Breaking News

Bruce Bowen, le scoreur fou d’Evreux (1994 – 1995)

France

Avant de devenir, le chien de garde des Spurs de San Antonio dans les années 2000, Bruce Bowen (53 ans aujourd’hui) fut l’artisan majeur de la montée en Pro A de l’ALM Evreux lors de la saison 1994-1995. Retour sur le début de carrière du triple champion NBA…

On connaît le Bruce Bowen défenseur rugueux (c’est le moins que l’on puisse dire), on connaît moins le Bruce Bowen Top scoreur. Les premières années professionnelles du californien contrastent en effet avec l’image que l’arrière des Spurs a laissé dans les mémoires des fans NBA.

Bruce Bowen sous le maillot d'Evreux.

Bruce Bowen sous le maillot d’Evreux.

Bowen sort de la fac de Cal Fullerton State en 1993 avec des statistiques intéressantes : 11,1 points de moyenne, 5,5 rebonds et 2,1 passes décisives sur l’ensemble de son cursus universitaire de quatre ans. Son année senior est d’ailleurs assez accomplie avec les Titans de Cal State puisque le natif de Merced tourne alors à 16,3 points, 6,5 rebonds et 2,3 passes.

Malgré Cédric Ceballos, ancien des Titans, drafté en 1990 par les Suns de Phoenix, la fac de Cal Fullerton State n’est pas très réputée. Bruce Bowen n’est pas drafté et décide donc de s’exporter sur le vieux continent. Il arrive au Havre, sept journées après le début du championnat. Le club normand tout juste promu en Pro B, est à la peine (1 victoire pour 6 défaites). Bowen claque 46 points à Toulouse pour son premier match, la machine est lancée… Le STB finira 12ème et se maintiendra. Et Bruce quant à lui finira meilleur marqueur de Pro B avec 28,1 points de moyenne pour sa première année professionnelle.

UNE DREAM TEAM DE PRO B

C’est dans ce contexte que Bruce Bowen arrive à Evreux pour la saison 1994-1995. L’ALM Evreux a lancé une opération commando pour la montée en Pro A. Michel Veyronnet est sur le banc eurois depuis une saison déjà. Il s’agit de sa première expérience à la tête d’une équipe masculine, et, pour ce deuxième exercice, le technicien rouennais affiche de grandes ambitions. Aux côtés du capitaine courage, Eric Fleury, on retrouve notamment le vieux briscard George Vestris et ses 2,14m, l’intérieur américain passé par la Pro A Claude Williams et le jeune espoir Jean-Marc Kraidy. Bruce Bowen est ainsi l’atout offensif numéro 1 de l’effectif ébroïcien.

« J’ai eu la possibilité de monter mon équipe qui s’est avérée formidable. Il y avait Eric Fleury, Jean-Marc Kraidy, Georges Vestris notamment. C’était une sorte de Dream Team de Pro B. Nous avions remporté facilement la saison régulière et comme l’objectif de montée était rempli, nous n’avions rien fait en play-offs, les gars voulaient partir en vacances. Dans cette équipe, il y avait aussi Bruce Bowen…»

Si côté terrain, la saison de l’ALM se déroule sans trop de difficultés, les Normands dominent largement le championnat et terminent premier de la saison régulière (20 victoires pour 6 défaites), assurant ainsi son accession en Pro A, côté vestiaire ce n’est pas forcément la même histoire. Bruce Bowen est une forte tête et se comporte souvent en diva. Plusieurs clashs avec le coach Veyronnet viennent ponctuer la vie du groupe ébroïcien. Les deux hommes en arrivent presque aux mains.

« Il était très très fort… J’ai eu beaucoup de problèmes conflictuels avec lui. En tant que jeune coach, je voulais imposer ma rigueur et ça avait fait des étincelles. Parfois, dans des matches tendus, ça pétait entre nous. Désormais, tout est oublié, on se fait la bise quand on se revoit. »

UN LEADER D’ATTAQUE

Bowen demeure tout de même le leader de l’équipe, il survole la Pro B, enchaine les cartons offensifs comme lors du match contre Maurienne où il assomme les savoyards en marquant 53 points. Michel Veyronnet reconnaîtra plus tard que le californien était l’un des joueurs les plus talentueux qu’il ait eu à coacher.

La montée en poche, Evreux brade ses play-offs (éliminé dès le premier tour avec 1 victoire pour 2 défaites), et laisse Besançon s’offrir le titre. Bowen réitère sa performance havraise en gardant son statut de meilleur marqueur de Pro B (29,3 points par match). Le californien complète sa ligne de statistiques en finissant 2ème meilleur intercepteur (2,4 ballons volés à égalité avec un certain JD Jackson de Poissy-Chatou et derrière le bisontin Ronnie Smith), et en provoquant 6,9 fautes par match. Il termine 6ème joueur le plus complet de Pro B. Ces deux premières saisons dans l’Hexagone construisent l’image d’un Bowen scoreur, très bon artilleur derrière la ligne à 3 points. Après un court passage en CBA au Rockford Lighning, il rejoint pour la saison 1996-1997 Besançon en Pro A. Là encore, Bruce fait parler la poudre mais après vingt matchs et alors qu’il est meilleur marqueur du championnat (23,2 points de moyenne), il repart à Rockford, désireux d’utiliser ce tremplin pour signer en NBA. Ce sera chose faite en mars 1997 de la plus modeste des manières avec un contrat de dix jours avec le Heat de Miami…

Les citations de Michel Veyronnet sont tirés d’une interview donnée au journal Paris-Normandie le 17 novembre 2011.

Reportage de Bruce Bowen lors de son passage à Evreux réalisé par Canal +

About Julien Hector (52 Articles)
aime les vieux grimoires surtout quand ils parlent de basket et de l'ALM Evreux Basket !

1 Comment on Bruce Bowen, le scoreur fou d’Evreux (1994 – 1995)

  1. Très bel article qui cite également le regretté Ronnie Smith, meilleur intercepteur alors qu’il était pivot ! Où trouver les anciennes stats d’ailleurs ?

    J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.