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Milwaukee Bucks 1970-1971: une saison de géants

Franchise History

Montae Une : Laurent Rullier pour Basket Retro

L’éclosion spectaculaire du « Greek Freak » Giannis Antetokounmpo a remis sur le devant de la scène une franchise trop peu habituée à la lumière. Les Bucks comptent pourtant dans leur histoire une équipe que d’aucuns considèrent comme l’une des meilleures de l’histoire. Retour sur la saison 70-71 de la franchise, celle de leur seul titre NBA. 

1969-1970 : LES PREMICES D’UN EXPLOIT

La saison 1970-1971 n’est que la troisième des Bucks en NBA. La franchise est en effet crée en 1968, et réalise, sous la houlette du coach et ancien meneur Larry Costello, des premiers pas  pour le moins prometteurs. Si la première saison relève plus de l’apprentissage douloureux que du début en fanfare, avec 27 victoires pour 55 défaites, elle leur permet néanmoins de décrocher le premier pick de la Draft 1969. Et ce tour de draft va les propulser immédiatement dans une autre dimension : il leur permet d’enrôler un jeune pivot de 2m18 en provenance d’UCLA, alors connu sous le nom de Lew Alcindor… Les effets de son incorporation à l’équipe sont immédiats : lors de la saison 1969-1970, les Bucks réalisent un gigantesque bond en avant : ils passent de 27 victoires à 56 en saison régulière ! Soit le deuxième meilleur bilan de la ligue. Qualifiés pour les playoffs, ils se hisseront jusqu’à la finale de la Division Est (l’organisation en « Conférences » ne fera son apparition que la saison suivante) pour finalement s’y incliner face aux Knicks de New-York, futurs champions NBA. Une épopée qui vaudra à Alcindor le titre de « Rookie of the year ». Forts d’une saison pleine, les Bucks vont capitaliser sur cette dernière pour enrichir leur effectif et obtenir un roster taillé pour le titre.

UNE EQUIPE TAILLEE POUR LA VICTOIRE

Le premier pas vers le titre de la saison 1970-1971 s’effectuera avant même que le moindre match n’en soit disputé. A l’intersaison, Milwaukee parvient à attirer Oscar Robertson.  Agé de 32 ans, « Big O », s’il a brillé avec les Royals de Cincinnati (29,3 points, 10,3 passes et 8,5 rebonds de moyenne sur 10 saisons !), n’est jamais parvenu à remporter de titre NBA. C’est dans ce but qu’il rejoint les Bucks en y formant un duo de choc avec Lew Alcindor, sophomore cette saison là.

oscar robertson

                                                                Oscar « Big O » Roberston

Outre Alcindor en pivot et Robertson à la mène, le 5 se compose de Jon McGlocklin (arrière) Greg Smith (ailier fort) et Bob Dandridge (ailier). Les hommes forts du banc sont Lucius Allen, Bob Boozer et Dick Cunningham. Si Robertson et Alcindor sont évidemment les leaders incontestés de cette équipe, ils peuvent néanmoins s’appuyer sur des coéquipiers et role players solides. Les trois autres membres du 5 majeur finiront notamment tous la saison avec plus de 10 points de moyenne. Avec 18,4 points par match pour Dandridge, 15,8 pour McGlocklin et 11,7 pour Smith, ils accompagnent les 31,7 points par match d’Alcindor et les 19,4 points par match de Robertson. Ainsi l’équipe qui allait tout écraser sur son passage cette saison là était taillée pour l’exploit.

DES DEBUTS TONITRUANTS…

Dès l’ouverture de la compétition, les Bucks marquent les esprits. Le 17 octobre 1970, premier match de la saison et premier carton pour Alcindor. Avec 32 points 16 rebonds et 5 contres, il mène ses Bucks à la victoire face aux Hawks, qui malgré les belles performances offensives de l’arrière Lou Hudson (27 points) et du pivot Walt Bellamy (21points) ne peuvent que s’incliner.
Intraitable dans la raquette, Alcindor se permet quelques belles actions comme ce dunk posé dès le début du match sur la tête du pauvre Bill Bridges.

Le match d’Alcindor face aux Hawks

Si le deuxième match de la saison accouche d’une défaite face aux Detroit Pistons, les débuts des hommes du coach Costello sont stratosphériques. Suite à cette défaite à Detroit, ils enchaînent 16 victoires consécutives, dans le sillage  d’un Alcindor inarrétable. Lors des 4 premiers matchs de la saison il cumulera 146 points avec 32, 38, 39 puis 37 points (record de la franchise fraîchement battu par Antetokounmpo), et s’offrira même un match à 53 points face à Cleveland pour la 7e rencontre de la saison. Cette première folle série sera stoppée par les Knicks de New-York, champions en titre, qui deux fois coup sur coup, à l’occasion d’un back to back, les feront chuter les 27 et 28 Novembre 1970.
Après ces deux défaites, les Bucks repartent de l’avant et achèvent la première partie de la saison avec un bilan de 35 victoires en 42 rencontres avant la pause imposée par la tenue du All Star Game le 12 janvier 1971 à San Diego.

… ET UNE FIN DE SAISON QUIL’EST TOUT AUTANT

A la reprise suivant le All Star Game, auquel ont été conviés Alcindor et Robertson, les Bucks achèvent une série de 10 victoires entamées le 2 janvier face à Cleveland par une défaite à domicile contre Atlanta 20 jours plus tard. La franchise semble connaitre une période de creux par la suite, peinant à enchaîner les victoires.
La machine se serait elle finalement grippée ? Il n’en est rien, et au soir du 6 février, Robertson Alcindor et leurs troupes débutent une série de 20 succès de rang (un record à l’époque), parmi lesquels figurent de véritables démonstrations : le 14 février, ils prouvent qu’ils savent célébrer l’amour comme il se doit en détruisant Atlanta sur son parquet par 36 points d’écart (124-88) et font perdurer les festivités jusqu’au 16 en collant cette fois-ci 32 points dans la vue des Buffalos Braves (135-102), là aussi chez leurs adversaires du soir.

La série s’achève par une défaite face aux Bulls le 9 mars 1971, qui prendra part à un vilain bilan de 5 défaites pour une seule victoire pour conclure la saison.
Qu’importe, ce finish peu soigné n’est qu’une petite ombre au magnifique tableau de cette saison régulière, qui s’achève pour les Bucks avec 66 victoires pour 16 défaites, soit le meilleur ratio de la Ligue, loin devant les 52 victoires des Knicks. Lew Alcindor sera élu MVP de cette saison régulière.

DES PLYOFFS MAITRISES

A l’occasion de cette postseason, les Bucks vont montrer autant de maitrise que durant la saison régulière. Reversés cette saison là dans la conférence ouest, ils entament le périple qui les mènera au titre par une série les opposant aux Warriors de San Francisco. Quatrièmes de la conférence ouest, ils sont emmenés par Jerry Lucas, leur pivot multi-Allstar, champion olympique en 1960 et futur Hall-of-Famer, qui boucle cette année là une saison régulière à 19,2 points de moyenne par match et 15,8 rebonds.

Le premier match de cette demi-finale de conférence se tient à San Francisco. Si Alcindor se montre plus timide qu’à l’accoutumé avec 25 points, Robertson prend ses responsabilités au scoring en en marquant 32. Les Bucks remporteront les deux rencontres suivantes à domicile, avant de s’incliner dans le match 4 sur le parquet des Warriors qui bénéficieront ce soir là des 32 unités inscrites par Jerry Lucas. La série s’achève finalement en 5 matchs, après une ultime victoire des Bucks à domicile.

Ce sont les Lakers de Wilt Chamberlain et de Jerry West qui les attendent en finale de conférence. Si Chamberlain, alors âgé de 34 ans est en fin de carrière chez les Angelinos, il vient de réaliser une saison pleine, en étant le seul de sa franchise à jouer les 82 matchs de saison régulière pour un bilan personnel de 14,8 points par rencontre et surtout 19,2 rebonds par match. Le duel entre Alcindor, meilleur marqueur de la saison et Chamberlain, meilleur rebondeur, s’annonce épique. S’il tient ses promesses, la série sera finalement remportée par Alcindor et ses Bucks sans grande difficulté 4 victoires à 1.  Avec tout de même quelques belles oppositions entre les deux géants. Le premier match voit Milwaukee dominer les Lakers assez nettement. Les 32 points

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                                         Le choc des titans

d’Alcindor leur permettent de s’imposer par 21 points d’écart,  106 à 85 dans une rencontre où Chamberlain peine à se montrer décisif. Il se reprend néanmoins dans le deuxième match, et remporte son duel avec Alcindor, en le dominant aux points (26 contre 22) et aux rebonds. Malgré son excellente performance, il ne peut empêcher une nouvelle défaite des siens 91-73.

Les Lakers sonnent toutefois la révolte à l’occasion du match 3, le premier de la série sur leur parquet. Malgré l’absence de Jerry West, blessé, ils parviennent à s’imposer avec encore une fois une magnifique performance de Wilt Chamberlain, auteur de 24 points et d’autant de rebonds, le tout en limitant Alcindor à 20 points. Cette rencontre fera cependant office de chant du cygne pour les Lakers cette saison là. Lors des deux oppositions suivantes, les joueurs de Los Angeles s’inclineront largement 117-94 et 116-98. Si la lutte fut belle, le résultat est sans appel : les Bucks s’imposent largement 4 victoires à 1 et atteignent la finale NBA.

Ils y retrouvent les Bullets de Baltimore (les ancêtres des Washington Wizards, à ne pas confondre avec les Baltimore Bullets premiers du nom), tombeurs de Philadelphie au premier tour puis des Knicks, champions en titre, en finale de conférence. Et le moins que l’on puisse dire c’est les hommes de Larry Costello se hissent à la hauteur de l’événement. Ils s’imposent 4 victoire à 0, Alcindor et Robertson survolant les débats. Le premier achève la série avec 27 points de moyenne et 18,5 rebonds par match, et le second signe une remarquable performance au match 4 concluant la série, avec 30 points. Alcindor est élu MVP de ces finales.

Les Bucks achèvent donc leur campagne de play-offs avec un bilan de 12 victoires pour 2 défaites. Ils remportent ainsi le premier et le seul titre NBA de leur histoire. Il sera le premier d’une longue série pour Alcindor, qui à l’issue de cette saison 1970-1971 se fera dorénavant désigné, pour des raisons religieuses, sous le nom devenu légendaire de Kareem Abdul-Jabbar. Il sera de plus le seul titre NBA glané par l’immense Oscar Robertson dans sa carrière.

 

 

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