NBA et musique : deux univers liés à travers l’histoire
Musique
De par sa culture et son évolution au fil des années, le basketball et plus particulièrement la NBA a toujours eu des liens proches avec le monde musical, et plus particulièrement le rap.
Touchant la même cible, la frontière entre musique et Basketball a souvent été franchie, des artistes s’inspirant du monde de la balle orange pour écrire leurs chansons ou des joueurs sortant leur propre album ou créant leur label musical. Retour sur l’histoire d’un lien qui s’est renforcé au fil des années.
LES ANNEES 70’S ET 80’S – LA NBA COMME SOURCE D’INSPIRATION
Véritables pionniers du Rap, les New Yorkais SugarHill Gang sortent en 1979 le fameux « Rapper’s Delight » et un verset qui restera célèbre « I got a color TV so I can see the Knicks play basketball ». Quelques années plus tard en 1984, Kurtis Blow, également de New York et fans des Knicks, sort le mytique « Basketball ». L’idée est venue de sa femme de l’époque qui lui suggéra d’écrire une chanson sur le sport numéro 1 des afro-américains. Kurtis Blow et William « Billy-Bill » Waring avec qui il écrivit les paroles de la chanson étaient de véritables fans de NBA.
Kurtis Blow : « Billy-Bill » et moi-même parlions de basketball tout le temps, on savait exactement qui mettre dans la chanson. Nous voulions mettre les joueurs que nous avions vu jouer en grandissant […] J’adorais Walt Frazier,Dick Barnett, Earl Monroe et toutes ces équipes des Knicks en fait, mais j’étais un gros fan de Julius Erving, Dr.J. C’était la référence et j’ai détesté – détésté- qu’il évolue en ABA. Les choses auraient été meilleure pour tout le monde si Dr.J. avait gagné ses titres en NBA, où il devait être ».
Au final on retrouve dans les lyrics les plus grands joueurs, de Julius Erving à Moses Malone en passant par Wilt Chamberlain, Willis Reed ou Pete Maravich…
William Waring : « La seule chose que Kurtis Blow a imposé pour la chanson, c’est que Julius Erving soit le premier cité »
« Basketball» sera repris par plusieurs artistes par la suite comme Master P ou Lil Bow Wow avec plus ou moins de succès.
Bien que le rap ait été le premier style musical à s’inspirer de la NBA, des artistes issus de genres musicaux différents ont également été influencés par le basketball. Le groupe Pearl Jam, pionnier du mouvement Grunge avec Nirvana étaient d’ailleurs baptisés à leur début fin des années 80 «Mookie Blaylock», en hommage au joueur des Nets. Ils changèrent de nom pour Pearl Jam au début des années 90 pour des raisons de droits mais baptisèrent leur premier opus – l’un des plus grands albums de Rock de l’histoire – « Ten », soit le numéro de Blaylock.
Pearl Jam sera d’ailleurs une source d’inspiration et de motivation de Dennis Rodman et ce dernier a à plusieurs reprises remercié le leader du groupe Eddie Vedder pour avoir participé à son succès sur le terrain
« Chaque fois que j’étais à la salle ou dans le vestiaire, chaque fois que je faisais quelque chose, je mettais Pearl Jam et j’écoutais Eddy Vedder […] Je pouvais ressentir sa musique, sa vibration dans sa voix. Sachant toutes les épreuves et les malheurs qu’il a vécu avec sa mère et sa famille, pouvoir s’évader et juste chanter et faire adhérer les gens à sa musique m’a véritablement motivé. J’écoute encore Pearl Jam aujourd’hui »
LES ANNEES 90’S – LES APPARITIONS DE JOUEURS NBA DANS LES CLIPS VIDÉOS
C’est durant les années 90s et avec l’explosion des clips vidéo que le phénomène inverse commença à se présenter. Des joueurs NBA, plus ou moins connus se retrouvèrent inviter à participer à des clips vidéos des plus grands artistes.
Et en 1992, si la NBA a Michael Jordan comme superstar, le monde musical est à genou devant un autre MJ : Michael Jackson. La réunion entre les deux plus grandes stars du monde aura lieu cette année-là. Pour son huitième album solo, le King of Pop invite Michael Jordan pour le clip de « Jam », première chanson de l’album Dangerous.
Magic Johnson, l’autre méga-star NBA participera également à cet album en faisant une apparition dans le Clip « Remember the Time » où il jouera le rôle d’un garde égyptien ! Par la suite, Shaquille O’neal collaborera également avec Michaël Jackson, pour l’album HIStory en 1995.
D’autres joueurs NBA feront des apparitions dans des clips video, certains dans leur rôle comme Anthony Mason dans le clip « Root Down » des Beastie Boys en 1994, Walt Williams et Alonzo Mourning dans « Only Wanna be with you » de Hootie and the blowfish en 1994. D’autres feront des prestations plus originales, comme Jack Halley dans le clip « Love in an Elevator » d’Aerosmith où l’on voit l’ancien « babysitter » de Rodman aux Bulls danser torse nue avec une personne de petite taille dans les bras devant une porte d’ascenseur. Le géant George Muresan fait également une apparition remarquée dans le clip de « My Name is » d’Eminem où on le voit jouer le ventriloque avec une poupée !
LES JOUEURS NBA QUI S’IMPROVISENT « ARTISTES »
Alors que le rapper Master P semble être l’artiste à avoir été le plus proche d’une carrière NBA (il a eu deux contrats avec les Hornets et les Raptors fin des années 90’s, participant à des matchs de pré-saison), beaucoup de joueurs NBA ont quand à eux tenté une carrière musicale avec plus ou moins de succès.
Shaquille O’neal est peut-être celui qui aura le plus réussi dans ce domaine. Avec quatre albums à son actif, dont le très bon « You can’t stop the reign », Shaq a collaboré avec des grands noms comme Notorius BIG, Michael Jackson, KRS One, Jay-Z ou encore Mobb Deep.
Dans un style différent, l’ancien Aillier-Fort des Suns, Wayman Tisdale à eu une belle carrière musicale après sa retraite des parquets. Avec 9 albums à son actif dans un style Jazz, l’ancien bassiste est celui qui a sorti le plus d’album, avec à chaque fois, des opus de qualité.
Autre superstar à avoir collaboré avec les plus grands (notamment Kurupt et Redman), Chris Webber et son album « 2 Much Drama » sorti en 1999, qui restera quelques semaines dans les Charts des meilleurs ventes.
Certains se sont prêtés au jeu le temps d’une compilation, notamment Jason Kidd, Dana Barros, Brian Shaw ou encore Cedric Ceballos pour la compilation « BasketBall’s Best Kept Secret » sortie en 1994.
D’autres ont eu par contre un accueil des critiques plus mitigé, notamment Tony Parker, Kobe Bryant ou Allen Iverson qui n’auront pas laissé une trace indélébile dans l’univers musical.
LES LIAISONS DANGEREUSES
Enfin, on ne peut mentionner les liens étroits entre musique et basketball sans parler des liaisons qu’ont eu certains joueurs avec des artistes renommés et qui ont eu une influence, ou pas, sur les destins de certaines équipes.
« L’affaire » la plus médiatique est surement la liaison Dennis Rodman – Madonna. Longuement décrite dans le premier livre de Rodman « Bad as I Wanna Be », cette relation de seulement deux mois durant les playoffs 1994 a fait du bruit. Les San Antonio Spurs ont d’ailleurs reproché à Rodman son manque d’implication dans l’équipe durant cette courte histoire. Madonna en était d’ailleurs pas à son premier fait d’armes puisqu’on lui a également prêté des relations avec Brian Shaw, Charles Barkley, Bison Dele ou encore John Starks.
Autre histoire déjà évoquée sur Basket Retro, la relation complexe à 3 entre la chanteuse Toni Braxton, Jason Kidd et Jim Jackson qui a causé la fin des 3J à Dallas, durant les années 90’s.
Heureusement, certains couples artistes / joueurs NBA, n’ont pas connus autant de vagues, comme Grant Hill et la chanteuse Tamia ou Shannon Brown et Monica.
Au final, les liens entre NBA et l’univers musical ne cessent de se resserrer. Beaucoup ont aujourd’hui compris qu’un business global était à saisir et il n’est pas étonnant de voir des artistes à la renommée mondiale comme Jay-Z ou Drake présents au sein même de franchises ou auprès des plus grands joueurs comme Kevin Durant. D’autres joueurs NBA comme Metta World Peace ont créé leur propre Labels musicaux.
POUR LE PLAISIR DES OREILLES « BASKETBALL » de Kurtis Blow :
Crédits photo : Universal/NBAE/Sports Illustrated
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