ITW Dominique Wilkins : C’était dur d’affronter des adversaires comme Jordan, Bird, Magic
Interview
Le weekend dernier, la NBA et l’agence Com’Over ont organisé le tournoi 3×3 au Parc de la Villette à Paris. Élu meilleur marqueur de la NBA en 1986, champion du Monde en 1994, Hall of Famer en 2006, surnommé The Human Highlight Film, Dominique Wilkins était l’invité exceptionnel à l’occasion de cet événement dans la capitale. Basket Rétro était présent et a pu s’entretenir avec l’ancienne star et ailier des Atlanta Hawks le 31 août dernier. Entretien.
Basket Rétro : Comment avez-vous découvert le basket ?
Dominique Wilkins : Là où j’ai grandi, tout le monde jouait au basketball et s’amusait dans les alentours de mon quartier. J’ai commencé à toucher le ballon à l’âge de 8-9 ans.
BR : Vous êtes né à Paris. Que pensez-vous de la capitale ?
DW : J’adore Paris. J’ai l’impression de revenir tout le temps dans cette belle ville. C’est bien sur mon lieu de naissance. C’est un plaisir de revenir ici pour assister à cet événement de basket et ainsi voir ces jeunes qui aiment jouer au basket. J’en suis ravi.
BR : Auriez-vous aimé jouer à Paris durant votre carrière professionnelle ?
DR : Malheureusement, j’ai désormais 54 ans, je ne peux pas jouer pour un club parisien (rires). Avant, le basket n’était pas si ouvert à l’international. Jouer en Europe n’a été possible qu’à partir de ces 20 dernières années et c’est là que le basket a explosé et s’est développé.
BR : Quels sont vos meilleurs souvenirs en NBA notamment quand vous avez évolué chez les Atlanta Hawks ?
DW : Je retiendrais surtout la période des années 80 dans sa globalité quand j’ai joué en NBA. Avec Atlanta, club avec lequel j’ai fait mes débuts dans la grande ligue, j’ai croisé de si bons joueurs face à moi. C’était dur d’affronter de tels adversaires comme Michael Jordan, Larry Bird, Magic Johnson.
BR : On se souvient aussi de votre duel face à Michael Jordan lors du concours du Slam Dunk de 1988. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce magnifique moment de basket ?
DW : Bien sur c’était un moment mémorable dans ma carrière. Moi et Michael avons donné du plaisir aux fans de basket à travers ce concours de dunk. Certes, il y a eu tant ce duel qui a été mis en lumière. Mais on a réussi à divertir le public qui a assisté à ce show lors du All-Star. J’aurais pu faire mieux, prendre le ballon et montrer plus pour gagner ce concours. Mais Jordan a gagné. C’était amusant d’y participer.
BR : Vous avez joué en Europe notamment au Panathinaikos (1995-1996). Quelle différence faites-vous entre le jeu européen et celui de la NBA ?
DW : La NBA est la meilleure ligue de basket au monde tout simplement. Lorsque j’ai joué avec le Pana, j’ai constaté que le championnat grec était très physique. J’ai vu de bons joueurs émergés en Grèce. En Europe, on accorde plus d’importance à l’aspect tactique. Et maintenant, quand vous regardez le basket, ce sport s’est développé et a explosé sur le plan national et dans d’autres pays.
BR : Et si vous deviez composer le 5 majeur de toute l’histoire de la NBA, quels joueurs choisissez-vous ?
DW : C’est une très bonne question à laquelle il est difficile d’y répondre. Je citerais des joueurs qu’il n’y aura plus jamais dans notre NBA et qui ont marqué l’histoire de cette ligue : Magic Johnson, Michael Jordan, Larry Bird, Kareem Abdul-Jabbar. Il y en a beaucoup.
Limité par le temps, Basket Rétro n’a pas pu poser d’autres questions mais a été autorisé à enregistrer les autres entretiens de Dominque Wilkins qu’il a accordés aux autres médias présents au NBA 3x
Quels sont les joueurs que vous préférez actuellement ?
DW : Il y a vraiment de bons basketteurs que je regarde. J’aime beaucoup le scoreur Kevin Durant. J’apprécie ce que font LeBron James, Carmelo Anthony, Tony Parker et Tim Duncan.
Si vous étiez un joueur de NBA à l’heure actuelle, pour quelle équipe voudriez-vous jouer ?
DW : Je dirais les Atlanta Hawks. Il y a plein de clubs phares comme Chicago, Los Angeles, New York, Miami. Des équipes de ce style en tout cas.
BR : Pensez-vous que Tony Parker soit le meilleur meneur de jeu de la NBA ?
DW : Il est l’un des meilleurs à son poste aux talents multiples. Il le prouve chaque année.
Vous êtes vice-président et commentateur des Hawks d’Atlanta depuis 2001. Vous avez croisé dans ce club Boris Diaw à ses débuts en NBA, en 2003. Quel est votre avis sur ce joueur ?
DW : Diaw avait du potentiel. On pouvait apercevoir que c’était un bon joueur d’équipe. Il n’a pas l’étiquette de superstar de la NBA mais il fait partie de ces joueurs qui rendent les autres meilleurs. Il peut tout faire : monter le ballon, shooté à l’extérieur, produire du jeu pour ses partenaires sur le terrain.
Etes-vous surpris de son parcours ponctué par un premier titre de champion NBA avec les Spurs et celui de champion d’Europe avec la France ?
DW : Non. Diaw a réalisé une belle carrière. Après avoir quitté Atlanta pour Phoenix, c’est avec les Suns qu’il a prouvé toute sa valeur. A San Antonio, il montre qu’il est précieux, utile au jeu collectif. Il peut jouer à l’intérieur et à l’extérieur, délivrer des passes décisives, il fait de dignes prestations pour les Spurs.
BR : Les Spurs conserveront-ils leur titre NBA la saison prochaine ?
DW : J’espère que non. Avec un peu de chance, j’aimerais bien que ce soit les Hawks d’Atlanta (rires). Mais c’est très dur pour une équipe de réitérer une performance comme gagner un titre NBA. La Conférence Ouest regroupe de grandes équipes. C’est sur qu’il y a plus de challenge pour la saison NBA à venir.
BR : En ce moment, se déroule la Coupe du monde de basket en Espagne. Un mot sur la France qui a perdu contre le Brésil en l’absence de Tony Parker.
DW : C’est sur que Tony Parker leur manque énormément. Avec lui, la France aurait probablement gagné leur premier match.
BR : Quel est votre pronostic pour la France dans ce mondial ?
DW : Je ne sais pas. Tony Parker, leur leader, est absent. Ça ne va pas être facile même s’ils sont champions d’Europe car la Coupe du monde est une autre compétition, avec des matchs à jouer contre d’autres pays.
Malgré les absences de grands joueurs majeurs, Team USA reste t-il le grand favori pour gagner le mondial ?
DW : Bien sur. Même s’ils manquent beaucoup de joueurs, il ne faut pas que cette équipe se repose sur un seul joueur mais sur tous les autres qui occuperont un rôle important dans l’effectif afin d’atteindre leur objectif commun. Il y a quand même de bons joueurs dans cette équipe. Je les vois bien atteindre la finale qu’elle jouerait contre l’Espagne, une excellente équipe.
Parlez-nous de la Dream Team II, l’équipe dont vous faisiez partie
DW : On avait une superbe équipe. Une des meilleures de l’histoire de Team USA. Mais la première Dream Team originale accapare encore l’attention de par leurs résultats et leur aura. C’était la première grosse équipe américaine.
Quel est votre opinion sur la Dream Team II dont on disait qu’elle était arrogante voir virulente vis-à-vis de ses adversaires.
DW : Nous n’étions pas arrogants. L’équipe était composée de pas mal de jeunes joueurs qui ont eu un penchant à trop vouloir en faire sur le terrain ou en dehors. Mais ils sont restés professionnels. Et le rôle des vétérans comme moi, était de les recadrer, qu’ils restent calmes et humbles. Quand tu gagnes de la manière comme on l’a fait, c’est facile de nous parler d’arrogance.
Dans cette Dream Team II, il y avait entre autres Shaquille O’Neal, Larry Johnson, Alonzo Mourning, Shawn Kemp.
DW : Beaucoup de bons joueurs. Shaq était monstrueux, le joueur le plus dominateur en NBA déjà. Personne ne pouvait l’arrêter, c’est aussi simple que cela.
Les médias se demandent laquelle des deux premières Dream Team auraient battu l’autre ?
DW : Les comparaisons existent. C’est inéluctable. Dream Team 2 plus fort que Dream Team 1 ? Je ne sais pas. Mais notre équipe aurait pu être performante contre n’importe quelle adversaire dans l’histoire du basket. Peu importe ce qui se dit de part et d’autre.
On vous a vu à la télévision américaine dans l’émission Open Court dans laquelle beaucoup d’anecdotes et d’histoires sur le basket des années 90 et 2000 sont racontées.
DW : Oui, j’ai participé à 4 ou 5 émissions. C’est une bonne émission dans laquelle avec les anciens joueurs sommes réunis pour parler de basket, de nos différentes expériences en tant que joueurs, évoquer des moments distinctifs de nos propres carrières.
Merci à Dominique Wilkins pour sa disponibilité ainsi qu’à BeIn Sports, l’agence Com’Over pour avoir rendu possible cette interview et nous avoir invité au NBA 3x.
Propos recueillis par Richard Sengmany
Basket Rétro vous propose de lire la biographie sur Dominique Wilkins et de voir ou revoir ses actions en NBA : Dominique Wilkins, l’histoire d’un virtuose solitaire
QUELQUES PHOTOS DE L’ÉVÉNEMENT
Crédits photos : Richard Sengmany – Basket Rétro
Ca va, il n’a rien dit sur le fait qu’il se soit fait volé le titre du concours de dunks en 1988 🙂
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Dommage que l’interview n’ait pas duré plus longtemps.
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