Bleus olympiques • Melbourne 1956
Quatre ans ont passé. Quatre durant lesquels, l’Europe de l’Est, celle d’au-delà du « Rideau de fer » s’est peu à peu imposée sur tout le continent. Dans cette domination sans partage, seule la France fait figure d’irréductible village gaulois résistant aux légions bolchéviques avec la médaille de bronze obtenue au championnat d’Europe 1953 et une nouvelle quatrième place au Mondial 54.
UN GÉANT VAINCU AU PREMIER TOUR
Le tirage au sort du premier tour place la France dans le groupe de Singapour, du Canada, et de l’ogre soviétique. Il n’en ressortira que deux qualifiés pour le tour suivant. L’URSS paraissant hors d’atteinte, tout le monde s’accorde à dire que la seconde place se jouera entre les Français et les athlétiques Canadiens. La victoire aisée contre Singapour, permet de reposer les cadres. On pense alors que Busnel fera l’impasse contre les Soviétiques, mais la journée de repos qui s’intercale entre ce match et celui capital contre les Canadiens, encourage le coach à tenter sa chance jusqu’au bout. Et contre toute attente, grâce à une défense de zone consciencieuse et un jeu offensive simple basé sur des « passe et va » parfaitement exécutés, la France s’impose de 9 points avec un rassurant 36 / 40 aux lancers francs. Les Bleus abordent l’ultime rencontre avec un goal average favorable de 29 points. Ce coup-ci, c’est la défense homme à homme qui stoppent les adversaires. Sans frayeur, ils emportent le match et la première place du groupe par la même occasion.
BEUGNOT K.O
S’il y en a un que craignent particulièrement les rescapés d’Helsinki, Busnel, Monclar, Haudegand et Beugnot, dans le team Chilien, c’est le petit meneur Bernedo qui leur avait collé 25 points là-bas et met le feu à toute les défenses ici. Roger Antoine se charge de son cas et parvient tant bien que mal à le contenir. La victoire est au bout. Ce qui n’est pas le cas de la confrontation suivante contre les Philippins. Les 21 pts de la nouvelle perle du basket français, l’ailer Henry Grange, sont insuffisants pour s’en sortir dans ce match heurté où les arbitres sont les premiers à lâcher prise. C’est donc un véritable quart de finale couperet que les Bleus disputent face aux Uruguayens. Egalité à trois minutes du terme. Dans une ambiance électrique le jeu dégénère en fin de seconde mi-temps. Les remplaçants uruguayens pénètrent sur le terrain pour des contester les décisions de l’arbitre. Les Bleus mènent d’un point quand Beugnot se fait sécher d’un méchant coup de coude. Le pivot s’écroule K.O. S’en suit une bagarre que les arbitres ont toutes les peines du monde à arrêter. Les deux lancers francs qui sanctionnent la faute grossière sont convertis, validant ainsi la qualification pour les demies-finales… Mais à quel prix.
LA « PLACE DU CON »
C’est un Jean-Paul Beugnot pas vraiment remis du mauvais coup uruguayen qui doit stopper Krouminch et ses 2,18m. Le géant balte score 27 points et les Bleus ne peuvent renouveler l’exploit du premier tour. Pour le bronze, les Français rincés par sept matchs en huit jours retrouvent des Uruguayens laminés 101 / 38 par les USA. Laminés, mais n’ayant jamais cru en leur chance, ils ont fait tourner. Le match se joue au physique et les Bleus craquent. Ils échouent aux pieds du podium, mais ont tenu fièrement leur rôle d’outsider et nul en France ne peut leur reprocher cette « place du con ».
Montage Une : Laurent Rullier pour Basket Rétro
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