L’Open McDonald’s Championship, 12 années de succès [1987 – 1999]
International
Aujourd’hui, Basket Retro vous propose un petit récapitulatif de l’Open McDonald’s qui est apparu en 1987 et a disparu en 1999. C’est la première véritable confrontation entre les meilleurs clubs mondiaux et une équipe NBA. Depuis, remplacée par le NBA Europe Live Tour, puis par les divers matchs de présaison entre franchises NBA, cette compétition a rencontré un vif succès dès sa première édition à Milwaukee. En 9 tournois, les équipes NBA n’ont jamais perdu la moindre rencontre : 9 titres, 18 succès.
1987 – MILWAUKEE
Seulement trois équipes étaient représentées pour la première fois, l’équipe nationale Russe (ou devrions-nous dire URSS?) et Milan. Vous reconnaîtrez d’ailleurs sur la photo ci-contre, Mike D’Antoni, encore joueur à cette époque pour le club italien. Si Milan n’était qu’un faire valoir à se faire dominer par les américains et les russes, la finale entre ces deux derniers allait se résumer à une boucherie où les Bucks de Jack Sikma, Sidney Moncrief, Terry Cummings (MVP) réalisent une démonstration de force et de niveau. Les audiences sont excellentes, la FIBA comme la NBA sont ravis, presque autant de téléspectateurs que pendant le tournoi de Wimbledon, un exploit.
Résultats
- Milwaukee – Milan: 123-111
- URSS – Milan: 135-108
- Finale: Milwaukee – URSS: 127-100
1988 – MADRID
Voyage sur le vieux continent cette fois avec l’Espagne. KC Jones, l’entraîneur des Celtics, est resté aux Etats-Unis, c’est son assistant Jimmy Rodgers qui prend en main le coaching. Le Real Madrid affronte le Scavolini Pesaro tandis que l’équipe nationale Yougoslave de Vlade Divac et Toni Kukoc doivent en découdre avec les vieux Celtics de Boston. Les Espagnols gagnent 108-96 face aux Italiens où évolue Larry Drew (futur coach des Hawks et Bucks). Encore une fois, les Américains écrasent la concurrence, Boston l’emporte 113-85 et on attend de pied ferme la finale les opposant aux locaux de Madrid. Une finale où le jeune Drazen Petrovic montre tout son talent (22 points), mais guère suffisant pour contrer la machine verte et un certain Larry Bird, 29 points et MVP.
Résultats
- Boston – Yougoslavie: 113-85
- Real Madrid – Scavolini Pesaro: 108-96
- 3ème place: Yougoslavie – Scavolini Pesaro: 100-91
- Finale: Boston – Real Madrid: 111-96
1989 – ROME
Après l’Espagne, c’est l’Italie qui organise le tournoi. Milan, Barcelone, Split et Denver sont conviés à l’évènement. Le Barça cherche à jouer la défense de zone, persuadé que c’est la meilleure solution contre les Américains qui connaissent peu ce système à l’européenne, mais c’est tout le contraire qui se passe. Walter Davis et Alex English se font le plaisir de bombarder chaque espace accordé, 47 points à eux deux, 34 points d’écart. La finale les oppose à Split, une génération en or composé de Toni Kukoc, Dino Radja, Vladimir Perasovic, Zan Tabak et le vétéran Dusko Ivanovic. Match très disputé où Walter Davis est élu MVP (26 points) et Danny Schayes signe une performance étonnante (29 points). En face, on note les 31 points d’Ivanovic et les 29 unités et 9 rebonds de Radja. Pendant ce temps-là, grâce à l’ancienne star NBA, Bob McAdoo (36 pts), Milan décroche la 3ème place grâce à sa victoire sur Barcelone.
Résultats
- Denver – Barcelone: 137-103
- Split – Milan: 102-97
- 3ème place: Milan – Barcelone: 136-104
- Finale: Denver – Split: 135-129
1990 – BARCELONE
Retour en Espagne et cette fois-ci en Catalogne. Face aux Italiens de Pesaro, les Knicks sont à deux doigts de perdre la rencontre. Menés de 3-pts à 30 secondes du terme, Gerald Wilkins égalise et permet à New York de s’imposer après prolongation. Merci à Ewing pour sa perf’ monstrueuse (34 points – 17 rebonds – 8 contres !). Nouvelle finale pour Split qui s’est défait de Barcelone, et les Knicks vont jouer bien plus sérieusement en étant plus physique. Face au phénomène Kukoc, Patrick Ewing ne fait pas de cadeaux. Au cours des Goodwill Games (compétition rivale aux JO, crée par Ted Turner) quelques mois auparavant, le jeune croate avait claqué un poster sur Alonzo Mourning, grand ami de Pat et « The Beast » a vengé son compatriote de Georgetown en assénant un contre puissant sur le frêle ailier de Split. « Je ne pouvais pas le laisser dunker sur nous deux… » a dit Ewing. Victoire sans problème de New York, 117-101.
Résultats
- New York – Scavolini Pesaro: 119-115 OT
- Split – Barcelone: 102-97
- 3ème place: Barcelone – Scavolini Pesaro: 106-105
- Finale: New York – Split: 117-101
1991 – PARIS
La France voit enfin le jour dans cette compétition, enfin façon de parler. Le CSP Limoges a l’honneur d’affronter les Lakers de Magic d’entrée. Richard Dacoury ou encore Stéphane Ostrowski se retrouvent face à leurs idoles: » c’est un rêve pour nous tous, nous sommes heureux et fiers d’avoir les Lakers en face de nous, s’ils font jouer un maximum leur seconde unit, on a des chances de montrer que nous ne sommes pas ridicules ». 23 points pour Divac, 21 passes pour Magic, 30 point d’écart. La finale contre Badalone a été la plus critiquée. Alors que Los Angeles menait de 13 unités, les Espagnols de Villacampa réalisent un gros come-back pour revenir tout près des Américains à -2 et 30 secondes à jouer. Pour des raisons obscures, l’arbitre Ed Rush décide de redonner le ballon à ses compatriotes US sur une remise en jeu qui était pourtant clairement en faveur de Badalone… Magic est élu MVP.
Résultats
- Los Angeles – Limoges: 132-101
- Badalone – Split: 117-86
- 3ème place: Limoges – Split: 105-91
- Finale: Los Angeles – Badalone: 116-114
1993 – MUNICH
L’Allemagne contribue à son tour. Deux mois après la disparition tragique de Drazen Petrovic, le trophée de MVP porte désormais son nom. C’est alors tous les deux ans que s’organise l’Open McDonald’s, afin d’éviter que cela se chevauche avec les JO et les championnats du monde. Une belle pléiade d’équipes sont réunies : les finalistes NBA Phoenix, les demi-finalistes de l’Euroleague, Madrid, le champion d’Europe, Limoges et enfin Bologne. Leverkusen et les brésiliens de Franca ont été aussi invités. Phoenix et Limoges sont exemptés du 1er tour du fait de leur statut de champion. Le CSP craque contre les Italiens pendant que le Real de Sabonis se fait écraser par les Suns (+ 30). Charles Barkley score 28 points en finale face à Bologne. Il est élu MVP du tournoi et reçoit en récompense des chants Chicago! Chicago! pour avoir chambré le public de Munich. Et ce en référence à sa défaite contre Jordan en juin.
Résultats
- Bologne – Franca: 129-88
- Madrid – Leverkusen: 85-75
- Demi-Finale: Bologne – Limoges: 101-85
- Demi-Finale: Phoenix – Madrid: 145-115
- 5ème place: Franca – Leverkusen: 104-97
- 3ème place: Madrid – Limoges: 123-119
- Finale: Phoenix – Bologne: 112-90
1995 – LONDRES
Pas mal de nouveautés pour cette édition. Pour la première fois, les champions NBA sont invités, ils en profitent d’ailleurs pour dévoiler leurs nouveaux maillots pour la saison prochaine, qualifiés de pyjamas par Barkley avant qu’il ne le porte lui-même un an après… C’est également une grande première pour un club hors Amérique et Europe car ce sont les Australiens de Perth qui sont à la fête. Blessé, Hakeem Olajuwon assiste aux matchs de ses coéquipiers dans les gradins. Les Wildcats de Perth vont donc croiser les Rockets sur le chemin et pas de quartier, les pauvres australiens ont pris une fessée : 40 points d’écart. Bologne s’étant défait du Real Madrid, c’est une finale sans suspense entre Italiens et Rockets avec un Drexler qui rend une copie propre (25 points et 10 passes) et soulève au passage le trophée de MVP.
Résultats
- Bologne – Maccabi Tel-Aviv: 112-103
- Madrid – Sheffield: 99-71
- Demi-Finale: Bologne – Madrid: 102-96
- Demi-Finale: Houston – Perth: 116-72
- 5ème place: Maccabi Tel-Aviv – Sheffield: 107-89
- 3ème place: Perth – Madrid: 93-86
- Finale: Houston – Bologne: 126-112
1997 – PARIS
Ah les français qui vont pouvoir admirer Michael Jordan et les Bulls! Pas de Pippen ni de Rodman, MJ va devoir retrousser ses manches pour ne repartir les mains vides. Invité sur le plateau de « Nulle Part Ailleurs » sur Canal +, il annonce la couleur: « aucune chance qu’on perde ». Le PSG Racing, champion de France va pourtant donner du fil à retordre à Chicago (voir vidéo en fin d’article). Les Struelens, Risacher, Dacoury ou Thierry Zig ne sont pas impressionnés. Le match est haché et les Bulls arrachent la victoire 89-82, soit le plus faible score d’une équipe NBA depuis la création de ce tournoi. 28 points pour Jordan qui a encore fait le show malgré tout. Avec ironie, Bozidar Maljkovic coach de Paris avait déclaré au New York Times: « sans Jordan, on gagnait… » En finale, les Bulls sont opposés aux champions d’Europe d’Olympiakos de David Rivers. Victoire sans difficulté des Bulls avec un Jordan de gala, 27 points. MJ régale le public pour sa dernière apparition en tant que joueur en Europe.
Résultats
- Atenas Cordoba – Trévise: 87-78
- Paris – Barcelone: 97-84
- Demi-Finale: Olympiakos – Atenas Cordoba: 89-86
- Demi-Finale: Chicago – Paris: 89-82
- 5ème place: Trévise – Barcelone: 106-103
- 3ème place: Atenas Cordoba – Paris: 88-78
- Finale: Chicago – Olympiakos: 104-78
1999 – MILAN
Dernière édition et c’est San Antonio qui ferme la marche. Un plateau d’équipes plutôt varié avec deux clubs européens, un brésilien, un australien et même Hekmet, une équipe du Liban basé à Beyrouth! Varèse va pousser les Spurs dans leurs derniers retranchements (gros dunk de Daniel Santiago sur les tours jumelles en passant), et l’affiche de la finale s’avère surprenante. Alors qu’on s’attendait à voir Kaunas, champions d’Europe, c’est les Brésiliens de Vasco de Gama qui se qualifient. Une finale peu passionnante entre Vasco et les Spurs qui gagnent avec 35 points d’écart. Tim Duncan est élu MVP.
Résultats
- Vasco De Gama – Adelaide: 90-79
- Varèse – Hekmeh: 98-88
- Demi-Finale: Vasco De Gama – Kaunas: 92-86
- Demi-Finale: San Antonio – Varèse: 96-86
- 5ème place: Adelaide – Hekmeh: 91-84
- 3ème place: Kaunas – Varèse: 97-78
- Finale: San Antonio – Vasco De Gama: 103-68
Pour des raisons inconnues ou floues, le tournoi Open Mc Donald’s fut donc arrêté en 1999 après la victoire des Spurs. Par la suite, c’est de nouveau des matchs d’exhibition avec le NBA Europe Live tour qui sont programmés depuis 2006 jusqu’à aujourd’hui. La formule est différente, puisque plusieurs pays sont choisis pour organiser différentes rencontres entre des équipes NBA et les équipes locales, ou des confrontations entre équipes NBA .
MICHAEL JORDAN ET LES BULLS CONTRE PARIS EN 1997
Crédits photos : Photo by Andrew D. Bernstein/NBAE via Getty Images/NBA.com
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