Les Bleus Olympiques • Rome 1960
Médaillée de bronze au Championnat d’Europe 59, jamais l’équipe de France n’a paru aussi forte que celle qui investi le Palazetto dello sport de Rome pour affronter la Tchécoslaquie. Aux Monclar, Beugnot, Grange, Antoine et Baltzer déjà présent à Melbourne, ce sont ajoutés Degros, Baillet, Mayeur, Dorigo… Il y a de quoi espérer de belles choses.
UN PREMIER TOUR AVEC UN ÉCART MOYEN DE -1,6 PT
Trois matchs dans un premier tour qui qualifie les deux premiers pour un second tour. Il faut donc gagner deux matchs. Le premier contre les Tchèques se termine dramatiquement en prolongation avec 8 bleus éliminés pour cinq fautes personnelles. Le second, contre les Yougoslavse connaît un fin encore plus tragique par une défaite d’un petit point. Les espoirs de podium s’envolent le tournoi à peine commencé et la victoire contre la Bulgarie par le même écart ne peut panser les plaies.
« Les Tchèques et les Yougoslaves qui nous éliminèrent de trois points et d’un point furent meilleurs que nous. Mais ce n’est pas le cas exactement et les Tchèques surtout jouèrent un des plus mauvais matches de leur vie. Les arbitres qui sortirent huit joueurs à l’équipe de France furent absolument corrects et seule notre formation alla à sa perte. » – Robert Busnel
UN SECOND TOUR AVEC UN ÉCART MOYEN DE +43 PTS
Les Français doivent donc se contenter de disputer les poules de classement de 9 à 16. Les trois confrontations sont autant de promenades de santé qui ne peuvent qu’alimenter les regrets et offrir la maigre consolation de pouvoir jouer la neuvième place après deux ultimes matchs. La raclée infligée aux faibles Philippins suivie de la courte défaite contre les Hongrois positionnent donc la France à la dixième place dans la hiérarchie mondiale.
Les Bleus sont peut-être plus forts que leurs prédécesseurs, mais les autres ont aussi élevé leur niveau de jeu. De retour à Paris Robert Busnel met le doigt sur les manques du basket Français. On ne forme plus de go-to-guy à l’image d’un Jacques Desseme, capable de débloquer des situations. Mais surtout, il sent venir un renfermement sur soi. Un voyage aux USA, un autre au Japon, un tournoi à Belgrade et surtout une présence au Championnat du monde au Chili ont été annulés pour des raisons budgétaires. Comment progresser si on n’affronte pas les meilleurs, si on ne va pas voir ce qui se fait ailleurs. Et si le coach emblématique a pu se rendre aux USA pour étudier le basket d’outre-Atlantique, c’était à l’invitation du journal « L’Equipe ». Malheureusement, cela ne changera guère dans les années à venir et la non-qualification pour les Jeux de Tokyo en 64 marquera vraiment la fin du premier âge d’or du basket français et le début d’une longue nuit.
Montage Une : Laurent Rullier pour Basket Rétro
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