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ITW Céline Dumerc – Partie 2 : « S’éclater à s’entraîner avec les copines et à jouer les matchs le weekend »

Interviews

Suite aujourd’hui de l’entretien avec Céline Dumerc avec la seconde partie. La meneuse de l’équipe de France parle de sa carrière et de sa future découverte de la WNBA. Pour terminer, nous avons abordé la question de l’évolution du basket féminin.

Céline Dumerc (c) Olivier Martin

Céline Dumerc (c) Olivier Martin

BR : Céline, nous allons maintenant revenir sur votre carrière. Pour ceux et celles qui ne vous connaîtrait pas, quel type de joueuse êtes-vous sur le terrain ? Comment décrivez-vous votre jeu ?

C.D : Je suis meneuse de jeu, organisatrice plus que scoreuse. Même si par exemple aux JO ce n’est pas révélateur de toute ma carrière, dans mon caractère je suis plus meneuse de jeu qu’organisatrice. J’ai des qualités physiques qui me permettent de défendre. J’ai l’esprit assez marqué sur l’aspect défensif. J’ai un fort tempérament. Mais en tant que meneuse de jeu, c’est ce qu’il faut. J’essaie toujours de me donner à fond pour jouer et tirer vers le haut mes coéquipières. On a une certaine énergie, parfois on est bien ou pas bien. Si on donne de l’énergie en étant peut-être moins performante, ça peut apporter des choses positives sur le terrain.

BR : Quelles sont les qualités et les défauts que disent vos coéquipières en général ?

C.D : Que disent-elles de moi ? Peut-être que je suis trop perfectionniste. Du coup, j’ai envie que tout soit bien fait.  C’est aussi tant une qualité qu’un défaut. Des fois, je suis un petit peu trop exigeante tant envers moi-même qu’envers les autres. Comment dire ? Ça peut-être un défaut aussi.

BR : Une de vos actualités est que vous allez rejoindre la WNBA et le club des Dreams d’Atlanta. Avez-vous reçu des conseils pour votre passage aux Etats-Unis de la part de Sandrine Gruda qui joue actuellement à Los Angeles Sparks, d’Edwige Lawson Wade qui a joué à San Antonio. Appréhendez-vous votre premier passage sur le terrain de la WNBA ?

C.D : J’en discutais. Et effectivement je posais quelques questions. Chacune après, a sa propre expérience. La WNBA est un championnat que je voulais découvrir. Je vais en faire ma propre idée. Je n’ai pas d’appréhension. Je suis excité de découvrir la WNBA. J’avais des opportunités d’y rejoindre plus tôt ce championnat mais je donnais priorité à l’Equipe de France. (ndlr : la saison WNBA se déroule de mai à août, avec les playoffs en septembre, période qui se chevauche avec la préparation et les tournois internationaux auquel participe l’Equipe de France). Là avec la WNBA et le mondial qui aura lieu fin septembre début octobre 2014, je ne raterais pas de compétitions mais je raterais un petit peu de préparation. La compétition qu’est la coupe du monde, je la ferais si je suis sélectionnée dans l’équipe. Ensuite, ça serait dommage de ne pas tenter l’expérience aux Etats-Unis. Ce pays, c’est la crème du sport, ils aiment et font beaucoup de basket. On a envie de voir comment le basket et le sport est traité dans ce pays. Donc pas d’appréhension, je suis contente de vivre cette expérience à 32 ans. Et non pas à 20 ans. Si ça se passe très bien outre-Atlantique, c’est parfait et tant mieux. Si c’est le contraire, je ne vais pas me remettre en question par rapport à tout ce que j’ai fait auparavant durant ma carrière en Europe. J’ai vécu tellement de belles choses en Europe. Si l’expérience se passe mal aux Etats-Unis, je me dirais pas que je suis passé à côté de ma carrière. J’ai envie de découvrir. Je prends ce qu’il y a à prendre. Et puis c’est aussi de se faire plaisir.

Atlanta Dream logo

BR : Y a t-il des joueuses, des entraîneurs, et des coéquipières qui vous ont marqué dans votre carrière ?

C.D : Oui forcément si je devais citer un coach, je dirais Pierre Vincent. Quand je suis arrivé à Bourges, c’est lui qui m’a donné ma chance, m’a formé et m’a fait passer un cap dans ma carrière. Après il y a plein de joueuses qui m’ont marqué. J’ai eu la chance de jouer avec beaucoup d’entre elles qui ont pleins d’énormes qualités et qui sont différentes. Je ne pourrais même pas toutes les citer. Il y a beaucoup de joueuses de grandes qualités que ce soit sur le terrain comme humainement. On a la chance de découvrir des joueuses étrangères avec différentes mentalités. C’est enrichissant.

 « La WNBA ? Ca serait dommage de ne pas tenter l’expérience aux Etats-Unis. Ce pays, c’est la crème du sport, les américains aiment et font beaucoup de basket. On a envie de voir comment le basket et le sport est traité dans ce pays. Donc pas d’appréhensions, je suis contente de vivre cette expérience à 32 ans. Et non pas à 20 ans ». 

BR : Quelle différence faites-vous dans l’évolution du basket féminin au niveau tactique et technique entre votre début de carrière jusqu’à aujourd’hui ?

C.D : Oui. Physiquement, c’est plus haut, ça va encore plus vite. Il y a des changements au niveau tactique et technique. Il y a beaucoup de choses qui ont évolué. Il y a une évolution au niveau athlétique. Dans le jeu, c’est plus rapide.

BR : Que feriez-vous pour développer le basket féminin ? Certes il y a eu un engouement avec les JO à Londres mais pour le faire perdurer et plus généralement le sport féminin ?

C.D : La priorité, c’est d’avoir des résultats. Plus y en a, plus ça permet de relayer l’information. C’est de se battre et pas essayer de séduire mais plutôt de tomber sur des gens qui croient aux valeurs du sport féminin. Il faut oser diffuser plus de sport féminin à la télé. C’est une question d’habitude, plus les gens auront l’habitude d’en voir, plus à un moment ils vont en regarder. Dans le sport féminin, il y a des choses intéressantes. Le niveau et le jeu  sont vraiment de qualités. Il faut qu’on prenne la décision d’accorder de la place à ce sport.

BR : Vous êtes beaucoup mise en lumière par les médias car vous êtes le symbole en quelque sorte de la réussite du basket féminin en France. Comment vivez-vous cet engouement médiatique ? Cela vous agace plus que cela vous enchante ?

C.D : Non pas du tout, ca ne m’agace pas. Si on veut passer dans les médias, il faut qu’on prenne le temps par moment d’accorder des interviews, de passer à la télé. Et donc d’avoir cette double casquette.  C’est toujours dommage de parler d’une personne alors que le basket est un sport collectif. Je sais qu’après Londres, mon nom est ressorti alors que sans mes 11 coéquipières je n’aurais pas remporte la médaille d’argent non plus. Il faut parler de tout le monde dans la reconnaissance.

Celine Dumerc - commentaire ASG 2012 Sport+ (c) Romain Chaib

Celine Dumerc – consultante Sport+ (c) Romain Chaib

BR : On vous a vu également commenté des matchs pour Sport+. (ndlr : commentaire sur Sport + du All Star Game féminin). Devenir régulièrement consultante basket comme certains joueurs et joueuses après leur carrière est-il envisageable après la fin de votre carrière ?

C.D : C’est quelque chose auquel je ne suis pas habitué mais que je fais avec beaucoup de plaisir. Ça m’a bien plu et éclaté de le faire sur le terrain. On verra si j’ai encore d’autres opportunités de le refaire. De suivre les matchs de basket de cette manière en pouvant le commenter, c’est intéressant et plutôt agréable de le faire.

BR : Est-ce possible un jour de vous voir entraîner un club ou de devenir sélectionneuse de l’Equipe de France féminine ? Cela vous traverse t-il la tête ?

C.D : Absolument pas. Avant d’être au contact des professionnels, il faut déjà commencer à coacher avant. Faut pas brûler les étapes. Pour moi le coaching, c’est un peu une vocation. Je ne suis pas sûr. Je ne me sens pas suivre cette voie là. Ce n’est pas du tout d’actualité.

«  Après Londres, mon nom est ressorti alors que sans mes 11 coéquipières je n’aurais pas remporte la médaille d’argent non plus. Il faut parler de tout le monde dans la reconnaissance ».

B.R : Quels conseils donneriez-vous à de jeunes basketteuses qui rêvent de vivre une carrière comme la vôtre ?

C.D : Le conseil premier que j’ai envie de leur donner est de se dire si le basket est vraiment une passion pour elles. Cela commence par là. Pour mon cas, ça m’éclatait vraiment de venir m’entraîner avec les copines et de jouer les matchs le weekend. Il faut qu’on se fasse beaucoup plaisir, qu’on s’éclate. Et que le basket soit une passion. Plus tu en feras ta passion, plus tu vas grandir. Après il faut beaucoup travailler pour atteindre le haut niveau. Mais celui qu’il ou elle peut avoir son maximum. Les notions de plaisir et de travail sont donc primordiales pour réussir.

Merci infiniment à Céline Dumerc d’avoir accordé un entretien pour Basket Rétro. Bonne chance à cette grande championne pour ses premiers pas dans la WNBA.

Propos recueillis par Richard Sengmany

Céline Dumerc Tango Bourges ballon en main (c) Olivier Martin

LE PALMARÈS DE CÉLINE DUMERC

Équipe de France Seniors

  • 5e au championnat d’Europe 2005
  • 8e au championnat d’Europe 2007
  • Médaille d’or, Europe Championne d’Europe 2009 à Riga (Lettonie)
  • Médaille de bronze au championnat d’Europe 201177
  • Médaille d’argent aux Jeux Olympiques 2012 de Londres
  • Médaille d’argent au Championnat d’Europe 2013 en France

Équipe de France Jeunes

  • Médaille de bronze au championnat d’Europe cadettes 1997
  • Médaille de bronze au championnat d’Europe des 20 ans et moins 2002
  • Médaille de bronze au championnat du monde des 21 ans et moins 2003

Club Bourges et Ekaterinbourg

  • Championne de France : 2006, 2008, 2009, 2012, 201378
  • Finaliste du championnat de France de basket-ball : 2003, 2004, 2005 ;
  • Vainqueur de la Coupe de France : 2005, 2006, 2008, 2009 ;
  • Vainqueur du Tournoi de la Fédération : 2006, 2007, 2008 ;
  • Finaliste du Tournoi de la Fédération : 2005
  • Vainqueur de la Superligue russe 2010 et 2011
  • Vainqueur de la Coupe de Russie 2010
  • Finaliste de la Coupe Ronchetti : 2002
  • Vainqueur Coupe de France : 2005, 2006, 2008, 2009, 2014

Distinctions personnelles

  • Meilleure espoir du championnat de France 2001 et 2002
  • Meilleure joueuse du Tournoi de la Fédération 2007
  • Meilleure joueuse française du championnat de France 2007-200879 et championnat de France 2013-2014
  • Joueuse de l’année 2012 pour la FIBA Europe (vote du public et des experts)
  • Désignée dans le meilleur cinq du championnat d’Europe 201376
  • Décorée de la médaille Robert Busnel, plus haute distinction de la Fédération française de basket-ball, en juillet 2013.
  • Sportif de l’année 2012 élue par les auditeurs et internautes de France Info
  • Joueuse européenne de l’année 2012 selon le journal italien Gazzetta dello Sport.
  • Élue 3e du classement des Championnes des champions français de L’Équipe en 2012

Décoration 

En tant que médaillée des Jeux olympiques de Londres, elle est nommée au rang de Chevalier de l’Ordre national du Mérite.

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About Richard Sengmany (354 Articles)
Découvrant le basket dans les années 90 grâce à la diffusion des matchs NBA sur Canal+, je rédige depuis plus de dix ans des articles sur la balle orange, sur d'autres disciplines sportives et la culture.

2 Comments on ITW Céline Dumerc – Partie 2 : « S’éclater à s’entraîner avec les copines et à jouer les matchs le weekend »

  1. Excellent article si on fait abstraction des fautes.

    Aimé par 1 personne

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