44 – 38 | 53.7 | 4th | Southeast | 0 – 4 | Défait East Conf 1st Rd | ||
2008-09 | 35 – 47 | 42.7 | 4th | Southeast | – | Non qualifié | ||
2007-08 | 32 – 50 | 39.0 | 4th | Southeast | – | Non qualifié | ||
2006-07 | 33 – 49 | 40.2 | 4th | Southeast | – | Non qualifié | ||
2005-06 | 26 – 56 | 31.7 | 4th | Southeast | – | Non qualifié | ||
2004-05 | 18 – 64 | 22.0 | 4th | Southeast | – | Non qualifié |
Source photo : Doug Benc/Getty Images North America
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