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ITW Paoline Ekambi – Part 2 : « Une carrière sportive, c’est savoir préparer sa reconversion »

Interview

Suite de notre interview aujourd’hui avec Paoline Ekambi. L’ex-joueuse tricolore a continué de nous parler de sa carrière de basketteuse dans cette deuxième partie. Elle nous a dévoilé sa rencontre avec Michael Jordan, évoqué le thème du sport et de la féminité ainsi que de ses activités dans la communication.

BR : 254 sélections en équipe de France entre 1980 et 1993. Quel effet ça vous a fait de porter ce maillot bleu pour la première fois et pendant plus de 10 ans ?

PE : Porter le maillot bleu, a été une grande fierté et c’est un honneur d’avoir été une des ambassadrices du sport français à l’international. A l’INSEP, nos coaches nous avaient fait prendre conscience très tôt que nous représentions notre pays à travers le sport et nos comportements.

Paoline Ekambi -Equipe de France (2)

Paoline Ekambi -Equipe de France (2)

BR : Vous pensiez atteindre les 254 sélections ?

PE: Une des seules choses qui comptaient pour moi, était les titres. Comptabiliser le nombre de sélection était le cadet de mes soucis. Ma priorité était de prouver que je méritais bien ma place toutes les fois où j’avais porté le maillot France. Très franchement, j’en ai ras le bol et ça me gêne beaucoup d’être présenté à chaque fois comme  la recordwoman de sélection et qu’on occulte les titres glanés en équipe ! C’est avant tout un sport co.

Les 254 sélections prouvent juste ma régularité en équipe de France mais très sincèrement, je préfère la reconnaissance des performances d’équipe et associer mes coéquipières, dirigeants et bénévoles de l’époque qui nous ont permis d’en arriver là.

D’ailleurs, Je ne comprends pas bien pour quelles raisons, seul un joueur (se) et/ou un dirigeant serait honoré  pour l’ensemble de sa carrière. Il serait bien aussi de reconnaître et d’honorer les performances d’équipes incluant les coaches. Nous n’avons pas obtenu des titres seul. Peut-être que ça évoluera à ce niveau-là très prochainement. En tout cas, il faut l’espérer.

BR : Pour ceux et celles qui vous ne connaîtrez pas, quelle type de joueuse étiez-vous sur le terrain ? Comment décrire votre jeu ?

PE : Whaou, ce n’est pas évident de s’auto-évaluer au risque de se planter (rires).Il faudrait demander à Isa Fijalkowski et aux autres coéquipières, aux coaches aussi. Tout ce que je peux dire c’est que la notion de plaisir tient une place très importante pour moi, quoi que je puisse entreprendre. Je n’aimais pas trop les contraintes en général. Ce que j’aime dans le sport, c’est le cadre posé par les coaches dont il ne faut pas sortir,  à l’intérieur duquel il y avait un véritable espace de créativité, de liberté. Si je n’avais pas cette liberté d’action, je n’étais pas bien.

Sinon, je dirais que j’avais des qualités athlétiques, un sens de l’analyse et de l’anticipation. J’aimais être responsabilisée et non infantilisée. J’étais aussi une des leaders de ma génération. J’étais une joueuse polyvalente qui pouvait jouer poste 3-4, parfois quelques tirs à 3 points mais pas très adroite à cette distance du panier. Plutôt une joueuse de percussion en 1 contre 1, avec beaucoup de feintes.

Je n’étais pas très endurante, il faut dire que j’avais été pas mal sollicitée depuis l’âge de 17 ans où j’évoluais à la fois à l’INSEP, en championnat de France senior, junior, en Coupe de France senior et junior, en Coupe d’Europe des clubs, en équipe de France junior, senior. J’enchaînais pas mal.

BR : Et au niveau technique, spécialiste du tir à trois points ?

PE : On ne peut pas dire que j’étais une spécialiste à 3 points non.

BR : Le trashtalking, ça n’existait pas à votre époque ?

PE : Oui parfois, mais personnellement je n’aimais pas trop. Il y a quand même eu quelques joutes verbales et des frictions par moment surtout dans les matches décisifs.

BR : Vous étiez calme sur le terrain alors ?

PE : Je n’étais pas toujours calme. Je voulais toujours gagner et je n’aimais pas perdre. Parfois, je pouvais me mettre en colère, même si je faisais tout pour garder mon calme, non sans difficultés parfois. J’étais très orgueilleuse mais j’essayais de rester digne dans la défaite, humble dans la victoire. En règle générale, j’essayais déjà de me concentrer sur mon jeu et celui de l’équipe. Comme je crains de me tromper sur la perception que j’ai de moi-même, je préférerai que ce soit un de mes coaches ou une de mes ex coéquipières qui parle de moi (rires).

BR : Vous parlez d’observation. Quels sont les qualités et les défauts qu’ont dits vos coéquipières, vos coachs en général durant votre carrière ? Ils sont d’une certaine manière en position d’observateur lors qu’ils vous voient vous entraîner, jouer.

PE : Oui, j’aimais beaucoup observer mes adversaires pour trouver la faille à travers leurs attitudes. J’avais forcément mes failles et encore une fois je ne sais plus trop lesquelles, Fijal (Isabelle Fijalkowski) puisque c’est toi qui m’a recommandé auprès de Basket Retro, aide moi (dit-elle en se rapprochant de l’enregistreur) (rires).

BR : Je lui poserais la question.

PE : Fijal, quelle est ta perception ? J’ai connu Isabelle quand elle avait 16 ans. Fijal, tu répondras ok ? Oui c’est ça, demandez-lui ou à Odile Santaniello, Martine Campi, Fatou Ndiaye, Jacquie Delachet (un de mes coach à l’INSEP), etc. Je hâte d’avoir de leur avis à ce propos.

BR : Y a t-il des joueuses, des entraîneurs, et des coéquipières qui vous ont marqué dans votre carrière ?

PE : Jacquie Delachet, Joe Jauney, Irène Guidotti, Pierre Jouvenet, Paul Besson, Henri Fields, Suzy Bastié, Manu Doussaint,  Patty Torza et Ken Babineau mes coaches US, sont ceux qui m’ont le plus marqué. Même les coaches avec lesquels je n’ai pas eu forcément d’atomes crochus m’ont marqué. Ils m’ont aussi permis de progresser, de me remettre en question. Même les mauvaises expériences nous font grandir. On ne s’en rend pas toujours compte sur le moment mais avec le temps et du recul, oui.

BR : Vous n’avez pas mis un pied dans le coaching. Entraîner ne vous a pas tenté ?

PE : Entraîner n’est absolument pas ma tasse de thé, trop contraignant pour moi, et puis ce n’est tout simplement pas mon truc de rester encore sur le terrain. Je suis passée à d’autres choses. J’avais besoin d’explorer de nouveaux horizons. D’ailleurs même quand j’étais joueuse, j’avais besoin de vivre d’autres choses en parallèle, ça faisait parti de mon équilibre personnel. C’est d’ailleurs, une des raisons pour lesquelles j’adorais jouer à Paris. Tout ne tournait pas autour du sport.

M’impliquer dans des actions sociales ou d’actions de promotion du basket féminin et du sport féminin en général, m’intéresse davantage. Ayant toujours mené de front ma carrière sportive et mon projet de vie personnelle/reconversion, je savais dans quel domaine je souhaitais travailler depuis l’âge de 17 ans lorsque j’étais encore à l’INSEP. Les domaines que j’affectionnais le plus étaient, la communication, les relations publiques, le stylisme de mode.

Paoline Ekambi - couverture de l'équipe Magazine

Paoline Ekambi – couverture de l’équipe Magazine

BR : Lors de votre carrière, on vous a mis en lumière pour le côté extra-sportif. Vous avez fait la Une de l’Equipe Magazine, été élue Miss Europe Basket Ball en Bulgarie, puis en Italie dans le Magazine Balloncesto. Les magazines féminins et les agences de mannequins vous sollicitaient. Ça vous a gêné qu’on vous mette en avant au détriment du basket ?

PE : Non ça ne m’avait absolument pas gêné, le contraire serait mentir, je l’ai toujours assumé. Non, la seule chose qui me gênait était qu’on mettait souvent la plastique de certaines sportives en avant au détriment des performances sportives. De plus, je revendiquais haut et fort que j’étais avant une femme, et non une basketteuse qui n’était pas une identité pour moi mais une passion.

A mon époque on parlait de « féminité dans le sport ». On sexualisait les sportives pour faire parler d’elles. Nous devions nous battre pour faire reconnaître la « performance sportive au féminin » dans les médias et la société. Aujourd’hui on parle davantage de « sport féminin ».

Cependant le combat des sportives reste toujours d’actualité 30 ans après. Je pense aussi que pour promouvoir la pratique du sport féminin et ses bienfaits sur la santé, le bien-être, la forme, le développement personnel, la performance, etc, il faut des « héroïnes sportives » auxquelles le grand public féminin pourrait s’identifier. Et des « héroïnes » ce n’est pas ça qui manque en France.

A mon humble avis, c’est en diffusant davantage de compétitions féminines dans les médias, en diffusant des « story tellings » sur les grandes championnes, que l’on pourra atteindre ces objectifs de parité. De plus, il y a un vrai public pour le sport féminin.

Il y a des initiatives qui ont été mises en place avec les « Assises du Sport Féminin » qui ont eu lieu à Bourges. Il y a aussi l’évènement des « 24H du sport Féminin dans les médias » dont le but est aussi de promouvoir la pratique du sport féminin. La première édition a eu lieu en février 2014 et la deuxième aura lieu le 22 janvier 2015.

Laura Flessel et Christine Kelly du CSA sont à l’origine de cette initiative. Cette manifestation est co-organisée par le CSA sous l’égide du Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, le CNOSF et l’association FEMIX, soutenue également par de nombreuses Ambassadrices sportives et aussi par de grands Champions, des médias et autres institutionnels du sport.

BR : Ce problème se posait autant en France qu’aux Etats-Unis ?

PE : Aux Etats-Unis ce n’était absolument pas un problème car seules les performances comptent. Toutefois, lorsque mes coéquipières ou adversaires en NCAA m’avaient vu pour la première fois, elles étaient perplexes. Elles se demandaient si j’étais bien une joueuse de basket de haut niveau ou un mannequin. Il faut dire qu’arriver de France qui plus est de la Capitale de la mode, n’avait pas aidé non plus sur le moment (rires).Mais une fois sur le terrain, elles avaient été surprises de voir combien j’étais « cut » comme elles aimaient à le dire. De plus, je gagnais leur respect en faisant rapidement partie des joueuses majeures de l’équipe.

J’ai une autre anecdote avec Michael Jordan avec lequel j’avais sympathisé lors de sa toute première fois à Paris, c’était l’année où il venait d’être drafté en NBA. Son équipementier de l’époque  avait organisé une soirée chez Castel ; une boîte de nuit branchée de la Capitale. C’était entre mes deux années universitaires. J’étais arrivée avec une amie mannequin. En entrant dans la boîte, nous sommes tombées nez à nez avec MJ, Luc Leurent un ami très cher qui était le responsable marketing basket chez Nike, et quelques joueurs comme Richard Dacoury, Stéphane Ostrowski, etc.

A l’époque MJ n’était pas encore connu du grand public en France sauf par les aficionados du basket. MJ ne voulait pas croire non plus que j’étais joueuse de basket de haut niveau, il pensait que j’étais mannequin.

J’avais beau lui prouver le contraire, je lui avais même révélé quelques anecdotes le concernant lors de sa participation aux JO de Los Angeles. En vain. J’ai dû lui montrer mes bras musclés (rires), il ne me croyait toujours pas. Evidemment, à la fin il y a cru. Il avait une image de certaines joueuses de basket plutôt masculines particulièrement aux USA.  Il avait fallu qu’un joueur français présent lors de cette soirée vienne lui confirmer que j’étais bien une joueuse de haut niveau. Nous étions restés proches jusqu’à ce qu’on se perde de vue à cause des aléas de nos carrières sportives respectives.

J’ai failli le revoir, lors de son dernier séjour à Paris, c’était à Coubertin. A l’époque, c’est ce que j’entendais souvent. Que ce soit en France ou aux Etats-Unis, la société disait des sportives qu’elles étaient masculines en général. Il faut dire que le sport véhiculait des valeurs de virilité à cette époque. Heureusement les mentalités changent. Il aura fallu une volonté politique et que la société évolue pour changer de regard sur le sport féminin en général. Oui, je sais, il reste encore du chemin à accomplir pour nos futures générations mais au moins le train est en marche.

« Au sujet de la mise en avant de sa féminité ? « Aux Etats-Unis ce n’était absolument pas un problème car seules les performances comptent. Toutefois, lorsque mes coéquipières ou adversaires en NCAA m’avaient vu pour la première fois, elles étaient perplexes. Elles se demandaient si j’étais bien une joueuse de basket de haut niveau ou un mannequin. Mais une fois sur le terrain, elles avaient été surprises de voir combien j’étais « cut » comme elles aimaient à le dire. De plus, je gagnais leur respect en faisant rapidement partie des joueuses majeures de l’équipe ».

BR : Revenons au basket féminin. Quelle différence faites-vous dans l’évolution de celui-ci au niveau tactique et technique entre votre époque et celle d’aujourd’hui ?

PE : Oui je vois des changements bien sûr. Je trouve que le championnat est beaucoup plus homogène, il y a aussi plus de joueuses polyvalentes par rapport à mon époque. Il y avait toujours les 2 équipes du championnat qui dominaient le championnat de France pendant de longues années. Au passage, je salue la longévité de Bourges au top niveau, c’est une sacrée performance !!!

A notre époque, nous n’avions droit qu’à 2 étrangères, ce qui fait qu’il y avait plus de leaders Françaises dans les équipes et un peu moins les étrangères. Les plus jeunes avaient aussi leur place. Il faut dire que ce n’était pas encore l’Europe, ni l’ouverture des frontières et la libre circulation.

Les joueuses sont aussi plus athlétiques. Il y a même quelques joueuses qui partent au Dunk. La première que j’avais vu dunker était Sheryl Swoopes, maintenant il y a Brittney Griner et je suis certaine qu’il y en aura d’autres à l’avenir.

Par contre, dans les autres secteurs de notre sport, il manque cruellement de femmes coach, arbitres, dirigeantes de clubs. Heureusement, des actions sont entreprises en ce sens avec le plan de féminisation initiée par la FFBB. Il fallait aussi que ce soit une volonté politique.

BR : Vous avez parlé précédemment de l’équipe de France. Quel regard portez-vous sur l’équipe de France féminine de basket et celle masculine ? Avec leurs bons résultats respectifs (Vice-championne olympique aux JO de Londres en 2012, vice-championne d’Europe en 2013 ; champion d’Europe 2013 et médaille de bronze au Mondial 2014) sur la scène européenne et mondiale, les voyez-vous s’installer comme des équipes dominatrices dans les 5 ans qui suivent ?

PE : Evidemment je vais dire oui. Je pense qu’eux-mêmes le veulent. Ils ont beaucoup de talent, la culture de la gagne. Les derniers résultats parlent d’eux-mêmes. Maintenant il ne faut pas rester sur ces acquis. Il faudra beaucoup de travail physique et surtout mental pour pérenniser ces résultats durablement. Oui, je crois qu’un jour ou l’autre la France dominera en Europe et pourquoi pas au niveau mondial.

BR : Je vous pose cette question car les Diaw, Parker sont plus vers la fin en équipe de France en ayant la trentaine. De l’autre côté, Céline Dumerc ne va pas jouer en équipe jusqu’à 40 ans. Les générations futures vont-elles être fin prête pour les remplacer et assurer la relève ?

PE : Avant que ces joueurs ne raccrochent vraiment, ces jeunes anciens et expérimentés, savent dès maintenant et on l’a vu avec les filles et les garçons, qu’il faut intégrer les jeunes, soit les futures générations. Et ce pour qu’ils puissent bénéficier de l’expérience des anciens et devenir les leaders de demain. J’ai vu qu’en équipe de France féminine, après c’est le choix du coach, des filles comme Ayayi n’étaient pas au Mondial. Je ne sais pas pour quelles raisons. Y a un championnat d’Europe l’année prochaine. Il y a pas que l’aspect physique mais aussi mental. Cela reste du domaine du coach et du choix qu’on doit respecter. Chez les garçons, on a bien vu qu’on a intégré les jeunes au Mondial autour de futurs leaders comme Batum. On prépare cette équipe d’avenir. Je pense que y aura encore de bons résultats, car il y a de très grands talents en France chez les filles comme chez les garçons.

BR : Quels conseils donneriez-vous à de jeunes basketteuses qui rêvent de vivre une carrière comme la vôtre ?

PE : C’est beaucoup de travail, de la persévérance. Le mental, ça se travaille avec l’expérience. Et surtout une carrière sportive, c’est savoir gérer et préparer sa reconversion en parallèle. Ne pas mettre cela de côté car un accident est très vite arrivé. On l’a vu avec Ludovic Vaty. Ca peut arriver. On est à l’abri de rien. Faut absolument préparer son après-carrière dès le départ, capitaliser, savoir que ça va servir pour l’après-carrière sportive car celle-ci est courte. Même si c’est 10 ans, ça va très vite. Donc travail et préparation de l’après-carrière. Ca peut se faire dès l’âge de 17 ans. Je l’ai fait à cet âge-là. J’ai jamais perdu de vue que je pouvais avoir un accident et faire des études. Si on arrive pas à faire des études, au moins avoir un projet professionnel, un projet de vie. Tout ne tourne pas qu’autour du sport. On a un projet de vie personnel et professionnel.

PEK CommunicationBR : Vous parlez de reconversion. Vous travaillez désormais dans le milieu de la communication au sein de votre agence PEK Communication. Ca fait combien de temps que vous l’avez lancé ?

PE : Depuis janvier dernier. Après ma carrière, j’ai tout de suite voulu rentrer dans le monde du travail pour essayer de comprendre la culture de l’entreprise. Nous, on a la culture de l’entreprise du sport car on est aussi des professionnels. Mais la culture de l’entreprise classique, c’est encore autre chose. Je me suis lancé dans le bain et j’ai appris mon métier pendant une quinzaine d’années. C’est pour dire qu’une après-carrière, c’est comme celle sportive. On ne devient pas du jour au lendemain, un champion. C’est de longues années de travail. Dans l’entreprise, c’est pareil même si on sait ce qu’on veut. Moi aussi j’ai été touché par la crise comme tout le monde. La dernière entreprise pour laquelle j’ai bossé a connu la crise. Je me suis fait licencier pour des raisons économiques. A l’issue de ça et je suis pas la seule, on n’est pas épargnés comme les clubs sportifs qui peuvent déposer le bilan.

J’ai donc décidé de me remettre à niveau car la communication a évolué avec les nouvelles technologies. Pour cela, je suis allée à HEC pour chercher une certification : stratégie et communication des marques. Ils appellent ça « Corporate Reputation ».  C’était en 2010. J’ai bénéficié des avancées récentes car la comm d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui avec notamment les réseaux sociaux. Avec ça, je me dis je vais capitaliser avec mon réseau que j’ai acquis dans le sport, et dans l’expérience en entreprise. Avec cette certification, je me suis senti prête à travailler à mon compte. C’est le cas depuis le début de l’année 2014. J’ai des clients. J’ai un autre projet aussi avec des partenaires avec lesquels on va monter une start-up de sport. Elle est en cours d’immatriculation. Là je peux pas en dire plus.

BR : Pour en revenir à PEK Communication, de quoi s’agit-il ?

PE : Il s’agit de ma structure professionnelle. Je suis Consultante en Communication & Personal Branding.

BR : Vous saviez après votre carrière que vous vouliez travailler dans la communication ?

PE : Oui, j’ai toujours su ce que je voulais faire. Je n’ai fait que me donner les moyens de concrétiser mes rêves par le travail. Donc depuis mon entrée à l’Insep, je savais exactement ce que je voulais faire en sport et aussi pour ma reconversion même si le chemin pour y arriver n’a pas toujours été un parcours de tout repos.

C’était à l’INSEP, j’avais 14 ans et demi, je croise Guy Drut dans le Campus. Vous imaginez mon émoi de rencontrer une icône du sport français. Je me souviens lui avoir exprimé mon souhait de travailler un jour dans les Relations Publiques et la communication.

Il m’avait mis en relation avec son ex-épouse Brigitte Drut. Elle avait une agence de Relations Publiques. Elle m’avait prise en stage. J’avais travaillé sur un évènement qui s’appelait les « 6 jours de Bercy » dans le cadre de l’inauguration du Palais des Sports de Paris Bercy. Ensuite, j’avais travaillé toujours comme stagiaire à l’organisation de l’anniversaire d’Eddy Barclay. C’était dans un beau domaine à Boulogne. Ca été pour moi une expérience très enrichissante et ça avait conforté mes choix professionnels.

BR : Vous êtes responsable du bureau région Paris Ile-de-France du Club des Internationaux, ex-Amicale des Internationaux.

PE : En fait je ne le suis plus. Pourtant, j’étais partante pour poursuivre et j’avais même proposé ma candidature pour être membre du Conseil d’Administration lors de la dernière Assemblée Générale élective où Isa Fijalkowski a été élue présidente. J’ai dû me rétracter au dernier moment à cause de mes activités professionnelles, et ma vie personnelle qui ne me laissaient plus trop de temps pour m’impliquer comme je l’aurai souhaité au sein du Club des Internationaux de Basket. Mais je reste suis toujours adhérente. J’apporterai un coup de main sous réserve de disponibilité.

BR : J’en viens à ma dernière question. Je vous laisse le mot de la fin.

PE : J’ai passé un très bon moment de partage et d’échange avec Basket Retro. Je suis agréablement surprise de découvrir des jeunes de votre génération s’intéresser à la nôtre surtout que vous ne la connaissiez pas. C’est très touchant. Bonne continuation à toute l’équipe de Basket Rétro qui porte bien son nom. Je trouve très intéressant que vous traitiez à la fois le basket féminin / masculin, français et international. J’aime beaucoup cette approche dans la mixité et votre axe de développement qui traite à la fois de tous les aspects du sport et pas seulement la performance. Je vous suis aussi sur Facebook.

Merci à Paoline Ekambi pour sa disponibilité et les photos. Elle nous a laissé un message de sympathie pour toute l’équipe de Basket Rétro et les lecteurs (à voir parmi les autres photos du diaporama). A voir aussi une vidéo hommage par le Club des Internationaux en toute fin d’article. 

Sa carrière en Equipe de France

  • Nombre de sélections : 254
  • Nombre de points : 2321
  • Record de points en un match : 31
  • Première sélection : le 27 mars 1980 à Cesky Brod (République Tchèque) contre la Tchécoslovaquie
  • Dernière sélection : le 26 juin 1993 à Lattes contre la Grèce
  • Cinq participations à l’EuroBasket Women (1980, 1985, 1987, 1989, 1993)

Palmarès en Equipes de France

  • Médaille d’argent à l’Euro : 1993
  • Médaille d’argent aux Jeux Méditerranéens : 1993
  • Médaille d’argent à l’Euro juniors : 1981

En club

  • Stade Français Paris (1980-1985),
  • Marist College (NCAA, USA 1985-1987)
  • AS Villeurbanne (1987-1988)
  • Stade Français Versailles (1988-1989)
  • Orchies (1989-1991)
  • Bordeaux (1991-1992)
  • Paris Racing (1992-1993)
  • Clermont (1993-1995)
  • Bordeaux (1995-1996)

Titres en Clubs

  • Championne de France : 1980, 1983, 1984
  • Coupe de France (Coupe du Printemps) : 1982, 1983, 1985
  • Championne de France juniors : 1981

Palmarès individuel

  • All Star Européen : 1989
  • All Star NCAA : 1986
  • MVP Espoir : 1979

Distinctions

  • Elue à l’Académie du Basket : 2012
  • Médaille de Bronze de la Jeunesse et des Sports : 1994

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Propos recueillis par Richard Sengmany

Montage Une : Gary Storck

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About Richard Sengmany (354 Articles)
Découvrant le basket dans les années 90 grâce à la diffusion des matchs NBA sur Canal+, je rédige depuis plus de dix ans des articles sur la balle orange, sur d'autres disciplines sportives et la culture.

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