Coupe du monde 1998 : Le retour de la Yougoslavie
Histoire de la Coupe du monde
Alors que la coupe du monde de basket bat son plein en Espagne, Basket Retro vous propose pendant tout l’été de revenir sur l’histoire de cette compétition, depuis sa création en 1950 à nos jours. Pour le treizième volet de cette série, place à la coupe du monde de 1998 qui s’est déroulée au Grèce.
Bonne surprise de la Coupe du monde de basket de 1994 avec une quatrième place à la clé, la Grèce a hérité de l’organisation de l’édition suivante en 1998. Devant leur public, ils font désormais partie des favoris. C’est seulement la troisième fois, après 1970 en Yougoslavie et 1986 en Espagne, que cette compétition se déroule sur le vieux continent.
Les années 90 ont été mouvementées d’un point de vue géopolitique, avec l’éclatement de l’URSS et de la Yougoslavie. Cette dernière, absente en 1994, fait son retour à la compétition, affaiblie notamment par la perte de la Croatie. La Lituanie fait également son apparition pour la première fois dans cette compétition. Le Nigéria fait aussi sa première apparition aux championnats du monde, alors que le Japon fait son retour pour la première fois depuis 1967. A noter que la Serbie-Monténégro a gardé le nom et le palmarès de la Yougoslavie en matière de basket-ball jusque 2002.
De son côté, l’équipe de France, absente depuis 1986 des championnats du monde, ne signe pas son retour. Malgré une équipe talentueuse formée autour notamment de Tariq Abdul Wahad et Antoine Rigaudeau, des problèmes de blessures et d’ambiance interne ont empêché la France de se qualifier. Débarrassé de ces problèmes pour l’Eurobasket de 1999 qui s’est déroulé en France, ils ont été chercher une quatrième place. Ils ont du même coup été qualifiés pour les Jeux Olympiques de 2000, où ils ont créé la surprise avec une médaille d’argent.
Au rang des favoris, se placent les éternels américains, champions du monde en titre. Depuis les JO de 1992 et la « Dream Team », c’est un règne sans partage qui a été mis en place. Vainqueurs faciles des trois dernières grandes compétitions internationales, c’est pourtant une équipe sans joueurs NBA qui se présente cette fois. Il y a en effet au même moment le lockout en NBA. Les joueurs présents sont d’origines très diverses : pour la première fois, certains américains jouant en Europe sont reconnus et appelés en sélection nationale, ce qui est une grande nouveauté. Il y a aussi un retour de joueurs universitaires, mais largement minoritaires, ainsi que des joueurs de ligues mineures telles que la CBA. Un des leaders de cette sélection est notamment Wendell Alexis, joueur de l’Alba Berlin de 34 ans. Un seul joueur s’est ensuite vraiment imposé en NBA, Brad Miller. Cette sélection a été surnommée « the dirty dozen » en référence au film « les 12 salopards », car les joueurs travaillaient dur, défendaient dur pour le bien du collectif (aucun joueur n’a atteint les 12 points de moyennes sur le tournoi).
La compétition semble de ce fait plus ouverte que la précédente. Le retour des champions du monde de 1990, la Yougoslavie, ne fait pas d’eux d’incontestables favoris non plus. Les russes, dauphins des américains, et les croates, qui ont complété le podium, sont aussi des équipes sur qui compter une nouvelle fois. La Lituanie a aussi de bons arguments, avec cette seconde place aux championnats d’Europe de 1995.
Les lituaniens ont d’ailleurs fait forte impression durant les phases de poules, en battant les américains et les brésiliens. Ils se sont néanmoins écroulés en quart de finales, tombant face aux russes de 15 points. Ces derniers ont été rejoints fort logiquement par les américains, les grecs et les yougoslaves en demi-finales. Les deux rencontres ont été particulièrement serrés. Les Russes sont passés devant les Etats-Unis sur le score de 66-64. La Yougoslavie a eu besoin de prolongations pour se défaire des grecs devant leur public (78-73). En finale, la Yougoslavie a finalement battu les russes 64-62. Les Etats-Unis s’emparent quant à eux de la troisième place face à des grecs épuisés (84-61).
La Yougoslavie remporte ainsi le quatrième titre de son histoire et redevient la nation la plus titrée. Le podium est une nouvelle fois composée de la Russie (ou URSS), des Etats-Unis et de la Yougoslavie. Depuis cinq éditions, seule la Croatie a pu profiter de l’absence de la Yougoslavie pour y figurer également.
LE CLASSEMENT FINAL DU TOURNOI
Position | Equipe | Bilan |
---|---|---|
1 | ![]() |
8–1 |
2 | ![]() |
7–2 |
3 | ![]() |
7–2 |
4 | ![]() |
5–4 |
5 | ![]() |
7–2 |
6 | ![]() |
5–4 |
7 | ![]() |
5–4 |
8 | ![]() |
3–6 |
9 | ![]() |
5–3 |
10 | ![]() |
2–6 |
11 | ![]() |
3–5 |
12 | ![]() |
1–7 |
13 | ![]() |
2–3 |
14 | ![]() |
1–4 |
15 | ![]() |
1–4 |
16 | ![]() |
0–5 |
LE MVP DU TOURNOI
Dejan Bodiroga (Yougoslavie)
LE CINQ MAJEUR DU TOURNOI
Zelijko Rebraca (Yougoslavie)
Gregor Fucka (Italie)
Alberto Herreros (Espagne)
Arturas Karnisovas (Lituanie)
Vassili Karassev (Russie)
LES TOP SCOREURS DU TOURNOI
Alberto Herreros (Espagne) 17.9 points
Arturas Karnisovas (Lituanie) 17.1 points
Shane Douglas Heal (Australie) 17 points
Andrew Gaze (Australie) 16.9 points
José Ortiz-Rijos (Porto Rico) 16.5 points
Maikeru Takahashi (Japon) 16.4 points
Vassili Karassev (Russie) 16.1 points
Jang Hoon Seo (Corée du Sud) 15.2 points
Dejan Bodiroga (Yougoslavie) 14.7 points
Juan Alberto Espil Vanotti (Argentine) 14.1 points
LA FINALE DU TOURNOI : YOUGOSLAVIE – RUSSIE
Crédits photo : FIBA/Panoramic
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