L’honorable 5ème place des bleus au Mondial de 2006
World Cup Greatest Games
A l’approche des championnats du monde de basket en Espagne, Basket Rétro revient en arrière sur l’histoire de cette compétition internationale. On était d’ailleurs revenu sur le parcours des Etats-Unis lors de l’édition 2006 au Japon. Si les Américains ont décroché la médaille de bronze, l’équipe de France a quant à elle terminé à la cinquième place. Retour ainsi sur le parcours des bleus cette année là sur ce tournoi.
Grâce à la médaille de bronze obtenue lors du championnat d’Europe 2005, la France s’est qualifiée pour le Mondial 2006 au Japon. Sélectionneur de l’époque, Claude Bergeaud est privé d’Antoine Rigaudeau, (à la retraite depuis 2005 et de Tony Parker), qui s’est fracturé l’index de la main droite à quelques jours du début de ce Mondial. Claude Bergeaud fait appel alors à Mamoutou Diarra pour remplacer le meneur des Spurs. Les 11 autres joueurs retenus dans la liste de Claude Bergeaud sont : Yannick Bokolo, Boris Diaw le capitaine, Laurent Foirest, Mickael Gelabale, Joseph Gomis, Aymeric Jeanneau, Johan Pétro, Florent Pietrus, Mickael Pietrus, Ronny Turiaf et Frédéric Weis.
UNE DÉFAITE INATTENDUE FACE AU LIBAN
Les tricolores jouent leur premier match face à l’Argentine de Manu Ginobili, championne olympique 2004. Mais grâce aux 25 points de l’arrière de San Antonio, l’Argentine s’impose 80 à 70. Lors du deuxième match de poule, les Bleus gagnent leur premier match du tournoi en battant la Serbie 65-61 avec un Boris Diaw efficace : 20 points dont 6/6 aux lancers. Le Nigéria, leur troisième adversaire n’inquiétera pas plus la France. Ils gagnent 64 à 53.
Pour leur quatrième match, la France joue face au Liban. Inquiétant, les bleus se font malmenés par les Libanais. Elle compte un retard de 13 points à la mi-temps : 43-30. Malgré un retour dans le match grâce à Florent Pietrus aérien pour prendre les rebonds et voler des ballons, les hommes de Bergeaud sont surpris et perdent la rencontre. Pourtant, ils avaient l’occasion de mener au score : ils étaient à moins un (52-53 ; 57-58). Les Libanais refont un écart à trois minutes de la fin du match (67-61). Les français s’accrochent toujours grâce à Boris Diaw qui inscrit 4 points et Gelabale qui rentre un panier à 3 points. A ce moment là, la France égalise à 68-68. La France prend l’avantage : 72-71. Mais Vogel réussit une action 2+1. Le Liban mène 74-72. Diaw n’inscrit ensuite qu’un lancer sur deux : 74-73 pour le Liban. Laurent Foirest manque son tir à trois points au buzzer qui, s’il était rentré, aurait permis à la France de se sortir d’un match extrêmement difficile. Fady El Khatib aura été le bourreau des bleus. Le joueur libanais inscrit 29 points : 10/14 à 2 points et 9/10 aux lancers. Défaite 74-73 de la France a la fin de ce match qui n’en revenait pas et les joueurs montré leur frustration :
Mickaël Pietrus : « Je suis catastrophé » (Source : Julien Guérineau : Ffbb.com)
Boris Diaw : « Nous avions trop confiance et on pensait sans doute qu’il suffisait de présenter sur le terrain, jouer au basket et gagner le match. Mais dans une compétition internationale, dans un Mondial, on ne peut pas se permettre de faire ça. Il n’y a pas d’équipes à l’abri de ça. Essayons de s’en servir comme expérience pour rebondir. Demain nous ferons en sorte d’arriver prêts » (Source : Julien Guérineau : Ffbb.com)
Claude Bergeaud : « On est dans un sentiment de honte. J’expliquais il ya peu qu’il faut avoir du respect pour tous ses adversaires dans le sport de haut-niveau. Ce soir nous avons manqué de respect au Liban et notre état de suffisance, nous l’avons payé très cher. Si on prend le match par le même bout demain, on perdra contre le Venezuela » (Source : Julien Guérineau : Ffbb.com)
La France avait l’occasion de valider leur billet pour les huitièmes de finale en s’imposant contre le Liban. Mission qu’elle accomplira tout de même en gagnant de 20 points contre le Venezuela. (81-61). Vidéo de cette défaite ci-dessous :
ÉLIMINATION EN QUART MAIS VICTOIRES EN MATCHS DE CLASSEMENT
Avec trois victoires pour deux défaites, la France se concentre désormais sur son huitième de finale face à l’Angola. Les Angolais se battent bien et tiennent tête aux Français. Mais les Bleus réussissent à maintenir leur avance et l’emportent 68 à 62 s’offrant un quart de finale face à la Grèce. Les champions d’Europe 2005 avaient d’ailleurs éliminé la France lors de cette compétition grâce à un tir au buzzer à la fin du match alors que les tricolores comptaient une avance de 7 points à 40 secondes du coup de sifflet final. Lors de la demi-finale en 2006, les Grecs ont dominé les bleus. Après la pause, les helléniques comptaient 10 points d’avance (34-24). Un écart qu’ils vont réussir à creuser en deuxième mi-temps et l’emporter 73-56.
Les tricolores doivent désormais finir la compétition avec des matchs de classements (se hisser entre la 5e et 8e place). Pour son premier match, elle joue face à l’Allemagne de Dirk Nowitzki. Malgré une avance confortable à la 18ème minute : 36-22, les français se relâchent et encaissent un 9-2 avant la mi-temps. Score au bout de 20 minutes de jeu (38-31 pour la France). Nowitzki efface leretard de son équipe qui repasse devant 58-53. Le match s’annonce serré. A 20 secondes de la fin du match, Joseph Gomis égalise à trois points 73-73. Diaw a deux lancers pour permettre à son équipe d’égaliser mais il rate ses deux occasions. L’ailier se rattrape et intercepte le ballon. La France s’en sort avec la victoire : 75-73.
SATISFACTION TOUT DE MÊME
L’équipe française affronte la Turquie pour jouer la cinquième place du tournoi. Elle domine la première période et rentre aux vestiaires avec une avance de 15 points : 35-20. Les Turcs, après la pause, reviennent au score et n’ont plus que six points de retard (49-43). Mais la France gère son avance et gagnent 64-56. La France obtiendra une honorable cinquième place, un classement qui satisfait pleinement Claude Bergeaud :
« C’est au-dessus de tout ce qu’on pensait, c’est tout simplement un rêve. On a confirmé notre place de l’année dernière. On ne peut pas être mieux placé. Je ne pensais pas qu’on puisse arriver à cette place-là, compte tenu en plus des pépins qu’on a eus. »
A la fin du match, plusieurs joueurs ont fait le bilan de cette compétition et ressentent tout de même de la satisfaction (source : sports.fr) :
« Ce qui nous a manqué ? Un, Tony Parker. Deux, un peu de chance. Et puis on est encore jeunes, on a encore une grosse marge de progression. C’est sûr qu’on aurait aimé être en demi-finales mais on a déjà gagné le petit Championnat du monde (places 5 à 8 ) ». Ronny Turiaf (pivot de l’équipe de France)
« Il faut applaudir l’équipe, Tony (Parker) doit être content de notre 5e place. Ce soir, on a encore montré que la défense était notre pain. Bon, on n’a pas été très adroits sur ce Mondial, mais il faut être positif. Cinquièmes du Mondial, après avoir fait médaille de bronze à l’Euro, c’est bien. Je suis content pour Claude (Bergeaud, le sélectionneur) de voir qu’il a du succès avec cette jeune équipe. Maintenant, toutes les critiques, c’est terminé. Vive la France, je suis là pour longtemps, et merci d’être venu ». Mickaël Pietrus (arrière de l’équipe de France)
« On est la troisième meilleure équipe en Europe. On a gagné six matches sur neuf, c’est un super résultat. Le seul faux-pas qu’on ait fait, c’est le match contre le Liban. Contre la Grèce, on a manqué un peu de vécu, on n’a pas fait un bon match. Après, il fallait aller chercher la cinquième place. Les trous d’air, faudra qu’on change tout ça, ça nous était arrivé dès le début de la préparation. Avec un an d’expérience en plus, ça devrait aller mieux ». Mickaël Gelabale (ailier de l’équipe de France)
Quant à Boris Diaw, à l’issue de la compétition, il a vécu cette compétition comme un apprentissage :
« La chose principale, c’est notre cinquième place. Ce n’était pas joué d’avance. Notre objectif était les quarts de finale, on y est arrivé. Après, notre objectif était de ne pas nous arrêter là. Même si on a perdu l’accès au dernier carré, on voulait bien finir la compétition sur deux victoires. On n’a rien lâché, le groupe est resté soudé, a-t-il rappelé en référence aux deux matches de classement remportés par la France contre l’Allemagne et la Turquie. « J’ai beaucoup appris. Le groupe est très jeune, le plus jeune des Championnats du monde, il ne faut pas faire de trop grands pas tout de suite mais être meilleurs d’année en année ». (Source : sports.fr)
Dans cette compétition, on retiendra l’excellente activité du vice-capitaine des bleus Florent Pietrus, dans cette coupe à la fois en défense qu’en attaque :
« Il faut montrer l’exemple. Ça fait partie de mon boulot et de mon caractère, je suis né comme ça, avec l’envie de me donner toujours à 200%. Tant mieux, si l’équipe suit » (source : eurosport.fr).
Lors de la compétition, Florent Pietrus a montré ses capacités à marquer des paniers, lui qui est réputé pour être un défenseur coriace et aller en haute altitude pour prendre des rebonds. Celui qui a inscrit 19 points contre l’Argentine et 15 contre le Vénézuela expliquait qu’il devait assurer des deux cotés du terrain :
« C’est vrai que la perte de Tony me force à prendre un plus de responsabilités, sachant aussi que nos shooteurs ne sont pas encore vraiment dans le rythme ». (Source : eurosport.fr).
Au niveau des statistiques de l’équipe de France, on retiendra que Boris Diaw a terminé meilleur marqueur avec 11,9 points par rencontres ; Florent Pietrus, 9,7, et Mickael Gelabale 8,7. Flo Pietrus finit meilleur rebondeur avec 6,7 ballons captés devant Frédéric Weis (6,1) et Boris Diaw (6). Aymeric Jeanneau est le meilleur passeur avec 3 passes suivi de Diaw (2,3) et Yannick Bokolo (1,3).
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