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7 décembre 2006, le match d’anthologie entre les Nets et les Suns

Match de légende

Montage Une : Luca Cerutti pour Basket Rétro

Il y a 16 ans jour pour jour, le 7 décembre 2006, les Phoenix Suns et les New Jersey Nets nous régalaient d’un match d’exception au Continental Airlines Arena. Ce soir-là, les deux équipes cumuleront 318 points pour flirter avec le podium des matches les plus offensifs de l’histoire.

Si D’Antoni a, ces dernières années, terni sa réputation dans les deux mégalopoles que sont New York et Los Angeles, l’américano-italien était considéré durant son passage dans l’Arizona comme l’un des meilleur coach de la Ligue (élu Coach of the Year en 2005).

Instigateur du fameux « 7 seconds or less », D’Antoni vit son système atteindre son paroxysme un soir de décembre 2006 face aux New jersey Nets. La confrontation des deux meilleurs meneurs NBA des années 2000 (et ex-coéquipiers aux Suns) tourna à l’avantage du double MVP en titre, Steve Nash, qui permit à Phoenix de remporter la rencontre après deux prolongations sur le score de 161 à 157 !

UNE PERFORMANCE INTOUCHABLE DEPUIS 1983

Quatrième match le plus offensif de l’histoire (cf. classement ci-dessous), la performance est d’autant plus remarquable dans le contexte des années 2000 où la moyenne de points par rencontres était bien inférieure aux décennies précédentes. C’est bien simple, jamais un match n’avait atteint un tel niveau de scoring depuis novembre 1990.

  1. 370 points. Denver Nugget 184 – 186 Detroit Pistons13/12/83
  2. 337 points. San Antonio Spurs 171 – 166 Milwaukee Bucks – 06/03/82
  3. 320 points. Denver Nuggets 158 – 162 Golden State Warriors02/11/90
  4. 318 points. Denver Nuggets 163 – 155 San Antonio Spurs – 11/01/84
  5. 318 points. New Jersey Nets 157 – 161 Phoenix Suns07/12/06
  6. 316 points. Philadelphia Warriors 169 – 147 New York Knicks – 02/03/62
  7. 316 points. Cincinnati Royals 165 – 151 San Diego Rockets – 12/03/70
  8. 316 points. Phoenix Suns 173 – 143 Denver Nuggets – 10/11/90
  9. 314 points. San Antonio Spurs 161 – 153 Denver Nuggets – 07/11/90
  10. 312 points. Boston Celtics 173 – 139 Minneapolis Lakers– 27/02/59

A noter l’omniprésence des Nuggets, et plus particulièrement la version 90/91. Cette saison-là, ils ont été défaits, en un peu plus d’un mois, lors de trois des dix matches les plus offensifs de l’histoire ! Quelques chiffres hallucinants de cette triste saison dans le Colorado : Entre le 7 et le 10 novembre 90, les Nuggets perdent trois matches en encaissant un total de 469 points (soit 156 points encaissé en moyenne)… Sur 82 matches, ils en perdent 62, et encaissent 22 fois plus de 140 points… Ils concluent l’année avec la pire défense de la ligue (130,8 points encaissés par match) mais la meilleure attaque (119,9 points marqués)

48 MINUTES DE FESTIVAL OFFENSIF

La rencontre démarre sur des bases classiques avec des Suns qui mènent d’un petit point après 12 minutes de jeu (29-30). Le score à la mi-temps, qui s’est conclue par un tear drop au buzzer de Shawn Marion, est élevé (58-64 à l’avantage des Suns) mais n’est pas surprenant (les Suns sont réputés pour leur attaque flamboyante), et ne laisse pas encore présager une telle issue à la rencontre.

Le 3ème quart temps se poursuit sur les mêmes bases avec les deux équipes qui ne se lâchent pas d’une semelle (90-92 pour les Suns et 12 minutes à jouer). La rencontre s’enflamme alors dans les 12 minutes restantes au plus grand plaisir des spectateurs.

Jason Kidd, sur une passe adressée à Vince Carter en début de 4ème quart temps, enregistre son 78ème triple-double en carrière. Un chiffre symbolique qui lui permet d’égaler Wilt Chamberlain et de partager la troisième marche d’un podium dominé par Oscar Robertson (181 triple-doubles), et Magic Johnson (138 triple-doubles).

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Les points se multiplient et la tension devient palpable à l’image de cette échauffourée entre Nash et Mikki Moore. Les trois dernières minutes du temps réglementaire sont d’une rare intensité pour une simple rencontre de saison régulière. Notre MIP en titre, Boris Diaw, démontre tout son sang froid en donnant l’avantage à son équipe sur un hook shot à 35 secondes du buzzer. Mais la classe de Vince Carter qui dépose un lay-up compliqué entre les tentacules de « Matrix », et une succession de lancer francs placent New Jersey dans les meilleures dispositions pour offrir une victoire de prestige à son public. C’était sans compter sur la vista du plus célèbre canadien d’Arizona. Les quatre secondes sur l’horloge suffisent à Steve Nash pour déclencher un shoot à trois points dont il a le secret. 133 partout et les deux équipes s’accordent une prolongation pour se départager.

DES PROLONGATIONS POUR RENTRER DANS L’HISTOIRE

Cinq minutes ne suffisent pas aux protagonistes pour déterminer un vainqueur, et la rencontre se dirige vers une seconde prolongation sur le score de 143-143. L’épuisement ne semble pas gagner les troupes de Lawrence Frank et Mike D’Antoni qui poursuivent leur récital offensif sur ces cinq dernières minutes.

boris diaw

Boris Diaw jouera un rôle déterminant dans cette période. Après avoir servi Steve Nash, seul derrière la ligne à 3 points, le meneur des Suns renvoie l’ascenseur à l’ancien palois qui s’offre le 2+1. Les Nets ne veulent rien lâcher, mais Phoenix non plus. Shawn Marion réceptionne les caviars de Diaw et Nash pour conserver les 6 points d’avance durement acquis par les siens. Un avantage qui paraît alors décisif à un peu plus d’une minute du terme. Mais il n’en sera rien dans ce match au scénario toujours plus fou.

Richard Jefferson score tout d’abord un tir primé, et après un stop défensif, les Nets recollent une nouvelle fois au score sur un lay-up acrobatique de Jason Kidd qui valide le « and one » (157-157). Mais Boris est là, ultra-clutch, face à Jason Kidd qu’il domine au poste pour reprendre les devants au score. Deux lancer francs finiront d’achever les Nets, malheureux perdants d’une lutte épique. Score final : 157-161 !

QUATRE JOUEURS À PLUS DE 30 POINTS

Qui dit haut scoring, dit statistiques individuelles ronflantes. Outre l’immense triple double de l’actuel coach des Bucks, qui terminera la rencontre avec 38 points, 14 passes et 14 rebonds, on peut noter les performances de ses acolytes des Nets : Vince Carter (31 points à 13/17, 9 passes et 4 rebonds) et Richard Jefferson (25 points).

Côté Suns, Boris Diaw aura été, une fois n’est pas coutume, particulièrement altruiste avec 14 passes et 16 points. Shawn Marion inscrira 33 points, et Stoudemire se payera un énième double double (23 points et 11 rebonds). Mais le MVP du match est un certain numéro 13 : 42 points, 13 passes, 6 rebonds, et une adresse insolite à 3 points (6/7, la même stat que Raja Bell qui lui se contentera de 24 points au total).

Dixéà ans plus tard, jamais ce niveau de scoring n’a de nouveau été atteint, une preuve supplémentaire du caractère rarissime de cette performance.

Retrouvez le boxscore de la rencontre en cliquant ici.

L’ESSENTIEL DU MATCH EN IMAGE

Crédits Photos : NYTimes/Getty Image

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About Simon ANNIC (20 Articles)
NBA Addict depuis les premiers dribbles de Kobe avec les Lakers, je suis autant passionné par la NBA actuelle que par l'histoire de la grande ligue, de Red Auerbach à Phil Jackson, d'Elgin Baylor à Chris Paul.

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