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[Playoffs LNB] Le shoot décisif et légendaire de Michael Ray Richardson!

France

Trainant une adresse cataclysmique durant tout le match, Michael Ray Richardson donnera finalement le titre à Antibes sur un shoot ultra-clutch. Pau-Orthez vs Olympique Antibes match 4 des Finales 1995.

La passion du basketball… Quelle autre explication pour définir la carrière fantastique et tortueuse de ce grand enfant de Sugar Ray Richardson? Il passera successivement de lycéen anonyme à star NCAA, de rookie chauffant le banc des Knicks à All-Star NBA, de joueur exclu et déchu aux Etats-Unis à joueur adulé et repenti en Europe. Un parcours qui aurait brisé bien des hommes mais qui renforcera le grand Michael en donnant au personnage un caractère unique qui aura marqué toutes les équipes qui ont eu la chance de l’accueillir en leur sein.

La passion du basketball, c’est tout ce qu’on peut remarquer chez le jeune Micheal Ray car dans son lycée de Denver, il n’ébloui pas grand monde balle en main. Les recruteurs universitaires ne se bousculent donc pas au portillon pour l’enrôler. Il échoue dans le Montana. Michael Ray ne devient pas pêcheur de truites comme Norman Mclean l’auteur de « Et au milieu coule une rivière ». Il va surtout pêcher de sacrées grosses statistiques. Une année freshman discrète puis trois autres qui le consacreront comme un des grands joueurs universitaires de l’époque avec un dernier exercice éblouissant (24.2 points, 6.9 rebonds, 4.3 passes en 77/78).

Michael Ray Richardson sous le maillot d'Antibes @ Lire d'Or 1995

Michael Ray Richardson sous le maillot d’Antibes @ Lire d’Or 1995

La passion du basketball, il faut s’accrocher pour la conserver quand on tombe chez des Knicks en pleine période mélodramatique. New York a la gueule de bois après les années brillantes de la génération Frazier/Monroe/Reed. Drafté en 4ème position,  Richardson joue pourtant peu en tant que rookie dans une équipe déprimante (31v/51d). Il gagne finalement la confiance du coach Red Holzman et devient par la suite un des top meneurs de la ligue et se distinguant comme meilleur passeur, meilleur intercepteur et un des meilleurs défenseurs.

La passion du basketball, c’est peut-être ce qui le maintient en vie au vu des ses excès. New York est très différent du Montana. Pas de truites, de grandes forêts ou de grizzlies; et si au milieu, coule une rivière, c’est une rivière de cocaïne. Les ligues sportives américaines et une partie de la société ont littéralement le nez dans la poudre, une drogue qui explose au début des années 80.

Sugar Ray y plonge comme tant d’autres et a bien du mal à en décrocher. Richardson traversa le pays par deux fois (aller-retour des Golden State Warriors aux New Jersey Net en 82/83) sans jamais réussir à se débarrasser de ses vieux démons. Il sera toujours performant sur le terrain mais la NBA sous l’impulsion de David Stern a décidé de sévir sur la drogue pour redorer son blason. Les duels Bird/Magic et l’arrivée d’un jeune numéro 23 aux Bulls,  ont fait grimper les audiences. Plus question de ternir son image. Richardson est averti une fois, deux fois, trois fois et c’est l’exclusion à vie de la ligue américaine. Le joueur admiré par Magic Johnson et Isiah Thomas et qui aura cumulé  14.8 points, 5.5 rebonds, 7 passes et 2.6 interceptions en 556 matchs n’est plus le bienvenue en NBA.

La passion du basketball, est essentielle quand on continue sa carrière à plus de 40 ans du coté d’Antibes. Il n’a plus rien a prouver a personne. Ayant rebondi en Europe, il est devenu un figure incontournable du spaghetti circuit (Virtus Bologne, Livourne) où il a accumulé les stats et les dollars.  L’envie de jouer ne faiblit pas. Michel Raymond Richard Fils (surnom affectueux donné par Jacques Monclar) se sent comme un poisson dans l’eau sur la côte d’Azur. Plus question de mener le jeu à plein temps. Antibes possède déjà un meneur qui a des turbos fusées sous les semelles, un certain David Rivers. Pas la peine de scorer à tout va non plus. Rivers assure la marque en même temps que Stéphane Ostrowski, l’intérieur qui garantit 20 points à 60% tous les soirs.

Michael Ray Richardson au lancer-franc @ Lire d'Or 1995

Michael Ray Richardson au lancer-franc @ Lire d’Or 1995

L’ancien des Knicks se fixe à l’aile où il ne fait pas l’âge des ses artères (15.7 points avec 41% à 3pts, 4.9 rebonds, 3.7 passes et 2.4 interceptions en 22 matchs lors de cette saison 94/95). Antibes se balade autant en saison régulière, qu’en playoffs où leur jeu ultra offensive fait des ravages. La finale contre Pau-Orthez ne devrait être qu’une formalité. Ça commence mal,avec une défaite en ouverture à domicile à cause d’un tandem d’américains volants. Antibes passe à deux doigts de la catastrophe après une victoire difficile après prolongation lors du deuxième match (100 à 96). Sous l’impulsion d’un David Rivers fantastique (36 points), les hommes de Monclar s’adjuge la troisième manche (85 à 71). Antibes mène 2 victoires à 1, il suffit de gagner le prochain match mais rien n’est joué car le quatrième acte se joue à Pau.

La passion du basketball, il faut l’avoir pour vouloir prendre le dernier shoot après la prestation que va fournir Micheal Ray. Les grands joueurs se réveillent pendant les grands événements. « Ce match est pour moi! » penset-il. Jusque là il n’a pas flambé lors de ces finales avec 14 points de moyenne, 4.6 rebonds, 2 passes et un faible 29 % à 3pts après 3 parties. Ostrowski (22 points à 60.5% aux tirs, 4.3 rebonds, 2.7 passes) et surtout David Rivers (28.3 points à 58.6 % aux tirs, 5.3 rebonds, 4.3 passes) ont assurés le scoring et le show.

Première mi-temps: clang, clang, clang, boing, boing. Richardson a arrosé le cercle (1 sur 7) et marqué seulement 2 points. Mais Antibes mène 48 à 44 après 20 minutes dans un match offensif où Rivers (15 points) et Ostro (9 points) continuent de marquer ces finales, bien soutenu par Redden (8 points) et le jeune Foirest (8 points). « Pas Grave » se dit Micheal Ray « Je vais dominer la deuxième mi-temps ». Boing, boing, boing, clang, clang; il continue d’assassiner l’arceau et joue sans doute le plus mauvais basket de sa vie (2 sur 17 aux tirs dont 0 sur 6 à trois points à 30 secondes de la fin) au moment le plus important de la saison! Pau-Orthez qui n’avait pas mené une seule fois en 2ème mi-temps se retrouve devant après deux lancers de Freddy Fauthoux. 79-78, trente secondes de jeu, dans une ambiance étouffante. Le tir devrait échoir à Rivers ou Ostrowski.  La zone paloise les sert de près. Foirest passe le ballon à Richardson. Moins de 10 secondes à jouer. Fauthoux est sur lui, Michael Ray le domine nettement en taille, il l’attaque dos au cercle. Conrad McRae hésite à venir en aide,  l’ex-étudiant du Montana arme son bras à 6 mètres de la cible.

LES DERNIÈRES SECONDES DU MATCH:

 

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