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29 Avril 1976 : Le Miracle de Richfield

Franchise History

Montage Une - Laurent Rullier

Mai 1976 : les Cavaliers viennent de s’incliner face aux Boston Celtics, futurs champions, lors des finales de conférence Est. Mais plus que de la déception, c’est bien de la fierté qui se dégage du vestiaire de Cleveland. Retour sur une équipe inattendue qui, en l’absence de superstars, a su captiver la NBA à grands coups de miracles.

Les origines de l’équipe remontent à la création même de la franchise en 1970. Nick Mileti, un homme d’affaire local, propriétaire du Richfield Coliseum, obtient l’accord de la NBA pour une nouvelle franchise dans l’Ohio. Mileti donne son identité à la franchise avec le nom de Cavaliers et les couleurs rouge et or de son lycée John Adams High School. Il contacte également un coach qui officiait à Bowling Green, son université, lorsqu’il y étudiait : Bill Fitch. Ce duo restera soudé pendant 9 ans à la tête de la franchise.

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Nick Mileti & Bill Fitch (1970)

Leur première mission : la draft d’expansion pour former le roster. Parmi les nombreuses pièces récupérées lors de cette draft, une seule s’inscrira dans la durée : Bingo Smith. Arrière/ailier shooteur avec une capacité à marquer de loin et un rainbow shot signature, Smith ne suffira cependant pas à éviter des premières saisons difficiles pour la franchise de l’Ohio. Ces saisons leur permettent de se retrouver dans le top 3 de chaque draft entre 1971 et 1974. Avec le 1e choix de la draft 1971, ils sélectionnent l’arrière Austin Carr, scoreur infatigable, depuis surnommé Mr Cavalier et devenu commentateur de Cleveland. Avec le 2e choix de la draft 1973 ils sélectionnent l’ailier fort Jim Brewer, oncle de Doc Rivers, un intérieur spécialiste du rebond et de la défense. Cependant l’équipe ne se construit pas que par la draft, elle utilise également ses picks dans des trades, dont deux avec les Lakers en 1972 et 1974 respectivement pour le meneur organisateur Jim Cleamons et le pivot scoreur Jim Chones. Le 3e choix de la draft 1974 est également échangé, cette fois à Seattle contre l’arrière/ailier Dick Snyder et le 8e choix de cette même draft qui deviendra l’ailier Campy Russell.

Smith, Carr, Cleamons, Brewer, Chones, Snyder et Russell. Ce groupe de 7 joueurs cumule au total 39 saisons sous le maillot des Cavaliers dans les années 1970. Lors de leur première saison tous ensemble en 1974-75, l’équipe atteint un bilan respectable de 40 victoires pour 42 défaites et manque les playoffs à cause d’un tie-breaker avec les Knicks malgré un bilan similaire. La blessure d’Austin Carr en décembre 1974 alors qu’il tournait à 23,5 points par matchs et sortait d’une saison all-star en 1973-74 est un coup dur. A son retour, il n’est plus le même et devient un joueur de banc. Cependant avec Smith, Snyder et Russell les postes 2-3 ne sont pas la préoccupation première du front office. Et suite à un début de saison 1975-76 raté, avec un bilan de 6 victoires pour 11 défaites à fin novembre, un trade est monté pour ajouter une présence vétéran à l’intérieur en la personne du Hall of famer Nate Thurmond qui apporte sa taille et son expérience en rotation de Brewer et Chones. Sa présence va tout changer pour Cleveland et l’équipe termine la saison à 49 victoires pour 33 défaites, le troisième meilleur bilan de la ligue et le deuxième à l’Est. Pour cela l’équipe se repose sur un collectif parfaitement huilé, les 7 tauliers sont tous à plus de 10 points/matchs avec une grande homogénéité dans le nombre de tirs. Aucun joueur ne se voit récompensé par une sélection au All-Star Game mais Bill Fitch reçoit les honneurs de Coach of the Year pendant que Jim Cleamons et Jim Brewer sont retenus dans la All-Defensive 2nd Team.

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Les premiers playoffs de l’histoire de la franchise se joueront donc avec l’avantage du terrain au 1e tour. Pourtant personne ne voit Cleveland s’en sortir face aux Washington Bullets de Wes Unseld, Elvin Hayes, Phil Chenier ou Dave Bing. Les joueurs de la capitale sont finalistes en titre et comptent bien faire valoir leur supériorité. Et le game 1 reflète parfaitement cette idée, dès le premier quart-temps les Bullets prennent un avantage de 37-19 qui sera décisif. Malgré les efforts des joueurs de l’Ohio pour briller devant leur public, ils s’inclinent 100-95 et perdent l’avantage du terrain dès le premier match. Heureusement le game 2 à Washington leur permet de se racheter immédiatement grace à un game winner de Bingo Smith dans une victoire 80-79. Les matchs 3 et 4 sont moins disputés et l’équipe à domicile remporte assez facilement la rencontre, ce qui nous ramène à Cleveland à 2-2 dans la série pour un game 5 à fort enjeu. Après un match serré où Campy Russell maintient les Cavaliers en vie dans le 4e quart-temps, Dick Snyder perd la balle à 15 secondes de la fin du match et Russell se retrouve obligé de faire faute sur Elvin Hayes. 91-90 Bullets avec deux lancers à suivre et 7 secondes restantes sur l’horloge. Heureusement pour Cleveland, Hayes va rater ses deux lancers, Jim Brewer sécurise le rebond et prend temps-mort. Sur la remise en jeu Snyder trouve Bingo Smith qui pénètre dans la raquette et tente d’inscrire un runner compliqué sous la pression de Mike Riordan. Mais sa tentative finit en air-ball directement dans les mains de Jim Cleamons, ce dernier est dans une soirée compliquée avec 4 points à 1/8 au tir et n’a plus marqué depuis le premier quart-temps. Il n’hésite pourtant pas et son put-back instantané permet à Cleveland de prendre un avantage décisif dans ce match 92-91.

Après ce deuxième game-winner dans la série, la confiance est à son maximum pour Cleveland. Mais K.C. Jones, coach de Washington, décide de jeter toutes ses forces dans la bataille lors du game 6. Hayes et Chenier jouent 49 minutes et Unseld 47, les rotations sont réduites au minmum pour compenser le déficit de profondeur de banc des Bullets par rapport à celui de Cleveland. Pourtant les joueurs de Bill Fitch s’accrochent, et parviennent même à pousser le match en prolongation, mais s’inclinent finalement 102-98. Tout se joue donc sur un game 7 au Richfield Coliseum. Conformément au ton de la série ce match décisif est une nouvelle fois extrêmement serré et se joue sur une dernière possession de Cleveland. Cette fois ce sera au tour de Dick Snyder de prendre ses responsabilités et d’inscrire le troisième game-winner de la série pour les Cavaliers devant un public en délire qui envahit le terrain.

Cette série qui gagnera le nom de Miracle of Richfield marquera durablement la ville de Cleveland. Car même si l’exploit sera sans lendemain – les Celtics disposant des Cavaliers 4-2 en finale de conférence, bien aidés par la blessure de Jim Chones – il aura néanmoins créé une passion populaire forte. Lors de la série face aux Bullets le public se sera vraiment révélé comme le 6e homme, ravi de voir leurs joueurs signer exploits après exploits dans des matchs de grande qualité. Cette passion sera mise à rude épreuve dans les années à venir avec l’ère Stepien, mais l’équipe de 1975-76 restera une lumière dans l’obscurité, la plupart des joueurs continuant après leur carrière à orbiter autour de la franchise.

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